Simone Simon est née à Marseille, le 23 février 1911, d'un père français et d'une mère italienne qui n'a que 17 ans lors de l'événement. En 1914, les occupations professionnelles de son ingénieur de papa amènent la famille à s'installer à Madagascar. La petite fille tombe sous l'enchantement de cette île merveilleuse dont elle gardera, après son départ une éternelle nostalgie. Aussi le retour en Métropole en 1918 est une source de perturbation pour la fillette qui sollicite, d'une manière déjà romantique, à goûter à la pension. Un second séjour à Madagascar résout le problème et la jeune enfant se montre bonne élève et découvre la lecture. De retour en France, l'adolescente vit chez un oncle lyonnais pendant deux années. C'est l'âge où elle se découvre un intérêt pour diverses activités artistiques, telles que le dessin, la sculpture, la danse, la musique, le chant.
Avec Marc Allégret
Installée à Paris et décidée à mener une carrière dans l'opérette, Simone Simon, dessinatrice de mode et mannequin à l'occasion, obtient un petit rôle dans Balthazar, au Théâtre de l'Apollo. En 1931, elle tourne un sketch humoristique, On opère sans douleur de Jean Tarride, qui lui fait rencontrer Marc Allégret. Séduit par l'air mutin que lui confère son petit nez retroussé, ce dernier lui offre une figuration intelligente dans sa nouvelle production, Mam'zelle Nitouche. Malheureusement, la plupart de ses scènes sont sacrifiées au montage. La starlette fait ses véritables débuts dans Le chanteur inconnu de Victor Tourjansky, tout en assurant, sur la scène des Bouffes Parisiens, sa présence dans le harem du Roi Pausole. Marc Allégret se fait pardonner de son mauvais départ en lui proposant un rôle de bonne, face au grand Raimu dans La petite chocolatière et surtout en lui distribuant le rôle principal de Lac aux Dames d'après Vicky Baum dialogué par Colette. Simone remporte avec son jeune partenaire Jean-Pierre Aumont, un succès considérable. Les deux jeunes gens se retrouveront l'année suivante pour passer, toujours avec Marc Allégret, Les beaux jours ensemble. À Berlin, engagée pour jouer dans les versions françaises de deux films de la UFA. dont L'étoile de Valencia où elle côtoie Jean Gabin, Simone fait la connaissance de Charles Boyer dont elle gardera l'indéfectible amitié. L'azur de son regard ne l'empêche pas d'être retenue dans Les Yeux noirs pour donner la réplique à Harry Baur. En 1936, le producteur américain Darryl Zanuck, grand importateur de vedettes européennes, fait venir Simone Simon à Hollywood. Elle y tourne Dortoir de jeunes filles avec Herbert Marshall, L'Heure suprême avec James Stewart et Josette et compagnie avec Don Ameche et Robert Young.
Avec Jean Renoir
Victime des commérages de Louella Parsons, l'actrice renoue avec le cinéma français pour incarner un rôle de femme fatale partagée entre un mari assassin (Ledoux) et un amant psychopathe (Gabin) dans La Bête humaine de Jean Renoir. Simone rentre dans la légende du cinéma. En 1942, elle tourne La Féline sous la direction de Jacques Tourneur. Incarnant une jeune femme qui se transforme en panthère au moment de passer à l'acte sexuel, Simone Simon utilise l'ingénuité et la séduction que lui permet sa physionomie de vierge mutine. L'évolution de sa carrière hollywoodienne laisse Simone Simon insatisfaite à l'image de The Curse of the Cat People qui ne rencontre pas le même succès. Elle se produit sur scène dans un tour de chant et la pièce Emily de John Colton. La jeune femme regagne son pays natal.
Avec Max Ophüls
Max Ophuls lui offre deux participations aux films à sketches en ce début des années 50, La ronde qu'elle valse entre les bras de Serge Reggiani, et Le Plaisir que le modèle partage avec son peintre, Daniel Gélin. Elle tourne en Italie Les trois Voleurs et en Allemagne Double Destin. Mais la France s'attache à d'autres minettes comme Brigitte Bardot et Simone se retire du cinéma. C'est en toute discrétion qu'elle se produit dans La Courte Paille au théâtre en 1967 et fait sa dernière apparition dans La femme en bleu de Michel Deville en 1972. Simone Simon passe une retraite sereine et confortable dans son domicile parisien où elle dessine et sculpte. Elle s'éteint à Paris, le 22 février 2005. Marc Allégret avait dit d'elle : « C'est une des rares natures poétiques que je connaisse. C'est une grâce, c'est la part de Dieu ». L'éternelle femme-enfant continuera longtemps de séduire le public.
FILMOGRAPHIE :
Avec James Stewart
1931 : Durand contre Durand de Léo Joannon
1931 : Le chanteur inconnu de Victor Tourjansky
1931 : Pour vivre heureux de Claudio de la Torre
1932 : Un fils d'Amérique de Carmine Gallone
1932 : La petite chocolatière de Marc Allégret
1932 : Le roi des palaces de Carmine Gallone
1932 : Prenez garde à la peinture d'Henri Chomette
1933 : L'étoile de Valencia de Serge de Poligny
1933 : Tire-au-fanc de Henry Wulschleger
1933 : Le voleur de Maurice Tourneur
1934 : Lac aux dames de Marc Allégret
1935 : Les yeux noirs de Victor Tourjansky
1935 : Les beaux jours de Marc Allégret
1935 : Sous deux drapeaux (Under two flags) de Frank Lloyd Inachevé
1936 : Dortoir de jeunes filles (Girls' dormitory) de Irving Cummings
1936 : L'heure suprême (Seventh heaven) de Henry King
1936 : 4 femmes à la recherche du bonheur (Ladies in love) d'Edward H. Griffith
1937 : Josette et compagnie (Josette) d'Allan Dwan
1937 : Yvette, Yvette (Love and hisses) de Sidney Lanfield
1938 : La bête humaine de Jean Renoir
1939 : Cavalcade d'amour de Raymond Bernard
1940 : Tous les biens de la terre (All that money can buy) de William Dieterle
1941 : La féline (Cat people) de Jacques Tourneur
1942 : Idylle à Tahiti (Tahiti honey) de John H. Auer
1943 : Surprise party (Johnny doesn't live here any more) de Joe May
1943 : La malédiction des hommes chats (The curse of the cat people) de Robert Wise
1944 : Mademoiselle Fifi (Mademoiselle Fifi) de Robert Wise
1946 : Pétrus de Marc Allégret
1946 : Le port la tentation (Temptation Harbour) de Lance Comfort
1949 : Femmes sans nom (Donne senza nome) de Géza von Radványi
1950 : La ronde de Max Ophüls
1951 : Olivia de Jacqueline Audry
1952 : Le plaisir de Max Ophüls
1954 : Les trois voleurs (I tre ladri) de Lionello de Felice
1955 : Double destin (Das zweite Leben) de Victor Vicas
1956 : The extra day de William Fairchild
1967 : La prisonnière d'Henri-Georges Clouzot (apparition)
1972 : La femme en bleu de Michel Deville
Filmographie de Simone SIMON