Jacques VARENNES | ||
Acteur français | ||
Une silhouette élégante, une voix d’airain, une présence froide, parfois inquiétante et le geste rare caractérisent Jacques Varennes, comédien de boulevard devenu au début du parlant un second rôle spécialisé dans les rôles de notables et de personnages historiques. Jacques Varennes, de son vrai nom Louis Henri André Behue est né le 8 novembre 1894 à Mantes-la-Jolie. Il débute adolescent au cinéma dans L’Assommoir d’Albert Capellani et tourne plusieurs courts métrages en 1909. Il se tourne vers le théâtre, préparé au Conservatoire par Georges Berr. Il se produit dans Berlioz de Charles Méré et Napoléon IV de Maurice Rostand, dans une mise en scène d’Émile Couvelaine. Escroc ou notable des années trente Après 1930, il profite du parlant naissant pour faire entendre sa voix de velours et admirer son faciès sommaire. Élégant, rigide et bien disant, il trouve immédiatement un premier rôle dans Les Amours de Minuit de Marc Allégret et Augusto Genina où il montre tout son talent en redoutable escroc. Il donne la réplique à Gaby Morlay et Victor Francen dans Après l’amour, campe l’ignoble Gonzagues dans Le Bossu mis en scène par René Sti, tourne trois comédies avec Fernandel, Une nuit de folies de Maurice Cammage, Jim la Houlette d’André Berthomieu et Un de la Légion de Christian-Jaque. Il devient l’acteur préféré du réalisateur oublié Gaston Roudès pour La Maison du Mystère avec Blanche Montel, Le petit Jacques avec Line Noro, La Joueuse d’orgue avec Marcelle Géniat, Enfants de Paris et La Tour de Nesle dans lequel il campe un formidable Jehan Buridan. Il joue le plus souvent des personnages austères dans L’Affaire du courrier de Lyon avec Pierre Blanchar, La Rue sans joie avec Dita Parlo, un serviteur dans Pièges avec Maurice Chevalier et un mauvais garçon dans Fric-Frac, gros succès avec Fernandel, Michel Simon et Arletty ou Une Main a frappé encore une fois de Gaston Roudès. Acteur fétiche de Guitry Durant l’occupation, il occupe les seconds rôles dans certains succès comme Péchés de jeunesse de Maurice Tourneur avec Harry Baur, La duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli avec Edwige Feuillère et Les Roquevillard de Jean Dréville avec Charles Vanel et Mila Parély. Sacha Guitry lui confie le rôle de Bernadotte dans Le destin fabuleux de Désirée Clary et lui restera attaché pour huit autres films. Il en fait son général de La Fayette dans La Malibran puis Le Diable boîteux, lui confie le rôle d’un des narrateurs dans son documentaire discutable, De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain. Dans le générique de La Poison, en 1951, il présente le procureur et l’avocat en ces termes : « Vous jouez si bien la comédie Jacques Varennes, qu’on croirait que vous êtes à la Comédie Française, et vous la jouez si bien, Debucourt qu’on croirait que vous n’y êtes pas. » Il retrouvera Jacques Varennes en Colbert dans Si Versailles m’était conté, en Boissy d’Anglas dans Napoléon et en président des Assises dans Assassins et Voleurs. Il clôt ainsi une longue série de magistrats sans états d’âme qu’il campe tout au long des années cinquante dans Orphée de Jean Cocteau, Meurtres de Richard Pottier, Mandat d’amener de Pierre Louis, L’Affaire Maurizius de Julien Duvivier et trois dramatiques en direct de Jean Prat et Claude Barma dans la série En votre âme et conscience. Il donne par deux fois la réplique à Edwige Feuillère au théâtre dans le rôle de Foehn de L’Aigle à deux têtes et le père Duval à qui il donne toute son autorité minérale dans La Dame aux Camélias. Une fin de carrière en retrait Les derniers films de Jacques Varennes sont particulièrement médiocres à l’image d’Une fille épatante de Raoul André, Le Chemin de la drogue de Louis S. Licot, Paris Canaille de Pierre Gaspard-huit, Les Carottes sont cuites de Robert Vernay pour se terminer par un rôle de domestique dans L’étrange Monsieur Steve de Raymond Bailly avec Philippe Lemaire et Jeanne Moreau. Cet acteur raffiné aura imprimé de sa présence les différents personnages qu’il a interprétés passant avec aisance des rôles d’aristocrates et d’hommes de loi à des gangsters ou hommes du peuple avec toute l’étendue de son talent. Marié à l’actrice Raymonde Devarennes, une spécialiste du doublage, Jacques Varennes s’éteint des suites d’un cancer le 6 septembre 1958 à Saint-Cloud. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Jean Debucourt et Sacha Buitry |
1908 : L’assommoir (cm) d’Albert Capellani 1909 : Les chasseurs de fourrure de ? (cm) 1909 : Le boucher de Meudon de ?(cm) 1909 : L’aïeul d’Edmond Bureau-Guéroult (cm) 1909 : Pauvre gosse d’Émile Cohl (cm) 1909 : Le roman d’un jeune homme pauvre de ? (cm) 1910 : Les aventuriers du val d’or de ? (cm) 1921 : La Ferme du Choquart de Jean Kemm 1925 : L’Homme du train 117 de Charles Maudru 1930 : Les amours de minuit de Marc Allégret & Augusto Genina 1930 : Fra Diavolo de Mario Bonnard 1930 : Les vacances du diable d’Alberto Cavalcanti 1931 : Le disparu de l’ascenseur de Guilio Del Torre 1931 : Après l’amour de Léonce Perret 1932 : Criez-le sur les toits de Karl Anton 1932 : Conduisez-moi, madame d’Herbert Selpin 1933 : La maison du mystère de Gaston Roudès 1933 : Chansons de Paris de Jacques de Baroncelli 1933 : Une nuit de folies de Maurice Cammage 1934 : Le petit Jacques de Gaston Roudès 1934 : Brevet 95-75 de Pierre Miquel 1934 : Le bossu de René Sti 1935 : Le bébé de l’escadron de René Sti 1935 : Un soir de bombe de Maurice Cammage 1935 : Jim la houlette d’André Berthomieu 1935 : Concurrence de Walter Kapps (cm) 1936 : Un de la légion de Christian-Jaque 1936 : Enfants de Paris de Gaston Roudès 1936 : La joueuse d’orgues de Gaston Roudès 1936 : Un meurtre a été commis de Claude Orval 1937 : L’affaire du courrier de Lyon de Maurice Lehmann & Claude Autant-Lara 1937 : La tour de Nesle de Gaston Roudès 1937 : L’innocent de Maurice Cammage 1937 : Le fraudeur de Leopold Simons 1938 : La rue sans joie d’André Hugon 1938 : Le patriote de Maurice Tourneur 1938 : Gosse de riche de Maurice de Canonge 1938 : Prince Bouboule de Jacques Houssin 1938 : Nadia la femme traquée de Claude Orval 1939 : Fric-frac de Maurice Lehmann & Claude Autant-Lara 1939 : Une main a frappé de Gaston Roudès 1939 : Pièges de Robert Siodmak 1939 : Saturnin de Marseille d’Yvan Noé 1940 : Finance noire de Félix Gandéra 1940 : Péchés de jeunesse de Maurice Tourneur 1941 : Le destin fabuleux de Désirée Clary de Sacha Guitry 1941 : La duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli 1942 : L’ange gardien de Jacques de Casembroot 1942 : Monsieur des Lourdines de Pierre de Hérain 1942 : Ne le criez pas sur les toits de Jacques Daniel-Norman 1943 : Les Roquevillard de Jean Dréville 1943 : Vautrin de Pierre Billon 1943 : La Malibran de Sacha Guitry 1943 : Échec au roi de Jean-Paul Paulin 1945 : Paméla de Pierre de Hérain 1947 : L’aigle à deux têtes de Jean Cocteau 1948 : Le diable boiteux de Sacha Guitry 1949 : Orphée de Jean Cocteau 1950 : Meurtres de Richard Pottier 1950 : Caroline chérie de Richard Pottier 1951 : La poison de Sacha Guitry 1952 : Le chemin de la drogue de Louis S. Licot 1952 : Sous les yeux de verre de Gilles Margaritis (tv) 1953 : Mandat d’amener de Pierre Louis 1953 : Si Versailles m’était conté de Sacha Guitry 1953 : L’affaire Maurizius de Julien Duvivier 1954 : Napoléon de Sacha Guitry 1954 : Le rouge et le noir de Claude Autant-Lara 1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry 1955 : Les diaboliques d’Henri-Georges Clouzot 1955 : Une fille épatante de Raoul André 1956 : Les Carottes sont cuites de Robert Vernay 1956 : Assassins et voleurs de Sacha Guitry 1956 : Paris canaille de Pierre Gaspard- Huit 1956 : L’Affaire de Vaucroze de Jean Prat (tv) 1956 : L’Affaire de Bitremont de Jean Prat et Claude Barma (tv) 1957 : L’Affaire Gouffé de Claude Barma (tv) 1957 : L’étrange Monsieur Steve de Raymond Bailly 1958 : Quai des illusions d’Émile Couzinet Filmographie de Jacques VARENNES | |
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