Tilda THAMAR
 Actrice argentine
Blonde sculpturale d’une grande beauté, Tilda Thamar était déjà une actrice populaire dans le cinéma argentin lorsqu’elle vient en France grossir les rangs des vamps illustrées par Claudine Dupuis, Dora Doll ou Dominique Wilms. Surnommée de façon exagérée La Bombe atomique argentine, elle a agrémenté un cinéma de distraction sans ambition mais pas dénué de charme.
Tilda Thamar naît Matilde Sofía Margarita Abrecht voit le jour le 7 décembre 1917 à Urdinarrain, petite ville rurale au nord de Buenos Aires. Elle suit des cours de dessin et fait une rapide apparition dans Don Quijote del Astillo de Manuel Romero, adaptation moderne du héros de Cervantès incarné par Luis Sandrini. Si elle fait surtout de la figuration jusqu’au début des années quarante, notamment dans Segundos afuera aux côtés d’Eva Duarte, future madame Eva Peron, elle obtient des rôles plus étoffés grâce à Luis Saslavsky dans El Loco serernata et Cendres dans le Ciel.
Vedette argentine
Tilda Thamar tourne avec des réalisateurs étrangers de passage comme Pierre Chenal, en exil dans Todo un hombre et El muerto falta a la cita ou l’espagnol Benito Perojo dans La petite Femme du Moulin-Rouge adapté de la pièce La Chaste Suzanne. Avec ses cheveux oxygénés et sa silhouette scupturale, elle fait sensation en posant pour la célèbre photographe Anne-Marie Heinrich dans des positions très dévêtues. Elle tourne sous la direction des grands réalisateurs argentins des années quarante comme Francisco Mugica (Adolescence, Le Pyjama d’Adam, Le Miroir), Mario Soffici (Despertar a la vida) ou Carlos-Hugo Christensen (La Señora de Perez se divorcia, Adam et le serpent). Elle reprend le rôle tenu par Danielle Darrieux dans Mademoiselle, ma mère dans Novio, marido y amante de Mario C. Lugones mais certaines scènes sont supprimées par la censure pudibonde péroniste.
La vamp du cinéma français
Tilda Thamar quitte son pays natal et vient tourner en France un film noir de Jacques Daniel-Norman L’Ange rouge du nom du cabaret où elle travaille. C’est le début d’une carrière européenne où elle joue les vamps peroxydés dans Ronde de nuit de François Campaux, Amour et Compagnie de Gilles Grangier avec Georges Guétary, Porte d’Orient de Jacques Daroy avec Yves Vincent, Sérénade au bourreau de Jean Stelli avec Paul Meurisse, Massacre en dentelles d’André Hunebelle avec Raymond Rouleau ou Bouquet de joie de Maurice Cam avec Charles Trénet. Elle épouse en 1956 le célèbre peintre espagnol Alejo Vidal Quadras, spécialiste des portraits de têtes couronnées dont elle se sépare rapidement. On la retrouve maîtresse d’un trafiquant de drogue dans La Femme à l’orchidée, une belle camarguaise dans La Caraque blonde de Jacqueline Audry, la petite amie d’un contrebandier dans Monsieur Scrupule gangster, la belle américaine qui tombe amoureuse d’un pilote automobile dans Pourquoi divorcer avec Hardy Krüger, la frangine délurée de Dany Robin dans Paris Canaille, et la vedette de cinéma Eva Marchal dans Le Chanteur de Mexico aux côtés de Luis Mariano.
Réalisatrice et peintre
Mais son heure de gloire est passée et la belle argentine n’occupe plus que des rôles secondaires dans la seconde moitié des années cinquante. On la retrouve auprès de Charles Boyer et Françoise Arnoul dans Paris Palace Hôtel, Pierre Fresnay dans Les Fanatiques, Eddie Constantine dans Incognito et Le grand Bluff, Darry Cowl dans Chéri fais moi peur ou Mireille Darc dans À belles dents. Elle termine sa carrière comme réalisatrice et productrice de courts métrages et du long L’Appel où elle occupe le rôle principal auprès de Michel Lemoine. Elle se retire du cinéma pour se consacrer au dessin et à la peinture naïve. Elle fait un come-back à la télévision dans la série Une Suédoise à Paris et de simples apparitions. Elle tourne son dernier film à 70 ans, Les Prédateurs de la nuit, un film d’épouvante de l’inénarrable Jesus Franco avec Brigitte Lahaie et Helmut Berger. Tilda Thamar, la plus française des actrices du Río de la Plata, décède des suites d’un accident de voiture survenue à Clermont-en-Argonne, dans la Meuse, le 12 avril 1989.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jacques
Daniel-Norman
1936 : Don Quijote del Altillo de Manuel Romero
1937 : Nahuel huapi y su región de Emilio W. Werner (cm)
1937 : Tigre d’Emilio W. Werner (cm)
1937 : Melgarejo de Luis José Moglia Barth
1937 : I Segundos afuera ! d’Israel Chas de Cruz & Alberto Etchebehere
1939 : El loco serenata de Luis Saslavsky
1940 : Encadenado de Enrique de Rosas
1940 : Dama de conpañía d’Albert de Zavalía
1941 : Delirio ! de Arturo García Buhr
1942 : Cendre dans le vent (Ceniza al Viento) de Luis Saslavsky
1942 : Todo un hombre de Pierre Chenal
1942 : Adolescencia de Francisco Múgica
1942 : El pijama de Adán de Francisco Múgica
1943 : El muerto falta a la cita de Pierre Chenal
1943 : Le Miroir (El Espejo) de Francisco Múgica
1944 : La p’tite femme du Moulin Rouge (La casta Susana) de Benito Perojo
1945 : Despertar a la vida de Mario Soffici
1945 : La señora de Pérez se divorcia de Carlos Hugo Christensen
1945 : No salgas esta noche de Luis José Bayón Herrera & Arturo García Buhr
1946 : Adán y la serpiente de Carlos Hugo Christensen
1946 : Un modelo de Paris de Luis José Bayón Herrera
1947 : La hosteria del caballito blanco de Benito Perojo
1947 : Novio, marido y amante de Mario C. Lugones
1948 : L’ange rouge de Jacques Daniel-Norman
1948 : Ronde de nuit de François Campaux
1949 : Amour et compagnie de Gilles Grangier
1950 : Porte d’Orient de Jacques Daroy
1950 : Sérénade au bourreau de Jean Stelli
1951 : Bouquet de joie de Maurice Cam
1951 : La femme à l’orchidée de Raymond Leboursier
1952 : Massacre en dentelles d’André Hunebelle
1952 : El cerco del diablo d’Antonio del Amo et Edgar Neville
1952 : La caraque blonde de Jacqueline Audry
1953 : Monsieur Scrupule gangster de Jacques Daroy
1953 : Légion étrangère (Legione Straniera) de Basilio Franchina
1953 : Pourquoi divorcer ? (Muß man sich gleich scheiden lassen ?) d’Hans Schweikart
1953 : Une fille toute nue (La Mujer desnuda) d’Ernesto Aranciaba
1954 : Sœur Angélica (Sor Angélica) de Joaquín Luis Romero Marchent
1954 : Les pépées au service secret de Raoul André
1954 : Le Festin de Satan (El Festín de Satanás) de Ralph Pappier
1955 : Paris canaille de Pierre Gaspard- Huit
1955 : Huyendo de sí mismo de Juan Fortuny
1955 : The Master Plan de Cy Enfield
1955 : La Dama del millón d’Enrique Cahen Salaberry
1956 : L’aventurière des Champs-Élysées de Roger Blanc
1956 : Paris Palace Hôtel d’Henri Verneuil
1956 : Le chanteur de Mexico de Richard Pottier
1957 : Les fanatiques d’Alex Joffé
1957 : Le grand bluff de Patrice Dally
1957 : Une nuit au Moulin-Rouge de Jean-Claude Roy
1957 : Incognito de Patrice Dally
1958 : Chéri, fais-moi peur de Jacques Pinoteau
1959 : Friends and Neighbours de Gordon Parry
1966 : À belles dents de Pierre Gaspard-Huit
1973 : Un ange au paradis de Jean-Pierre Blanc
1973 : L’appel de Tilda Thamar
1975 : Une Suédoise à Paris de Patrick Saglio (tv)
1987 : Ludovic Sanders, reine de la jungle de Peter Kassovitz (tv)
1987 : Les prédateurs de la nuit (Los Depredadores de la Noche) de Jesús Franco


Filmographie de Tilda THAMAR
 
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