Lola Albright est née le 20 juillet 1924 à Akron dans l’Ohio. Ses parents, Marion Harvey et John Paul Albright forment un duo de chanteurs de gospel. Après la crise de 1929, le père travaille comme inspecteur dans une entreprise locale d’isolation. La jeune Lola fréquente le King Grammar School et obtient son diplôme à la West High School à Akron en 1942. Elle chante en public dès son jeune âge et étudie le piano pendant 20 ans. Sténographe à Cleveland puis réceptionniste dans une station de radio, elle fait la connaissance de l’animateur Warren Dean qu’elle épouse en 1944. Ils déménagent à Chicago mais le divorce est prononcé en 1949.
Révélation auprès de Kirk Douglas
Remarquée par un producteur, elle débute au cinéma dans la comédie musicale The Unfinished Dance en 1947 et apparaît dans deux films de Judy Garland, Le Pirate et Parade de Printemps. Elle gagne la notoriété avec Le Champion, un film noir de Mark Robson dans lequel, épouse d’un manager de boxe manipulateur, elle tombe amoureuse d’un champion en herbe, Kirk Douglas. Malgré ce brillant départ, sa carrière ne décolle pas et Lola doit se contenter d’une vingtaine de petites productions et de rôles secondaires, dont plusieurs westerns de série B. On peut noter un petit rôle dans Tulsa aux côtés de Susan Hayward, les amoureuses de Dale Robertson dans Le Fouet d’Argent et de George Montgomery dans Pawnee. En 1950, elle tourne la comédie The Good Humor Man auprès de Jack Carson. qui devient son deuxième époux. Elle fait partie d’un groupe de femmes qui essaient de piéger un célibataire joué par Frank Sinatra dans Le tendre Piège.
La jolie blonde s’endurcit
En 1961, elle change de registre et fait sensation dans Un Vent froid en été d’Alexander Singer, un film indépendant en noir et blanc à petit budget. Elle y incarne une strip-teaseuse trentenaire de spectacle burlesque. Divorcée, elle connaît une romance torride avec un garçon de 17 ans. La critique salue sa performance qui donne un nouvel élan à sa carrière. En 1964, René Clément lui confie dans Les Félins le rôle d’une veuve riche qui avec Jane Fonda va déboussoler Alain Delon. Dans Lord Love a Duck, elle dépeint une serveuse de cocktail qui devient suicidaire lorsqu’elle pense avoir ruiné la vie de sa fille Tuesday Weld. Plus classique mais non moins spectaculaire, elle accompagne Richard Widmark dans La Route de l’Ouest d'Andrew V. McLaglen.
Sensuelle Edie Hart
Elle quitte les studios de cinéma en 1968 après avoir terminé son travail dans The Impossible Years, une farce intergénérationnelle dans laquelle elle a joué le rôle d’Alice Kingsley, l’épouse désespérée d’un professeur de psychiatrie joué par David Niven et la mère de deux filles adolescentes. Mais Lola Albright a régulièrement travaillé pour le petit écran dans des séries télévisées comme Alfred Hitchcock présente, The Thin Man, Gunsmoke, Laredo, Rawhide, Bonanza ou Les Agents très spéciaux. Elle poursuit dans les années 70 avec Columbo, Kojak, Quincy, Starsky et Hutch ou L’Incroyable Hulk. Son plus beau titre de gloire est la série policière Peter Gunn, produite par Blake Edwards. Elle incarne la sensuelle Edie Hart, une chanteuse de boîte de nuit, petite amie du privé incarné par Craig Stevens. Le compositeur Henry Mancini ne tarit pas d’éloges sur l’actrice chanteuse, déclarant : « Elle est le casting parfait pour ce rôle parce qu’elle a une sorte de prestation de jazz improvisée qui est très difficile à trouver. » Divorcée de Jack Carson en 1958, elle convole avec Bill Chadney de 1961 à 1974. Elle prend une retraite bien méritée et s’installe à Los Angeles dans le quartier de Toluca Lake. Lola Albright s’y éteint le 23 mars 2017 à l’âge de 92 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec Richard Widmark
1948 : Parade de printemps (Easter Parade) de Charles Walters
1948 : La Belle imprudente (Julia Misbehaves) de Jack Conway
1949 : Le Champion (Champion) de Mark Robson
1949 : Tulsa (Tulsa) de Stuart Heisler
1949 : Vénus devant ses juges (The Girl from Jones Beach) de Peter Godfrey
1949 : Bodyhold de Seymour Friedman
1950 : Le Marchand de bonne humeur (The Good Humor Man) de Lloyd Bacon
1950 : Beauty on Parade de Lew Landers
1950 : When You're Smiling de Joseph Santley
1950 : The Killer That Stalked New York d’Earl McEvoy
1951 : Traqué dans la Sierra (Sierra Passage ) de Frank McDonald
1952 : Arctic Flight de Lew Landers
1953 : Le Fouet d’Argent The Silver Whip d’Harmon Jones
1955 : Le Trésor des Collines rouges (Treasure of Ruby Hills) de Frank McDonald
1955 : Le Brave et la Belle (The Magnificent Matador) de Bud Boetticher
1955 : Le Tendre Piège (The Tender Trap) de Charles Walters
1957 : L’indien blanc (Pawnee) de George Waggner
1957 : Le Repaire de l’Aigle Noir (Oregon Passage) de Paul Landres
1957 : La Cité pétrifiée (The Monolith Monsters) de John Sherwood
1958 : Seven Guns to Mesa d’Edward Dein
1961 : Un vent froid en été (A Cold Wind in August) d’Alexander Singer
1962 : Un direct au cœur (Kid Galahad) de Phil Karlson
1962 : The Woman who wanted to live d’Alan Crosland Jr (tv)
1964 : Les Félins de René Clément
1965 : Will Banner (Will Banner) de Walter Grauman (tv)
1965 : Peyton Place (Peyton Place) de Ted Post (tv)
1966 : Lord Love a Duck de George Axelrod
1967 : L’Affaire d’un Tueur (How I spent my Summer Vacation) de William Hale (tv)
1967 : Ready and Willing de Dick Wesson (tv)
1967 : La Route de l'Ouest (The Way West) d’Andrew McLaglen
1968 : Que faisiez-vous quand les lumières se sont éteintes ? de Hy Averback
1968 : Les Années fantastiques (The Impossible Years) de Michael Gordon
1968 : The Money Jungle de Francis D. Lyon
1975 : The Nurse Killer de Bob Wynn (tv)
1977 : Delta County, USA de Glenn Jordan (tv)
1977 : Terraces de Lila Garrett (tv)
Filmographie de Lola ALBRIGHT