Marie TRINTIGNANT
 Actrice française
Habituée à incarner des personnages marginaux, notamment dans Cible emouvante, Les Marmottes, Les Apprentis ou Comme elle respire, Marie Trintignant, véritable enfant de la balle s’est pourtant hissée parmi les actrices les plus populaires avec son regard troublant, son timbre de voix si particulier et sa silhouette fragile. Aussi l’annonce de son décès pendant l’été 2003 a fait l’objet d’un véritable électrochoc dans tout l’hexagone.
Marie Trintignant voit le jour le 21 janvier 1962, à Boulogne-Billancourt. Son père, Jean-Louis Trintignant, issu d’une famille de riches industriels du sud de la France, est une star de cinéma. Sa mère, née Nadine Marquand appartient à une famille de comédiens. Elle est devenue réalisatrice sous son nom d’épouse.
Débuts précoces
Marie tourne son premier film à quatre ans Mon amour, mon amour. Sa maman est derrière la caméra. Au cours des années suivantes, elle apparaît de temps en temps dans les films de Nadine Trintignant, dont Voyage de Noces aux côtés de son oncle Serge Marquand. Elle a un premier rôle consistant, en 1978, dans Série noire d’Alain Corneau, le nouveau compagnon de sa mère. La jeune fille qui se destine au métier de vétérinaire, prend des cours d’art dramatique. À dix-sept ans, elle joue dans La terrasse d’Ettore Scola. En 1981, elle donne la réplique à son père Jean-Louis dans le film de Michel Deville Eaux profondes. Elle retrouvera le réalisateur huit ans plus tard dans Nuit d’été en ville où Marie, pourtant très pudique apparaît nue auprès de Jean-Hugues Anglade pendant la majorité du film. Choisissant la difficulté, elle n’hésite pas à faire aussi du théâtre. Jeune femme de son temps c’est une passionnée de musiques modernes. Elle devient la compagne de Richard Kolinka, batteur du groupe rock Téléphone. Elle lui donne, en 1986, un fils, Romain.
Des femmes indéfendables
Alternant les films aux sujets difficiles voire engagés avec les comédies, privilégiant également les réalisatrices, Marie Trintignant tourne aussi avec des metteurs en scène confirmés. Elle aime se glisser dans la peau de femmes indéfendables comme la prostituée d'Une affaire de femmes, la mythomane de Comme elle respire, la nymphomane du Cri de la soie. En 1988, dans Une affaire de femmes de Claude Chabrol, elle est la partenaire de François Cluzet dont elle aura un fils Paul. Le cinéaste lui confie ensuite le rôle principal de Betty, une alcoolique en rupture avec sa famille. Elle apparaît aussi à l’étranger dans Les ailes de la renommée auprès de Peter O’Toole. On peut voir l’actrice à la télévision dans la belle série Médecins du Monde et en Arsinoé dans Le Misanthrope de Molière, adapté en 1994 par Jacques Weber. Parmi bien d’autres titres, citons Ponette de Jacques Doillon, l’original Les démons de Jésus de Bernie Bonvoisin, l’ironique Des Nouvelles du Bon Dieu de Didier Le Pêcheur et Fugueuses de Nadine Trintignant qui la dirige à la télévision dans L'insoumise, Victoire ou la douleur des femmes ou Colette, une femme libre.
Mère de quatre enfants
Marie Trintignant durant un tournage rencontre Mathias Othnin-Girard, un technicien de cinéma, père de son troisième fils Léon. Elle épouse, en 1998, le metteur en scène Samuel Benchetrit dont elle aura un enfant Jules. En 2000, Marie tourne avec Elie Chouraqui Harrison’s Flowers dans lequel Andy MacDowell recherche son mari durant la guerre civile yougoslave. Elle est Moeata dans Le prince du Pacifique et aborde avec Bernard Giraudeau, dans Les marins perdus, le problème des navires poubelle.
Fin brutale
Mais au cours d’un concert, Marie Trintignant craque pour Bertrand Cantat, chanteur-compositeur du groupe de rock Noir Désir. Il l’accompagne à Vilnius en Lituanie, à l’été 2003, pour un téléfilm sur la vie de la femme de lettres Colette réalisée par sa mère. Au cours d’une dispute, le chanteur frappe l’actrice. Blessée à la tête, elle sombre dans le coma. Rapatriée en France, elle décède le 1er août 2003, dans un hôpital de la région parisienne. Son ultime compagnon est condamné à huit ans de prison par la Cour de Justice de la république balte. Janis et John de Samuel Benchetrit, dernier film de l’actrice, sortira trois mois après son décès. La vie de Marie Trintignant commencée, comme un conte de fée, quarante et un ans plus tôt, se termine dans un cauchemar.


FILMOGRAPHIE :

Avec Nadine Trintignant
1966 : Mon amour, mon amour de Nadine Trintignant
1971 : Ça n’arrive qu’aux autres de Nadine Trintignant
1973 : Défense de savoir de Nadine Trintignant
1975 : Voyage de noces de Nadine Trintignant
1978 : Série noire d’Alain Corneau
1979 : Premier voyage de Nadine Trintignant
1979 : La terrasse (La terrazza ) d’Ettore Scola
1980 : Un matin rouge de Jean-Jacques Aublanc
1981 : Eaux profondes de Michel Deville
1982 : Les îles d’Iradj Azimi
1984 : L’été prochain de Nadine Trintignant
1984 : La Groupie de Jean Streff (tv)
1986 : Noyade interdite de Pierre Granier-Deferre
1987 : La maison de Jeanne de Magali Clément
1988 : À la mémoire d’un ange de Claire Devers (tv)
1988 : Une affaire de femmes de Claude Chabrol
1988 : La Garçonne d’Étienne Périer (tv)
1988 : Les ailes de la renommée (Wings of fame) d’Otakar Votocek
1989 : Nuit d’été en ville de Michel Deville
1989 : Les Jupons de la Révolution, Marat de Maroun Bagdadi (tv)
1989 : Alberto Express d’Arthur Joffé
1990 : Betty de Claude Chabrol
1991 : Ecrire contre l’oubli de Nadine Trintignant
1992 : L’instinct de l’ange de Richard Dembo
1992 : Cible émouvante de Pierre Salvadori
1993 : Rêveuse jeunesse de Nadine Trintignant (tv)
1993 : Les marmottes d’Elie Chouraqui
1994 : Arrêt d’urgence de Denys Granier-Deferre (tv)
1994 : Le Misanthrope de Mathias Ledoux (tv)
1994 : Les apprentis de Pierre Salvadori
1994 : Fugueuses de Nadine Trintignant
1995 : Des nouvelles du bon dieu de Didier Le Pêcheur
1995 : Le cri de la soie d’Yvon Marciano
1995 : Ponette de Jacques Doillon
1996 : Portraits chinois de Martine Dugowson
1996 : L’insoumise de Nadine Trintignant (tv)
1996 : Les démons de Jésus de Bernie Bonvoisin
1996 : Le secret d’Iris d’Élisabeth Rappeneau (tv)
1997 : … Comme elle respire de Pierre Salvatori
1997 : La famille Sapajou d’Élisabeth Rappeneau (tv)
1997 : Le cousin d’Alain Corneau
1999 : Promenons-nous dans les bois de Lionel Delplanque
2000 : Les fleurs d’Harrison (Harrison’s flowers) d’Élie Chouraqui
2000 : Victoire ou la douleur des femmes de Nadine Trintignant (tv)
2000 : Le prince du Pacifique d’Alain Corneau
2001 : Une longue longue longue nuit d’amour de Luciano Emmer
2001 : Petites misères de Philippe Boon & Laurent Brandenbourger
2002 : Total Kheops d’Alain Bévérini
2002 : Le beau sexe d’Yvon Marciano
2003 : Ce qu’ils imaginent d’Anne Théron
2003 : Les marins perdus de Claire Devers
2003 : Janis et John de Samuel Benchetrit
2003 : Colette, une femme libre de Nadine Trintignant (tv)


Filmographie de Marie TRINTIGNANT
 
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