George ARLISS
 Acteur britannique
George Arliss était un anglais type, grand, distingué, à la diction empruntée et aux manières de gentleman. Avec son visage allongé et austère, il était destiné à jouer les hommes d’état autoritaires et vertueux mais il a su aussi se montrer plein d’un jovial humour dans des comédies plus légères.
George Augustus Andrews voit le jour le 10 avril 1868 à Londres. Il fait de brillantes études dans la fameuse école d’Harrow et travaille dans le bureau d’édition de son père William Joseph Arliss Andrews. Il quitte son travail à 18 ans pour se consacrer au théâtre. Il fait la connaissance d’une jeune comédienne, Florence Montgomery et l’épouse le 14 septembre 1899. Elle fera carrière sous le nom de Florence Arliss et le couple se produit dans le West End de Londres jusqu’en 1901 où il s’embarque pour une tournée en Amérique dans la troupe de Mme Cambell.
Vedette de Broadway
George Arliss a l’intention de rentrer en Angleterre après la fin de la tournée mais appelé à Broadway, il reste vingt ans aux États-Unis. Il devient une star de la scène new-yorkaise avec Magda et Le Diable en 1908 dont l’adaptation marquera la première apparition de l’acteur au cinéma. Le producteur George Tyler charge Louis Napoléon Parker en 1911 d'écrire une pièce spécialement conçue pour Arliss. Ce sera Disraéli, portrait du premier ministre victorien qu’il joue pendant cinq ans. L’acteur finira par s'identifier étroitement au premier ministre britannique du XIXe siècle au point d’en tourner la première adaptation cinématographique en 1921 aux côtés de son épouse Florence. Il tourne quatre autres films muets, des comédies où il est pianiste dans La Raison de vivre, longtemps considéré comme perdu, le Rajah dans l’insolite La Déesse rouge, l’homme d’affaires dans Distraction de Millionnaire et le père de Ronald Colman dans Vingt Dollars par semaine.
Disraéli oscarisé
À soixante ans, George Arliss s’accommode très bien de la venue du parlant, lui qui a trente ans d’expérience sur les planches. Il réendosse l’habit et l’accroche-cœur de Disraéli dans une version sonore pour laquelle il remporte l’Oscar du meilleur acteur en 1930. Il refait deux versions sonores de ses succès muets La Déesse rouge avec Alice Joyce et La Raison de Vivre avec Bette Davis. Jusqu'à la fin de sa vie, Bette Davis remerciera George Arliss d’avoir insisté pour qu’elle occupe le rôle principal ainsi que dans Le Roi de la Chaussure, une comédie adapté de l’œuvre d’Edgar Franklin. Engagé par la Warner Bros dans le cadre d’un contrat qui donne de façon exceptionnelle un contrôle créatif inhabituel pour l'époque, George Arliss donne sa pleine mesure dans des personnages historiques autoritaires et charismatiques comme Richelieu, le duc de Wellington dans Le Duc de Fer, Alexandre Hamilton, Voltaire, ou Mayer Rothschild dans La Maison Rothschild. Il est à nouveau premier ministre britannique dans Le Tunnel de Maurice Elvey. Il alterne avec les comédies légères qu’il affectionne comme A Successful Calamity avec Mary Astor, Le dernier Gentilhomme ou Son Excellence mon Frère dans un double rôle. Curieusement, le casting des acteurs et la réécriture des scénarios parmi les privilèges que lui accorde le studio ne sont même pas mentionnés dans son contrat. Brillant et altruiste, il n’a pas son pareil pour déceler le talent et lance ainsi la carrière de James Cagney (Le Millionnaire), Dick Powell (King’s Vacation) et les actrices Margaret Lindsay (Voltaire) ou Margaret Lockwood (L’énigmatique Docteur Syn).
L'homme influent de la Warner
George Arliss a construit une unité de production chez Warner devant et derrière les caméras. Maude T. Howell, sa régisseuse, est devenue assistante productrice et sera l'une des rares femmes dirigeantes de films à Hollywood à cette époque. Malgré sa forte implication dans la planification et la production de ses films, George Arliss ne s'attribue le mérite que de son rôle d'acteur. Il quitte la Warner après la démission de Darryl F. Zanuck. Celui que ses proches appellent Oncle Gus continue de se produire sur scène avec Florence Arliss, dite Flo. Il reconstitue le couple de Disraéli pour la radio en 1938. À la retraite, l’acteur s’installe à Pangbourne dans le Berkshire et refuse toute proposition. Il avait publié son autobiographie Up the Years from Bloomsbury en 1927. George Arliss est décédé à Maida Hill à Londres d'une maladie bronchique le 5 février 1946 à l’age de 77 ans. Florence Montgomery-Arliss le rejoint en 1950. Leur neveu Leslie Arliss a fait une brillante carrière de réalisateur à la Gainsborough Pictures.


FILMOGRAPHIE :

Avec Doris Kenyon
et John G. Adolfi
1921 : Le Diable (The Devil) de James Young
1921 : Disraeli (Disraeli) d’Henry Kolker
1922 : Distraction de millionnaire (The Ruling Passion) de F. Harmon Weight
1922 : La Raison de vivre (The Man who played God) de F. Harmon Weight
1923 : La Déesse rouge (The Green Goddess) de Sidney Olcott
1924 : Twenty Dollars a Week de F. Harmon Weight
1929 : Disraeli (Disraeli, the noble Ladies of Scandal) d'Alfred E. Green
1930 : La Déesse rouge (The Green Goddess) d'Alfred E. Green
1930 : Old English d’Alfred E. Green
1931 : Le Millionnaire (The Millionaire) de John G. Adolfi
1931 : Alexander Hamilton (Alexander Hamilton) de John G. Adolfi
1932 : La Raison de vivre (The Man who played God) de John G. Adolfi
1932 : A Successful Calamity de John G. Adolfi
1933 : The King's Vacation de John G. Adolfi
1933 : Le Roi de la chaussure (The Working Man) de John G. Adolfi
1933 : Voltaire (The Affairs of Voltaire) de John G. Adolfi
1934 : Le dernier Gentilhomme (The Last Gentleman) de Sidney Lanfield
1934 : Le Duc de Fer (The Iron Duke) de Victor Saville
1934 : La Maison des Rothschild (The House of Rothschild) d'Alfred L. Werker
1935 : Le Tunnel (The Tunnel) de Maurice Elvey
1935 : Un des Rothschild (The Guv'nor) de Milton Rosmer
1935 : Richelieu (Cardinal Richelieu) de Rowland V. Lee
1936 : East Meets West d’Herbert Mason
1936 : Son Excellence mon Frère (His Lordship) de Michael Powell
1937 : L’énigmatique docteur Syn (Doctor Syn) de Roy William Neill


Filmographie de George ARLISS
 
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