![]() | Alice SAPRITCH | |
Actrice française | ||
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Le visage austère, les traits durs, la lèvre pincée, Alice Sapritch a joué de son physique disgracieux pour des rôles de mondaines, d’excentriques ou de mauvaises femmes tragiques. Sous-employée au cinéma, elle a pu démontrer l’étendue de son talent au théâtre et à la télévision. Alice Sapritch naît le 29 juillet 1916 à Ortaköy dans le district de Besiktas en Turquie. Elle appartient à une famille francophone de la bourgeoisie arménienne stambouliote avec des origines grecques et juives. Son père, ruiné par sa passion du jeu, installe sa famille en Belgique en 1929. Alice s’installe seule à Paris à l’âge de 16 ans et exerce plusieurs petits boulots qui lui permettent de financer ses cours chez René Simon puis au Conservatoire national supérieur d’art dramatique dans la classe de Béatrix Dussane. Avec un physique disgracieux, elle interprète la reine Gertrude dans Hamlet et mène une vie de bohème à Saint-Germain-des-Près. Des mondaines excentriques et désagréables Elle épouse en 1950 l’avocat Guillaume Hanoteau qui ancien résistant est devenu auteur dramatique, journaliste et scénariste de films. Alice Sapritch débute au cinéma dans un rôle de pharmacienne dans le vaudeville militaire Le Tampon du Capiston de Maurice Labro. Elle se montre à son aise au théâtre dans des rôles à costumes comme L’Aiglon de Rostand, L’Orestie d’Eschyle, L’Idiot de Dostoievski ou La Tour Eiffel qui tue de son époux Guillaume Hanoteau. Elle joue les mondaines désagréables au cinéma sous la direction de l’Argentin Luis Saslavsky dans Premier Mai, Robert Hossein dans Les Scélérats, Claude Autant-Lara dans Le Joueur, Jean Cocteau dans Le Testament d’Orphée dans un rôle de gitane et François Truffaut dans Tirez sur le pianiste en concierge. Vedette du petit écran C’est à la télévision, à l’approche de la cinquantaine qu’Alice Sapritch est reconnue pour son talent. Elle est remarquée dans un rôle secondaire dans le populaire feuilleton Janique Aimée. Elle campe des femmes sèches et souvent monstreuses, idéale pour des héroïnes de Balzac comme La Cousine Bette ou la bourgeoise provinciale Véronique Gaslin dans Le Curé de Village, d’Hervé Bazin en incarnant une implacable Folcoche dans Vipère au poing et de Barbey d’Aurevilly en Mademoiselle de Percy dans Le Chevalier des Touches. Elle est une diabolique empoisonneuse dans L’Affaire Marie Besnard d’Yves-André Hubert d’après le célèbre fait divers de 1947 à Loudun. Elle incarne par deux fois Catherine de Médicis dans La Reine Margot, une de ses premières apparitions à la télévision et dans Catherine de Médicis, son dernier téléfilm dans le cadre des Dossiers de l’Écran. Alice Sapritch n’abandonne pas pour autant le théâtre où elle interprète avec autorité Eugène Ionesco (L’avenir est dans les œufs), Luigi Pirandello (La vie que je t’ai donnée) et plusieurs pièces de boulevard comme Un Clochard dans mon jardin ou Au plaisir, mesdames. Des navets à la pelle Après un divorce traumatisant en 1970 avec Guillaume Hanoteau qui lui préfère la pétillante jeune comédienne Amarande, Alice Sapritch joue de son physique ingrat dans des pantalonnades franchouillardes sous la direction de Michel Gérard (Les joyeux lurons, Les Vacanciers), Jean Girault (Le concierge, L’horoscope), Philippe Clair (Le Fûhrer en folie où elle est une hallucinante Eva Braun), Gilles Grangier (Gross Paris), Jacques Lemoine (Le Plumard en folie), Raoul Foulon (Le trouble-fesses), Jean Luret (Adam et Ève) et même Guy Lux (Drôles de Zèbres). Son seul rôle remarquable dans cette filmographie dégradante est celui de la duègne de la reine d’Espagne dans La Folie des Grandeurs de Gérard Oury où elle gratifie le spectateur d’un strip-tease d’anthologie devant les yeux éberlués d’Yves Montand. Elle obtient quelques rôles plus graves dans Les Guichets du Louvre de Michel Mitrani, Un bon petit diable de Jean-Claude Brialy en mère McMiche ou Les Sœurs Brontë d’André Téchiné en tante de la fratrie. Très populaire, elle joue de son image dans Les Grosses têtes en répondant aux quolibets de ses partenaires par un célèbre "T'occupes !" et pour une série de spots pour Jex Four (Avant j’étais moche, déclare-t-elle par autodérision). Personnalité hors normes autant brocardée qu'admirée, Alice Sapritch succombe à une crise cardiaque à l’âge de 74 ans dans son appartement parisien, le 24 mars 1990. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Jacques Demy et Catherine Deneuve |
1950 : Le tampon du capiston de Maurice Labro 1952 : Le crime du Bouif d’André Cerf 1957 : Premier mai de Luis Saslavsky 1958 : Le joueur de Claude Autant-Lara 1958 : Les tripes au soleil de Claude Bernard-Aubert 1959 : Les scélérats de Robert Hossein 1960 : Le testament d’Orphée de Jean Cocteau 1960 : Tirez sur le pianiste de François Truffaut 1960 : La fille aux yeux d’or de Jean-Gabriel Albicocco 1960 : La menace de Gérard Oury 1960 : Candide de Norbert Carbonnaux 1961 : Le tracassin ou Les plaisirs de la ville d’Alex Joffé 1964 : Les deux orphelines (Le due Orfanelle) de Riccardo Freda 1965 : Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? de William Klein 1966 : Le démoniaque de René Gainville 1967 : Lamiel de Jean Aurel 1967 : La fille d’en face de Jean-Daniel Simon 1970 : Sur un arbre perché de Serge Korber 1970 : L’île aux coquelicots de Salvatore Adamo 1971 : La folie des grandeurs de Gérard Oury 1972 : Elle court, elle court la banlieue de Gérard Pirès 1972 : Les joyeux lurons de Michel Gérard 1972 : La raison du plus fou de François Reichenbach & Raymond Devos 1973 : Le concierge de Jean Girault 1973 : L’affaire Crazy Capo de Patrick Jamain 1973 : L’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la lune de J. Demy 1973 : L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise de Nina Companeez 1973 : Les guichets du Louvre de Michel Mitrani 1973 : Le führer en folie de Philippe Clair 1973 : Les vacanciers de Michel Gérard 1974 : Le plumard en folie de Jacques Lemoine 1974 : Gross Paris de Gilles Grangier 1975 : L’intrépide de Jean Girault 1975 : L’arriviste de Samy Pavel 1976 : Drôles de zèbres de Guy Lux 1976 : Le trouble-fesses de Raoul Foulon 1978 : L’horoscope de Jean Girault 1979 : Les sœurs Brontë d’André Téchiné 1983 : Un bon petit diable de Jean-Claude Brialy 1983 : Adam et Ève de Jean Luret 1985 : Bonjour les vacances 2 ! (National Lampoon’s european vacation) d’Amy Heckerling Télévision : 1960 : Le lien de Guy Lessertisseur 1961 : La Reine Margot de René Lucot 1961 : La vie que je t'ai donnée de Guy Lessertisseur 1962 : Les Bostoniennes d’Yves-André Hubert 1963 : Commandant X, le dossier boîte aux lettres de Jean-Paul Carrère 1963 : Janique Aimée de Jean-Pierre Desagnat 1963 : Tous ceux qui tombent de Michel Mitrani 1963 : Le Chemin de Damas d’Yves-André Hubert 1964 : Les hommes d’Albert Riéra 1964 : La Cousine Bette d’Yves-André Hubert 1964 : Babek de Guy Lessertisseur 1965 : Destins de Pierre Cardinal 1965 : Drame à un personnage d’Ange Casta 1965 : Verdict, Pour le meilleur et pour le pire de Pierre Cardinal 1966 : Une Carabine pour deux de Philippe Ducrest 1966 : Le Chevalier des Touches de Claude-Jean Bonnardot 1967 : Allô Police de Robert Guez 1967 : Mathilde (Lugarto et Ursule) de Georges Lacombe 1967 : Un auteur à succès de Roland-Bernard 1968 : La Bonifas de Pierre Cardinal 1968 : La beauté sur la terre de Pierre Cardinal 1968 : Le Curé de village d’Edmond Tiborovsky 1968 : Amédée de Pierre Boursaus 1968 : Le Réquisitionnaire de Georges Lacombe 1968 : Le Notaire des Noirs de Jean-Paul Carrère 1968 : Un Chat est un Chat de Robert Maurice 1970 : Thérèse d’Avila de Jeannette Hubert 1970 : Alice aux pays des merveilles de Jean-Christophe Averty 1971 : Vipère au poing de Pierre Cardinal 1971 : Seule à la maison de Philippe Laïk 1972 : L’image de Jeannette Hubert 1973 : Les malheurs de la Comtesse de Bernard Deflandre 1973 : Molière pour rire et pour pleurer de Marcel Camus 1973 : Une atroce petite musique de Jean-Pierre Ferrière 1976 : La Terrasse des Bernardini de Jean-Louis Bory 1976 : Larguez les amarres ! de Roger Dallier 1977 : Solitudes de Jacques Marbeuf 1979 : Les jardins secrets de Jean Marbœuf 1980 : La Pharisienne de Gilbert Pineau 1981 : Une mère russe de Michel Mitrani 1984 : Le Mystérieux Docteur Cornélius de Jean-Daniel Simon 1986 : Le Cri de la chouette d’Yves-André Hubert 1986 : L'Affaire Marie Besnard d’Yves-André Hubert 1988 : Phèdre de Pierre Cardinal 1989 : Juliette en toutes lettres, le Génie de la Bastille de Gérard Marx 1989 : Catherine de Médicis d’Yves-André Hubert Filmographie d'Alice SAPRITCH |
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