Suzy VERNON
 Actrice française
Actrice populaire dans le bon sens du terme, mignonne et jolie à croquer, Suzy Vernon a enchanté les cinéphiles du muet français et a fait une carrière qui l’a conduite aux quatre coins de l’Europe et à Hollywood. Elle s'est retirée des écrans à 37 ans.
Fille naturelle de Thérèse Paris, Suzy Vernon, de son vrai nom Amélie Paris, voit le jour à Perpignan, le 26 juin 1901. Elle perd sa mère alors qu’elle est très jeune et son père biologique, horticulteur installé à Nice tombe au front en 1915. La jeune Amélie fait ses études dans une institution religieuse où à l’occasion de représentations données lors des fêtes scolaires, elle se prend de passion pour le théâtre.
Reine de beauté
En 1922, elle participe à un concours de beauté qui recherche la Mary Pickford française. Elle est sélectionnée et élue à la finale à Paris. La nouvelle reine de beauté participe à un petit film parodique La Conquête des Gaules. L’année suivante, Jacques Feyder lui confie le rôle de la maman disparue dont la photo géante trône dans le salon et sourit à son fils Jean Forest dans Visages d'enfants. Ce rôle minuscule lui permet de connaître Léonce-Henri Burel, l’opérateur d’Abel Gance qui prend sa carrière en main. Elle épouse Burel en 1924. Elle tourne en Autriche L’Image à nouveau réalisé par Jacques Feyder.
Entre Paris et Berlin
Suzy Vernon va ainsi travailler pour des firmes à Vienne et à Berlin, notamment dans La Vengeance du Pharaon, hélas perdu. Elle tourne en France pour L’Orphelin du cirque sous le chapiteau Ancillori, Veille d’armes et Nitchevo de Jacques de Baroncelli ainsi que Barocco Bay en Espagne sous la direction de Charles Burguet. Elle se rend à Berlin tourner les extérieurs du Roman d’un jeune homme pauvre de Gaston Ravel. Paul Davidson, l’un des patrons de la UFA lui fait signer un contrat pour quatre films parmi lesquels le policier Le monocle vert et le drame Reconnu coupable avec Adalbert von Schlettow. Sur l’un d’eux, elle rencontre l’ancien photographe de plateau et désormais opérateur Ralph de Léon. Elle divorce de Burel et épouse de Léon dans la foulée. Elle incarne Madame Récamier, amie et protectrice de Chateaubriand dans le monumental Napoléon d’Abel Gance.
Brève carrière hollywoodienne
En 1928, la Société des Cinéromans la rappelle pour endosser le rôle de Peggy dans Paris Girls. À l’avènement du parlant, Suzy Vernon rejoint André Luguet et Lily Damita (la future madame Errol Flynn) à Hollywood pour des versions françaises de films de la Warner Bros. Elle y joue des femmes exotiques dans Contre-enquête, Lopez le bandit, Le Masque d'Hollywood et Le Chanteur de Séville avec Ramon Novarro (dans la version américaine, son rôle est tenu par une autre française, Renée Adorée). Mais la comédienne s’ennuie et elle abrège son séjour hollywoodien pour rentrer en Europe. Son divorce avec Ralph de Léon est prononcé. Toujours très classe, elle obtient le Grand Prix de l’élégance au Grand-Palais à Paris en 1931.
Suzy parle
Elle tourne son premier film parlant français, le court métrage Pogrom de Donatien et brille de tous ses feux dans La Rebelle avec Pierre Batcheff, Le Sergent X avec Ivan Mosjoukine, Un Homme en habit avec Fernand Gravey, Le Chasseur de chez Maxim's de Karl Anton avec Tramel, Un homme en or de Jean Dréville avec Harry Baur, Ademaï au Moyen Âge avec Noël-Noël et Puits en Flammes de Victor Tourjansky avec Georges Rigaud et Jacques Dumesnil. Elle se produit au théâtre dans Teddy and Partner d’Yvan Noé pendant une tournée Karsenty en 1933. Malheureusement, la diction de Suzy Vernon laisse à désirer et malgré son charme et son physique agréable qui restent ses principaux atouts, sa carrière décline dès qu’apparaissent les premières rides. Elle fait une dernière apparition en 1938 dans Retour au bonheur de René Jayet (rebaptisé Une enfant dans la tourmente) et se retire des écrans pour épouser le chirurgien libanais Iskander Salem. Elle décède de mort naturelle le 24 janvier 1997 à Mougins dans les Alpes-Maritimes à l’âge de 95 ans. Ses films sont presque tous oubliés et sa disparition passe inaperçue. Pourtant la belle avait eu de nombreux admirateurs pendant ses années de règne.


FILMOGRAPHIE :

Avec Marlène Dietrich
1922 : La Conquête des Gaules de Marcel Yonnet et Yan B. Dyl
1923 : Visages d’enfants de Jacques Feyder
1924 : La Vengeance des Pharaons de Hans Teyer
1925 : L'Image de Jacques Feyder
1925 : L'Orphelin du cirque de Georges Lannes
1925 : Veille d’armes de Jacques de Baroncelli
1925 : Barocco de Charles Burguet
1925 : Napoléon d’Abel Gance
1926 : Grand Gosse (Boy) de Benito Perojo
1926 : Nitchevo de Jacques de Baroncelli
1926 : Martyre de Charles Burguet
1926 : Le Roman d’un jeune homme pauvre de Gaston Ravel
1927 : La dernière valse (Der Letzte Walzer) d’Arthur Robison
1927 : Le secret du pouvoir (Die geheime Macht) d’Erich Washneck
1927 : Escrocs en habit (Gauner im Frack) de Manfred Noa
1927 : L’étudiant qui danse (Der Tanzstudent) de Johannes Günter
1927 : Reconnu coupable (Schuldig) de Johannes Meyer
1927 : On demande une danseuse (Das Frauenhaus von Rio) de Hans Steinhoff
1928 : Le joueur de dominos de Montmartre (Die Hölle von Montmartre) de Willy Reiber
1928 : Le grand Amour d’A. W. Sandberg
1928 : Le Président (Der Präsident) de Gennaro Righelli
1928 : La Vierge folle de Luitz-Morat
1928 : Tu m'appartiens ! de Maurice Gleize
1923 : La vengeance m’appartient (Indizienbeweis) de Georg Jacoby
1929 : Paris Girls de Henry Roussell
1929 : Le monocle vert (Das grüne Monokel) de Rudolf Meinert
1930 : Le Chanteur de Séville d’Yvan Noé et Ramón Novarro
1930 : Lopez, le bandit de Jean Daumery
1930 : Contre-enquête de Jean Daumery
1930 : Girls for sale de Bud Pollard
1930 : Pogrom de Donatien (cm)
1931 : Le Rebelle d’Adelqui Migliar
1931 : La Femme de mes rêves de Jean Bertin
1931 : Un homme en habit de René Guissart et Robert Bossis
1931 : Le Masque d’Hollywood de Clarence Badger et Jean Daumery
1931 : Miche de Jean de Marguenat
1931 : Le Sergent X de Vladimir Strijewski
1932 : Le Chasseur de chez Maxim's de Karl Anton
1932 : Une étoile disparaît de Robert Villers
1932 : La Perle de René Guissart
1933 : Pour être aimé de Jacques Tourneur
1934 : Brevet 93-75 de Pierre Lequim
1934 : Un homme en or de Jean Dréville
1934 : Napoléon d’Abel Gance (version sonorisée)
1935 : Touche à tout de Jean Dréville
1935 : Adémaï au Moyen Âge de Jean de Marguenat
1935 : Le Clown Bux de Jacques Natanson
1935 : Les Époux scandaleux de Georges Lacombe
1936 : Puits en flammes de Victor Tourjanski
1940 : Retour au bonheur de René Jayet


Filmographie de Suzy VERNON
 
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