| Viviane ROMANCE | ||
| Actrice française | ||
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Le mot vamp semble avoir été inventé pour Viviane Romance, femme fatale des années 30 et 40. La belle, ancienne miss Paris au tempérament volcanique a eu le tort d'imposer les hommes de sa vie, Georges Flamant, voyou dans son propre rôle à l'écran, Clément Duhour brillant collaborateur de Guitry mais piètre acteur et Jean Josipovici qui réalise ses derniers films très médiocres. Sa passion pour l'occupant achèvera sa mauvaise réputation. Viviane Romance naît le 4 juillet 1912, à Roubaix. Elle commence très jeune à travailler en usine. Puis à peine sortie de l'adolescente, mais déjà très belle femme, elle se retrouve comme danseuse au Moulin Rouge où elle aurait, exaspérée, tiré les cheveux de la meneuse de revue, une certaine Mistinguett. Ce qui est sûr, c'est que Viviane perd son travail. Elle fait en 1929 de la figuration dans un film muet Paris-girls, réalisé par Henry Roussell. Mère célibataire, Viviane Romance donne naissance à une petite Michèle puis reprend le chemin des studios. Elle est sur le plateau d'Il est charmant avec Henri Garat puis figurante avec Ginette Leclerc dans La dame de chez Maxim's d'Alexander Korda. Elle côtoie, mais de loin, Pierre Richard-Willm dans L'épervier de Marcel L'Herbier. La vamp des années 30 Ses talents de danseuse lui sont fort utiles face à Josephine Baker dans Zouzou. Elle joue une Catalane qui encourage de quelques mots, Jean Gabin, traîne-misère sur les Ramblas de Barcelone, avant qu'il ne s'engage dans la légion étrangère espagnole et rallie La Bandera de Julien Duvivier. Ce réalisateur lui donne de nouveau sa chance et lui fait jouer Gina, celle qui désunit La belle équipe avec Charles Vanel, Jean Gabin et Raymond Aimos. Ce film la catalogue dans le registre des femmes fatales mais elle accède à la position de deuxième vedette féminine. Elle donne ainsi la réplique à Dita Parlo, l'espionne de Mademoiselle Docteur et à Tino Rossi et Mireille Balin pour Naples au baiser de feu. Elle s'amourache alors d'un certain Georges Flamant, qui semble venir plus ou moins du milieu, mais qu'elle impose dans ses films comme comédien pendant cinq ans. En 1938, elle tourne l'un des titres qui ont fait sa légende La maison du Maltais aux côtés de Louis Jouvet, Pierre Renoir et Marcel Dalio. Passagère du train de la honte Pendant la guerre Viviane incarne le mal comme sud-Américaine ou Espagnole dans Angélica d'après un roman de Pierre Benoît, la gitane Cartacalha dans le film homonyme de Léon Mathot, et Carmen de Christian-Jaque, auprès de Jean Marais. Elle est adorée par les uns et honnis par les autres, surtout après le fameux épisode du train de la honte où elle accompagne Albert Préjean, Suzy Delair, René Dary et Ginette Leclerc pour aller visiter les studios allemands de Berlin. Pourtant, Viviane Romance a toujours refusé de tourner pour la Continental-Films allemande. En 1943, elle se fait aussi scénariste pour La boîte aux rêves, tourné à Nice par Yves Allégret, avec Gérard Philipe et Simone Signoret, débutants. Pour avoir été trop vue avec les Allemands, Viviane Romance est incarcérée à la libération mais libérée avec les excuses du tribunal. Le déclin d'après-guerre Puis elle reprend le chemin des studios mais le succès n'est plus le même. Ses seuls grands rôles sont celui de Jeanne de La Motte dans L'Affaire du collier de la Reine de Marcel L'Herbier et celui de La Voisin dans L'Affaire des Poisons d'Henri Decoin, deux grandes criminelles historiques. Et un nouveau rôle de garce dans Panique de Julien Duvivier d'après Monsieur Hire de Simenon. Elle tourne avec Clément Duhour devenu son mari dans La maison sous la mer réalisé dans le Cotentin. Puis elle travaille un peu en Italie où elle réside un temps pour Le carrefour des passions Fosco Giachetti et L'Homme, la bête et la vertu avec Orson Welles et Totò. Elle produit et joue dans les films de son nouvel époux Jean Josipovici comme L'inspecteur connaît la musique avec Sidney Bechet ou Pitié pour les Vamps. Elle remonte sur scène pour Noix de Coco, se lance dans le tour de chant et fait quelques apparitions à la télévision. Dans les années soixante, elle disparaît quasiment du grand écran. Elle tourne une ou deux scènes avec Jean Gabin dans Mélodie en sous-sol dans le rôle d'une ancienne fille de joie et participe à Nada de Claude Chabrol, son 68e et dernier film. Puis victime de soucis financiers, l'actrice se retire dans le sud de la France, dans une immense maison à Saint-Jeannet qu'elle essaie de restaurer. Femme toute de passions, indépendante et courageuse, Viviane Romance s'éteint à l'hôpital de Nice, après avoir longtemps lutté contre le cancer, le 25 septembre 1991. Elle avait soixante-dix neuf ans. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Georges Flamant |
1929 : Paris-girls d'Henry Roussell 1931 : Il est charmant de Louis Mercanton 1931 : Mam'zelle Nitouche de Marc Allégret 1931 : La chienne de Jean Renoir 1932 : La dame de chez Maxim's d'Alexander Korda 1933 : L'épervier de Marcel L'Herbier 1933 : Ciboulette de Claude Autant-Lara 1933 : Justin de Marseille de Maurice Tourneur 1933 : Cette vieille Canaille d'Anatole Litvak (figuration) 1934 : N'aimer que toi d'André Berthomieu 1934 : Liliom de Fritz Lang 1934 : Retour au paradis de Serge de Poligny 1934 : Mam'zelle Spahi de Max de Vaucorbeil 1934 : Zouzou de Marc Allégret 1934 : L'auberge du petit dragon de Jean de Limur 1934 : Dédé de René Guissart 1935 : Les deux favoris d'André Hornez & Georg Jacoby 1935 : Les yeux noirs de Victor Tourjansky 1935 : La Bandera de Julien Duvivier 1935 : Marchand d'amour d'Edmond T. Greville 1935 : Princesse Tam-Tam d'Edmond T. Greville 1935 : Deuxième bureau de Pierre Billon 1935 : La rosière des halles de Jean de Limur 1936 : Une gueule en or de Pierre Colombier 1936 : L'ange du foyer de Léon Mathot 1936 : La belle équipe de Julien Duvivier 1936 : Salonique, nid d'espions de Georg Wilhelm Pabst 1936 : L'homme à abattre de Léon Mathot 1937 : Le puritain de Jeff Musso 1937 : Le club des aristocrates de Pierre Colombier 1937 : Naples au baiser de feu d'Augusto Genina 1938 : L'étrange monsieur Victor de Jean Grémillon 1938 : Prison de femmes de Roger Richebé 1938 : Le joueur de Gerhard Lamprecht & Louis Daquin 1938 : Gibraltar de Fédor Ozep 1938 : La maison du Maltais de Pierre Chenal 1938 : Angélica (Rosa di sangue) de Jean Choux 1939 : L'esclave blanche de Marc Sorkin 1939 : La tradition de minuit de Roger Richebé 1940 : La vénus aveugle d'Abel Gance 1941 : Cartacalha de Léon Mathot 1941 : Une femme dans la nuit d'Edmond T. Gréville 1942 : Feu sacré de Maurice Cloche 1942 : Carmen de Christian-Jaque 1944 : La boîte aux rêves d'Yves Allégret 1945 : La route du bagne de Léon Mathot 1945 : L'affaire du collier de la reine de Marcel L'Herbier 1946 : La colère des dieux de Carl Lamac 1946 : Panique de Julien Duvivier 1946 : La maison sous la mer d'Henri Calef 1947 : Le carrefour des passions (Gli uomini sono nemici) d'Ettore Giannini 1949 : Maya de Raymond Bernard 1950 : Passion de Georges Lampin 1951 : Au cour de la casbah de Pierre Cardinal 1951 : Les sept péchés capitaux Segment La luxure d'Yves Allégret 1952 : Les femmes sont des anges de Marcel Aboulker 1952 : L'homme, la bête et la vertu (L'uomo, la bestia e la virtù) de Steno 1953 : La chair et le diable de Jean Josipovici 1953 : Légion étrangère (Legione straniera) de Basilio Franchina 1954 : Gueule d'ange de Marcel Blistène 1954 : L'inspecteur connaît la musique de Jean Josipovici 1955 : L'affaire des poisons d'Henri Decoin 1955 : Le tournant dangereux de Robert Bibal 1956 : Pitié pour les vamps de Jean Josipovici 1956 : Les secrets de la nuit (I segretti della notte) de Mario Mattoli 1960 : Pelusa (La cenicienta del circo) de Javier Setó 1961 : Mélodie en sous-sol d'Henri Verneuil 1964 : Le mystère de Choisy de Stellio Lorenzi (tv) 1972 : La dame aux camélias de Pierre Cardinal (tv) 1972 : Du plomb dans la tête de Roger Dallier (tv) 1973 : L'éloignement de Jean-Pierre Desagnat (tv) 1973 : Nada de Claude Chabrol Filmographie de Viviane ROMANCE | |
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