Alain Édouard Kienast naît le 27 mai 1944 à Casablanca. Sa mère, Madeleine Lemaître est issue d’une famille aisée d'origine suisse. Il porte d'abord le nom de son père officiel, Kienast, avant de prendre celui de son père biologique, Pierre Souchon, qui est l'amant, puis le second mari de sa mère. Il a quatre frères, deux demi-frères et une demi-sœur. Il vit les premiers mois de sa vie au Maroc avant de passer son enfance à Paris et sept ans dans une pension en Suisse. Pierre Souchon meurt dans un accident de voiture alors qu’il n’a que 14 ans. Il lui rendra hommage avec Dix-huit ans que je t’ai à l’œil et La Ballade de Jim.
Chanteur à succès
Élève distrait et rêveur, il suit une scolarité calamiteuse. Sa mère pour gagner sa vie publie des romans dans la collection Harlequin sous le pseudonyme de Nell Pierlain. Adolescent, il vit de petits boulots et s’intéresse à la chanson française à travers Georges Brassens, Léo Ferré, Jacques Brel ou Guy Béart. Il quitte Paris en mai 1968 et rencontre Françoise Villechevrolle qu’il épouse en 1971. L’année suivante, naît Pierre Souchon, futur compositeur. Le chanteur gagne un prix à la Rose d’Antibes et fait la connaissance de Laurent Voulzy. Avec lui, il écrit l’album J’ai dix ans qui connaît immédiatement un grand succès. Dès lors, Voulzy participera à plusieurs albums de son ami, Souchon comme Bidon, Jamais content, Rame, On avance, C’est comme vous voulez ou Ultra moderne solitude. Son univers poétique et mélancolique abonde de références littéraires (Somerset Maugham) et cinématographiques (La beauté d’Ava Gardner). Son apparente douceur baignée dans un langage enfantin (Allo Maman Bobo) n’exclut pas l’engagement et les coups de colères (Les Cadors, Foule sentimentale, Et si en plus y’a personne, C’est déjà ça, Parachute doré, Et si le ciel était vide).
Acteur naturel et poétique
Alain Souchon fait sa première apparition au cinéma en donnant la réplique à Catherine Deneuve dans Je vous aime de Claude Berri. Il rejoint Yves Montand et Isabelle Adjani dans Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau en petit ami d’Adjani, la fille de l’aventurier Montand. Il retrouve Isabelle Adjani dans le rôle de Pin-Pon, l’amant naïf dans L’Été meurtrier, brillante adaptation d’un roman de Sébastien Japrisot par Jean Becker. Nominé au César du meilleur acteur, Alain Souchon devient une étoile montante du cinéma. Ses films suivants, Le Vol du Sphinx en aventurier désabusé avec Miou-Miou et L’Homme aux yeux d’argent de Pierre Granier-Deferre en ancien taulard à la recherche du butin d’un braquage qui l’a conduit en prison sont des échecs commerciaux. Il s’essaie au drame psychologique dans Comédie ! de Jacques Doillon aux côtés de Jane Birkin qu’il retrouve dans Jane B. par Agnès V. Après La Fête des Pères où il est en ménage avec Thierry Lhermitte, Alain Souchon arrête sa carrière cinématographique pour se consacrer pleinement à la chanson. Il ne fera plus devant la caméra que des apparitions dans son propre rôle.
Des tubes incontournables et des chansons engagées
En 1994, Alain Souchon connaît la consécration, avec deux Victoires de la Musique, celle du meilleur artiste et de la chanson de l’année pour l'Amour à la machine. Il enchaîne les succès incontournables (J’veux du cuir, Derrière les mots) et participe aux rares albums de son ami Laurent Voulzy. Artiste engagé, il participe régulièrement aux concerts de Sol en Si ou des Restos du Cœur. Il s’implique dans plusieurs associations caritatives avec son épouse Françoise. Son fils aîné Louis s’associe avec Julien Voulzy tandis que son fils cadet Charles, né en 1978 suivra les traces de son père sous le pseudonyme Ours. Alain Souchon vit depuis plusieurs années dans le Loir-et-Cher Avec son allure débonnaire et sa voix nonchalante, le chanteur continue à « cultiver l'image d'un éternel adolescent au spleen tout baudelairien ».
FILMOGRAPHIE :
Avec Jane Birkin
1982 : Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau
1983 : L'Été meurtrier de Jean Becker
1984 : Le Vol du Sphinx de Laurent Ferrier
1985 : L'Homme aux yeux d’argent de Pierre Granier-Deferre
1987 : Comédie ! de Jacques Doillon
1988 : Jane B. par Agnès V. d’Agnès Varda
1990 : La Fête des pères de Joy Fleury
1991 : Contre l'oubli de Patrice Chéreau
1998 : Charité biz'ness de Thierry Barthes
2000 : Sans plomb, de Muriel Teodori
2019 : Je ne sais pas si c'est tout le monde de Vincent Delerm
Filmographie d'Alain SOUCHON