Renée SAINT-CYR
 Actrice française
Fille d'un hôtelier amoureux de bel canto et de Marguerite Vittoret, une des vedettes soprano de l'Opéra de Marseille, Renée Saint-Cyr, de son vrai Marie-Louise Renée Vittoret voit le jour le 16 novembre 1904 à Beausoleil dans les Alpes-Maritimes. Bercée par sa mère chanteuse d'opéra, Renée Saint-Cyr est attirée dès l'enfance par le chant. Elle obtient le premier prix du conservatoire de chant de Marseille et débute sur les planches dans Allo! Chérie!, une revue d'enfants. Au début des années 1930, elle s'installe à Paris. Le coup d'envoi de la carrière de Renée Saint-Cyr est donné en 1932 par le rôle vedette d'Henriette, une des Deux Orphelines de Maurice Tourneur. L'année suivante, elle tourne Incognito de Kurt Gerron au côté de Pierre Brasseur. Elle s'illustre ensuite avec Arlette et ses papas d'Henry Roussel dans lequel elle croit d'abord que Jules Berry est son père puis finit par l'épouser. Le couple anime avec esprit Les Loups entre eux de Léon Mathot, comédie d'espionnage enlevée.
Une grande fantaisie
Elle brille également sur les planches notamment dans La Vie est belle et Pas de Fumée sans feu. En 1937, elle est Polly Pitchum dans L'Opéra de quat'sous au théâtre de l'Étoile. Avec ses grands yeux noirs, son éternelle jeunesse et sa bonne volonté naturelle, Renée Saint-Cyr excelle dans les comédies. Souvent, elle interprète le rôle de l'amoureuse, comblée ou non. Dans le mélodrame, elle brille particulièrement dans Prison de Femmes de Roger Richebé ou La Symphonie fantastique de Christian-Jaque, où elle use de sa voix mélodieuse et de son pouvoir de séduction. Elle sait aussi faire preuve d'une fantaisie débridée, comme dans Toto avec Albert Préjean, Le dernier Milliardaire avec Henri Garat, L'École des cocottes au côté de Raimu ou dans Madame et le mort de Louis Daquin.
Inoubliable Marie-Martine
Renée Saint-Cyr ne rechigne pas à tourner à l'étranger. En 1938, elle accepte l'offre de la Gaumont British et interprète à Londres Strange Boarders d'Herbert Mason. L'année suivante, elle est en Italie pour le tournage de la première œuvre de Vittorio De Sica, Rose écarlate. Le talent de l'actrice vient de sa capacité à mettre en avant tel ou tel aspect de sa personnalité. Ainsi, dans Marie-Martine d'Albert Valentin, elle arrive à dégager un érotisme irrésistible, vêtue d'un simple imperméable et coiffée d'un bonnet. Elle s'adapte au monde étouffant de Maupassant dans Pierre et Jean d'André Cayatte.
L'accident et l'éclipse
Le destin lui réserve une grande épreuve. Son mari Leopold Lautner, un joailler d'origine autrichienne avec qui elle avait mené grand train et mis au monde son seul enfant, Georges Lauter, périt dans un accident aérien en 1943 aux commandes de son avion privé. Elle doit renoncer à toute vie mondaine. Les années cinquante sont moins prolifiques et l'actrice se produit beaucoup au théâtre (Cocktail Party, Candida). Tout juste la voit-on au cinéma dans des films d'aventures comme Le Prince au masque rouge de Vittorio Cottafavi ou le film historique La Fayette de Jean Dréville.
Les films de Lautner
A partir des années 1960, elle se retire peu à peu. Elle tourne alors surtout avec son fils Georges Lautner. Le cinéaste apprécie l'ironie et l'émotion que dégage sa mère. Elle joue ainsi dans onze films parmi lesquels Fleur d'oseille, Quelques messieurs trop tranquilles, Pas de problème et On aura tout vu. En 1991, on la découvre en octogénaire dans une comédie burlesque rythmée, Room service, toujours de Georges Lautner. A la télévision, elle participe aux émissions humoristiques de Jean-Michel Ribes, Merci Bernard et Palace en vieille dame insolente. Elle se retire dans les environs de Grasse et écrit des recueils de souvenirs. Le Temps de vivre, publié en 1967, regroupe les anecdotes de sa vie d'actrice. En 1990, elle publie En toute mauvaise foi sur son parcours personnel. Doyenne du cinéma français, elle reçoit tardivement les insignes de commandeur de l'Ordre national du mérite et s'éteint des suites d'une mauvaise bronchite, le 11 juillet 2004 à Neuilly-sur-Seine quelques mois avant son centième anniversaire. En infatigable vieille originale, les films de son fils auront permis de rallumer la flamme d'une des actrices les plus originales et les plus complètes de son époque.


FILMOGRAPHIE :

Avec Georges Lautner
1933 : Les Deux Orphelines de Maurice Tourneur
1933 : Toto ou Son Altesse voyage de Jacques Tourneur
1933 : D'amour et d'eau fraîche de Félix Gandera
1934 : Incognito de Kurt Gerron
1934 : Une fois dans la vie de Max de Vaucorbeil
1934 : Arlette et ses papas de Henry Roussel
1934 : Le Dernier Milliardaire de René Clair
1935 : Le billet de mille de Marc Didier
1935 : L'Ecole des cocottes de Pierre Colombier
1936 : Valse royale de Jean Grémillon
1936 : Valse éternelle de Max Neufeld
1936 : Le cour dispose de Georges Lacombe et Raoul Ploquin
1936 : Donogoo de Reinhold Schünzel et Henri Chomette
1936 : Les Pattes de mouche de Jean Grémillon
1936 : Les Loups entre eux de Léon Mathot
1936 : Trois, six, neuf de Raymond Rouleau
1936 : 27, rue de la paix de Richard Pottier
1937 : Paris de Jean Choux
1937 : Les Perles de la couronne de Sacha Guitry et Christian-Jaque
1938 : Étrange Pensionnaire (Strange Borders) d'Herbert Mason
1938 : Prisons de femmes de Roger Richebé
1939 : Le Chemin de l'honneur de Jean-Paul Paulin
1939 : La Nuit de décembre de Kurt Bernhardt
1940 : Roses écarlates (Rose scarlatte) de Vittorio de Sica
1942 : Madame et le mort de Louis Daquin
1942 : La Symphonie fantastique de Christian-Jaque
1942 : La Femme perdue de Jean Choux
1943 : Retour de flamme d'Henri Fescourt
1943 : Marie-Martine d'Albert Valentin
1943 : Pierre et Jean d'André Cayatte
1945 : Paméla, de Pierre de Hérain
1946 : Étrange Destin de Louis Cuny
1946 : L'Insaisissable Frédéric de Richard Pottier
1947 : Le Beau Voyage de Louis Cuny
1948 : La Voix du rêve de Jean-Paul Paulin
1949 : Tous les deux de Louis Cuny
1950 : Fusillé à l'aube d'André Haguet
1952 : Capitaine Ardant d'André Zwobada
1953 : Le Chevalier de la nuit de Robert Darène
1954 : Le Prince au masque rouge (Il cavaliere di Maison-Rouge) de Vittorio Cottafavi
1955 : Princesse du Danube (An der schönen blauen Donau) de Hans Schweikart
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1961 : La Fayette de Jean Dréville
1964 : Déclic et des claques de Philippe Clair
1964 : Le Monocle rit jaune de Georges Lautner
1965 : La misère et la gloire d'Henri Spade (tv)
1967 : Fleur d'oseille de Georges Lautner
1969 : Jeunes filles bien sous tous rapports (Das bumsfidele Internat) de Norbert Terry
1973 : Quelques messieurs trop tranquilles de Georges Lautner
1974 : OK patron de Claude Vital
1974 : Vous intéressez-vous à la chose ? de Jacques Barratier
1975 : Pas de problème ! de Georges Lautner
1976 : On aura tout vu de Georges Lautner
1977 : Les femmes du monde de Georges Farrel (tv)
1978 : Ils sont fous ces sorciers de Georges Lautner
1979 : Ne rien savoir de Georges Farrel (tv)
1981 : Est-ce bien raisonnable ? de Georges Lautner
1983 : Attention ! Une femme peut en cacher une autre de Georges Lautner
1984 : Le Cowboy de Georges Lautner
1989 : L'Invité surprise de Georges Lautner
1992 : Sup de fric de Christian Gion
1992 : Room Service de Georges Lautner


Filmographie de Renée SAINT-CYR
 
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