Odile VERSOIS
 Actrice française
Les sœurs Poliakoff ont marqué la vie artistique des années cinquante-soixante. La cadette Odile Versois était peut-être la plus douée mais sa présence sensuelle et altière sera longtemps éclipsée par sa petite sœur Marina Vlady.
Odile Versois naît Etiennette Envald le 15 juin 1930, à Paris. Sa mère Militza Envald est danseuse étoile, son père Vladimir de Poliakoff est chanteur d’opéra et il ne la reconnaîtra qu’après leur mariage en 1936 sous le nom de Tania Poliakoff. Tous deux ont quitté leur pays natal, la Russie, pour échapper à la révolution. Tania a une sœur Olga de deux ans son aînée. Militza en 1932 et Marina en 1938 complèteront la famille.
Les premières dernières vacances
Après avoir été petit rat de l’Opéra de Paris, Odile Versois interprète son premier rôle devant les caméras à dix-sept ans dans le joli film nostalgique de Roger Leenhardt, Les dernières vacances, une romance très admirée plus tard par la jeune garde de la Nouvelle Vague. La jeune femme décroche le prix Suzanne Bianchetti pour ce rôle de Juliette. Sa lumineuse beauté, sa gaiété et son talent prometteur en font une jeune actrice très demandée qui tourne dès 1949 en Italie dans La mariée ne peut attendre mais surtout Paolo et Francesca de Raffaello Matarazzo où elle est Francesca da Rimini mal mariée et amoureuse de son beau-frère Paolo Malatesta, Armando Francioli, dans une histoire tragique tirée de L’enfer de Dante. La même année elle partage avec Odette Joyeux l’amour d’un même homme dans Orage d’été de Jean Gehret. Sont aussi de la distribution sa sœur aînée et Marina sa cadette âgée seulement de douze ans.
Une carrière internationale
En 1950, Odile Versois commence une carrière en Grande-Bretagne qui comprendra huit films dont Into the blue d’Herbert Wilcox avec Michael Wilding et À Paris tous les deux de Robert Hamer, avec Alec Guinness. Divorcée du comédien Jacques Dacqmine, Odile se remarie avec François Pozzo di Borgo dont elle aura quatre enfants, Barbara en 1954, Charles-André en 1955, Alexandre en 1957 et Vanina en 1964. Elle n’en continue pas moins à jouer notamment Les crimes de l’amour: Mina de Vanghel d’après un récit de Stendhal où elle donne la réplique à Alain Cuny et Pour l’amour d’une reine d’Harald Braun, avec Horst Buchholz. Elle est également dirigée par son beau-frère Robert Hossein dans une adaptation d’un roman noir de Frédéric Dard Toi le venin avec bien sûr Marina Vlady. Durant les années soixante, la filmographie de la comédienne se réduit à quelques titres dont Le trésor des hommes bleus, un film d’aventure tourné en partie au Maroc avec Lex Barker, Franck Villard et Rafael Luis Calvo.
Des personnages enjoués
Elle privilégie des personnages pleins de fantaisie comme l’aristocrate séduite par le brigand Belmondo dans Cartouche de Philippe de Broca ou la victime du tombeur Jacques Charrier dans À cause, À cause d’une femme de Michel Deville. Suivront des films policiers comme Transit à Saïgon de Jean Deluc avec Pierre Massimi ou Le dernier tiercé avec Raymond Souplex. Odile joue également dans la seule œuvre de Jany Holt réalisatrice et participe à l’initiation de Benjamin dans un dix-huitième siècle artistiquement reconstitué par Michel Deville. Pour le théâtre, Odile Versois s’est produite dans La Petite Hutte d’André Roussin, La Répétition d’Anouilh ou Domino de Marcel Achard. Sa beauté slave est idéale pour interpréter Tchékhov sur les planches dans Ce Fou de Platanov et surtout Les Trois Sœurs où elle est accompagnée de Militza, devenue Hélène Vallier, et Marina, tandis qu’Olga filmera une représentation en 1966.
Priorité à la vie privée
La décennie suivante, Odile Versois travaille un peu pour la télévision, essentiellement des épisodes de séries comme Julien Fontanes magistrat ou Les Enquêtes du commissaire Maigret. Côté cinéma elle accompagne Valentine Tessier, la merveilleuse Églantine de Jean-Claude Brialy. Puis elle tourne un film austro-allemand Stationschef Fallmerayer d’après Joseph Roth. En 1977, elle apparaît dans son dernier rôle au cinéma, celui de la femme d’un gendarme retraité dans Le crabe-tambour de Pierre Schoendoerffer. Enfin avec ses sœurs elle écrit un livre de mémoire, Babouchka en 1979. Odile Versois décède des suites d’un cancer, le 23 juin 1980 à Neuilly-sur-Seine. Elle est enterrée au cimetière orthodoxe russe de Sainte-Geneviève-des-bois.


FILMOGRAPHIE :

Avec François
Pozzo di Borgo
1947 : Les dernières vacances de Roger Leenhardt
1948 : Fantômas contre Fantômas de Robert Vernay
1949 : La mariée ne peut attendre (La sposa non pùo attendere) de Gianni Franciolini
1949 : Paolo et Francesca (Paolo e Francesca) de Raffaello Matarazzo
1949 : Orage d’été de Jean Gehret
1950 : Les anciens de Saint-Loup de Georges Lampin
1950 : Into the blue / Man in the dinghy d’Herbert Wilcox
1950 : Mademoiselle Josette, ma femme d’André Berthomieu
1951 : Bel amour de François Campaux
1951 : Domenica de Maurice Cloche
1952 : Les crimes de l’amour : Mina de Vanghel de Maurice Barry & M Clavel
1952 : Grand gala de François Campaux
1953 : Week-end à quatre (A day to remember) de Ralph Thomas
1954 : Evasion (The young lovers) d’Anthony Asquith
1954 : Sophie et le crime de Pierre Gaspard-Huit
1954 : À Paris tous les deux (To Paris with love) de Robert Hamer
1955 : Les insoumises de René Gaveau
1956 : À tombeau ouvert (Checkpoint) de Ralph Thomas
1957 : Pour l’amour d’une reine (Herrscher ohne Krone) d’Harald Braun
1958 : Passeport pour la honte (The girl in room 43) d’Alvin Rakoff
1958 : Toi le venin de Robert Hossein
1959 : La dragée haute de Jean Kerschner
1960 : Le trésor des hommes bleus (El secreto de los hombres azules) d’Edmond Agabra
1961 : Le rendez-vous de Jean Delannoy
1961 : Cartouche de Philippe de Broca
1962 : Transit à Saïgon de Jean Leduc
1962 : À cause, à cause d’une femme de Michel Deville
1964 : Le pain du ménage de Paul Renthy (tv)
1964 : Le dernier tiercé de Richard Pottier
1966 : Le train bleu s’arrête 13 fois de Maurice de Canonge (tv)
1965 : La pharmacienne de Jany Holt et Serge Hanin (cm)
1967 : Benjamin ou les mémoires d’un puceau de Michel Deville
1971 : Églantine de Jean-Claude Brialy
1973 : L’hiver d’un gentilhomme de Yannick Andréi (tv)
1974 : La juive du Château-Trompette de Yannick Andréi (tv)
1975 : Le bouc-émissaire de Marcel Cravenne (tv)
1975 : Stationschef Fallmerayer de Walter Davy
1976 : Le Milliardaire de Robert Guez (tv)
1977 : Richelieu, le cardinal de velours de Jean-Pierre Decourt (tv)
1977 : Le crabe-tambour de Pierre Schoendoerffer
1977 : Le confessionnal des pénitents noirs d’Alain Boudet (tv)
1980 : Maigret et les vieillards de Stéphane Bertin (tv)


Filmographie d'Odile VERSOIS
 
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