Gabriel SIGNORET
 Acteur français
Gabriel Signoret fait partie de cette génération d’acteurs, rompus aux exercices de la scène qui a peuplé le cinéma muet de ses origines au milieu des années vingt. Il a incarné le pouvoir et l’honneur avec un sourire indulgent et une autorité distante ou débonnaire. Très sollicité au début du parlant, il a offert de pittoresques compositions pour devenir un acteur inoubliable.
Gabriel Signoret est né à Marseille le 15 novembre 1978. C’est dans la cité phocéenne que son père, venu de Cavaillon avait cherché fortune. Il a un frère cadet Jean qui tentera également une carrière d’acteur. Gabriel obtient un premier prix de comédie au Conservatoire de Marseille dans Gringoire et rejoint la classe de Maurice de Féraudy au Conservatoire de Paris. Sans engagement, il revient à Marseille où il est remarqué dans Le Vieux Marcheur et revient à Paris pour intégrer la troupe d’André Antoine dans Le Roi Lear à l’Odéon. Il travaille avec Réjane et se produit dans tous les genres, y compris le music-hall aux Folies Bergères jusqu’à sa mobilisation en 1914.
De grands mélos du muet
Gabriel Signoret fait ses premiers pas au cinéma en 1909 dans Rival de son père. Ce n’est plus un jeune premier mais il conserve fière allure avec sa haute taille et son visage avenant. Il est associé au Film d’Art chez Pathé avec L’Aigle et l’Aiglon ou L’Usurpateur et s’attache à deux réalisateurs qui ont le vent en poupe René Leprince (souvent associé au pionnier Ferdinand Zecca) et Camille de Morlhon. Avec le premier, il s’illustre dans Josette, La Revanche du Passé, La Comtesse noire, Plus fort que la haine ou Le roi du Bagne, avec le second dans Britannicus ou L’ambitieuse. Il tourne Le Roman d’une midinette et Celui qui reste sous la direction de Louis Feuillade. Il est le patron bienveillant de La Lutte pour la vie et le compositeur attendri par une jeune fille dans L’étoile du Génie. Pendant le premier conflit mondial, il joue les hommes de cœur dans des films patriotiques comme Le Tournant ou Mères françaises de René Hervil et Louis Mercanton et Miséricorde de Camille de Morlhon. Au théâtre, l’âge est venu d’incarner Flambeau dans L’Aiglon auprès de Sarah Bernhardt.
De grands personnages avec Jacques de Baroncelli
Après la guerre, Gabriel Signoret fait une timide participation à l’avant-garde française avec Le Silence de Louis Delluc, Prométhée banquier de Marcel L’Herbier ou La Cigarette de Germaine Dulac mais c’est surtout Jacques de Baroncelli qui lui offre ses meilleures rôles dans des adaptations littéraires comme Le Père Goriot de Balzac, l’évêque dans Le Rêve de Zola ou l’industriel Roger Laroque dans Roger la Honte de Jules Mary. L’acteur passe avec souplesse de la fantaisie au mélo aussi bien sur scène qu’à l’écran. Adepte des transformations physiques les plus spectaculaires, il devient l’horrible La Limace dans Les Deux Gosses, le fourbe crapuleux et pervers dans L’Ornière. Les spectateurs ont du mal à reconnaître leur Signoret si digne et si empathique. Gabriel Signoret déserte les studios durant les dernières années du muet où il se consacre essentiellement au théâtre dans un répertoire éclectique incluant la comédie légère (Un perdreau de l’année et Le Sexe fort de Tristan Bernard, Le Singe qui parle de René Fauchois ou Je t’attendais de Jacques Natanson).
Un grand acteur de composition
Il est à nouveau très sollicité à l’avènement du parlant où "il triomphe dans la demi-teinte et l’émotion contenue", comme le souligne Colette. Il est le magistrat-ganache, père de Pierre Blanchar dans Le Coupable de Raymond Bernard, le directeur du pensionnat dans Le Billet de Mille de Marc Didier, un amiral dans Veille d’armes de Marcel L’Herbier, le pharmacien dans Bourrachon et le père Chinelle dans Ménilmontant, deux premiers rôles offerts par René Guissart, le maréchal Lyautey dans Les Hommes nouveaux de Marcel L’Herbier, le pittoresque Père Soupe dans Messieurs les Ronds-de-cuir d’Yves Mirande, un procureur dans 27, rue de la Paix de Richard Pottier et l’inspecteur Béchoux dans Arsène Lupin détective face à Jules Berry. Il retrouve Sacha Guitry pour un des rôles de complément de Faisons un rêve, auteur pour lequel il avait créé La Clef en 1907 au théâtre Réjane. Pendant le tournage de La Danseuse rouge de Jean-Paul Paulin, il est victime d’une péritonite et meurt le 16 mars 1937 à l’hôpital de Neuilly. Il est remplacé pour son dernier rôle par Jean Worms. L’acteur n’avait que 59 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Sacha Guitry
1909 : Rival de son père d’André Calmettes
1910 : L’aigle et l’aiglon d’André Calmettes
1910 : L’usurpateur d’André Calmettes & Henri Pouctal
1910 : L’histoire de Jean Morand d’André Calmettes Gabrielle Robinne
1911 : La pipe d’opium de René Leprince
1912 : Josette de René Leprince
1912 : Le vieux cabotin de René Leprince & Ferdinand Zecca
1912 : La revanche du passé de René Leprince
1912 : Britannicus de Camille de Morlhon
1912 : L’ambitieuse de Camille de Morlhon
1912 : L’amour plus fort que la haine de René Leprince
1912 : La Saltarella de Charles Burguet
1912 : Les larmes du pardon de René Leprince & Ferdinand Zecca
1912 : L’étoile du génie de René Leprince & Ferdinand Zecca
1913 : L’usurier de Camille de Morlhon
1913 : Le baiser suprême d’Edmond Floury
1913 : Asile de nuit de René Leprince Ferdinand Zecca
1913 : La leçon du gouffre de René Leprince & Ferdinand Zecca
1913 : La comtesse noire de René Leprince & Ferdinand Zecca
1913 : Le roi de l’air de René Leprince & Ferdinand Zecca
1913 : Le faux départ de René Leprince Ferdinand Zecca
1913 : Plus fort que la haine de René Leprince Ferdinand Zecca
1913 : Le roi du bagne de René Leprince
1913 : La calomnie de Camille de Morlhon
1914 : La lutte pour la vie de René Leprince & Ferdinand Zecca
1914 : Le calvaire d’une reine de René Leprince & Ferdinand Zecca
1914 : Les fiancées de 1914 de Louis Feuillade
1914 : Les Larmes du Pardon de René Leprince Ferdinand Zecca
1914 : Le roman de Midinette de Louis Feuillade
1915 : Celui qui reste de Louis Feuillade
1915 : Le Noël du vagabond de René Leprince & Ferdinand Zecca
1915 : Cœur de française de René Leprince
1915 : La barrière de Gaston Ravel
1915 : Plus que reine de René Leprince
1915 : La Fille d’Hérodiade de René Leprince Ferdinand Zecca
1915 : Le tournant de Louis Mercanton & René Hervil
1915 : Le Noël du poilu de Louis Feuillade
1916 : Noël cambrioleur de Jacques de Baroncelli
1916 : Le secret de Geneviève de Camille de Morlhon
1917 : Mères Françaises de Louis Mercanton & René Hervil
1917 : Miséricorde de Camille de Morlhon
1917 : Le torrent de Louis Mercanton & René Hervil
1917 : L’orage de Camille de Morlhon
1917 : Le roi de la mer de Jacques de Baroncelli
1917 : Ils y viennent tous au cinéma d’Henri Diamant-Berger
1917 : Le délai de Jacques de Baroncelli
1918 : Bouclette ou L’ange de minuit de Louis Mercanton & René Hervil
1918 : La flamme de Gaston Leprieur
1919 : La Rose de Jacques de Baroncelli
1919 : Fanny Lear de Robert Boudrioz & Jean Manoussi
1919 : L’homme bleu de Jean Manoussi
1919 : La cigarette de Germaine Dulac
1919 : Le secret du Lone Star de Jacques de Baroncelli
1920 : Flipotte de Jacques de Baroncelli
1920 : Le silence de Louis Delluc
1921 : Le rêve de Jacques de Baroncelli
1921 : Prométhée banquier de Marcel L’Herbier
1921 : Le père Goriot de Jacques de Baroncelli
1922 : Roger la Honte de Jacques de Baroncelli
1923 : La porteuse de pain de René Le Somptier
1923 : Le secret de Polichinelle de René Hervil
1924 : Jocaste de Gaston Ravel
1924 : L’enfant des halles de René Leprince
1924 : Les deux gosses de Louis Mercanton
1924 : L’ornière d’Édouard Chimot
1926 : Les Ombres du Passé de Fred Leroy-Granville
1925 : La damnation de Faust de Victor Charpentier & Stéphane Passet
1926 : Le berceau de Dieu de Fred Leroy-Granville
1929 : Asile de nuit de Maurice Champreux & Robert Beaudouin
1932 : Trois pour cent de Jean Dréville
1934 : Le billet de mille de Marc Didier
1934 : Bourrachon de René Guissart
1935 : Veille d’armes de Marcel L’Herbier
1936 : Le coupable de Raymond Bernard
1936 : Ménilmontant de René Guissart
1936 : Les Hommes nouveaux de Marcel L’Herbier
1936 : Messieurs les ronds de cuirs d’Yves Mirande
1936 : La flamme d’André Berthomieu
1936 : Le grand refrain d’Yves Mirande & Robert Siodmak
1936 : Faisons un rêve de Sacha Guitry
1937 : Arsène Lupin, détective d’Henri Diamant-Berger
1937 : 27 rue de la Paix de Richard Pottier
1937 : Nuits de feu de Marcel L’Herbier
1937 : La danseuse rouge de Jean-Paul Paulin (remplacé par Jean Worms)<


Filmographie de Gabriel SIGNORET
 
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