| Maurice RONET | ||
| Acteur et réalisateur français | ||
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De Maurice Ronet, nous gardons le souvenir d'un comédien intelligent, profond, au sourire éclatant quand il n'était pas voilé de désespoir, de mal être. Sans doute noyait-il facilement son désenchantement dans l'alcool ce qu'il reconnaissait d'ailleurs lui-même avec beaucoup de lucidité. De son vrai nom Maurice Julien Marie Robinet, Maurice Ronet voit le jour à Nice le 13 avril 1927. Fils unique d'Émile Robinet dit Ronet et Gilberte Dubreuil dite Paule de Breuil, il hérite de ses parents comédiens le goût du théâtre. Il écrit et détruit des manuscrits et en fait de même avec ses peintures et ses sculptures. Après le conservatoire d'art dramatique de Paris et des débuts prometteurs sur les planches, il interprète à vingt-deux ans son premier rôle au cinéma dans Rendez-vous de juillet de Jacques Becker entouré de ses parents. En 1950, il épouse la comédienne Maria Pacôme qui abandonne la comédie pour se consacrer à la peinture mais leur mariage ne dure guère et le couple se sépare en 1956. Ambigu et fragile Durant les années cinquante il apparaît dans une vingtaine de films aux thèmes variés dont Le grand patron d'Yves Ciampi avec Pierre Fresnay, sur le monde médical contemporain, et Lucrèce Borgia de Christian-Jaque avec Martine Carol et Pedro Armendariz, frère et sœur à l'écran de cette terrible famille de la Renaissance italienne. Il travaille sous la direction de réalisateurs étrangers comme Carmine Gallone dans À toi. toujours et La Maison du Souvenir. Et il découvre le monde hispanophone avec Châteaux en Espagne de René Wheeler, où Danielle Darrieux tombe amoureuse de Pepín Martín-Vázquez, authentique torero, Portés disparus, film réalisé en Argentine par Pierre Chenal et plusieurs films avec Sara Montiel (Carmen de Grenade). L'acteur s'impose en bel homme à la personnalité ambiguë voire fragile avec Gueule d'Ange de Marcel Blistène avec Viviane Romance, Ascenseur pour l'échafaud et Le Feu Follet de Louis Malle avec Jeanne Moreau. En 1959, il tourne Plein soleil de René Clément, avec Marie Laforêt et Alain Delon qui rendra toujours hommage au talent de son partenaire qu'il retrouvera dans plusieurs grands succès dont Les Centurions de Mark Robson en officier parachutiste, La piscine de Jacques Deray avec Romy Schneider et Mort d'un pourri de Georges Lautner. Séducteur cynique et désenchanté Dans les années soixante, Maurice Ronet est l'un des acteurs préférés de Claude Chabrol (Le Scandale, La Ligne de Démarcation, La Femme infidèle). Il est aussi bien dirigé par des réalisateurs classiques comme Marcel Carné pour Trois chambres à Manhattan ou Claude Autant-Lara pour Le Meurtrier que la génération montante comme Roger Vadim dans La ronde avec Jane Fonda et Catherine Spaak ou Éric Le Hung dans Delphine. Son jeu naturel tranche avec les comédiens appliqués de sa génération. Les deux décennies suivantes, Maurice Ronet poursuit une carrière française et internationale avec des œuvres tantôt grand public et tantôt d'auteurs. Il campe habituellement des séducteurs framboyants comme dans Raphaël ou le débauché de Michel Deville, le plus émouvant de tous ses rôles avec Françoise Fabian qu'il retrouve dans Un peu, beaucoup, passionnément de Robert Enrico, Don Juan 73 de Roger Vadim avec Brigitte Bardot, Les galets d'Étretat de Sergio Gobbi avec Virna Lisi, Liés par le sang de Terence Young avec Audrey Hepburn et James Mason, sans oublier Beau-père de Bertrand Blier avec Patrick Dewaere, et La balance de Bob Swaim avec Philippe Léotard. Il tourne un dernier film anecdotique avec Roger Vadim, Surprise-party, quelques mois avant sa mort, totalisant ainsi une filmographie de près de quatre-vingt dix titres. Artiste complet Maurice Ronet se fait aussi metteur en scène dès 1964 en réalisant, à Barcelone, un film policier Le voleur du Tibidabo avec Anna Karina et José Nieto. Mais il n'obtient qu'un succès d'estime. Il tournera par la suite un documentaire sur les dragons de Komodo et un autre long métrage, Bartleby puis enfin un téléfilm Ligeia avec Joséphine Chaplin, troisième fille du grand Charles Chaplin, sa compagne à la ville et la mère de leur fils Julien. Maurice Ronet, cet acteur discret mais au charme fou, également réalisateur, musicien, sculpteur, photographe, et écrivain, meurt prématurément des suites d'un cancer le 14 mars 1983. Il allait avoir cinquante-six ans. Homme fidèle et généreux, il a aidé des œuvres comme La Roue tourne de Paul Azaïs en faveur des comédiens nécessiteux ou des amis dans sa maison de Bonnieux dans le Lubéron. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont l'essai Le Métier de comédien. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Jeanne Moreau et Louis Malle |
1949 : Rendez-vous de juillet de Jacques Becker 1951 : Un grand patron d'Yves Ciampi 1951 : Les sept péchés capitaux, La luxure d'Yves Allégret 1952 : Horizons sans fin de Jean Dréville 1952 : Lucrèce Borgia de Christian-Jaque 1952 : La jeune folle d'Yves Allégret 1952 : La môme vert de gris de Bernard Borderie 1953 : Châteaux en Espagne (el torero) de René Wheeler 1953 : Le guérisseur d'Yves Ciampi 1954 : A toi. toujours (Casta diva) de Carmine Gallone 1954 : La maison du souvenir (Casa Ricordi) de Carmine Gallone 1954 : Gueule d'ange de Marcel Blistène 1955 : Les aristocrates de Denys de la Patellière 1956 : La sorcière d'André Michel 1956 : Section des disparus de Pierre Chenal 1957 : Celui qui doit mourir de Jules Dassin 1957 : Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle 1957 : Cette nuit-là de Maurice Cazeneuve 1958 : Agent secret S.Z. (Carve her name with pride) de Lewis Gilbert 1958 : Ce corps tant désiré de Luis Saslavsky 1959 : Carmen de Grenade (Carmen la de ronda) de Tullio Demicheli 1959 : Le séducteur (Il peccato degli anni verdi) de Leopoldo Trieste 1959 : Plein soleil de René Clément 1960 : Les grandes personnes de Jean Valère 1960 : Mon dernier tango (Mi último tango) de Luis César Amadori 1960 : Portrait robot de Paul Paviot 1961 : La dénonciation de Jacques Doniol-Valcroze 1961 : Le rendez-vous de minuit de Roger Leenhardt 1962 : Le meurtrier de Claude Autant-Lara 1962 : Liberté 1 d'Yves Ciampi 1962 : Tempête sur Ceylan (Das Todesauge von Ceylon) de Gerd Oswald 1963 : Le feu follet de Louis Malle 1963 : Les vainqueurs (The victors) de Carl Foreman 1963 : Casablanca, nid d'espions d'Henri Decoin 1963 : Les parias de la gloire d'Henri Decoin 1963 : Le désir (Donde tú estés) de Germán Lorente 1964 : La ronde de Roger Vadim 1964 : Amador de Francisco Regueiro 1964 : Le Puits et la Pendule d'Alexandre Astruc 1964 : Le voleur du Tibidabo de Maurice Ronet 1964 : Trois chambres à Manhattan de Marcel Carné 1965 : Les centurions (Lost command) de Mark Robson 1965 : La longue marche d'Alexandre Astruc 1966 : Le scandale de Claude Chabrol 1966 : Le jardin des délices (Il giardino delle delizie) de Silvano Agosti 1966 : La ligne de démarcation de Claude Chabrol 1967 : La route de Corinthe de Claude Chabrol 1967 : Delphine d'Eric Le Hung 1967 : Le diable sous l'oreiller (Un diablo bajo la almohada) de José María Forqué 1967 : La femme écarlate de Jean Valère 1968 : Adorablement vôtre (How sweet it is !) de Jerry Paris 1968 : Les oiseaux vont mourir au Pérou de Romain Gary 1968 : La femme infidèle de Claude Chabrol 1968 : La piscine de Jacques Deray 1968 : Les femmes de Jean Aurel 1969 : La modification de Michel Worms 1969 : Le dernier saut d'Edouard Luntz 1970 : Que fais-tu grande folle ? (Splendori e miserie di madame Royale) de Vittorio Caprioli 1970 : Un peu, beaucoup, passionnément. de Robert Enrico 1970 : La maison sous les arbres de René Clément 1971 : Raphaël ou le débauché de Michel Deville 1971 : L'heure éblouissante de Jeannette Hubert (tv) 1971 : Qui ? (Il cadavere dagli artigli d'acciaio) de Léonard Kriegel 1971 : L'odeur des fauves de Richard Balducci 1972 : Les galets d'Étretat de Sergio Gobbi 1972 : Don Juan 73 / Si Don Juan était une femme de Roger Vadim 1972 : Sans sommation de Bruno Gantillon 1972 : Le diable dans la tête (Il diavolo nel cervello) de Sergio Sollima 1972 : La chambre rouge de Jean-Pierre Berckmans 1973 : Commissariat de nuit (Commissariato di notturna) de Guido Leoni 1973 : Séduction (La seduzione) de Fernando Di Leo 1973 : L'affaire Crazy Capo de Patrick Jamain 1974 : Le cri du cour de Claude Lallemand 1974 : Marseille contrat (The Marseille contract) de Robert Parrish 1974 : La messe dorée de Beni Montrésor 1974 : Seul le vent connaît la réponse (Die Antwort kennt nur der Wind) d'Alfred Vohrer 1975 : À l'ombre d'un été de Jean-Louis van Belle 1975 : Perchè si uccidono de Mauro Macario 1975 : Bis zu bitteren neige de Gerd Oswald 1976 : Nuit d'or de Serge Moati 1976 : Peut-être en automne de Jeannette Hubert (tv) 1976 : Bartleby de Maurice Ronet 1976 : Oh ! mia bella matrigna ! de Guido Leoni 1976 : L'homme de sable de Jean-Paul Carrère (tv) 1976 : Madame Claude de Just Jaeckin 1977 : Mort d'un pourri de Georges Lautner 1977 : Emmenez-moi au Ritz de Pierre Grimblat (tv) 1978 : Folies douces de Maurice Ronet (tv) 1978 : Les Magiciens du Futur de Peter Sykes (tv) 1978 : Liés par le sang (Bloodline) de Terence Young 1980 : Sphinx de Franklin J. Schaffner 1981 : La guérilléra (La guerrillera) de Pierre Kast & Antonio Tarruella 1981 : Beau-père de Bertrand Blier 1981 : Le règlement intérieur de Michel Vuillermet 1982 : Ce fut un bel été de Jean Chapot (tv) 1982 : La nuit du général Boulanger d'Hervé Bromberger (tv) 1982 : Un matin rouge de Jean-Jacques Aublanc 1982 : La balance de Bob Swaim 1982 : La Déchirure de Franck Apprederis (tv) 1982 : Surprise party de Roger Vadim Filmographie de Maurice RONET | |
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