Madeleine SOLOGNE
 Actrice française
Fille d'un tailleur, Madeleine Sologne naît Madeleine Simonne Vouillon, le 27 octobre 1912, dans le petit village de La Ferté-Imbault au cour de la Sologne. Elle commence à gagner sa vie comme couturière. À vingt ans, la jeune femme épouse Jean Douarinou, un technicien du cinéma, sous le Front Populaire qui a gagné les élections législatives en mars 1936. Dans l'euphorie des accords de Matignon, Madeleine qui porte désormais comme nom de scène celui de sa région natale, tourne ses premiers films. Il s'agit d'œuvres commanditées par le parti communiste et très marquées par les préoccupations sociales de l'époque. La vie est à nous, est un travail collectif de metteurs en scène comme Jean Renoir, Jacques Becker et André Zwoboda. Le temps des cerises de Jean-Paul Le Chanois, au titre de la chanson symbole des Communards de 1871, met en scène des paysans et des ouvriers dans la misère face à une famille de riches industriels malhonnêtes dont elle fait partie. L'année suivante, Madeleine travaille beaucoup au cinéma mais il ne s'agit encore que de rôles de figuration dans Forfaiture avec Sessue Hayakawa, Les gens du voyage de Jacques Feyder avec Françoise Rosay ou Conflit réalisé par Léonide Moguy. L'année 1938 lui apporte de la fantaisie avec Raphaël le tatoué joué par Fernandel et Remontons les Champs-Élysées de Sacha Guitry. L'année suivante, Madeleine Sologne accède au vedettariat aux côtés d'Erich von Stroheim et Claude Dauphin dans Le monde tremblera qui sera rebaptisé La Révolte des Vivants pour d'évidentes raisons commerciales à la veille du deuxième conflit. Elle est également une belle Tzigane, au son de l'orchestre d'Alfred Rode, dans Le beau Danube bleu, aux côtés de José Noguéro.
Éternel retour
L'invasion allemande ralentit la production cinématographique de 1940. Mais dès l'année suivante, dans Fièvres de Jean Delannoy, une histoire dramatiquement romanesque avec Ginette Leclerc, Madeleine meurt d'amour pour Tino Rossi, qui se retire dans un couvent ! Pour Les hommes sans peur, Jean Murat en médecin qui découvre les rayons X, malade, renonce à sa fiancée, mais l'amour triomphe ! En 1942 Madeleine Sologne joue dans une histoire d'anticipation Croisières Sidérales d'André Zwoboda, dans L'appel du bled et sa vie de garnison en Afrique du Nord, et dans l'inquiétant Le loup de Malveneur avec Pierre Renoir. Mais c'est L'éternel retour qui fait entrer l'actrice dans la légende du cinéma français. Les cheveux blonds, elle est Yseult dans une vision moderne de Jean Cocteau, face à un Tristan joué par Jean Marais. Cette œuvre connaît un immense succès. La magie du noir et blanc, la beauté des jeunes acteurs, l'époque du tournage en font un classique incontournable de l'Occupation.
La blonde éthérée aux cheveux soyeux
Puis Madeleine Sologne poursuit sa carrière pendant une dizaine d'années avec des films qui ne sont pas dénués d'intérêt. Devenue blonde éthérée avec ses longs cheveux soyeux, elle fait illusion dans des films proches du fantastique comme le médiocre La Foire aux Chimères de Pierre Chenal mais se répète beaucoup dans des intrigues policières ou sentimentales comme Le Dessous des Cartes, Marie la Misère ou Une grande fille toute simple d'après Colette. Elle fait un peu de théâtre avec La Guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux, Hamlet de Shakespeare, Odipe ou le Silence des Dieux de Jean-Jacques Kihm ou Marie Tudor de Victor Hugo. Elle réapparaît dans Les naufrageurs en 1959 avec Henri Vidal et une lamentable évocation de Bernadette Soubirous, Il suffit d'aimer réalisée par Robert Darène. Elle fait sa dernière apparition au cinéma dans un petit rôle en mère de Robert Hossein pour Le temps des loups en 1969. Elle fait encore quelques télévisions dans les années 1970 comme Salomé avec Michel Auclair et Ludmila Tchérina. En 1976, elle perd son second mari, le directeur de production Léopold Schlosberg. Elle se retire alors dans la Sologne de son enfance. Elle décède, le 31 mars 1995, dans une résidence pour personnes âgées de Vierzon, à quelques kilomètres de son lieu de naissance. Un éternel retour pour cette belle actrice.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jean Delannoy
1936 : La vie est à nous de Jean Renoir
1936 : Le temps des cerises de Jean-Paul Le Chanois
1937 : Forfaiture de Marcel L'Herbier
1937 : Franco de port de Dimitri Kirsanoff
1937 : Les filles du Rhône de Jean-Paul Paulin
1937 : La plus belle fille du monde de Dimitri Kirsanoff
1937 : Conflit de Léonide Moguy
1937 : Les gens du voyage de Jacques Feyder
1938 : Raphaël le tatoué de Christian-Jaque
1938 : Adrienne Lecouvreur de Marcel L'Herbier
1938 : Remontons les Champs-Élysées de Sacha Guitry & Robert Bibal
1939 : Le monde tremblera / La révolte des vivants de Richard Pottier
1939 : Le père Lebonnard de Jean de Limur
1939 : Le beau Danube bleu d'Emil Edwin Reinert & A Rode
1940 : Départ à zéro de Maurice Cloche
1941 : Fièvres de Jean Delannoy
1941 : Les hommes sans peur d'Yvan Noé
1942 : Croisières sidérales d'André Zwoboda
1942 : L'appel du bled de Maurice Gleize
1942 : Le loup des Malveneur de Guillaume Radot
1943 : L'éternel retour de Jean Delannoy
1943 : Vautrin de Pierre Billon
1944 : Mademoiselle X de Pierre Billon
1945 : Marie la misère de Jacques de Baroncelli
1945 : Un ami viendra ce soir de Raymond Bernard
1945 : La femme fatale de Jean Boyer
1946 : La foire aux chimères de Pierre Chenal
1947 : Le dessous des cartes d'André Cayatte
1947 : La figure de proue de Christian Stengel
1948 : Une grande fille toute simple de Jacques Manuel
1959 : Les naufrageurs de Charles Brabant
1960 : Il suffit d'aimer de Robert Darène
1965 : Le naïf amoureux de Philippe Ducrest (tv)
1969 : Salomé de Pierre Koralnik (tv)
1969 : Le temps des loups de Sergio Gobbi
1972 : L'inconnue du vol 141 de Louis Grospierre (tv)
1976 : L'ortie de Roger Kahane (tv)


Filmographie de Madeleine SOLOGNE
 
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