Henri VIDAL
 Acteur français
Henri Vidal semblait avoir tout pour lui. Bel homme au charme viril, taillé comme un Apollon, il fut un jeune premier des belles années 50, séduisant sans difficulté le public féminin. Son union avec Michèle Morgan affolait les journaux et comblait les midinettes. Mais de puissants démons auront raison de lui.
Henri Vidal naît le 26 novembre 1919 à Clermont-Ferrand. Fils d’un militaire qu’il suit au gré des mutations, il entre comme tout Auvergnat à l’usine Michelin. Mais Henri, malgré l’opposition familiale quitte sa ville natale à 17 ans pour tenter sa chance. Hélas, il fait la connaissance d’une femme qui va être son mécène et sa maîtresse et qui va assurer financièrement son quotidien, lui qui est devenu un athlétique et séduisant jeune adulte. Il est heureux avec elle, mais bientôt une chose l’inquiète, ces sueurs, ces nausées, ces vertiges qu’il éprouve dès qu’il est loin d’elle. Un jour, pour percer le mystère, il fait semblant de dormir et réalise que sa protectrice parisienne lui fait respirer de la drogue pendant son sommeil, afin de se l’attacher, le rendant entièrement dépendant d’elle. Il vivra ainsi des états de manque très douloureux. Lors de son service militaire, un médecin parviendra à le faire décrocher de cette terrible spirale. Il fait ses premiers pas au théâtre Hébertot et remarquer dans un concours d’Apollon en 1939. Mais bientôt c’est la guerre, la mobilisation, l’exode des Français devant l’invasion des troupes allemandes, la débâcle, l’armistice. En 1941, Édith Piaf qui tombe sur des photos du beau jeune homme le fait engager dans Montmartre sur Seine de Georges Lacombe. Il enchaîne avec deux films où il donne la réplique à Michèle Alfa et Mermoz de Louis Cuny avec Robert Hugues-Lambert.
Un athlète adulé
L’acteur encore à ses débuts retrouve Cuny à la libération pour Étrange destin avec Renée Saint-Cyr. Mais c’est en 1947 que Henri Vidal montre enfin au public qu’il n’est pas que le jeune premier que la gente féminine adore ! Dans Les maudits, il est le docteur Guilbert emmené de force dans un sous-marin nazi qui tente de gagner l’Amérique latine. Il doit soigner Florence Marly, maîtresse d’un général nazi. Marcel Dalio et Michel Auclair font aussi partie de la distribution de ce film étrange, particulièrement bien réussi de René Clément, qui permet à toute l’équipe de monter les marches du festival de Cannes. L’acteur va enchaîner avec le péplum Fabiola d’Alessandro Blasetti, où gladiateur gaulois, il fait admirer ses pectoraux et séduit la belle romaine Michèle Morgan, sur fond de persécution des premiers chrétiens. Mais à la ville aussi, l’héroïne de tant de films mythiques des années trente, se laisse conquérir par le charme de l’acteur, qui a divorcé de son côté de Michèle Cordoue, son épouse de 1943 à 1946. Ils se marient en 1950 à Paris.
Monsieur Morgan
Bel athlète, viril, sain, éclatant de joie de vivre, il a tout pour plaire. L’activité cinématographique d’Henri Vidal reste intense et il joue tous les genres. Même si cela l’agace qu’on l’appelle parfois Monsieur Morgan, il tourne cinq films avec son épouse dont La belle que voilà de Jean-Paul Le Chanois, L’étrange Madame X de Jean Grémillon, Napoléon de Sacha Guitry et Pourquoi viens-ru si tard ? d’Henri Decoin. Il travaille avec des cinéastes confirmés comme Edmond T. Gréville pour Le port du désir et René Clair pour Porte des Lilas, mais aussi avec Robert Hossein qui réalise son premier film Les salauds vont en enfer avec Serge Reggiani ou le méconnu Victor Meranda dans Sursis pour un Vivant où il est menacé par Lino Ventura dans un curieux asile Il est très apprécié en Italie où il campe, aux côtés de Sophia Loren, le général gallo-romain Aetius qui vainc Attila, fléau de Dieu joué par Anthony Quinn et devient le trouble-cœur des passagers de l’Orient Express. Il donne aussi la réplique aux meilleurs espoirs féminins dont Romy Schneider dans Mademoiselle Ange ou Mylène Demongeot dans Sois belle et tais-toi. Il forme à deux reprises un couple pétillant et très français avec Brigitte Bardot sous la direction de Michel Boisrond dans Une parisienne et surtout Voulez-vous danser avec moi ?. Ce sera son dernier film.
Vaincu par son venin
Avant tout acteur de cinéma, il est consacré au théâtre dans une unique représentation de Jules César mis en scène par Jean Renoir pour le festival d’Avignon. Mais l’acteur adulé cède de plus en plus à ses démons que l’on nomme paradis artificiel. Malgré l’affection de son ami Robert Dalban et l’amour de Michèle, ses nombreuses cures de désintoxication sont mises en échec. Après une éniéme tentative, son cœur cède, quelques semaines après Gérard Philipe le 10 décembre 1959. Quel gâchis! Henri Vidal connu pour sa gentillesse, son allant et la plénitude de la trentaine meurt à 40 ans. Il les garde éternellement.


FILMOGRAPHIE :

Avec Michèle Morgan
1941 : Montmartre sur Seine de Georges Lacombe
1942 : Port d’attache de Jean Choux
1942 : L’ange de la nuit d’André Berthomieu
1943 : Mermoz de Louis Cuny
1945 : Etrange destin de Louis Cuny
1946 : L’éventail d’Emil Edwin Reinert
1947 : Les maudits de René Clément
1948 : Le paradis des pilotes perdus de Georges Lampin
1948 : Fabiola d’Alessandro Blasetti
1949 : La belle que voilà de Jean-Paul Le Chanois
1949 : Quai de Grenelle d’Emil Edwin Reinert
1950 : La passante d’Henri Calef
1950 : L’étrange madame X de Jean Grémillon
1951 : Les sept péchés capitaux, « La gourmandise » de Carlo Rim
1952 : La jeune folle d’Yves Allégret
1952 : Violence charnelle (Art. 519 codice penale) de Leonardo Cortese
1952 : C’est arrivé à Paris d’Henri Lavorel
1953 : Attila, fléau de dieu (Attila) de Pietro Francisci
1953 : Les femmes mènent le jeu (Scampolo 53) de Giorgio Bianchi
1954 : Orient Express (Orientexpress) de Carlo Ludovico Bragaglia
1954 : Napoléon de Sacha Guitry
1954 : Série noire de Pierre Foucaud
1955 : Le port du désir d’Edmond T. Gréville
1955 : Les salauds vont en enfer de Robert Hossein
1956 : Action immédiate de Maurice Labro
1956 : Porte des Lilas de René Clair
1957 : Une parisienne de Michel Boisrond
1957 : Une manche et la belle d’Henri Verneuil
1957 : Charmants garçons d’Henri Decoin
1958 : Sois belle et tais-toi de Marc Allégret & Henri Verneuil
1958 : Sursis pour un vivant de Víctor Merenda
1958 : Les naufrageurs de Charles Brabant
1958 : Pourquoi viens-tu si tard ? d’Henri Decoin
1959 : Mademoiselle Ange (Ein engel auf Erden) de Géza von Radványi
1959 : La bête à l’affût de Pierre Chenal
1959 : Voulez-vous danser avec moi ? de Michel Boisrond


Filmographie d'Henri VIDAL
 
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