Raymond ROULEAU
 Acteur, metteur en scène et réalisateur belge
Acteur élégant et décontracté, Raymond Rouleau a été comparé à Cary Grant pour une série de comédies où sa désinvolture fait merveille. Mais c'est surtout en serviteur du théâtre qu'il va obtenir la reconnaissance du public et des membres de sa profession. Une carrière singulière dans tous les domaines artistiques.
Raymond Rouleau voit le jour le 4 juin 1904 à Bruxelles. Dès l'âge de 14 ans, fasciné par le théâtre, il entre au Conservatoire de Bruxelles et y remporte divers prix pour ses interprétations. Jeune, il quitte sa ville natale pour rejoindre Charles Dullin et Antonin Artaud à Paris, où il se consacre au théâtre en tant qu'acteur, mais aussi en tant que jeune metteur en scène prometteur. Le cinéma l'attire. Il y débute à 24 ans avec un petit rôle de journaliste enthousiaste dans L'argent de Marcel L'Herbier, puis s'impose à partir des années 1930, comme acteur, mais aussi comme réalisateur. Au cours de cette décennie, il signe Suzanne, et Une vie perdue, deux films qu'il interprète auprès de Yolande Laffon puis Rose, Trois.six.neuf et Le messager, autant de films autour du thème récurrent des amours contrariées. Son physique de séducteur lui sert dans Les beaux jours de Marc Allégret, où il incarne Boris dans un triangle amoureux aux côtés de Simone Simon et de Jean-Pierre Aumont.
Le jeune homme désinvolte
Dès lors, il est sur le devant de la scène dans quasiment tous les films qu'il tourne. Brillant avocat dans la reconstitution de L'affaire Lafarge de Pierre Chenal, intrépide journaliste dans Le drame de Shanghaï de Georg Wilhelm Pabst, médecin amoureux d'Yvonne Printemps dans Le duel de Pierre Fresnay avec Raimu, Raymond Rouleau est aussi à l'aise dans la comédie que dans le drame, révélant toute la palette de son talent, jouant de son charme distingué et de sa présence charismatique. Sa notoriété grandit dans les années 1940. Très sollicité, Raymond Rouleau se voit confier des rôles de jeune premier qui mettent en lumière son élégance, son esprit, mais aussi son sens du tragique. L'assassinat du Père Noël de Christian Jaque, L'honorable Catherine de Marcel L'Herbier, L'aventure est au coin de la rue de Jacques Daniel-Norman, Falbalas de Jacques Becker ou encore Vertiges de Richard Pottier, autant de films qui scellent la diversité de ses interprétations et son aptitude à endosser des rôles légers ou plus profonds. Sa rencontre avec Michel Audiard débutant dote le spirituel et désinvolte journaliste Georges Masse, qu'il interprète, de dialogues savoureux dans les films Mission à Tanger, Méfiez-vous des blondes, Massacre en dentelles, tous réalisés par André Hunebelle. Qualifié de Cary Grant du cinéma français, Raymond Rouleau est à l'apogée de sa popularité.
Des mises en scènes soignées
Mais à partir de 1950, sa carrière s'infléchit vers les pièces de théâtre et leur adaptation. D'abord au cinéma pour Les sorcières de Salem avec Simone Signoret et Yves Montand, brillante adaptation de la pièce d'Arthur Miller qu'il avait créée au théâtre ou Les amants de Teruel, avec Ludmilla Tchérina, qui obtient le prix de la technique à Cannes. Puis à la télévision où il donne libre cours à sa vocation théâtrale qu'il marie à l'esthétique cinématographique, en réalisant, entre autres, Ondine avec Isabelle Adjani, Le Tour d'écrou d'Henry James avec Suzanne Flon, L'Eau sâle et peu de temps avant son décès La guerre de Troie n'aura pas lieu avec Anny Duperey et le débutant Lambert Wilson. Éclectique, passionné lui-même par la direction d'acteurs et la découverte de nouveaux talents, Raymond Rouleau se forge aussi une renommée dans l'art des éclairages, sachant auréoler une pièce de théâtre de lumières propices à en restituer l'atmosphère, tout en étant particulièrement attentif à la qualité des décors. Marié trois fois, avec les actrices Tania Balachova, Françoise Lugagne, dont il a eu deux fils Philippe et Fabrice, et enfin Françoise Crémieux, Raymond Rouleau meurt à Paris le 11 décembre 1981. Après une vie qu'il a pleinement dédiée à la création artistique sous toutes ses formes.


FILMOGRAPHIE :

Avec Anita Loos
et Audrey Hepburn
1928 : L'argent de Marcel L'Herbier
1930 : Ce soir à huit heures de Pierre Charbonnier (cm)
1931 : Une idylle à la plage d'Henri Storck (cm)
1931 : Le jugement de minuit d'Alexander Esway & André Charlot
1932 : Suzanne de Raymond Rouleau & Léo Joannon
1932 : La femme nue de Jean-Paul Paulin
1933 : Une vie perdue de Raymond Rouleau
1933 : Volga en flammes de Victor Tourjansky
1934 : Vers l'abîme d'Hans Steinhoff
1935 : Les beaux jours de Marc Allégret
1935 : Donogoo d'Henri Chomette & Reinhold Schünzel
1936 : Le cour dispose de Georges Lacombe
1937 : L'affaire Lafarge de Pierre Chenal
1938 : Le drame de Shanghai de Georg Wilhelm Pabst
1938 : Conflit de Léonide Moguy
1939 : Le duel de Pierre Fresnay
1939 : Coups de feu de René Barberis
1940 : Premier bal de Christian-Jaque
1941 : L'assassinat du Père Noël de Christian-Jaque
1941 : Mam'zelle Bonaparte de Maurice Tourneur
1941 : La femme que j'ai le plus aimée de Robert Vernay
1942 : Dernier atout de Jacques Becker
1942 : L'honorable Catherine de Marcel L'Herbier
1943 : Monsieur des Lourdines de Pierre de Hérain
1943 : Le secret de madame Clapain d'André Berthomieu
1943 : L'aventure est au coin de la rue de Jacques Daniel-Norman
1944 : Documents secrets de Léo Joannon
1944 : Falbalas de Jacques Becker
1945 : Le couple idéal de Bernard-Roland & Raymond Rouleau
1946 : Dernier refuge de Marc Maurette
1946 : L'aventure commence demain de Richard Pottier
1947 : Vertiges de Richard Pottier
1947 : Une grande fille toute simple de Jacques Manuel
1948 : L'inconnu d'un soir d'Hervé Bromberger & Max Neufeld
1949 : Mission à Tanger d'André Hunebelle
1950 : Les femmes sont folles de Gilles Grangier
1950 : Méfiez-vous des blondes d'André Hunebelle
1951 : Ma femme est formidable d'André Hunebelle
1951 : Tapage nocturne de Marc-Gilbert Sauvajon
1951 : Massacre en dentelles d'André Hunebelle
1952 : Brelan d'as d'Henri Verneuil
1952 : Il est minuit, docteur Schweitzer d'André Haguet
1954 : Les intrigantes d'Henri Decoin
1955 : Une fille épatante de Raoul André
1956 : Les sorcières de Salem de Raymond Rouleau
1958 : Le fric de Maurice Cloche
1964 : La grande frousse / La cité de l'indicible peur de Jean-Pierre Mocky
1965 : Deux heures à tuer d'Yvan Govar


Filmographie de Raymond ROULEAU
 
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