Robert VATTIER | ||
Acteur français | ||
Affublé d’un visage anguleux et cassant, d’un ton péremptoire et d’une voix haut perchée, Robert Vattier reste dans la mémoire des cinéphiles pour la caricature du Lyonnais Monsieur Brun dans la trilogie de Marcel Pagnol. S’il trouve chez l’écrivain méridional ses rôles les plus marquants, il a tenté de s’en échapper en écrivant lui-même ses propres pièces et promener sa silhouette longiligne et ses transformations exubérantes avec paraffine, grosses lunettes et chapeau pour incarner des fonctionnaires pointilleux et rabat-joie et des technocrates arrogants auprès des meilleurs réalisateurs français. Né à Rennes le 20 octobre 1906, Robert Vattier passe son adolescence au Maroc. Après une formation de comédien au Conservatoire, il effectue son service militaire et incarne des fonctionnaires dans des comédies. Pour Ces Messieurs de la Santé, il a pour partenaire Fernand Charpin. Marcel Pagnol venu assister à la pièce le remarque et lui propose le rôle d’un vérificateur des douanes lyonnais, Monsieur Brun dans Marius. Il détonne par son ton caustique et son accent pointu en participant à la célèbre partie de cartes de manille. À 25 ans, Monsieur Brun le consacre définitivement et lui ouvre les portes du cinéma. Il reprendra son rôle dans Fanny en 1932 et César en 1936. Acteur fétiche de Marcel Pagnol Robert Vattier, très marqué par son personnage connaît des difficultés à en échapper. Il participe à des productions en doubles versions pour les studios berlinois comme Vers l’abîme de Hans Steinhoff, Le Cœur dispose de Georges Lacombe ou La Chanson du souvenir de Dietlief Sierck, futur Douglas Sirk. Il retrouve Raimu dans Minuit, place Pigalle de Roger Richebé et Gaspard de Besse d’André Hugon. Si ses rôles sont très épisodiques, il s’illustre en revanche sur les planches dans des pièces de boulevard et des vaudevilles dont certains écrits par lui comme Le Homard à l’américaine, Oncle Job ou Gonzalo sent la violette. Marcel Pagnol lui reste fidèle et lui confie un rôle de chef de gare dans Regain, le chef opérateur dans Le Schpountz et le curé du village de Haute-Provence dans La Femme du Boulanger en contradiction avec l’instituteur Robert Bassac, un duel verbal récurrent dans l’œuvre de Pagnol. Des personnages de vieux ronchon À l’approche de la seconde guerre mondiale, Robert Vattier retrouve Raimu dans Monsieur Brotonneau, adapté par Pagnol et trouve des petits rôles d’administrateur dans Le Dernier des Six, d’avocat dans Lettres d’amour ou un inspecteur dans Le Lit à Colonnes et campe le bourgeois maniéré Gontran des Tournelles, persuadé d’être l’héritier d’un château dans Un seul amour que Pierre Blanchar adapte d’un roman de Balzac. Après la guerre, Robert Vattier se produit dans de nombreuses pièces de théâtre de Jean Anouilh (Roméo et Jeannette, L’Invitation au Château), d’André Roussin (Nina), de Jean-Bernard Luc (La Feuille de vigne), Jacques Deval (Le Bonheur des méchants), Armand Salacrou (Les Invités du bon Dieu) ou Marcel Aymé (Les quatre vérités). En 1956, il crée la pièce L’œuf de Félicien Marceau avec Jacques Duby, un rôle qu’il reprendra 13 ans plus tard au cinéma auprès de Guy Bedos. Au cinéma, il alterne le bon et le moins bon. Il s’amuse avec Jules Berry dans Si jeunesse savait, avec Arletty dans Vacances explosives, avec Gabin en client mécontent dans La Marie du Port. Marcel Ophüls exploite à merveille sa personnalité fantasque et décalé dans La Ronde. Il retrouve Pagnol pour un fantasque Monsieur Belloiseau, sourd comme un pot dans Manon des Sources et le père Gaucher dans Les Lettres de mon Moulin. Fin de carrière à la télévision Mais, l’acteur doit aussi subir les pires productions des années cinquante, signées Christian Stengel, Maurice de Canonge ou Robert Vernay. Il campe un irrésistible inspecteur du permis de conduire dans À pied, à cheval et en voiture avec Noël-Noël. À partir de la fin des années cinquante, il est très présent pour le petit écran passant des séries Agence Intérim, Thibaud ou les Croisades, Jean de la Tour Miracle, Les Mohicans de Paris, Chéri-Bibi aux téléfilms La Queue du diable ou Les Fossés de Vincennes. Il prête sa voix au professeur Tournesol dans une série animée d’adaptation de Tintin. Il écrit Les souvenirs de monsieur Brun en 1961, composant de savoureux portraits d’acteurs et réalisateurs, Raimu et Pagnol en tête. Pour son dernier rôle à l’écran, en 1977, il incarne le vieux Topa dans Nuova colonia, adapté de Pirandello auprès de Silvia Monfort, une de Luigi Pirandello. Robert Vattier a été marié à Pâquette Jacquin de Margerie, décédée en 1966 et a une fille Bérangère, elle-même comédienne et épouse de Robert Etcheverry. L’acteur décède le 9 décembre 1992 à Nanterre à l’âge de 76 ans. Il est inhumé au cimetière de Bazoches-sur-Guyonne dans les Yvelines. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Maria Casarès et Michel Bouquet |
1931 : Marius d’Alexander Korda & Marcel Pagnol 1932 : Fanny de Marc Allégret 1934 : Jeanne de Georges Marret 1934 : Vers l’abîme d’Hans Steinhoff 1934 : Minuit place Pigalle de Roger Richebé 1935 : Gaspard de Besse d’André Hugon 1935 : Le piment d’André Hugon (cm) 1936 : César de Marcel Pagnol 1936 : Les amants terribles de Marc Allégret 1936 : Le cœur dispose de Georges Lacombe 1936 : Aventure à Paris de Marc Allégret 1937 : La chanson du souvenir de Douglas Sirk & Serge de Poligny 1937 : L’appel de la vie de Georges Neveux 1937 : Le Schpountz de Marcel Pagnol 1937 : Regain de Marcel Pagnol 1938 : La femme du boulanger de Marcel Pagnol 1938 : Les trois valses de Ludwig Berger 1938 : Le moulin dans le soleil de Marc Didier 1939 : Le club des fadas d’Émile Couzinet 1939 : Monsieur Brotonneau d’Alexander Esway 1941 : Le dernier des six de Georges Lacombe 1941 : Madame Sans-Gêne de Roger Richebé 1942 : Andorra ou les hommes d’Airain / Andorra de Émile Couzinet 1942 : Le lit à colonnes de Roland Tual 1942 : Lettres d’amour de Claude Autant-Lara 1943 : La main du diable de Maurice Tourneur 1943 : Un seul amour de Pierre Blanchar 1944 : Bonsoir mesdames, bonsoir messieurs de Roland Tual 1946 : L’aventure de Cabassou de Gilles Grangier 1946 : Le couple idéal de Bernard-Roland & Raymond Rouleau 1947 : Si jeunesse savait d’André Cerf 1947 : Coup de soleil de Marcel Martin (cm) 1948 : Entre onze heures et minuit d’Henri Decoin 1948 : La belle meunière de Marcel Pagnol 1949 : Le roi de Marc-Gilbert Sauvajon 1949 : À la culotte de zouave d’Henri Verneuil (cm) 1950 : La Marie du port de Marcel Carné 1950 : La ronde de Max Ophüls 1950 : La dame de chez Maxim’s de Marcel Aboulker 1950 : Atoll K de Léo Joannon 1951 : Pas de pitié pour les femmes de Christian Stengel 1951 : La vie est un jeu de Raymond Leboursier 1951 : L’étrange madame X de Jean Grémillon 1951 : La plus belle fille du monde de Christian Stengel 1952 : Le crime du Bouif d’André Cerf 1952 : Massacre en dentelles d’André Hunebelle 1952 : Les femmes sont des anges de Marcel Aboulker 1952 : Manon des sources de Marcel Pagnol 1953 : Au diable la vertu de Jean Laviron 1953 : Les enfants de l’amour de Léonide Moguy 1954 : Obsession de Jean Delannoy 1954 : Bille de clown de Jean Wall 1954 : Les lettres de mon moulin de Marcel Pagnol 1955 : Trois de la Cannebière de Maurice de Canonge 1956 : Ces sacrées vacances de Robert Vernay 1956 : Les truands de Carlo Rim 1957 : Miss Catastrophe de Dimitri Kirsanoff 1957 : L’irrésistible Catherine d’André Pergament 1957 : Vacances explosives de Christian Stengel 1957 : L’amour est un jeu ou Ma femme, mon gosse et moi de Marc Allégret 1957 : À pied, à cheval et en voiture de Maurice Delbez 1957 : Isabelle a peur des hommes de Jean Gourguet 1957 : Fumée blonde de Robert Vernay 1958 : C’est la faute d’Adam de Jacqueline Audry 1958 : Ni vu, ni connu d’Yves Robert 1958 : L’école des cocottes de Jacqueline Audry 1958 : Madame et son auto de Robert Vernay 1958 : Les jeux dangereux de Pierre Chenal 1958 : La p… sentimentale / La putain sentimentale de Jean Gourguet 1958 : Péché de jeunesse de Louis Duchesne 1958 : Le train de 8 h 47 de Jacques Pinoteau 1959 : Houla-houla de Robert Darène 1959 : Soupe au lait de Pierre Chevalier 1960 : Le mouton de Pierre Chevalier 1960 : Les jeux de l’amour de Philippe de Broca 1961 : Pleins feux sur l’assassin de Georges Franju 1961 : Le président d’Henri Verneuil 1961 : La traversée de la Loire de Jean Gourguet 1963 : Tante Aurore viendra ce soir de Claude Pierson (cm) 1964 : Une souris chez les hommes / Un drôle de caïd de Jacques Poitrenaud 1965 : La corde au cou de Joseph Lisbona 1965 : Le petit monstre de Jean-Paul Sassy 1971 : L’œuf de Jean Herman 1972 : Far from Dallas de Philippe Toledano 1975 : La mise en mains de Sylvain Dhomme (cm) 1977 : Nuova colonia de Patrick Bureau Télévision : 1953 : Madame Bovary de Claude Barma 1959 : La dernière nuit de Koenigsmark de Stellio Lorenzi 1960 : L’homme à l’oreille cassée de Vicky Ivernel 1961 : Les Bijoux d'Isabelle de Jacques Rutman 1961 : Ôtez votre fille, s'il vous plaît de Marcel Cravenne 1961 : Les Deux Orphelines de Jean-Marie Coldefy 1961 : Coups de théâtre de Jean-Pierre Marchand 1962 : Système Deux de Marcel Cravenne 1962 : Candide ou l’Optimiste de Pierre Cardinal 1962 : Rue du Havre de Jean-Jacques Vierne 1964 : Célimare le bien-aimé de René Lucot 1965 : Version grecque de Jean-Paul Sassy 1965 : La Queue du diable d'André Leroux 1966 : La 99e minute de François Gir 1967 : Le Secret de Wilhelm Storitz d'Éric Le Hung 1967 : Jean de la Tour Miracle de Jean-Paul Carrère 1968 : Affaire Vilain contre Ministère public de Robert Guez 1969 : Thibaud ou les croisades d’Henri Colpi 1969 : La Veuve de Jean Bertho 1970 : La Fille qui disait non de Yannick Andréi 1972 : Les Fossés de Vincennes de Pierre Cardinal 1972 : Les Thibault d'Alain Boudet et André Michel 1973 : Les Sauvagines de Jacques Villa 1973 : Les Écrivains de Robert Guez 1973 : Le Crime de Janet Preston de Jean Pignol 1973 : Les Mohicans de Paris de Gilles Grangier 1974 : Drôle de graine d'Henri Jouf 1974 : Gil Blas de Santillane de Jean-Roger Cadet 1974 : La Mouche bleue de Jean-Paul Sassy 1974 : Chéri-Bibi de Jean Pignol Filmographie de Robert VATTIER | |
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