Yves VINCENT
 Acteur français
Avec sa silhouette athlétique, ses sourcils broussailleux et son allure virile, Yves Vincent était taillé pour prendre la relève de Jean Chevrier, auquel il ressemble pour incarner des policiers obstinés et brutaux, des militaires valeureux ou des séducteurs ombrageux. Avec l’âge, il prend du galon bien servi par une belle chevelure argentée comme le colonel qui passe en revue la brigade de l’adjudant-chef Cruchot dans la série des Gendarmes.
Yves Vincent est né par hasard à Thônes dans la Haute-Savoie, le 5 août 1921. Ses parents n’y séjournent que quelques mois avant de revenir à Alger d’où ils étaient originaires. Sportif accompli, le jeune Yves pratique l’équitation et le water-polo dont il est champion du monde en 1939. Il débute dans la troupe de la Comédie de Radio-Alger et comme speaker, il annonce le débarquement anglo-américain en novembre 1942.
De beaux débuts sur les planches
De retour en France en 1945, il étudie le théâtre au Conservatoire, encouragé par sa mère qui a toujours rêvé d’une carrière de comédienne. Il se fait remarquer au théâtre dans Un Tramway nommé Désir de Tennessee Williams aux côtés d’Arletty et se lie d’amitié avec Claude Gensac, doublure d’Arletty et Louis de Funès qui occupe un rôle mineur. Puis Yves Vincent poursuit son parcours sur les planches dans des pièces de Maxwell Anderson (Winterset avec Daniel Gélin), Somerset Maugham (Constance avec Edwige Feuillère), Jean-Paul Sartre (La Putain respectueuse, Morts sans sépulture). Il fait ses premiers pas au cinéma dans Monsieur Arnaud d’André Vignaux et tient des rôles secondaires dans La Foire aux Chimères de Pierre Chenal, La Taverne du Poisson couronné de René Chanas avec Michel Simon et Blanchette Brunoy, Les Requins de Gibraltar d’Emil-Edwin Reinert avec Annie Ducaux et Marcelle Géniat, La Renégate avec Louise Carletti et Le Cavalier de Croix-Mort avec Madeleine Robinson.
Des rôles de costauds
Yves Vincent devient un acteur de premier plan en incarnant le docteur Libois dans La Maternelle avec Marie Déa, le peintre Pierre Bernier dans La Femme nue d’André Berthomieu d’après la pièce d’Henry Bataille avec Giselle Pascal, le capitaine Portal dans La Danseuse de Marrakech de Léon Mathot avec la belle métisse Siren Adjemova. Il devient le militaire héroïque comme Vaucourt dans Porte d’Orient de Jacques Daroy avec Tilda Thamar, Capitaine Ardant qui protège Renée Saint-Cyr contre des rebelles marocains ou le capitaine Darcy auprès de Brigitte Bardot dans Babette s’en va-t-en guerre. Il joue aussi bien les truands que les flics dans des policiers. Il est trafiquant de drogue dans Méfiez-vous des blondes d’André Hunebelle, contrebandier dans Monsieur Scrupule gangster ou espion assassin dans OSS 117 n’est pas mort où Ivan Desny incarne le célèbre Hubert Bonnisseur de La Bath. Quand il se range du côté de la loi, il n’en est pas moins brutal et inquiétant comme l’inspecteur Richard dans Ouvert contre X, l’inspecteur Giverny dans Police Judiciaire ou le commissaire Van Eck dans Y’en a marre. On le retrouve au théâtre dans Thé et Sympathie auprès d’Ingrid Bergman puis Micheline Presle et comme interprète de Cocteau pour L’Aigle à deux têtes et Les Monstres sacrés.
Auprès de Louis de Funès et Claude Gensac
À partir des années soixante, Yves Vincent blanchit et ne joue plus que des rôles secondaires dans Les Nouveaux Aristocrates, Muriel d’Alain Resnais, La Vie conjugale d’André Cayatte. Il trouve une nouvelle popularité en jouant le colonel de gendarmerie dans Le Gendarme se marie et Le Gendarme en balade. Il retrouve Louis de Funès et Claude Gensac dans Hibernatus d’Édouard Molinaro. Présent à la télévision dans Les cinq dernières minutes, En vote âme et conscience ou Messieurs les Jurés, il sombre au cinéma dans des films érotiques de Max Pécas ou Roger Vadim, trouvant ses derniers rôles comme ambassadeur d’Italie dans La Rumba et juge dans La maison assassinée. Il trouve une nouvelle audience à la télévision avec les 390 épisodes de la série Tribunal de 1988 à 1991. Côté vie privée, Yves Vincent a été marié avec Jacqueline Huet puis Nelly Borgeaud. Il est l’heureux papa de trois enfants. Il publie ses mémoires Voulez-vous en sourire avec moi ? en 2013. Homme discret et chaleureux, Yves Vincent s’éteint le 6 janvier 2016, à Montacher-Villegardin dans l’Yonne à l’âge de 94 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Nelly Borgeaud
1944 : Monsieur Arnaud d’André Vignaux
1946 : La Foire aux Chimères de Pierre Chenal
1946 : La Taverne du Poisson Couronné de René Chanas
1947 : La Renégate de Jacques Séverac
1947 : Les Requins de Gibraltar d’Emil Edwin Reinert
1947 : Le Cavalier de Croix-Mort de Lucien Gasnier-Raymond
1948 : Bal Cupidon de Marc-Gilbert Sauvajon
1948 : La Maternelle d’Henri Diamant-Berger
1948 : La Danseuse de Marrakech de Léon Mathot
1948 : La Femme nue d’André Berthomieu
1950 : Méfiez-vous des blondes d’André Hunebelle
1950 : Si ça vous chante de Jacques Loew
1950 : Porte d’Orient de Jacques Daroy
1951 : Capitaine Ardant d’André Zwoboda
1951 : Ma femme est formidable d’André Hunebelle
1951 : Tapage nocturne de Marc-Gilbert Sauvajon
1952 : Ouvert contre X de Richard Pottier
1952 : Grand gala de François Campaux
1952 : Spartacus (Sparcaco, il gladiatore della Tracia) de Riccardo Freda
1953 : Monsieur Scrupule gangster de Jacques Daroy
1956 : Le Circuit de minuit d’Yvan Govar
1956 : Pitié pour les Vamps de Jean Josipovici
1956 : O.S.S. 117 n’est pas mort de Jean Sacha
1957 : Police judiciaire de Maurice de Canonge
1958 : Babette s’en va-t-en guerre de Christian-Jaque
1958 : Y’en a marre ! d’Yvan Govar
1959 : Chaque minute compte de Robert Bibal
1959 : La dragée haute de Jean Kerchner
1960 : Alibi pour un meurtre de Robert Bibal
1961 : Les nouveaux aristocrates de Francis Rigaud
1961 : La planque de Raoul André
1963 : Muriel ou le Temps d’un retour d’Alain Resnais
1963 : Les Cavaliers de la Terreur (Il Terrore dei mantelli rossi) de Mario Costa
1963 : La Vie conjugale : Françoise d’André Cayatte
1963 : La Vie conjugale : Jean-Marc d’André Cayatte
1967 : Qui êtes-vous inspecteur Chandler? (Troppo per vivere… poco per morire) de M. Lupo
1968 : Le Gendarme se marie de Jean Girault
1969 : Hibernatus d’Édouard Molinaro
1969 : Claude et Greta / Les liaisons particulières de Max Pécas
1970 : Le Gendarme en balade de Jean Girault
1970 : Je suis une Nymphomane de Max Pécas
1971 : Valparaiso, Valparaiso de Pascal Aubier
1974 : Impossible… pas français de Robert Lamoureux
1981 : Les Filles de Grenoble de Joël Le Moign’
1983 : Surprise party de Roger Vadim
1986 : La Rumba de Roger Hanin
1987 : La Maison assassinée de Georges Lautner

Télévision :
1955 : Le mort s'est évanoui de Vicky Ivernel
1962 : Madame Bovary de Claude Barma
1963 : La conspiration du général Malet de Jean-Pierre Marchand
1964 : Christine ou La Pluie sous la mer de Maurice Château
1971 : Madame êtes-vous libre ? de Jean-Paul Le Chanois
1972 : Le Fils du ciel d’Alain Dhénaut
1976 : Les Douze Légionnaires de Bernard Borderie
1977 : La Famille Cigale de Jean Pignol
1977 : Recherche dans l'intérêt des familles, Le PDG de Philippe Arnal
1977 : Aurore et Victorien de Jean-Paul Carrère
1978 : Louis XI ou La Naissance d'un roi d’Alexandre Astruc
1981 : Les Fiancées de l'Empire de Jacques Doniol-Valcroze
1981 : Anthelme Collet ou Le brigand gentilhomme de Jean-Paul Carrère
1982 : Électre de Bernard Maigrot
1983 : Le Général a disparu d’Yves-André Hubert
1984 : Rue Carnot de Jean-Pierre Desagnat, Pierre Goutas et Gilles Legrand
1985 : Vincente de Bernard Toublanc-Michel
1985 : Un Garçon de France de Guy Gilles
1988 : Maigret et Le Notaire de Châteauneuf de Gérard Gozlan
1991 : Tribunal de Didier Albert, Georges Bensoussan, Roger Pradines


Filmographie d'Yves VINCENT
 
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