Simone VALÈRE | ||
Actrice française | ||
Si Simone Valère a fait une très belle carrière théâtrale, elle a accumulé les comédies anodines au cinéma. Heureusement quelques grands réalisateurs ont su mettre en valeur sa finesse aiguë, sa sensibilité et son humour discret dans des œuvres de qualité. Avec Jean Desailly, son compagnon de toujours, elle a écrit dans leur autobiographie commune Un destin pour deux, parue en 1989 : « Grâce à Dieu, nous n’avons jamais connu le chômage. Voilà pourquoi nous avons vécu tant d’années dans le péché. ».
Née le 2 août 1921 à Paris, Simone Valère, de son vrai nom Simone Courate et reconnue Gondolf quatre jours après sa naissance, se destine au théâtre en entrant au Conservatoire après ses études. Elle débute au cinéma en composant une pensionnaire de l’orphelinat dans Premier rendez-vous d’Henri Decoin avec Danielle Darrieux. Dans la foulée, elle fait ses premiers pas sur la scène du Théâtre Hébertot dans le rôle titre de Mademoiselle Bourrat entourée de Michel Simon et Marcelle Servière. Au début de l’occupation, elle fait plusieurs figurations ou brèves apparitions dans Caprice avec Danielle Darrieux, Le Dernier des Six avec Pierre Fresnay ou Mam’zelle Bonaparte avec Edwige Feuillère. Les Valère-Desailly En 1943, sur le tournage du film Le voyageur de la Toussaint de Louis Daquin, Simone Valère rencontre Jean Desailly alors pensionnaire de la Comédie-Française. Ils se retrouvent dans la toute nouvelle Compagnie de Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault, interprétant Shakespeare, Claudel ou Tchekhov. Dès lors, Simone Valère et Jean Desailly deviennent à la ville comme à la scène l’un des couples mythiques du théâtre du XXe siècle récompensé d’un Molière d’honneur en 2002. On parle alors des Valère-Desailly comme on parle des Renaud-Barrault, ils contribuent au rayonnement de la compagnie jusqu’à son éclatement aux lendemains de mai 68. Ensuite, les Valère-Desailly mènent leur propre aventure en prenant à Paris la direction du Théâtre Hébertot de 1973 à 1976 puis celle de l’Edouard VII de 1976 à 1978 avant de s’installer en 1980 au Théâtre de la Madeleine jusqu’en 2002. Ils jouent pas moins de 450 fois L’amour fou d’André Roussin ou Arsenic et vieilles dentelles de Joseph Kesselring. À l’automne 2001, Simone et Jean fêtent leurs soixante ans sur les planches en interprétant un couple vieillissant dans La Maison du lac d’Ernest Thompson. Ils ne se marient pourtant qu’en 1998, après plus d’un demi-siècle de concubinage. Jean avait deux filles de son précédent mariage avec Ginette Nicolas dite Nicole Desailly. Ingénues et grandes dames Au cinéma, Simone Valère devient une des jeunes premières les plus prisées de l’après-guerre. Après de charmantes ingénues dans Les Roquevillard, La Fiancée des ténèbres et L’extravagante Mission, elle est au lendemain de la guerre la partenaire de Pierre Fresnay dans Barry de Richard Pottier ou de Jean Gabin dans La nuit est mon royaume de Georges Lacombe. Dans un registre plus léger, elle donne la réplique à Tino Rossi dans Deux Amours, à Luis Mariano dans Violettes impériales de Richard Pottier. Elle apparaît dans deux œuvres mythiques du cinéma français de René Clair La beauté du diable et Les grandes manœuvres, tous deux avec Gérard Philipe. Avec Jean Desailly, elle partage l’affiche de Jocelyn d’après Lamartine en 1950 où l’on retrouve également Jean Vilar puis elle est associée à des adaptations de fresques historiques comme Le triomphe de Michel Strogoff avec Curd Jürgens ou Germinal en épouse de Bernard Blier. Par la suite, sa carrière cinématographique paraît bien terne par rapport à son parcours théâtral. Elle est néanmoins dirigée par Jean-Pierre Melville dans Un flic avec Alain Delon. À la ville comme à la scène, Simone Valère et Jean Desailly interprètent des couples à l’écran dans L’assassinat de Trotsky de Joseph Losey avec Richard Burton ou Équipe de nuit de Claude d’Anna, son dernier film en 1989. Elle reste en revanche présente à la télévision dans des dramatiques comme La Répétition ou l’amour puni de Jean-Paul Carrère ou Maigret et la dame d’Étretat avec Jean Richard. Après la disparition de Jean Desailly le 11 juin 2008, Simone Valère passe de paisibles jours à la maison de retraite Les jardins de Roinville à Roinville-sous-Dourdan où elle décède à l’âge de quatre-vingt-neuf ans le 11 novembre 2011. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Jean Cocteau |
1940 : Caprice de Léo Joannon 1940 : Premier rendez-vous d’Henri Decoin 1941 : Annette et la dame blonde de Jean Dréville 1941 : Le dernier des six de Georges Lacombe 1941 : Mam’zelle Bonaparte de Maurice Tourneur 1942 : Pontcarral, colonel d’Empire de Jean Delannoy 1942 : Le voyageur de la Toussaint de Louis Daquin 1943 : Les Roquevillard de Jean Dréville 1944 : Le cavalier noir de Gilles Grangier 1944 : La fiancée des ténèbres de Serge de Poligny 1945 : L’extravagante mission d’Henri Calef 1945 : La route du bagne de Léon Mathot 1946 : La revanche de Roger la honte d’André Cayatte 1947 : Le cavalier de Croix-Mort de Lucien Gasnier-Raymond 1947 : La vie en rose de Jean Faurez 1948 : Barry de Richard Pottier 1948 : Deux amours de Richard Pottier 1948 : Manon d’Henri-Georges Clouzot 1949 : La beauté du diable de René Clair 1950 : Jocelyn de Jacques de Casembroot 1951 : Ma femme est formidable d’André Hunebelle 1951 : La nuit est mon royaume de Georges Lacombe 1952 : Violettes impériales (Violetas imperiales) de Richard Pottier 1954 : On ne badine pas avec l’amour de Jean Desailly (cm) 1955 : Les grandes manœuvres de René Clair 1958 : Les vignes du seigneur de Jean Boyer 1958 : Le secret du chevalier d’Eon de Jacqueline Audry 1961 : Le triomphe de Michel Strogoff (Il trionfo di Michele Strogoff) de Victor Tourjansky 1962 : Germinal d’Yves Allégret 1962 : La Nuit des Adieux de Georges Lacombe 1963 : L’année du bac de José-André Lacour & Maurice Delbez 1965 : La curée de Roger Vadim 1965 : Les deux orphelines (Le due orfanelle) de Riccardo Freda 1966 : Brigade antigang de Bernard Borderie 1967 : Le franciscain de Bourges de Claude Autant-Lara 1969 : L’ardoise de Claude Bernard-Aubert 1971 : Un flic de Jean-Pierre Melville 1972 : L’assassinat de Trotsky (The assassination of Trotsky) de Joseph Losey 1979 : Maigret et la vieille dame de Stéphane Bertin (tv) 1989 : Équipe de nuit de Claude d’Anna Filmographie de Simone VALÈRE | |
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