Lauren BACALL | ||
Actrice américaine | ||
Fille d’émigrés juifs venus d’Europe de l’Est (elle est la cousine de Shimon Peres né Perski), Lauren Bacall, nom de scène de Betty Joan Perske, vient au monde le 16 septembre 1924 à New York. Son père William est vendeur et sa mère Natalie Weinstein-Bacal est secrétaire. Ses parents divorcent alors que Betty a cinq ans. Après ses études, elle prend des cours de théâtre à l’American Academy of Dramatics Arts de Manhattan. Parallèlement, elle travaille comme ouvreuse dans un théâtre et fait du mannequinat. Sous le nom de Betty Bacall, elle débute à Broadway en 1942. En mars 1943, la femme d’Howard Hawks la remarque sur la couverture d’Harper Bazaar et incite son mari à l’engager dans son prochain film. Et c’est bien sûr, sur le plateau du Port de l’angoisse, la rencontre tant de fois décrite avec Humphrey Bogart de 25 ans son aîné. Elle lui apprend à siffler, il l’appelle Baby et un couple légendaire se forme. La Baby de Bogie Lauren Bacall, à l’orée de sa carrière, c’est d’abord ces yeux clairs, ce regard d’eau calme, qui, par peur de la caméra, fixe le sol ou les pieds de ses partenaires, ce qui lui valut le célèbre surnom de The look. C’est aussi un visage anguleux, un peu dur, et une voix rauque, comme voilée par ses deux paquets de cigarettes quotidiens. Avec Bogart, elle tourne d’autres films, mémorables. Dans Le grand sommeil toujours d’Howard Hawks, d’après Raymond Chandler, elle aide le privé Marlowe à démêler une affaire si embrouillée que Chandler lui-même, paraît-il, n’en connaissait pas le dernier mot. Bacall vient encore au secours d’un évadé de prison qui prend le visage de Bogie à l’aide d’une opération de chirurgie afin de passer inaperçu dans Les Passagers de la nuit de Delmer Daves, un joyau du film noir. Et puis, il y a Key Largo de John Huston, huis-clos étouffant où Lauren Bacall tient un hôtel avec son beau-père, le grand Lionel Barrymore, et où elle doit, avec l’aide de Bogart, tenir tête au truand interprété par Edward G. Robinson. Lauren Bacall a deux enfants avec Humphrey Bogart, Stephen et Leslie, et elle partage ses idées libérales, se mobilisant, comme lui, contre le maccarthysme. Le grand acteur meurt d’un cancer en 1957. Des grands mélos et des comédies hollywoodiennes Lauren tourne, sans son mythique partenaire, mais parfois, peut-être, sous son ombre tutélaire, nombre de grands films. Des mélodrames de haute tenue, comme La toile d’araignée de Vincente Minnelli ou le somptueux et déchirant Écrit sur du vent, du grand peintre des passions humaines, Douglas Sirk. Mais aussi des comédies, où elle déploie un sens de l’humour et de l’autodérision. Elle fait ainsi partie de l’époustouflant trio comique de Comment épouser un millionnaire ? où Marilyn Monroe, myope comme une chaufferette, dame le pion à Bacall aussi bien qu’à Betty Grable. Dans La femme modèle toujours du magicien Minnelli, on la voit camper une dessinatrice de mode sophistiquée, face à l’excellent Gregory Peck. Mais la carrière de Lauren Bacall s’essouffle à l’orée des années 1960. Quatre films seulement dans la décennie, mais une excellente comédie de Richard Quine, Une vierge sur canapé et Détective privé de Jack Smight avec Paul Newman. Puis viennent les apparitions en guest star dans des adaptations d’Agatha Christie, comme Le crime de l’Orient Express de Sidney Lumet. Elle continue de tourner, jusqu’à un âge avancé, des films de qualité comme Prêt-à Porter de Robert Altman ou Dogville de Lars von Trier. Avec Jason Jr Le second mariage de Lauren Bacall, avec Jason Robards Jr., est une expérience douloureuse, en partie du fait de l’alcoolisme de l’acteur. Elle en eut un fils, le futur acteur Sam Robards. L’actrice a écrit deux livres de souvenirs, Lauren Bacall by myself en 1978 et Now en 2003. Elle s’y montre très critique avec la nouvelle génération disant que les jeunes acteurs ne pensent qu’à la célébrité mais aucun n’a la stature d’un Bogie, d’un James Stewart ou d’un Spencer Tracy. Hollywood attend 2009 pour décerner à Lauren Bacall un oscar d’honneur. Elle s’éteint le 12 août 2014, dans son appartement new-yorkais à l’âge de 89 ans des suites d’un accident vasculaire cérébral. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Howard Hawks |
1944 : Le Port de l'angoisse (To Have and Have Not) de Howard Hawks 1945 : Agent secret (Confidential Agent) d’Herman Shumlin 1946 : Two Guys from Milwaukee de David Butler 1946 : Le Grand Sommeil (The Big Sleep) de Howard Hawks 1947 : Les Passagers de la nuit (Dark Passage) de Delmer Daves 1948 : Key Largo (Key Largo) de John Huston 1950 : La Femme aux chimères (Young Man with a Horn) de Michael Curtiz 1950 : Le Roi du tabac (Bright Leaf) de Michael Curtiz 1953 : Comment épouser un millionnaire (How to Marry a Millionnaire) de Jean Negulesco 1954 : Les femmes mènent le monde (Woman's World) de Jean Negulesco 1955 : La Toile d’araignée (The Cobweb) de Vincente Minnelli 1955 : L'Allée sanglante (Blood Alley) de William A. Wellman 1956 : Écrit sur du vent (Written on the Wind) de Douglas Sirk 1957 : La Femme modèle (Designing Woman) de Vincente Minnelli 1958 : La Femme que j'aimais The Gift of Love de Jean Negulesco 1959 : Aux frontières des Indes (North West Frontier) de J. Lee Thompson 1964 : La Mission de mister Manning (Shock Treatment) de Denis Sanders 1964 : Une Vierge sur canapé (Sex and the Single Girl) de Richard Quine 1966 : Détective privé (Harper) de Jack Smight 1974 : Le Crime de l'Orient-Express (Murder on the Orient Express) de Sidney Lumet 1976 : Le Dernier des géants (The Shootist) de Don Siegel 1980 : Health (HealtH) de Robert Altman 1981 : Fanatique (The Fan) d’Edward Bianchi 1988 : Rendez-vous avec la mort (Appointment with Death) de Michael Winner 1988 : Mr. North (Mr. North) de Danny Huston 1989 : Tree of Hands (Tree of Hands) de Giles Foster 1990 : Misery (Misery) de Rob Reiner 1991 : Une Étoile pour deux (A Star for Two) de Jim Kaufman 1991 : Le Plus Beau Cadeau du monde (All I Want for Christmas) de Tom Eberhardt 1993 : Un certain Jour de Juin (A Foreign Field) de Charles Sturridge 1994 : Prêt-à-porter (Ready to wear) de Robert Altman 1996 : Leçons de séduction (The Mirror Has Two Faces) de Barbra Streisand 1996 : Président ? Vous avez dit président ? (My Fellow Americans) de Peter Segal 1997 : Le Jour et la Nuit de Bernard-Henri Levy 1999 : Diamonds (Diamonds) de John Asher 1999 : The Venice Project de Robert Dornhelm 1999 : Présence d’Esprit (Presence of Mind) d’Antonio Aloy 2003 : La Limite (The Limit) de Lewin Webb 2003 : Dogville (Dogville) de Lars von Trier 2004 : Birth (Birth) de Jonathan Glazer 2005 : Manderlay (Manderlay) de Lars von Trier 2006 : These Foolish Things de Julia Taylor-Stanley 2007 : The Walker (The Walker) de Paul Schrader 2010 : Wide Blue Yonder de Robert Young 2012 : The Forger de Lawrence Roeck Télévision : 1956 : Ford Star Jubilee (Blithe Spirit) de Paul Harrison 1963 : Le Jeune Docteur Kildare (Dr.Kildare) de Jack Arnold 1964 : Mr. Broadway de Garson Kanin 1973 : Applause de Ron Field & Bill Foster 1978 : De parfaits Gentilshommes (Perfect Gentleman) de Jackie Cooper 1979 : 200 dollars plus les frais (The Rockford Files) de Stephen J. Cannell & Roy Huggins 1989 : Dinner at Eight de Ron Lagomarsino 1989 : The Dame Edna Experience de Ian Hamilton & Alasdair Macmillan 1990 : A little Piece of Sunshine de James Cellan Jones 1993 : The Parallax Garden de David Trainer 1993 : Le Portrait (The Portrait) d’Arthur Penn 1995 : From the Mixed-Up Files of Mrs. Basil E. Frankweiler de Marcus Cole 1998 : La Vie à tout prix (Chicago Hope) de David E. Kelley 1999 : La Vie secrète d’une milliardaire (Too Rich, The Secret Life of Doris Duke) de J. Erman Filmographie de Lauren BACALL | |
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