Michel SERRAULT
 Acteur français
Comédien à la scène comme à la ville, Michel Serrault s'est évertué toute sa vie à brouiller les cartes en cachant la profondeur de son caractère et une authentique foi chrétienne derrière un masque de dérision comme en témoigne notamment son recueil de réflexions Le cri de la carotte paru en 1994.
Michel Serrault naît le 24 janvier 1928 à Brunoy, petite ville au sud-est de Paris. Élevé avec ses deux frères et sa sœur dans une famille modeste et très pieuse, il entre à quatorze ans dans un Petit Séminaire, établissement d'enseignement catholique qui permettait à l'époque une orientation éventuelle vers le Grand Séminaire puis la prêtrise. Le jeune Serrault y découvre le théâtre et sa vocation de comédien. En 1946, il joue Les fourberies de Scapin devant les troupes d'occupation françaises en Allemagne.
Poiret et Serrault
En 1952, il rencontre Jean Poiret et forme un duo qui se produit dans les cabarets parisiens. Il est alors le benêt sympathique, joueur de trompette, à la voix de fausset, rudoyé par un Jean Poiret suffisant. Les artistes termineront cette période en apothéose en jouant au théâtre du Palais Royal, La cage aux folles en 1973 écrite par Jean Poiret. Cette pièce, malheureusement jamais enregistrée dans son intégralité, fera l'objet de trois adaptations cinématographiques qui, faute de la qualité de l'originale, donneront une notoriété internationale à ses protagonistes.
Cabot de comédie
En fait Michel Serrault commence son cinéma en 1954 avec notamment Colette Brosset, Jacqueline Maillan, Louis de Funès, et Francis Blanche dans l'adaptation par Jean Loubignac de la pièce de Robert Dhéry Ah! Les belles Bacchantes, et en interprétant le pion du pensionnat dirigé par Paul Meurisse dans Les diaboliques de Henri-Georges Clouzot. La filmographie du comédien compte ensuite près de cent quarante titres avec tout d'abord des films de divertissement où des piliers du cabaret (Roger Pierre, Jean-Marc Thibault, Francis Blanche, Darry-Cowl, Jean Richard et bien sûr son complice Jean Poiret) sont lâchés dans des comédies poussives sans histoire ni direction d'acteurs.
De grands rôles dramatiques
Puis vient Le viager de Pierre Tchernia, où futur centenaire Michel Serrault lègue ses biens à une famille qui n'a qu'une idée en tête, l'éliminer le plus vite possible. Mais c'est paradoxalement son interprétation outrancière de travesti extraverti et homosexuel dans La cage aux folles en 1978 d'Édouard Molinaro, avec Ugo Tognazzi remplaçant Jean Poiret, qui permet à Michel Serrault de décrocher son premier César mais surtout de se voir proposer des rôles plus graves. Évoquons notamment le singulier assasin des Fantômes du Chapelier, le notaire interrogé par Lino Ventura dans Garde à vue de Claude Miller, le supporter fanatique dans À mort l'arbitre ! de Jean-Pierre Mocky, l'un de ses cinéastes de prédilection, ou le très intimiste Nelly et monsieur Arnaud de Claude Sautet où il se fait le visage du réalisateur. Il devient l'acteur le plus récompensé à ce jour à la cérémonie des Césars, il n'hésite pas à mettre sa notoriété aux services de réalisateurs encore peu connus comme Christian de Chalonge, Agnès Merlet, Christian Carion ou Philippe Muyl.
De bonnes télés
Michel Serrault est également pour la télévision un Bourgeois Gentilhomme assez sobre, Jacques Offenbach au délicieux accent d'Outre-Rhin, le Passe-Murailles, de Marcel Aymé (une passion partagée avec Pierre Tchernia), le vieillard assassin présumé de L'affaire Dominici qu'il tenait à blanchir et un Harpagon qui malgré sa pingrerie nous émeut dans une adaptation de L'avare de Molière, après avoir interprété le rôle au théâtre, vingt ans plus tôt. Marié à Juanita Peyron, dit Nita, l'amour de sa vie, il est le père de Caroline, morte prématurément dans un accident de voiture en 1977 et de Nathalie Serrault. Il décède dans sa quatre-vingtième année, des suites d'une polychondrite, dans sa propriété du village normand de Vasouy, tout près d'Honfleur, le 29 juillet 2007. C'est un extraordinaire saltimbanque qui disparaît, mais surtout un homme de bien, tout simplement.


FILMOGRAPHIE :

Avec Régis Wargnier
et José Garcia
1954 : Ah ! Les belles Bacchantes ! de Jean Loubignac
1954 : Les diaboliques de Henri-Georges Clouzot
1955 : Cette sacrée gamine de Michel Boisrond
1955 : La vie est belle de Roger Pierre & Jean-Marc Thibault
1956 : Folies-Bergère de Henri Decoin
1956 : La terreur de dames / Ce cochon de Morin de Jean Boyer
1956 : Assassins et voleurs de Sacha Guitry
1956 : Adorables démons de Maurice Cloche
1957 : Le naïf aux quarante enfants de Philippe Agostini
1957 : Clara et les méchants de Raoul André
1958 : Nina de Jean Boyer
1958 : Oh ! Qué mambo ! de John Berry
1958 : Messieurs les ronds-de-cuir de Henri Diamant-Berger
1958 : Vous n'avez rien à déclarer ? de Clément Duhour
1959 : Candide de Norbert Carbonnaux
1960 : La Française et l'amour « Le divorce » de Christian-Jaque
1960 : Ma femme est une panthère de Raymond Bailly
1961 : La belle américaine de Robert Dhéry
1961 : La gamberge de Norbert Carbonnaux
1961 : Le repos du guerrier de Roger Vadim
1962 : Comment réussir en amour ? de Michel Boisrond
1962 : Nous irons à Deauville de Francis Rigaud
1962 : Les quatre vérités, « Le corbeau et le renard » de Hervé Bromberger
1962 : Un clair de lune à Maubeuge de Jean Chérasse
1962 : Clémentine Chérie de Pierre Chevalier
1962 : Les vierges de Jean-Pierre Mocky
1963 : Carambolages de Marcel Bluwal
1963 : Comment trouvez-vous ma sœur ? de Michel Boisrond
1963 : Bébert et l'omnibus de Yves Robert
1963 : Des pissenlits par la racine de Georges Lautner
1963 : Les durs à cuire de Jacques Pinoteau
1964 : La chasse à l'homme d'Édouard Molinaro
1964 : Jaloux comme un tigre de Darry Cowl
1964 : Le petit monstre de Jean-Paul Sassy
1964 : La bonne occase de Michel Drach
1964 : Moi et les hommes de quarante ans de Jacques Pinoteau
1964 : Les combinards de Jean-Claude Roy
1964 : Cent briques et des tuiles de Pierre Grimblat
1964 : Les baratineurs de Francis Rigaud
1965 : Le lit à deux places « Le monsieur de passage » de François Dupont-Midy
1965 : Le caïd de Champignol de Jean Bastia
1965 : Les enquiquineurs de Roland Quignon
1965 : Quand passent les faisans de Edouard Molinaro
1965 : La tête du client de Jacques Poitrenaud
1966 : Le roi de cour de Philippe de Broca
1966 : Du mou dans la gâchette de Louis Grospierre
1966 : Les compagnons de la marguerite de Jean-Pierre Mocky
1966 : Le grand bidule de Raoul André
1967 : Le fou du labo IV de Jacques Besnard
1967 : À tout casser de John Berry
1968 : Ces messieurs de la famille de Raoul André
1968 : Un merveilleux parfum d'oseille de Renaldo Bassi
1969 : Appelez-moi Mathilde de Pierre Mondy
1969 : Mais qu'est ce qui fait courir les crocodiles ? de Jacques Poitrenaud
1969 : Ces messieurs de la gâchette de Raoul André
1970 : La liberté en croupe d'Édouard Molinaro
1970 : Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques de Michel Audiard
1971 : Le viager de Pierre Tchernia
1971 : Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil de Jean Yanne
1972 : Un meurtre est un meurtre de Etienne Périer
1972 : La belle affaire de Jacques Besnard
1972 : Moi y'en a vouloir des sous de Jean Yanne
1973 : Le grand bazar de Claude Zidi
1973 : Les gaspards de Pierre Tchernia
1973 : Les Chinois à Paris de Jean Yanne
1973 : La gueule de l'emploi de Jacques Rouland
1973 : La main à couper d'Étienne Périer
1974 : Un linceul n'a pas de poches de Jean-Pierre Mocky
1974 : C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule ! de Jacques Besnard
1975 : L'ibis rouge de Jean-Pierre Mocky
1975 : Opération Lady Marlène de Robert Lamoureux
1976 : La situation est grave. mais pas désespérée de Jacques Besnard
1976 : Le roi des bricoleurs de Jean-Pierre Mocky
1977 : Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier
1977 : L'argent des autres de Christian de Chalonge
1978 : L'esprit de famille de Jean-Pierre Blanc
1978 : L'associé de René Gainville
1978 : La cage aux folles d'Édouard Molinaro
1979 : La gueule de l'autre de Pierre Tchernia
1979 : Buffet froid de Bertrand Blier
1979 : Le coucou (Il lupo è l'agnello) de Francesco Massaro
1980 : Pile ou face de Robert Enrico
1980 : La cage aux folles II de Edouard Molinaro
1980 : Malevil de Christian de Chalonge
1981 : Garde à vue de Claude Miller
1981 : Les quarantièmes rugissants de Christian de Chalonge
1981 : Nestor Burma, détective de choc de Jean-Luc Miesch
1982 : Les fantômes du chapelier de Claude Chabrol
1982 : Deux heures mois le quart avant Jésus Christ de Jean Yanne
1982 : Mortelle randonnée de Claude Miller
1983 : Le bon plaisir de Francis Girod
1983 : À mort l'arbitre ! de Jean-Pierre Mocky
1984 : Le bon roi Dagobert (Dagobert) de Dino Risi
1984 : Liberté, égalité, choucroute de Jean Yanne
1984 : Les rois du gag de Claude Zidi
1985 : On ne meurt que deux fois de Jacques Deray
1985 : La cage aux folles III, elles se marient de Georges Lautner
1985 : Mon beau-frère a tué ma sœur de Jacques Rouffio
1986 : Le miraculé de Jean-Pierre Mocky
1987 : Ennemis intimes de Denis Amar
1987 : En toute innocence d'Alain Jessua
1988 : Bonjour l'angoisse de Pierre Tchernia
1988 : Ne réveillez pas un flic qui dort de José Pinheiro
1989 : Comédie d'amour de Jean-Pierre Rawson
1989 : Joyeux Noël, bonne année (Buon natale. buon anno) de Luigi Comencini
1990 : Docteur Petiot de Christian de Chalonge
1990 : La vieille qui marchait dans la mer de Laurent Heynemann
1991 : Ville à vendre de Jean-Pierre Mocky
1992 : Room service de Georges Lautner
1993 : Vieille canaille de Gérard Jourd'hui
1993 : Bonsoir ! de Jean-Pierre Mocky
1995 : Nelly et monsieur Arnaud de Claude Sautet
1995 : Le bonheur est dans le pré d'Étienne Chatiliez
1995 : Beaumarchais, l'insolent d'Édouard Molinaro
1996 : Assassin[s] de Mathieu Kassovitz
1996 : Artemisia de Agnès Merlet
1997 : Rien ne va plus de Claude Chabrol
1997 : Le comédien de Christian de Chalonge
1998 : Les enfants du marais de Jean Becker
1998 : Le monde de Marty de Denis Bardiau
1999 : Le libertin de Gabriel Aghion
1999 : Les acteurs de Bertrand Blier
2000 : Belphégor, Le fantôme du Louvre de Jean-Paul Salomé
2000 : Une hirondelle a fait le printemps de Christian Carion
2001 : La folie des hommes ( Vajont) de Renzo Martinelli
2001 : Vingt-quatre heures de la vie d'une femme de Laurent Bouhnik
2002 : Le papillon de Philippe Muyl
2002 : Le furet de Jean-Pierre Mocky
2003 : Albert est méchant de Hervé Palud
2005 : Joyeux Noël de Christian Carion
2005 : Grabuge ! de Jean-Pierre Mocky
2005 : Antonio Vivaldi, un prince à Venise de Jean-Louis Guillermou
2005 : Les enfants du pays de Pierre Javaux
2006 : Le bénévole de Jean-Pierre Mocky
2006 : Pars vite et reviens tard de Régis Wargnier
2007 : Antonio Vivaldi, un prince à Venise de Jean-Louis Guillermou

Télévision :
1954 : Ce qu'a vu le vent d'est de Marcel L'Herbier
1955 : Knock ou le triomphe de la médecine de Marcel Cravenne
1956 : Mon bébé de Marcel Cravenne
1957 : L'Habit vert de Marcel Cravenne
1958 : La Clé des champs de François Chatel
1959 : L'Anglais tel qu'on le parle de Marcel Cravenne
1961 : La Malle volante de Marcel Cravenne
1961 : On purge bébé de Marcel Bluwal
1963 : Deux Amis de Carlo Rim
1966 : Quand épousez-vous ma femme? de John Dauriac
1967 : Cette nuit à Bethléem d'André Fey
1967 : Monsieur Badin de François Chatel
1968 : Le Bourgeois gentilhomme de Pierre Badel
1972 : Aujourd'hui à Paris de Pierre Tchernia
1977 : Le Passe-muraille de Pierre Tchernia
1979 : La Grâce de Pierre Tchernia
1982 : Le Voyageur imprudent de Pierre Tchernia
1990 : Héloïse de Pierre Tchernia
1991 : L'Huissier de Pierre Tchernia
1992 : Le Secret du petit milliard de Pierre Tchernia
2001 : Un cour oublié de Philippe Monnier
2003 : L'Affaire Dominici de Pierre Boutron
2006 : Monsieur Léon de Pierre Boutron
2006 : L'Avare de Christian de Chalonge


Filmographie de Michel SERRAULT
 
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