Vilma Bánky Koncsics voit le jour le 9 janvier 1901 à Nagydorog, petite ville hongroise à 200 km au sud de la capitale. Son père, Janos Banky Koncsics est sergent de police muté à Budapest où il installe sa famille, son épouse Katalin Ulbert et ses enfants Gyulya (connu sous le nom de Viktor Banky), Vilma et Gizella dite Gizi. Elle décroche son diplôme d’études secondaires et prend des cours de sténographe.
Départ pour Hollywood
Jolie blonde aux yeux violets, Vilma Banky se voit proposer à 18 ans un film en Allemagne, Au dernier Moment de Carl Boese. Elle enchaîne avec des productions locales réalisées par Bela Balogh (L’Enfer est en danger, Galathée) et Geza von Bolvary (Amour de Printemps) et travaille en Allemagne avec Carl Boese (L’Œil du Mort) ou Manfred Noa (La belle Aventure, Faut-il se marier ?). Elle participe à deux films franco-allemands, L’Image de Jacques Feyder et Le Roi du Cirque de Max Linder. Samuel Goldwyn de passage à Budapest est subjugué par la beauté de la jeune actrice et lui propose un contrat avec la récente Metro Goldwyn Mayer qu’il vient de créer avec Louis B. Mayer. Lancée à grands renforts de publicité, elle donne la réplique à Ronald Colman dans L’Ange des Ténèbres de George Fitzmaurice. Elle forme un autre couple mythique dans les bras de Rudolph Valentino dans L’Aigle Noir de Clarence Brown et Le Fils du Cheik de George Fitzmaurice.
Avec Ronald Colman et Rod La Rocque
Surnommée La Rhapsodie hongroise, Vilma Banky est particulièrement bien mise en valeur par le jeune réalisateur Henry King dans La Conquête de Barbara Worth (aussi appelé Barbara, fille du Désert) avec Ronald Colman et Gary Cooper et La Flamme d’amour, superbe mélo avec Colman et Gustav von Seyffertilz. Le couple qu’elle forme avec Ronald Colman fait à nouveau des merveilles dans La Nuit d’Amour de George Fitzmaurice et Le Masque de Cuir de Fred Niblo. Le public est prêt à les fiancer mais la belle Vilma a choisi un autre séducteur au sommet d’Hollywood, Rod La Rocque. Elle l’épouse en juin 1927 au cours d’une cérémonie extravagante et fastueuse organisée par la firme au Lion et le couple s’installe à Beverly Hills.
Le déclin par le cinéma sonore
En 1928, Vilma Banky tourne L’Innocente, son dernier film muet sous la direction de Victor Fleming. Le parlant qui vient de signer le glas de nombreuses stars de l’époque va toucher de plein fouet la superbe star. Déjà, Vilma commence à se désintéresser du cinéma pour vivre dans son cocon avec son époux. De plus, son fort accent d’Europe centrale va désarçonner le public. Alfred Santell a la bonne idée d’en faire une émigrée hongroise dans La Princesse et son Taxi mais le déclin est annoncé. Elle est dirigée par Victor Sjöström dans une version américaine et une allemande dans Le Désir de chaque Femme ou Une Femme à aimer. Elle annonce sa retraite dont elle sort brièvement pour tourner en Allemagne Le Rebelle auprès de Luis Trenker. Il ne reste que huit films dans leur intégralité sur les 26 qu’elle a tournés.
Riche retraitée
La superbe trentenaire retraitée se consacre au golf dont elle devient une compétitrice accomplie et se lance avec son mari Rod La Rocque dans des affaires dans l’immobilier. Ils créent la Fondation Banky-La Rocque pour financer des actions éducatives et artistiques en direction des enfants. Elle devient veuve en 1969 et acquiert la réputation de recluse, contredite par la souffrance exprimée auprès de son avocat par son absence de visites. Vilma Bánky décède d’une insuffisance cardio-pulmonaire, le 18 mars 1991, à l'âge de 90 ans. Selon son désir, son décès n’est rendu public que l’année suivante. Ses cendres ont été dispersées en mer, là où celles de son mari avaient été déposées.
FILMOGRAPHIE :
Avec Rod La Rocque
1920 : L’Enfer est en danger (Veszélyben a pokol) de Bela Balogh
1921 : Amour de Printemps (Tavaszi szerelem) de Geza von Bolvary
1921 : Galathée (Galathea) de Bela Balogh
1922 : Les Enfants du Bonheur (Schattenkinder des Glücks) de Franz Osten
1922 : Kauft mariett Aktien d’Alexander Antalffy
1923 : L’œil du Mort (A halott szerelme/Das Auge des Toten) de Carl Boese
1923 : La Terre interdite (Das verbotene Land) de Friedrich Feher
1924 : La Belle Aventure (Das schöne Abenteuer) de Manfred Noa
1924 : L’Image (Das Bildnis) de Jacques Feyder
1924 : Le Roi du cirque (Max, der Zirkuskönig) d'Édouard-Émile Violet et Max Linder
1924 : Hôtel Potemkin (Die letzte Stunde) de Max Neufeld
1925 : Faut-il se marier ? (Intermezzo einer Ehe in sieben Tagen) de Manfred Noa
1925 : L'Ange des ténèbres (The Dark Angel) de George Fitzmaurice
1925 : L'Aigle noir (The Eagle) de Clarence Brown
1926 : La Conquête de Barbara Worth (The Winning of Barbara Worth) d’Henry King
1926 : Le Fils du Cheik (The Son of the Sheik) de George Fitzmaurice
1927 : La Nuit d’Amour (The Night of Love) de George Fitzmaurice
1927 : La Dame de Paris (Die Dame von Paris) de Manfred Noa
1927 : La Flamme d'amour (The Magic Flame) d’Henry King
1928 : Le Masque de Cuir (Two Lovers) de Fred Niblo
1928 : L'Innocente (The Awakening) de Victor Fleming
1929 : La Princesse et son Taxi (This is Heaven) d'Alfred Santell
1930 : Le Désir de chaque femme (A Lady to love) de Victor Sjöström
1930 : Une Femme à aimer (Die Sehsucht jeder Frau) de Victor Sjöström
1933 : Le Rebelle (The Rebel) d'Edwin H. Knopf et Luis Trenker
Filmographie de Vilma BANKY