Dany ROBIN
 Actrice française
Dany Robin fut la plus ravissante et la plus populaire des ingénues du cinéma français des années cinquante. Qui pouvait résister à ce petit visage gracile et amusant, à ce nez légèrement retroussé, à ce sourire plein de spontanéité, à cette candeur volontiers facétieuse ? Certains lui reprochèrent un peu trop vite sa contribution à des comédies se voulant un tantinet sirupeuses. Une appréciation pour le moins rapide d'autant qu'elle sut très habilement convaincre de son talent et de sa sensibilité lorsque ses compositions devinrent plus riches, plus denses.
Danielle Robin dite Dany Robin voit le jour à Clamart, dans la banlieue sud de Paris le 14 avril 1927. Elle devient petit rat de l'Opéra de Paris à l'âge de onze ans, accompagnée de sa sœur aînée Colette future script-girl et comédienne. Elle s'illustre d'abord comme jeune danseuse avant de décrocher en 1944, un premier petit rôle, dans un mélodrame tiré d'un roman de Pierre Benoît, adapté par Marc Allégret Lunegarde (sorti début 1946) avec Gaby Morlay. Elle parfait sa formation de comédienne auprès de Maurice Escande, André Brunot et Béatrix Dussane.
L'ingénue facétieuse
Au début des années cinquante, la jeune femme a déjà à son actif une quinzaine de films dont quatre avec Georges Marchal, qu'elle épouse en juillet 1951, et dont elle aura deux enfants. Elle devient la véritable coqueluche du public avec son charmant minois et son tempérament primesautier qui ne lui attire pas toujours la faveur des journalistes, elle se voit même décerner un prix citron pour l'aigreur de son caractère vis-à-vis de la profession. Elle est à l'affiche de nombreux succès, en général des comédies. Dans L'Éventail de l'Allemand Emil Edwin Reinert, Claude Dauphin et Henri Vidal sont ses soupirants. En 1953 elle donne la réplique à Amedeo Nazzari, transformé en sans-culotte dans Les révoltés de Lomanach de Richard Pottier et à Jean Marais pour Les amants de minuit et Julietta d'après le roman de Louise de Vilmorin sur un scénario de Françoise Giroud. La même année Dany Robin est l'épouse de Kirk Douglas dans Un acte d'amour d'Anatole Litvak. Suivra notamment, en 1954, un très sympathique film de cape et d'épée d'André Hunebelle Cadet-Rousselle avec Bourvil et François Périer dans le rôle-titre. En 1955, Dany est la vedette de Frou-Frou dernière œuvre très parisienne du cinéaste romain Augusto Genina, où elle partage l'affiche avec Gino Cervi, Philippe Lemaire et Louis de Funès. Dany est aussi une très convaincante Désirée Clary, d'abord fiancée de Bonaparte joué par Daniel Gélin puis épouse de Bernadotte et reine de Suède dans le Napoléon de Sacha Guitry. Elle apparaît comme l'archétype de la piquante parisienne dans de nombreuses productions dont le film franco-allemand Bonsoir Paris, bonjour l'amour de Ralph Baum, Le Secret du Chevalier d'Éon au propos équivoque et bien sûr Mimi Pinson de Robert Darène, avec le jeune Patrick Dewaere qui joue son frère. Mais elle se laisse aussi séduire par Jean-Pierre Mocky qui l'entraîne dans l'aventure de son premier long métrage Les dragueurs.
Une fin terrible
Dans les années 60 la carrière de Dany Robin s'internationalise plus encore. Dans Les femmes du général elle a pour partenaire Peter Sellers, en général britannique libertin. Elle est Michèle, une Française qui retrouve un officier de la marine nord-américaine en escale en Italie dans En suivant mon cour de Richard Thorpe. Mais elle est aussi l'épouse de Frederick Stafford qui interprète un agent secret français dans L'étau d'Alfred Hitchcock. C'est le dernier film de l'actrice qui vient de fêter ses quarante-deux ans et qui n'a pas arrêté de tourner depuis deux décennies. 1968, c'est aussi l'année de son divorce et de son remariage avec un producteur britannique, Michael Sullivan. Le public n'entendra plus guère parler de Dany Robin si ce n'est pour découvrir avec horreur l'annonce de son décès, ainsi que celui de son mari, le 25 mai 1995, dans un hôpital parisien, quelques heures après avoir été grièvement brûlés dans l'incendie de leur appartement. Dany Robin, c'était bien davantage qu'un joli minois, elle était étourdissante d'élégance et de romantisme, de grâce juvénile et nantie de sourires à nuls autres pareils. C'était surtout une très grande actrice que l'on a trop vite oubliée.


FILMOGRAPHIE :

Avec Georges Marchal
1944 : Lunegarde de Marc Allégret
1946 : Les portes de la nuit de Marcel Carné
1946 : Six heures à perdre d'Alex Joffé & Jean Lévitte
1946 : Le silence est d'or de René Clair
1946 : Le destin s'amuse d'Emil Edwin Reinert
1946 : L'éventail d'Emil Edwin Reinert
1947 : Une jeune fille savait de Maurice Lehmann
1947 : Les amoureux sont seuls au monde d'Henri Decoin
1948 : La passagère de Jacques Daroy
1949 : La voyageuse inattendue de Jean Stelli
1949 : La soif des hommes de Serge de Poligny
1949 : Au P'tit Zouave de Gilles Grangier
1950 : Une histoire d'amour de Guy Lefranc
1951 : Le plus joli péché du monde de Gilles Grangier
1951 : Deux sous de violettes de Jean Anouilh
1952 : Douze heures de bonheur de Gilles Grangier
1952 : Elle et moi de Guy Lefranc
1952 : La fête à Henriette de Julien Duvivier
1953 : Les amants de minuit de Roger Richebé
1953 : Un acte d'amour (Act of love) d'Anatole Litvak
1953 : Julietta de Marc Allégret
1953 : Les révoltés de Lomanach de Richard Pottier
1954 : Cadet-Rousselle d'André Hunebelle
1954 : Quelques pas dans la vie (Tempi nostri) d'Alessandro Blasetti
1955 : Escale à Orly de Jean Dréville
1955 : Frou-frou d'Augusto Genina
1955 : Napoléon de Sacha Guitry
1955 : Paris canaille de Pierre Gaspard- Huit
1956 : C'est arrivé à Aden de Michel Boisrond
1956 : Bonsoir Paris, bonjour l'amour de Ralph Baum
1957 : Le coin tranquille de Robert Vernay
1957 : L'école des cocottes de Jacqueline Audry
1957 : Quand sonnera midi d'Edmond T. Greville
1957 : C'est la faute d'Adam de Jacqueline Audry
1958 : Mimi Pinson de Robert Darène
1958 : Suivez-moi, jeune homme de Guy Lefranc
1959 : Les dragueurs de Jean-Pierre Mocky
1959 : Le secret du chevalier d'Éon de Jacqueline Audry
1959 : La Française et l'amour, « L'adultère » d'Henri Verneuil
1959 : Motif de divorce : L'amour (Scheidungsgrund liebe) de Cyril Frankel
1961 : Conduite à gauche de Guy Lefranc
1961 : Les amours célèbres de Michel Boisrond
1961 : Les femmes du général (Waltz of the toreadors) de John Guillermin
1961 : Les Parisiennes de Michel Boisrond & Jacques Poitrenaud
1962 : Les mystères de Paris d'André Hunebelle
1962 : Mandrin de Jean-Paul Le Chanois
1962 : En suivant mon cour (Follow the boys) de Richard Thorpe
1963 : Comment trouvez-vous ma sœur ? de Michel Boisrond
1964 : La corde au cou de Joseph Lisbona
1964 : Sursis pour un espion de Jean Maley
1965 : Version grecque de Jean-Paul Sasy (tv)
1966 : Carry on don't lose your head de Gerald Thomas
1968 : Le club des libertins (The best house in London) de Phillip Saville
1969 : L'étau (Topaz) d'Alfred Hitchcock


Filmographie de Dany ROBIN
 
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