Charles TRÉNET
 Acteur et chanteur français
Charles Trénet, populaire auteur et compositeur de chansons pleines de poésie naïve et d’entrain n’a jamais prétendu être un acteur. Pourtant à une époque où la télévision était absente, le cinéma s’est emparé de ses romances dans des intrigues simplettes, seule occasion de le voir chanter pour un vaste public ravi.
Charles Trénet est né à Narbonne, le 18 mai 1913. Son père Lucien Trénet, notaire et violoniste amateur est mobilisé pendant la première guerre mondiale mais sa mère Marie-Louise née Caussat tient à conserver son train de vie de bourgeoise provinciale. Ses parents divorcent en 1920. Le jeune Charles navigue ainsi entre Narbonne et Saint-Chinian. Il est très tôt sensible à la musique et écoute des standards de jazz. Il suit une scolarité religieuse avec son frère aîné Antoine et jeune adolescent publie dès l’âge de 13 ans des poèmes et joue dans des spectacles en amateur.
Le fou chantant
En 1930, Charles Trénet s’installe à Paris avec la ferme intention d’être journaliste. Il étudie le dessin et l’architecture et travaille comme accessoiriste dans les studios de Joinville. Il forme en 1933 le duo Charles et Johnny avec le pianiste Johnny Hess. Il connaît son premier succès avec Vous qui passez sans me voir popularisé par Jean Sablon. Il prend Émile Audiffred comme imprésario et se produit en solo. Bousculant les romances de l’époque, il introduit dans ses chansons un vent de folie venu du jazz avec Je chante, Boum ! et Fleur bleue. On ne tarde pas à le surnommer le Fou chantant. Ses refrains sont sur toutes les lèvres et l’artiste se produit en Angleterre, en Espagne, en Italie, au Maroc et même en Égypte. Le cinéma s’empare de la nouvelle vedette et Trénet tourne en 1938 La Route enchantée de Pierre Caron et Je chante de Christian Stengel. Malgré des intrigues minimalistes et sentimentales et quelques gags poussifs, ses chansons entraînantes assurent le succès de ces films.
Chantons sous l'Occupation
Charles Trénet est mobilisé en 1940. Les journaux annoncent officiellement sa mort ce qui lui fait dire : « C'est la troisième fois qu'on me tue. Je n'arrive pas à comprendre les raisons pour lesquelles on veut me trucider par persuasion. » Il tourne quatre films sous l’occupation, Romance de Paris de Jean Boyer incontestablement sa plus belle réussite, Frédérica avec la virulente Elvire Popesco, Adieu Léonard, farce libertaire des frères Prévert qui reste le seul de Ses films dans la mémoire des cinéphiles et La Cavalcade des heures, film à sketchs où apparaît également Fernandel. Dénoncé par le journal Je suis partout comme juif et poursuivi par la Gestapo, il doit être hospitalisé pour une blessure par balle et retourne chez sa mère. Sa chanson Douce France devient un véritable hymne à la Résistance et Que reste-t-il de nos amours devient synonyme de nostalgie. À la Libération, il est cependant condamné à 8 mois d’inactivité pour avoir composé des hymnes pour le régime de Vichy et part pour l’Amérique. Il parcourt pendant deux ans le continent américain.
Et puis l'année d'après, je recommencerai
De retour en France, il écrit ses plus grands succès, Nationale 7, La folle Complainte, L’Âme des poètes, Le jardin extraordinaire, Moi j’aime le music-hall et bien sûr La Mer. Beaucoup de chanteurs comme Brassens ou plus tard Jacques Higelin se réclament de son héritage. Il ne fait plus que quelques prestations dans son propre rôle dans Boum sur Paris ou C’est arrivé à 36 chandelles puis s’éloigne de la scène publique à l’arrivée des yéyés. Il se consacre à la peinture et à l’écriture en publiant le roman Un Noir éblouissant. Il multiplie ses adieux à la scène engageant en 1965 comme musicien Serge Koolenn et Richard Dewitte qui créeront le groupe Il était une fois. À l’appel du producteur québécois Gilbert Rozon, il revient sur scène en 1983 dans le cadre du festival Juste pour rire de Montréal. Le Fou chantant reste indémodable et les hommages se multiplient. Il est pressenti à plusieurs reprises sans succès pour un siège d’académicien. Pourtant la justice ne l’a jamais laissé en paix. Il est accusé d’avoir hébergé des jeunes hommes dans sa propriété Le Domaine des Esprits et écroué pour outrages à la pudeur et attentats aux mœurs sur la personne de mineurs (la majorité étant à l’époque à 21 ans). Bien que relaxé, Charles Trénet se voit révéler son homosexualité qu’il avait toujours tenu à garder secrète. Le chanteur succombe à deux accidents cardio-vasculaires successifs et s’éteint à l’hôpital de Créteil, le 19 février 2001 à l’âge de 87 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Marcel Pagnol
et Jean Cocteau
1938 : Je chante de Christian Stengel
1938 : La Route enchantée de Pierre Caron
1941 : Romance de Paris de Jean Boyer
1942 : Frédérica de Jean Boyer
1943 : Adieu Léonard de Pierre Prévert
1943 : La Cavalcade des heures d’Yvan Noé
1951 : Bouquet de joie de Maurice Cam
1952 : Jeunesse (Giovinezza) de Giorgio Pàstina
1953 : Boum sur Paris de Maurice de Canonge
1953 : Les Chansons ont leur destin de Jean Masson (cm)
1954 : An jedem Finger zehn d’Erik Ode
1957 : Printemps à Paris de Jean-Claude Roy
1957 : C'est arrivé à 36 chandelles d’Henri Diamant-Berger


Filmographie de Charles TRÉNET
 
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