Robert ROLLIS
 Acteur français
La moustache conquérante, le visage de fouineur et son bel accent de titi parisien, Robert Rollis a été un de ces seconds rôles attachants, immédiatement identifiables bien que l’on ignore souvent son nom. Rarement dans les dix premiers personnages cités au générique, il a agrémenté les films de son complice Robert Dhéry et une multitude de comédies du samedi soir avant de connaître la renommée pour le petit écran dans Thierry la fronde ou les pièces de boulevard diffusées dans Au théâtre ce soir.
Robert Rollis, de son vrai nom Robert Vasseux, voit le jour à Épinal dans les Vosges, le 14 mars 1921. Monté à Paris, il fait de la figuration et apparaît pour la première fois au cinéma à dix-sept ans dans Werther de Max Ophüls auprès de Pierre Richard-Willm, l’animateur du Théâtre du Peuple de Bussang dans les Vosges. Avec sa gouaille de titi parisien, il joue les adolescents frondeurs dans Les Disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque, Carrefour de Curtis Bernhardt, L’Enfer des Anges de Christian-Jaque, Premier Rendez-vous d’Henri Decoin ou Caprices de Léo Joannon. Dans L’Homme qui cherche la vérité, il livre un pneumatique à Raimu qui dira de lui « C’est la pointe d’ail qui donne du goût au gigot ». Cantonné dans des rôles de gamins délurés jusqu’à la Libération, il fait partie de la troupe de Claude Dauphin avec qui il joue L’Amour vient en jouant de Jean-Bernard Luc.
L'amuseur branquignol
En 1948, Robert Rollis participe à la création de la troupe, Les Branquignols de Robert Dhéry. En parfait raleur sympathique, il joue les pièces de Dhéry et l’accompagne au cinéma. Il devient un habitué des comédies du samedi soir et notamment quinze films d’André Berthomieu dans des rôles de caviste (Jamais deux sans trois), Calinot (Allô je t’aime), photographe de presse (Belle mentalité), journaliste (En légitime défense) ainsi que dans Les deux font la paire d’après Guitry et Les Duraton tiré d’une célèbre émission radiophonique. Il est associé à Robert Lamoureux dans Virgile de Carlo Rim et suit l’auteur humoriste dans Papa maman la bonne et moi où il est Léon l’alibi, le collègue, rôle qu'il retrouve dans Papa, maman ma femme et moi. Il retrouve Robert Dhéry en coiffeur dans La belle Américaine, supporter du XV de France en Angleterre dans Allez France, affublé d’un bonnet de marin dans Le petit Baigneur et en cul-de-jatte dans Vos gueules les Mouettes. Il fait la plupart du temps de simples apparitions en facteur, électricien, soldat, gendarme ou mécano. Cayatte l’emploie dans Justice et faite, Le Dossier noir et Le Glaive et la Balance.
Le populaire Jehan compagnon de Thierry la fronde
Robert Rollis devient réellement populaire grâce à la télévision. Avec sa moustache malicieuse, il est Jehan le larron, joyeux compagnon de Thierry la Fronde incarné par Jean-Claude Drouot. En 1965, il inaugure l’émission Au théâtre ce soir en donnant la réplique à Bourvil dans La Bonne Planque de Michel André. Il reviendra à deux reprises dans l’émission aux côtés de Robert Lamoureux dans Frédéric et La Brune que voilà puis dans La Poulette aux œufs d’or de Robert Thomas. À partir des années soixante-dix, le sympathique acteur travaille fait encore valoir ses talents d’amuseur auprès de Pierre Tchernia (Les Gaspards, La gueule de l’autre, Bonjour l’Angoisse), Robert Lamoureux (La 7e compagnie, Opération Lady Marlène), Raymond Devos (La raison du plus fou) mais aussi dans des sous-produits comiques de Jacques Besnard (Le jour de gloire, Général nous voilà) ou Michel Gérard (Dis bonjour à la dame). Il prête volontiers sa voix à des personnages de dessins animés comme Pousse-moussu à la télévision. Après une décennie consacrée au théâtre, il endosse quelques petits rôles de vieillard dans Monique de Valérie Guignabodet, Les Amateurs de Marin Valente ou Camping à la ferme de Jean-Pierre Sinapi, sa dernière apparition. Il fait une dernière tournée théâtrale en province dans Laisse-faire Nini avec Jackie Sardou et Philippe Castelli. Robert Rollis décède des suites d’un cancer foudroyant à l’âge de 83 ans, le 6 novembre 2007.


FILMOGRAPHIE :

Avec Michel Serrault
et Pierre Tchernia
1938 : Werther de Max Ophüls
1938 : Les disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque
1938 : Carrefour de Curtis Bernhardt
1939 : La fin du jour de Julien Duvivier
1939 : L’enfer des anges de Christian-Jaque
1939 : L’homme qui cherche la vérité d’Alexander Esway
1940 : Notre Dame de la Mouise de Robert Péguy
1940 : Premier rendez-vous d’Henri Decoin
1941 : Péchés de jeunesse de Maurice Tourneur
1941 : Caprices de Léo Joannon
1942 : Annette et la dame blonde de Jean Dréville
1942 : Les cadets de l’océan de Jean Dréville
1945 : Les démons de l’aube d’Yves Allégret
1946 : Amour, délices et orgues d’André Berthomieu
1947 : Blanc comme neige d’André Berthomieu
1947 : Le bal des pompiers d’André Berthomieu
1948 : Tous les deux de Louis Cuny
1948 : Les amants de Vérone d’André Cayatte
1949 : La petite chocolatière d’André Berthomieu
1949 : La femme nue d’André Berthomieu
1949 : On ne triche pas avec la vie de René Delacroix & Paul Vendenberghe
1950 : Justice est faite d’André Cayatte
1950 : Le roi des camelots d’André Berthomieu
1950 : Une fille à croquer de Raoul André
1951 : La maison Bonnadieu de Carlo Rim
1951 : Chacun son tour d’André Berthomieu
1951 : La maison dans la dune de Georges Lampin
1951 : Jamais deux sans trois d’André Berthomieu
1952 : Le village magique de Jean-Paul Le Chanois
1952 : Drôle de noce de Léo Joannon
1952 : Adorables créatures de Christian-Jaque
1952 : Les dents longues de Daniel Gélin
1952 : Allô… Je t’aime ! d’André Berthomieu
1952 : Une vie de garçon de Jean Boyer
1953 : Le portrait de son père d’André Berthomieu
1953 : Pattes de velours (L’incantevole nemica) de Claudio Gora
1953 : Belle mentalité d’André Berthomieu
1953 : Virgile de Carlo Rim
1953 : L’œil en coulisse d’André Berthomieu
1953 : Faites-moi confiance de Gilles Grangier
1954 : Papa, maman, la bonne et moi de Jean-Paul Le Chanois
1954 : Le dossier noir d’André Cayatte
1954 : Les deux font la paire d’André Berthomieu
1954 : Les Duranton d’André Berthomieu
1955 : La Madelon de Jean Boyer
1955 : Les évadés de Jean-Paul Le Chanois
1955 : Papa, maman, ma femme et moi de Jean-Paul Le Chanois
1956 : Nous autres à Champignol de Jean Bastia
1956 : Cette sacrée gamine de Michel Boisrond
1956 : La vie est belle de Roger Pierre & Jean-Marc Thibault
1956 : La garçonne de Jacqueline Audry
1957 : L’étrange Monsieur Steve de Raymond Bailly
1957 : Trois jours à vivre de Gilles Grangier
1957 : Le grand bluff de Patrice Dally
1957 : L’amour est un jeu ou Ma femme, mon gosse et moi de Marc Allégret
1958 : En légitime défense d’André Berthomieu
1958 : Le gendarme de Champignol de Jean Bastia
1958 : Le miroir à deux faces d’André Cayatte
1958 : Suivez-moi, jeune homme de Guy Lefranc
1958 : Le grand chef d’Henri Verneuil
1958 : L’increvable de Jean Boyer
1959 : Signé Arsène Lupin d’Yves Robert
1959 : Sans tambour ni trompette (Die Gans von Sedan) d’Helmut Käutner
1959 : Ravissante de Robert Lamoureux
1960 : Les tortillards de Jean Bastia
1960 : Les moutons de Panurge de Jean Girault
1960 : Ma femme est une panthère de Raymond Bailly
1960 : La famille Fenouillard d’Yves Robert
1960 : La brune que voilà de Robert Lamoureux
1961 : Tout l’or du monde de René Clair
1961 : La belle américaine de Robert Dhéry
1961 : Les amours de Paris de Jacques Poitrenaud
1961 : La guerre des boutons d’Yves Robert
1961 : Le petit garçon de l’ascenseur de Pierre Granier-Deferre
1962 : Les culottes rouges d’Alex Joffé
1962 : Les veinards de Jean Girault, Philippe de Broca & Jacques Pinoteau
1962 : C’est pas moi, c’est l’autre de Jean Boyer
1962 : La parole est au témoin de Jean Faurez
1963 : Mélodie en sous-sol d’Henri Verneuil
1963 : L’honorable Stanislas, agent secret de Jean-Charles Dudrumet
1963 : Le glaive et la balance d’André Cayatte
1964 : Allez France ! de Robert Dhéry
1964 : Week-end à Zuydcoote d’Henri Verneuil
1964 : Laissez tirer les tireurs de Guy Lefranc
1964 : Les baratineurs de Francis Rigaud
1965 : Quoi de neuf, Pussycat ? (What’s new, Pussycat ?) de Clive Donner
1965 : La tête du client de Jacques Poitrenaud
1965 : Le caïd de Champignol de Jean Bastia
1966 : Le jardinier d’Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois
1966 : Trois enfants dans le désordre de Léo Joannon
1966 : Monsieur le président directeur général de Jean Girault
1967 : Le petit baigneur de Robert Dhéry
1967 : La femme écarlate de Jean Valère
1968 : Faites don plaisir aux amis de Francis Rigaud
1968 : Un drôle de colonel de Jean Girault
1969 : La maison de campagne de Jean Girault
1970 : Trois hommes sur un cheval de Marcel Moussy
1972 : Le concierge de Jean Girault
1972 : La raison du plus fou de François Reichenbach & Raymond Devos
1973 : Les gaspards de Pierre Tchérnia
1973 : L’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la lune de J. Demy
1974 : Vos gueules les mouettes ! de Robert Dhéry
1974 : Impossible… pas français de Robert Lamoureux
1975 : Opération Lady Marlène de Robert Lamoureux
1975 : Le jour de gloire de Jacques Besnard
1976 : On a retrouvé la septième compagnie ! de Robert Lamoureux
1976 : Dis bonjour à la dame de Michel Gérard
1977 : Moi, fleur bleue d’Eric Le Hung
1978 : Général… nous voilà ! de Jacques Besnard
1979 : La gueule de l’autre de Pierre Tchérnia
1980 : Touch’ pas à mon biniou / Gueules de vacances de Bernard Launois
1981 : Le jour se lève et les conneries commencent de Claude Mulot
1981 : Te marre pas… c’est pour rire ! de Jacques Besnard
1982 : Le braconnier de dieu de Jean-Pierre Darras
1987 : Nuit docile de Guy Gilles
1987 : À notre regrettable époux de Serge Korber
1988 : Bonjour l’angoisse de Pierre Tchérnia
1999 : Tout tout près de Fabrice Maruca (cm)
2002 : Monique de Valérie Guignabodet
2003 : Les amateurs de Martin Valente
2005 : Camping à la ferme de Jean-Pierre Sinapi

Télévision :
1963 : Thierry la Fronde de Robert Guez
1965 : Bob Morane de Robert Vernay
1965 : Médard et Barnabé de Raymond Bailly
1965 : Les Saintes Chéries de Jean Becker
1967 : Saturnin Belloir de Jacques-Gérard Cornu
1974 : Un curé de choc de Philippe Arnal
1974 : Le Vagabond de Claude-Jean Bonnardot
1975 : Pilotes de courses de Robert Guez
1975 : La Vie de plaisance de Pierre Gautherin
1976 : Le Milliardaire de Robert Guez
1977 : Le Passe-muraille de Pierre Tchernia
1977 : Les Folies Offenbach, « La belle Hélène » de Michel Boisrond
1980 : Tout le monde m'appelle Pat de Robert Guez
1980 : Arsène Lupin joue et perd d'Alexandre Astruc
1980 : La Vie des autres, « L’Intruse » de Robert Guez
1982 : Des yeux pour pleurer d’André Cayatte
1982 : Toutes griffes dehors de Michel Boisrond
1982 : Père Noël et fils d'André Flédérick
1984 : Péchés originaux, « J’ai comme une musique dans la tête » de Michel Boisrond
1985 : Vivement lundi ! de Didier Albert
1986 : Le Tiroir secret de Michel Boisrond
1989 : Scoop d'Emmanuel Fonlladosa
1990 : Héloïse de Pierre Tchernia
1992 : Un beau petit milliard de Pierre Tchernia
2005 : Faites comme chez vous ! d’Emmanuelle Dubergey


Filmographie de Robert ROLLIS
 
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