Jacques VILLERET
 Acteur français
Issu d’une Touraine paisible à laquelle il restera fidèle et dont il fera son havre de paix, Jacques Villeret est tombé dans Paris pour y traverser des vicissitudes dignes d’un héros de Balzac. Mal dans sa peau depuis cette enfance dont il éteint les origines, il nous laissera croire à son humeur joyeuse par un talent comique qui ne lui sied pas complètement.
C’est donc à Tours, en Indre-et- Loire que Jacky Boufroura voit le jour le 6 février 1951, d’un père kabyle algérien et d’une mère tourangelle. Le couple se sépare neuf mois après la naissance du petit Jacky. Son enfance se passe à Loches, pays de son beau-père Raymond Villeret, qui ne tarde pas à l’adopter. Après de brillantes études de latin-grec, il se dirige vers le théâtre en suivant des cours d’art dramatique au conservatoire de Tours. En 1968, il fait partie de la Compagnie de Marcelle Tassencourt, puis il travaille au conservatoire de Paris, dans la classe de Louis Seigner, et fait ses premières armes sur scène avec notamment Occupe-toi d’Amélie et Les Fourberies de Scapin.
Avec Claude Lelouch
En 1971, Jacques Villeret joue au T.N.P. dans Des frites et des frites d’Arnold Wesker. L’année suivante, il fait ses débuts au cinéma dans R.A.S., un drame sur la guerre d’Algérie d’Yves Boisset. Il devient l’acteur fétiche de Claude Lelouch qui lui offre ses premiers rôles importants dans huit films parmi lesquels Le Bon et les méchants, Un autre homme, une autre chance et Robert et Robert. Pour ce dernier film, il remporte le César du meilleur second rôle. Dans les années quatre-vingt, Jacques se lance dans un one-man-show et s’impose au théâtre et au cinéma, comme l’un des plus grands comédiens de sa génération. Il passe du rire au drame avec un égal talent. En 1981, Jean Girault lui offre le rôle de l’extra-terrestre la Denrée, auprès de Louis de Funès et de Jean Carmet, dans La soupe aux choux. Le film est un énorme succès et lui rapporte une notoriété considérable.
Comique rondouillard
Il tourne alors à un rythme effréné, alternant les films intimistes (Le Passe-Montagne de Jean-François Stévenin, Un Balcon en Forêt de Michel Mitrani), les grosses productions (Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré, Les morfalous et Hold-up avec Jean-Paul Belmondo, Effraction de Daniel Duval, Malevil de Christian de Chalonge) et les œuvres historiques ou dramatiques (Prénom : Carmen et Soigne ta gauche de Jean-Luc Godard, Danton d’Andrzej Wajda). C’est cependant dans le domaine de la comédie qu’il assoit sa popularité en incarnant des timides et des attardés bonhommes comme dans Confidences pour confidences, le plus beau film de Pascal Thomas, L’Été en pente douce de Gérard Krawczyk, Garçon de Claude Sautet, Circulez y a rien à voir de Patrice Leconte ou Black Mic-mac de Thomas Gilou.
Face à ses démons intérieurs
Le 26 décembre 1979, après deux années de vie commune, Jacques Villeret épouse Irina Tarassov, fille d’un producteur et actrice à ses heures perdues, dont il adopte le fils né d’une précédente union, Alexandre. Le couple s’installe dans un appartement parisien et Irina devient la gestionnaire de ses affaires. Mais ses excès éthyliques précipitent son divorce. Dans les années quatre-vingt dix, Jacques Villeret prend ses distances avec le grand écran. Il se consacre essentiellement à la scène, avec entre autres La contrebasse de Patrick Süskind, long monologue d’un musicien frustré et Le dîner de cons de Francis Veber, au Théâtre des Variétés. Il revient sur les écrans, en 1997, avec l’adaptation de la pièce Le dîner de cons. Son personnage de François Pignon lui rapporte le César du meilleur acteur l’année suivante. Les dernières années de sa carrière sont surtout marquées par sa collaboration avec Jean Becker sur Les enfants du marais, Un crime au paradis et Effroyables jardins. En 2003, il joue Jacques Rezeau, le père faible, dans Vipère au poing le dernier film réalisé par Philippe de Broca, et Gaspard, le grand-père qui reprend goût à la vie, dans Malabar princess de Gilles Legrand. L’année suivante, il renoue avec la comédie en interprétant le Calife aux cotés de Michael Youn dans Iznogoud, dirigé par Patrick Braoudé et trouve un de ses meilleurs rôles dans Les Âmes grises, drame sombre où il démontre l’étendue de sa palette. Malgré une carrière remarquable, Jacques Villeret reste un homme fragile. Il noie son mal de vivre dans l’alcool. Sur un plan sentimental, Jacques Villeret se relève de son échec conjugal après avoir fait la connaissance, lors d’une tournée de Seny, une authentique princesse sénégalaise qui entreprend de l’aider à sortir de l’ornière dans laquelle il s’embourbe. Après un bref retour à la sobriété, il meurt le 28 janvier 2005, des suites d’une hémorragie interne au centre hospitalier d’Evreux, dans l’Eure.


FILMOGRAPHIE :

Avec Francis Véber
et Thierry Lhermitte
1972 : R.A.S. d’Yves Boisset
1972 : Toute un vie de Claude Lelouch
1972 : Un amour de pluie de Jean-Claude Brialy
1973 : Fantasio de Roger Kahane (tv)
1974 : Sérieux comme le plaisir de Robert Benayoun
1974 : Les naufragés de l’île de la tortue de Jacques Rozier
1974 : Dupont-Lajoie d’Yves Boisset
1975 : Nono Nénesse de Pascal Thomas
1975 : Le bon et les méchants de Claude Lelouch
1976 : Si c’était à refaire de Claude Lelouch
1976 : Le passe-montagne de Jean-François Stevenin
1976 : Un autre homme, une autre chance de Claude Lelouch
1977 : Un balcon en forêt de Michel Mitrani
1977 : Confidences pour confidences de Pascal Thomas
1978 : Mais où est donc Ornicar ? de Bertrand Van Effenterre
1978 : Le rabat-joie de Jean Larriaga (tv)
1978 : Mon premier amour d’Elie Chouraqui
1978 : Robert et Robert de Claude Lelouch
1979 : À nous deux de Claude Lelouch
1979 : Un coup de rasoir de Pascal Thomas (tv)
1979 : Je te tiens, tu me tiens par la barbichette de Jean Yanne
1979 : Bête mais discipliné de Claude Zidi
1979 : Rien ne va plus de Jean-Michel Ribes
1980 : Malevil de Christian de Chalonge
1980 : Les uns et les autres de Claude Lelouch
1981 : Gaston Lapouge de Franck Appréderis (tv)
1981 : La soupe aux choux de Jean Girault
1981 : Le grand frère de Francis Girod
1981 : Danton d’Andrzej Wajda
1981 : Édith et Marcel de Claude Lelouch
1982 : Circulez, y’a rien à voir ! de Patrice Leconte
1982 : L’épreuve de Claude Santelli (tv)
1982 : Effraction de Daniel Duval
1982 : Drôle de samedi de Bay Okan
1982 : Prénom : Carmen de Jean-Luc Godard
1983 : Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré
1983 : Les folles années du twist de Mahmoud Zemmouri
1983 : Garçon ! de Claude Sautet
1984 : Sacré Lucien de Bernard Bouthier (tv)
1984 : Les morfalous d’Henri Verneuil
1985 : La dernière Chance de Gérard Jourd’hui (tv)
1985 : La galette du roi de Jean-Michel Ribes
1985 : Hold-up d’Alexandre Arcady
1985 : Black Mic Mac de Thomas Gilou
1986 : Les millionnaires du jeudi de Claude Grinberg (tv)
1986 : Les frères Pétard d’Hervé Palud
1986 : Dernier été à Tanger d’Alexandre Arcady
1986 : L’été en pente douce de Gérard Krawczyk
1987 : Soigne ta droite de Jean-Luc Godard
1988 : La petite amie de Luc Béraud
1988 : Mangeclous de Moshé Mizrahi
1989 : La montre, la croix et la manière de Ben Levin
1989 : Trois années de Fabrice Cazeneuve
1990 : Les secrets professionnels du Dr. Apfelglück d’Hervé Palud
1991 : 588 rue Paradis d’Henri Verneuil
1991 : Le bal des casse-pieds d’Yves Robert
1992 : Le fils du Mékong de François Leterrier
1993 : Parano de Yann Piquer, Alain Robak
1995 : Golden boy de Jean-Pierre Vergne
1996 : Georges Dandin de Jean-Claude Brialy (tv)
1997 : Le dernier été de Claude Goretta (tv)
1997 : Le dîner de cons de Francis Veber
1997 : Mookie d’Hervé Palud
1997 : Les beaux jours de Jean-Pierre Sinapi (tv)
1998 : Les enfants du marais de Jean Becker
1998 : Volpone de Christian de Chalonge (tv)
1999 : Les acteurs de Bertrand Blier
2000 : Un aller simple de Laurent Heynemann
2000 : Un crime au paradis de Jean Becker
2001 : Désobéissance de Fabrice Cazeneuve (tv)
2002 : Effroyables jardins de Jean Becker
2002 : Le furet de Jean-Pierre Mocky
2003 : Malabar Princess de Gilles Legrand
2003 : Vipère au poing de Philippe de Broca
2004 : L’antidote de Vincent de Brus
2004 : Iznogoud de Patrick Braoudé
2004 : Les âmes grises d’Yves Angelo
2005 : Les parrains de Frédéric Forestier


Filmographie de Jacques VILLERET
 
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