Michel VITOLD
 Acteur français
S’il a toujours prvilégié le théâtre, Michel Vitold a composé des personnages slaves tantôt fantaisistes, tantôt inquiétants. Avec intelligence, il a évité les pièges que lui tendent un physique tourmenté, une diction mordante et le folklore russe tant exploité par le cinéma français.
Michel Vitold, de son vrai nom Vitold Sayanoff est né le 15 septembre 1914 à Kharkov. Issu d'une famille noble de Géorgie émigrée d'abord en Turquie, il arrive en France à l’âge de dix ans. La famille s'installe à Chalon-sur-Saône, puis à Vichy, où il est élève d'un collège religieux. Après la mort de son père, il abandonne ses études à l'âge de treize ans pour exercer divers petits métiers de laveur de vitres ou de porteur pour une maison de caviar jusqu'à l'âge de 25 ans. Il se prend de passion pour le théâtre et après avoir échoué deux fois au Conservatoire, il fait un bref apprentissage de comédien auprès de Charles Dullin et au cours Simon. Il a pour principaux formateurs Raymond Rouleau et Julien Bertheau.
Grand interprète de théâtre
Il intègre la Compagnie des Quatre Saisons d'André Barsacq, dans laquelle il interprète Le Voyageur sans bagage, Le bal des voleurs et Le rendez-vous de Senils et Œdipe Roi de Jean Cocteau. Il illustre le courant existentialiste avec Les bouches inutiles de Simone de Beauvoir, Huis clos, Morts sans sépulture et Nekrassov de Jean-Paul Sartre. Il participe à Shéhérazade de Jules Supervielle au festival d’Avignon avec la troupe du Théâtre national populaire de Jean Vilar. Avec son physique longiligne et sa diction froide et agressive, il s’illustre dans le répertoire de Shakespeare (Richard II, Henri IV), Armand Salacrou (Dieu le savait), Alfred de Musset (Lorenzaccio avec Gérard Philipe), Fernand Crommelynck (Les amants puérils) ou Luigi Pirandello (Ce soir on improvise). En 1958, il met en scène Douze hommes en colère de Reginald Rose où il reprend le rôle tenu au cinéma par Henry Fonda. Dans les années 1960, à la Comédie-Française dont il sera pensionnaire de 1983 à 1985, il met en scène Britannicus de Jean Racine et Crime et châtiment, d'après Dostoievski tous deux interprétés par Robert Hirsch et Le Misanthrope de Molière et L’idiot de Dostoievski.
Des personnages troubles
Il fait des premières apparitions au cinéma dans des rôles fantaisistes dans un élève de Jouvet dans Entrée des Artistes de Marc Allégret, Boris dans La nuit fantastique, Waldo dans L’aventure est au coin de la rue ou Bozzi auprès de Tino Rossi dans L’île d’amour. Mais sa silhouette d’une extrême maigreur lui permet d’incarner des personnages plus inquiétants ou dramatiques dans Orage de Marc Allégret, le chef d’orchestre de La Symphonie fantastique auprès de Jean-Louis Barrault, Charles Quint dans Le brigand gentilhomme et Noël le borgne qui accompagne le poète François Villon incarné par Serge Reggiani. Après une longue éclipse, il revient sous les traits d’un prêtre dans Maigret et l’Affaire Saint Fiacre face à Jean Gabin et d’un docteur dans Le Testament du docteur Cordelier de Jean Renoir. Les personnages qu’interprète Michel Vitold deviennent de plus en plus troubles teintés d’ironie comme les méchants de Rififi à Tokyo, Les Ennemis, Ballade pour un voyou ou Le Chant du monde mais s’amuse aussi dans Adorable menteuse de Michel Deville, La gamberge de Norbert Carbonnaux ou le baron Von Krantz dans Arsène Lupin contre Arsène Lupin. On se souvient des deux compositions mémorables qu’il fait pour Georges Franju, le banquier de Judex et le toubib militaire de Thomas l’imposteur. On le retrouve dans La bande à Bonnot avec Jacques Brel, Le mouton enragé avec Jean-Louis Trintignant ou le fourgueur dans France société anonyme d’Alain Corneau. Il est surtout l’inquisiteur communiste perfide et violent de L’Aveu face à Yves Montand.
Des personnages divers à la télévision
À la télévision, il devient une figure familière dans des séries comme Madame le juge, Les Brigades du Tigre, Les Cinq Dernières Minutes, Quentin Durward, Corsaires et Flibustiers ou Lagardère et des téléfilms comme Le Sagouin, L’homme qui revient de loin, La dernière Carte, Pierre de Coubertin, Le Tourbillon des jours ou Fort comme la mort. Il a épousé Michèle Sayanoff Dufour qui a publié ses mémoires sous le titre Les Sept vies de ma grand-mère, puis avec la comédienne Christiane Lénier et après un divorce avec Mireille Paparella qui a poursuivi le travail théâtral qu'il avait entamé dans la compagnie qu'il avait fondée. Il fait sa dernière apparition marquante sur scène en 1987 dans Contes bariolés d'après Anton Tchekhov. Michel Vitold est décédé à Clamart le 14 juin 1994, à l’âge de 79 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Tania Balachova
et Michèle Alfa
1938 : Adrienne Lecouvreur de Marcel L'Herbier
1938 : Entrée des artistes de Marc Allégret
1938 : Accord final d’Ignacy Rosenkranz
1938 : Orage de Marc Allégret
1942 : La Symphonie fantastique de Christian-Jaque
1942 : La Nuit fantastique de Marcel L'Herbier
1942 : Mariage d’amour de Henri Decoin
1943 : Madame et le Mort de Louis Daquin
1943 : Malaria de Jean Gourguet
1943 : Ceux du rivage de Jacques Séverac
1943 : Le Brigand gentilhomme d’Émile Couzinet
1944 : L'aventure est au coin de la rue de Jacques Daniel-Norman
1944 : L'Île d’amour de Maurice Cam
1944 : Huis clos de Jean-Paul Sartre
1945 : Enquête du 58 de Jean Tedesco (cm)
1945 : François Villon d’André Zwobada
1945 : Le Jugement dernier de René Chanas
1946 : Le Visiteur de Jean Dréville
1947 : Goémons de Yannick Bellon
1947 : Rouletabille joue et gagne de Christian Chamborant
1948 : Rouletabille contre la dame de pique de Christian Chamborant
1949 : Le Secret de Mayerling de Jean Delannoy
1950 : La montagne est verte de Jean Lehérissey (cm)
1951 : Messaline (Messalina) de Carmine Gallone
1954 : Les Révoltés de Lomanach de Richard Pottier
1959 : Maigret et l'affaire Saint-Fiacre de Jean Delannoy
1959 : Le Testament du docteur Cordelier de Jean Renoir
1960 : L'Ennemi dans l'ombre de Charles Gérard
1961 : Vacances en enfer de Jean Kerchbron
1962 : Les Ennemis d’Édouard Molinaro
1962 : Rififi à Tokyo de Jacques Deray
1962 : Adorable Menteuse de Michel Deville
1962 : La Gamberge de Norbert Carbonnaux
1962 : Arsène Lupin contre Arsène Lupin de Édouard Molinaro
1963 : Ballade pour un voyou de Jean-Claude Bonnardot
1963 : Judex de Georges Franju
1964 : Les Pas perdus de Jacques Robin
1965 : Thomas l'imposteur de Georges Franju
1965 : Le Chant du monde de Marcel Camus
1967 : Lagardère de Jean-Pierre Descourt
1968 : Le Franciscain de Bourges de Claude Autant-Lara
1969 : La Bande à Bonnot de Philippe Fourastié
1970 : L'Aveu de Costa-Gavras
1974 : Le Mouton enragé de Michel Deville
1974 : France société anonyme d’Alain Corneau
1974 : Monsieur seul ou Le Solitaire de Joseph Drimal
1978 : Genre masculin de Jean Marbœuf
1982 : La Nuit de Varennes d’Ettore Scola
1983 : Le Clou de Philippe Le Guay (cm)
1984 : Le Quatuor Basileus (Il Quartetto Basileus) de Fabio Carpi
1988 : La Bête féroce de Magali Cerda (cm)
1990 : Les Matins chagrins de Jean-Pierre Galeppe
1992 : Novembre (Listopad) de Lukas Karwowski
1993 : La Joie de vivre de Roger Guillot

Télévision :
1953 : Mon cœur est dans les Highlands de Maurice Cazeneuve
1957 : La Nuit des rois de Claude Loursais
1962 : Denis Asclepiade de Jean Pignol
1962 : Oncle Vania de Stellio Lorenzi
1963 : Jean Barois de Pierre Cardinal
1963 : Le Troisième Concerto de Marcel Cravenne
1963 : Caterina de Gérard Herzog
1964 : Le mystère de Choisy de Stellio Lorenzi
1964 : La Confrontation d’Yves-André Hubert
1964 : Babek de Guy Lessertisseur
1965 : Esope d’Éric Le Hung
1965 : Sans famille de Yannick Andréi
1966 : Corsaires et Flibustiers de Claude Boissol
1966 : La Mouette de Gilbert Pineau
1967 : Le Secret de Wilhelm Storitz d’Éric Le Hung
1969 : Le Soleil des eaux de Jean-Paul Roux
1971 : Quentin Durward de Gilles Grangier
1972 : Le Sagouin de Serge Moati
1972 : Attale, esclave Gaulois de Jean-Pierre Decourt
1972 : La Cerisaie de Stellio Lorenzi
1972 : L'Homme qui revient de loin de Michel Wyn
1973 : La Paroi de Jean-Paul Le Chanois
1974 : La Dernière Carte de Marcel Cravenne
1974 : Le Juge et son bourreau de Daniel Le Comte
1975 : Azev le tsar de la nuit de Guy Lessertisseur
1975 : Salvator et les Mohicans de Paris de Bernard Borderie
1975 : Crépuscule à Venise ou La mort du titan de Josée Dayan
1977 : Le Loup blanc de Jean-Pierre Decourt
1978 : Ces merveilleuses pierres de Paul Siegrist
1979 : Le tourbillon des jours de Jacques Doniol-Valcroze
1979 : Le Dernier Mélodrame de Georges Franju
1979 : Le Loup-Cervier d’Alain Dhouailly
1979 : Le Procès de Riom d’Henri Calef
1980 : Tarendol de Louis Grospierre
1980 : La Vie de Pierre de Coubertin de Pierre Cardinal
1980 : Les Dames de cœur, Un amour d’émir de Paul Siegrist
1981 : Les Fiancées de l'Empire de Jacques Doniol-Valcroze
1981 : Le Calvaire d’un jeune homme impeccable de Victor Vicas
1981 : Sept hommes en enfer de Youri
1981 : Martine Verdier de Bernard Toublanc-Michel
1982 : Fort comme la mort de Gérard Chouchan
1984 : La Lanterne des morts de Francis Fehr
1985 : Le Génie du faux de Stéphane Kurc
1986 : Claire de Lazare Iglesis
1988 : Maigret, le Témoignage de l'enfant de chœur de Michel Subiela
1989 : Eaux troubles d’Alain Bonnot
1989 : La compagnie de Sarah de Stéphane Loison
1990 : Les Chevaliers de la table ronde de Denis Llorca
1991 : V comme vengeance de Bernard Queysanne
1991 : La Florentine de Marion Sarraut


Filmographie de Michel VITOLD
 
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