Jacqueline SASSARD
 Actrice française
Charmante niçoise aux yeux en amandes et à la bouche pulpeuse, Jacqueline Sassard possédait de nombreux atouts pour jouer les femmes sensuelles et sexy, bien ancrées dans les années soixante. Mais malgré un virage réussi dans des rôles psychologiques plus ambigus, la belle actrice a préféré se retirer du cinéma pour mener la dolce vita en Italie où elle a fait l’essentiel de sa carrière.
Née à Nice le 13 mars 1940, elle fait ses premiers pas au cinéma à l’âge de 15 ans dans des films tournés dans sa ville natale comme Je plaide non coupable d’Edmond T. Gréville. Alberto Lattuada écrit pour elle le rôle de Guendalina, adolescente fraîche et naîve aux longues tresses. Elle y découvre les premiers émois amoureux sous l’œil attentif de son père Raf Vallone.
L'adolescente sensuelle
Le charme aigrelet de Jacques Sassard s’épanouit dans son rôle de jeune épouse gracieuse et capricieuse de Gabriele Ferzetti dans Les Époux terribles d’Antonio Pietrangeli. Elle remporte le prix de la meilleure actrice au festival de San Sebastián. Elle rejoint le trio de femmes vengeresses auprès de Pascale Petit et Mylène Demongeot dans Faibles Femmes de Michel Boisrond déterminées à se venger du séducteur incorrigible Alain Delon dont elles sont toutes trois amoureuses. Bien que dotée d’une grande beauté et d’un talent reconnu, Jacqueline Sassard ne brille sur les écrans transalpins qu’au cours des années soixante. Elle donne la réplique à Marcello Mastroianni dans Tous amoureux de Giuseppe Orlandini et Ferdinand roi de Naples de Gianni Franciolini, à François Périer et Massimo Serato dans Nous sommes tous coupables de Luigi Zampa et surtout à Jean-Louis Trintignant qui lui préfère la veuve de guerre incarnée par Eleonora Rossi Drago dans le très beau Été violent de Valerio Zurlini, sur fond de Seconde Guerre mondiale. Le cinéma italien l’a adoubée et porté au sommet de la popularité. Nous sommes en 1959 et l’actrice n’a même pas vingt ans.
Vedette du cinéma italien
Dans les années 1960 Jacqueline Sassard explore d’autres registres, mêlant aventure et histoire. Elle occupe les premiers rôles de comédies de mœurs à usage interne dans I soliti rapinatori a Milano avec Franco Fabrizi et Le Congrès des Maris avec Walter Chiari. Puis elle se drape en fille du roi de Crète, Antiope, dont le titan Crios (Giuliano Gemma) tombe amoureux, dans le péplum Les Titans de Duccio Tessari, se pare en princesse indienne de l’époque victorienne dans Sandokan, le tigre de Bornéo et Les pirates de Malaisie d’Umberto Lenzi auprès du musculeux Steve Reeves, découvre l’univers des castrats du 18e siècle dans Le Sexe des Anges de Pasquale Festa Campanile et trouble de sa grâce juvénile un homme marié nostalgique (Enrico Maria Salerno) dans Les Saisons de notre amour de Florestano Vancini.
Avec Losey et Chabrol
Jacqeline Sassard opère un virage important avec L’Accident de Joseph Losey en campant une princesse autrichienne, désirable et fascinante, réchappée d’un accident de la route auprès de son époux Michael York qui décède et recueillie par son professeur de philosophie, Dirk Bogarde qui se remémore les passions entre désir et frustration qu’elle a suscitées. L’actrice revient en France pour le drame sulfureux de Claude Chabrol, Les Biches où elle incarne une jeune fille bohème, énigmatique et démunie, attirée dans une relation homosexuelle par une bourgeoise incarnée par Stéphane Audran. Les deux femmes se déchirent en séduisant un architecte joué par Jean-Louis Trintignant. Elle retrouve l’acteur pour une courte apparition dans Le voleur de crimes de Nadine Trintignant en 1968. Ce sera son dernier film, l’actrice décidant de mettre un terme à sa carrière artistique alors qu’elle n’a que 28 ans. Elle rencontre le dirigeant de l’industrie automobile Gianni Lancia, fils du fondateur de la marque Vincenzo Lancia qui avait repris les rennes de la firme en 1937. Malgré les seize ans qui les sépare, elle l’épouse et de leur union naît un fils Lorenzo. Elle se retire dans le sud de la France du côté de Saint-Jean Cap Ferrat et se consacre à sa vie conjugale et familiale, loin des projecteurs et des médias. Jacqueline Sassard décède le 17 juillet 2021 à Lugano en Suisse, à l’âge de 81 ans. Peu consciente de son pouvoir d’attraction, elle n’a jamais aspiré à devenir une star et est tombée rapidement dans l’oubli.


FILMOGRAPHIE :

Avec Alberto Lattuada
1955 : Je plaide non coupable d’Edmond T. Gréville
1956 : Guendalina (Guendalina) d’Alberto Lattuada
1958 : Les époux terribles (Nata di marzo) d’Antonio Pietrangeli
1958 : Faibles femmes de Michel Boisrond
1959 : Tous amoureux (Tutti innamorati) de Giuseppe Orlandini
1959 : Nous sommes tous coupables (Il Magistrato) de Luigi Zampa
1959 : Été violent (L’Estate violente) de Valerio Zurlini
1960 : Ferdinand roi de Naples (Ferdinando 1, re di Napoli) de Gianni Franciolini
1961 : I soliti rapinatori a Milano de Giulio Petroni
1961 : Mariti a congresso de Luigi Filippo D’Amico
1961 : Les titans (Arrivano i Titani) de Duccio Tessari
1962 : Freddy dans les mers du Sud (Freddy und das lied der Südsee) de Werner Jacobs
1963 : Sandokan le tigre de Bornéo (Sandokan, la tigre di Mompracem) d’Umberto Lenzi
1964 : Le sexe des anges (Le Voci bianche) de Pasquale Festa Campanile & Massimo Franciosa
1964 : Les pirates de Malaisie (Il Pirati della Malesia) d’Umberto Lenzi
1965 : Les saisons de notre amour (Le Stagioni del nostro amore) de Florestano Vancini
1966 : L’accident (Accident) de Joseph Losey
1968 : Les biches de Claude Chabrol
1968 : Le voleur de crimes de Nadine Trintignant


Filmographie de Jacqueline SASSARD
 
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