Betty STOCKFELD
 Actrice britannique
Betty Stockfeld était anglaise mais l'essentiel de sa carrière s'est déroulé en France. Du début du parlant au deuxième conflit mondial, elle a traversé avec une souveraine aisance le cinéma hexagonal. Elle pimenta les plus médiocres dialogues de son inimitable accent, apporta dans les vaudevilles les plus redoutables, notamment les farces militaires de Charles Barrois et Max de Vaucorbeil l'équilibre de sa silhouette élancée, la franchise de son sourire et l'agrément d'un jeu spontané. Elle tint ainsi habilement les rôles qu'on lui confia.
Fille de l'homme d'affaires Harry Hooper Stockfeld et de son épouse Susan Elizabeth née Evans, Betty Stockfeld voit le jour dans la ville australienne de Sydney, le 15 janvier 1905. Son oncle maternel, l'amiral Frederick Pryce Evans, est un homme célèbre pour avoir participé à une expédition britannique en Antarctique de 1907 à 1909, plus connue sous le nom d'Expédition Nimrod. Pendant la Première Guerre mondiale, la famille Stockfeld se retrouve bloquée en Angleterre. Betty fait une partie de ses études en France avant d'intégrer la London School of Dramatic Art. Dans les années 20, elle se fait remarquer sur scène à Londres et serait, selon certaines sources, apparue brièvement dans le film hollywoodien Le prix de la gloire, réalisé par Raoul Walsh.
La vamp des années 30
En 1930, La ville qui chante de Carmine Gallone, auprès de Jan Kiepura, lance sa carrière de vedette du cinéma anglais. Par la suite, elle interprète, entre autres, une jeune femme qui emprunte de l'argent à un prétendant pour sauver l'entreprise de son père, promettant de l'épouser si elle ne le rembourse pas dans Anne One Hundred d'Henry Edwards, une épouse infidèle conspirant avec son amant pour escroquer son mari dans L'homme qui changea de nom du même Edwards, l'épouse d'un avocat dans Dishonour bright de Tom Walls, la distinguée Diana Hunter dans Comme sur des roulettes d'Anthony Kimmins. Elle mène parallèlement une brillante carrière dans les studios français, très friands de son charme anglo-saxon. On la voit auprès de Roland Toutain dans Blanc comme neige de Jean Choux, Lucien Baroux dans Une gueule en or, La Garnison amoureuse et L'Ange du foyer, Noël-Noël dans Monsieur Albert et Sur le plancher des vaches, Raimu et Michel Simon dans Les nouveaux riches, Harry Baur dans Le président Haudecour de Jean Dréville, Erich von Stroheim dans Derrière la Façade ou Victor Boucher dans Ils étaient neuf célibataires de Sacha Guitry. Sa connaissance parfaite de l'anglais et du français lui permet également de tourner plusieurs films en double version comme Le roi des palaces et King of the Ritz de Carmine Gallone en 1932, La bataille et The battle de Nicolas Farkas et Victor Tourjansky en 1934, Le voyage imprévu et Runaway Ladies de Jean de Limur en 1934, et Le vagabond bien aimé et The beloved vagabond de Curtis Bernhardt avec Maurice Chevalier en 1936. Outre son activité intense des deux côtés de la Manche, elle trouve le temps de tâter du cinéma italien avec Frénésie sous la direction de Mario Bonnard. Durant la Seconde Guerre mondiale, Betty Stockfeld retourne en Angleterre où elle figure au générique de deux productions britanniques, Hard Steel de Norman Walker et Forteresses volantes de Walter Forde. Elle travaille également à la radio pour la BBC.
5 films et puis s'en va
Après la fin du conflit, elle achève son parcours à l'écran avec cinq seconds rôles en Angleterre et en France de 1950 à 1957. Elle montre qu'elle n'a rien perdu de charme vénéneux en Lucy Barville dans Édouard et Caroline de Jacques Becker ou l'énigmatique Maisie dans Les Amants du Tage d'Henri Verneuil. Pour terminer, rappelons qu'en 1939, elle est le sujet d'une œuvre de Salvador Dali. L'actrice Betty Stockfeld se métamorphose en une infirmière, inspirée par une couverture du magazine cinématographique Pour vous. Betty Stockfeld meurt le 27 janvier 1966, à Tadworth, dans le comté de Surrey en Angleterre, emportée par une leucémie. Elle était l'épouse du lieutenant Aubrey St. John Edwards, officier d'état-major de la Force aérienne britannique, qui la laissa veuve en 1957.


FILMOGRAPHIE :

Avec Fernandel
1930 : La ville qui chante (City of song) de Carmine Gallone
1930 : Captivation de John Hawel
1931 : 77 Park Lane de Albert de Courville
1931 : Money for nothing de Monty Banks
1931 : Blanc comme neige de Francisco Elías, Camille Lemoine & Jean Choux
1931 : Une nuit à l'hôtel de Leo Mittler
1932 : Life goes on de Jack Raymond
1932 : Monsieur Albert de Karl Anton
1932 : King of the Ritz de Carmine Gallone
1932 : Le roi des palaces de Carmine Gallone
1932 : La fille des montagnes (The maid of the mountains) de Lupino Lane
1932 : The impassive footman de Basil Dean
1933 : Lord of the manor de Henry Edwards
1933 : Anne One Hundred de Henry Edwards
1933 : L'abbé Constantin de Jean-Paul Paulin
1933 : La garnison amoureuse de Max de Vaucorbeil
1933 : Le sexe faible de Robert Siodmak
1934 : Brides to be de Reginald Denham
1934 : Trois de la marine de Charles Barrois
1934 : La bataille de Nicolas Farkas & Victor Tourjansky
1934 : La bataille (The battle) de Victor Tourjansky & Nicolas Farkas
1934 : Le voyage imprévu de Jean de Limur
1934 : Runaway lady de Jean de Limur
1934 : L'homme qui changea de nom (The man who change his name) d'Henry Edwards
1935 : Arènes joyeuses de Karl Anton
1935 : Fanfare d'amour de Richard Pottier
1935 : The lad d'Henry Edwards
1935 : L'ange du foyer de Léon Mathot
1936 : Une gueule en or de Pierre Colombier
1936 : Under proof de Roland Gillett
1936 : Club de femmes de Jacques Deval
1936 : Le vagabond bien-aimé de Curtis Bernhardt
1936 : Le vagabond bien-aimé (The beloved vagabond) de Curtis Bernhardt
1937 : Dishonour bright de Tom Walls
1937 : L'ami de madame (Who's your lady friend ?) de Carol Reed
1937 : Comme sur des roulettes (I see ice) de Anthony Kimmins
1938 : Les femmes collantes de Pierre Caron
1938 : Les nouveaux riches de André Berthomieu
1938 : Son oncle de Normandie / La fugue de Jim Baxter de Jean Dréville
1938 : Frénésie (frenesia) de Mario Bonnard
1939 : Derrière la façade de Georges Lacombe & Yves Mirande
1939 : Ils étaient neuf célibataires de Sacha Guitry
1939 : Sur le plancher des vaches de Pierre-Jean Ducis
1939 : Le président Haudecour de Jean Dréville
1939 : Les gangsters du château d'If de René Pujol
1940 : Elles étaient douze femmes de Georges Lacombe
1941 : Hard steel de Norman Walker
1942 : Forteresses volantes (Flying fortress) de Walter Forde
1949 : The girl who couldn't quite de Norman Lee
1950 : Édouard et Caroline de Jacques Becker
1954 : Les amants du Tage d'Henri Verneuil
1955 : Je plaide non coupable d'Edmond T. Gréville
1956 : Un yacht nommé Tortue (True as a turtle) de Wendy Toye


Filmographie de Betty STOCKFELD
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs S > Contact