Simone SIGNORET
 Actrice française
Simone Signoret naît Henriette Charlotte Simone Kaminker, le 25 mars 1921, à Wiesbaden où son père, André Kaminker qui fait partie des troupes françaises d'occupation, est cantonné. De retour en France, les Kaminker vivent à Neuilly-sur-Seine, riche banlieue parisienne. Quand la guerre éclate, Henriette bachelière, cherche du travail, ses deux frères Alain et Jean-Pierre sont encore enfants. La famille se réfugie en Bretagne à Saint-Gildas-de-Ruys. Sa copine de lycée, Corinne Luchaire, actrice, lui obtient un emploi auprès de son père, directeur d'un quotidien collaborationniste. La jeune femme découvre à cette occasion le monde du cinéma. En 1942, elle est figurante dans Les Visiteurs du soir avec Arletty. Elle prend alors le nom de sa mère comme pseudonyme. En 1943, elle rencontre Yves Allégret sur le plateau de La boîte aux rêves. Simone épouse le réalisateur en 1944. En 1946, elle travaille sous la direction de Jacques Feyder pour Macadam avec Françoise Rosay dans un hôtel louche de Montmartre. La même année, elle donne naissance à Catherine Allégret, son unique enfant qui sera plus tard actrice. En 1947, Yves Allégret filme sa femme qui joue la prostituée Dédée d'Anvers auprès de Marcel Dalio. Il récidive en 1948 avec Manèges en épouse manipulatrice de Bernard Blier. Sa carrière est désormais lancée.
La groupie de Montand
Elle fait la connaissance d'Yves Montand. C'est le coup de foudre, ils se marient en 1951, l'année de Casque d'or dans lequel Jacques Becker reconstitue la vie populaire du Paris d'avant 1914. Simone Signoret qui partage et soutient son nouveau mari dans ses convictions de gauche, poursuit une carrière cinématographique prestigieuse mais sélective. En 1953, dans une adaptation moderne du roman d'Émile Zola Thérèse Raquin filmée par Marcel Carné, elle forme avec Raf Vallone, un couple d'amants maudits. Femme fatale, elle l'est encore dans Les diaboliques d'Henri-Georges Clouzot, en compagnie d'un Paul Meurisse, pire encore. En 1956, Luis Buñuel la dirige au Mexique dans La mort en ce jardin avec Georges Marchal. Il y a aussi Les sorcières de Salem mises en scène par Raymond Rouleau. Simone voit le film récompensé en Tchécoslovaquie où son père d'origine juive a encore de la famille. Les soviétiques font un triomphe au couple talentueux Signoret-Montand, qui, de surcroît, ne cache pas sa sensibilité communiste. En contre partie, en 1959, Simone est couverte de récompenses à Hollywood pour Les chemins de la haute ville de Jack Clayton et se voit attribuer l'Oscar de la meilleure actrice. La liaison d'Yves Montand avec Marilyn Monroe assombrit la vie du couple qui tient bon. Femme de défi, elle joue au théâtre Brecht et Shakespeare dans la langue. Elle tourne à Hollywood La Nef des fous, M15 demande protection et Le diable à trois. Elle est surtout Mathilde, la résistante de L'Armée des Ombres de Jean-Pierre Melville.
Des portraits de femmes usées
Les rides venant, la santé moins fleurissante, Simone Signoret fait des traductions, publie La Nostalgie n'est plus ce qu'elle était et Adieu Volodia. Elle travaille pour la télévision dans les séries Madame le juge et Thérèse Humbert, ainsi que l'adaptation d'Un Otage de Brendan Behan avec Daniel Ivernel. Simone Signoret donne encore de magnifiques interprétations. En 1971, Pierre Granier-Deferre filme La veuve Couderc qui, entre les deux guerres, héberge Alain Delon évadé du bagne de Cayenne, Le Chat enjeu pathétique entre Jean Gabin et sa femme vieillissante et L'Étoile du Nord d'après Simenon avec Philippe Noiret. En 1977, Moshé Mizrahi adapte admirablement La vie devant soi du double prix Goncourt Émile Ajar alias Romain Gary, où Simone, vieille Juive de Pigalle, garde les enfants des prostituées arabes de Paris. À moitié aveugle, elle tourne le téléfilm Music-Hall de Marcel Bluwal en 1985. Elle incarne la directrice juive d'un théâtre parisien qui embauche, en 1939, Daniel Olbrychski qui a fui l'Allemagne et les persécutions nazies.
Un femme mythique
Simone Signoret atteinte d'un cancer décède le 30 septembre 1985, dans sa propriété normande d'Autheuil-Anthouillet. Elle est inhumée au Père-Lachaise auprès d'Yves Montand. C'est une immense comédienne qui disparaît. C'est aussi une femme de conviction dont la vie a été faite de gloire mais également de joie et de peine. C'est pour tout cela qu'elle a gardé toute l'affection d'un large public.


FILMOGRAPHIE :

Avec Yves Montand
1941 : Boléro de Jean Boyer
1942 : Les visiteurs du soir de Marcel Carné
1942 : Le prince charmant de Jean Boyer
1942 : Le bienfaiteur d'Henri Decoin
1943 : Adieu Léonard de Pierre Prévert
1943 : Le mort ne reçoit plus de Jean Tarride
1943 : Le voyageur de la Toussaint de Louis Daquin
1944 : L'ange de la nuit d'André Berthomieu
1944 : Béatrice devant le désir de Jean de Marguenat
1944 : Service de nuit de Jean Faurez
1945 : La boite aux rêves d'Yves Allégret
1945 : Les démons de l'aube d'Yves Allégret
1945 : Le couple idéal de Bernard-Roland & Raymond Rouleau
1946 : Macadam de Jacques Feyder & Marcel Blistène
1947 : Fantômas de Jean Sacha
1947 : Dédée d'Anvers d'Yves Allégret
1947 : Les guerriers dans l'ombre (Against the wind) de Charles Crichton
1948 : L'impasse des deux anges de Maurice Tourneur
1948 : Suzanne et son marin (Swiss tour) de Leopold Lindtberg
1949 : Manèges d'Yves Allégret
1950 : La ronde de Max Ophüls
1950 : Le traqué (Gunman in the streets) de Frank Tuttle
1951 : Sans laisser d'adresse de Jean-Paul Le Chanois
1951 : Casque d'or de Jacques Becker
1951 : Ombre et lumière d'Henri Calef
1953 : Thérèse Raquin de Marcel Carné
1954 : Les diaboliques d'Henri-Georges Clouzot
1956 : La mort en ce jardin (La muerte en el jardín) de Luis Buñuel
1956 : Les sorcières de Salem de Raymond Rouleau
1958 : Adua et ses compagnes (Adua e le compagne) d'Antonio Pietrangeli
1959 : Les mauvais coups de François Leterrier
1959 : Les chemins de la haute ville (Room at the top) de Jack Clayton
1961 : Les amours célèbres de Michel Boisrond
1962 : Le verdict (The trial) de Peter Glenville
1962 : Le jour et l'heure (The day and the hour) de René Clément
1963 : Le jour le plus court (Il giorno più corto) de Sergio Corbucci
1963 : Dragées au poivre de Jacques Baratier
1964 : Compartiment tueurs de Costa-Gavras
1965 : La nef des fous (Ship of fools) de Stanley Kramer
1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément
1966 : M15 demande protection (The deadly affair) de Sidney Lumet
1967 : Le diable à trois (Games) de Curtis Harrington
1968 : La mouette (The sea gull) de Sidney Lumet
1968 : Mr. Freedom de William Klein
1969 : L'armée des ombres de Jean-Pierre Melville
1969 : L'américain de Marcel Bozzuffi
1969 : L'aveu de Costa-Gavras
1970 : Un Otage de Marcel Cravenne (tv)
1970 : Comptes à rebours de Roger Pigaut
1970 : Le chat de Pierre Granier-Deferre
1971 : La veuve Couderc de Pierre Granier-Deferre
1972 : Les Granges Brûlées de Jean Chapot
1973 : Rude journée pour la reine de René Allio
1974 : La chair de l'orchidée de Patrice Chéreau
1975 : Police Python 357 d'Alain Corneau
1977 : La vie devant soi de Moshé Mizrahi
1977 : L'adolescente de Jeanne Moreau
1978 : Madame le juge de Claude Chabrol et Édouard Molinaro (tv)
1978 : Judith Therpauve de Patrice Chéreau
1980 : Chère inconnue de Moshé Mizrahi
1981 : Guy de Maupassant de Michel Drach
1982 : L'étoile du Nord de Pierre Granier-Deferre
1983 : Thérèse Humbert de Marcel Bluwal (tv)
1986 : Music-hall de Marcel Bluwal (tv)


Filmographie de Simone SIGNORET
 
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