| Madeleine ROBINSON | ||
| Actrice française | ||
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Madeleine Robinson a été avant tout une bête de théâtre, sincère, talentueuse qui malgré une enfance difficile a su avec opiniâtreté et passion se hisser parmi les plus grandes actrices françaises de tous les temps. Madeleine Svoboda, dite Madeleine Robinson est née le 5 novembre 1917 à Paris. Son père et sa mère, Victor et Suzanne Svoboda, étaient des immigrés tchèques venus très jeunes en France. Son père était ouvrier pâtissier et sa mère receveuse de tramway. Madeleine a trois frères et elle passe son enfance au Pré-Saint-Gervais, au nord-est de Paris, dans un minuscule appartement. Elle dort avec son frère Serge sur un lit de camp datant de la Première Guerre mondiale. À 5 ans elle est placée dans une ferme du Cantal. Puis elle part pour l'Italie. Quatre ans plus tard elle revient, en compagnie de son frère Serge, à Marines où elle réussit avec la mention très bien, son certificat d'études. Ses parents se séparent lorsqu'elle a dix ans et Madeleine commence à travailler dès l'âge de 14 ans comme ouvrière en usine puis comme vendeuse et bonne à tout faire. Une volonté farouche de liberté Mais toute jeune, la petite Madeleine rêve de devenir comédienne. Elle se présente au Conservatoire où elle est refusée. Puis elle est admise comme auditrice libre, étant donné son peu de ressources par Charles Dullin pour suivre les cours d'art dramatique qu'il dispense dans son Théâtre de l'Atelier. Pour subvenir à ses besoins, elle pose comme modèle pour des photos et commence à faire un peu de figuration. Elle choisit le pseudonyme Robinson après avoir d'abord songé à traduire littéralement son nom, Svoboda en Madeleine Liberté. Elle en arrive finalement au souvenir de ses lectures d'enfance, notamment de Robinson Crusoé, un homme libre. Sa carrière devant la caméra commence en 1934 dans Tartarin de Tarascon à la gauche de Raimu, suivi d'un premier rôle dans Le Mioche de Léonide Moguy en 1936. Elle a tourné ensuite dans 80 films au cinéma et dans de nombreux feuilletons télévisés et téléfilms (sa dernière apparition à l'écran a lieu en 1995 dans L'Enfant en héritage, téléfilm réalisé par Josée Dayan). Mauvaises femmes Dans ses premiers films, elle se montre vindicative comme la femme des corons aux mours dissolues dans Grisou, la jeune romantique éprise d'un peintre alcoolique dans Lumière d'Été, la gouvernante manipulatrice de Douce, l'amoureuse éconduite du berger Roger Pigaut dans Sortilèges, l'impétueuse vendéenne dans Les Chouans, la modiste meurtrière de Entre onze heures et minuit, la fille de l'assistance dans Une si jolie petite plage. Mais motivée par une passion débordante, ces mauvaises femmes découvrent une sensualité stupéfiante. Madeleine Robinson joue dans un grand nombre de pièces de théâtre, notamment deux grands succès, Adorable Julia d'après Somerset Maugham et Noix de coco de Marcel Achard. Elle incarne aussi Martha dans la pièce Qui a peur de Virginia Woolf ? d'Edward Albee, mise en scène par Franco Zeffirelli, une production qui provoque une polémique, l'affaire Virginia Woolf, à cause des difficultés relationnelles de l'actrice avec son partenaire Raymond Gérôme, d'où une légende qui attribue un sale caractère à Madeleine Robinson. Elle est récompensée pour cette pièce par le Prix de la meilleure comédienne du Syndicat de la critique en 1965. On retiendra également la reprise notable des Parents terribles de Jean Cocteau, où elle joue la tante Léo avec Jean Marais comme partenaire et metteur en scène. Elle reçoit en 2001 un Molière d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Des personnages passionnés Au cinéma, elle est l'épouse trompée dans À double Tour de Claude Chabrol, un des premiers films estampillés Nouvelle Vague, l'amie de Gabin dans Le Gentleman d'Epsom le temps d'une valse, la patronne d'un hôtel de passe dans Le Voyage du Père avec Fernandel, des prestations extrêmes chez Albicocco dans Le Cour fou et Le petit Matin, la mère conseillère de Romy Schneider dans Une Histoire simple jusqu'à la châtelaine émouvante de J'ai épousé une Ombre qui a tout compris de l'imposture de Nathalie Baye. Elle termine son parcours auprès d'une bande de gamins rebelles dans Hors-la-loi, de Gérard Depardieu et Isabelle Adjani dans Camille Claudel et d'Alain Delon dans L'Ours en peluche. Madeleine Robinson a été mariée avec Robert Dalban, sur un pari stupide selon elle. Elle a un fils Jean-François, né en 1941, puis avec Guillaume Amestoy, et a vécu avec l'acteur-écrivain espagnol José Luis de Vilallonga. De sa relation avec Jean-Louis Jaubert, chanteur des Compagnons de la chanson, elle a eu une fille, Sophie-Julia, née en 1955, morte du sida en 1993. Elle se retire à Montreux en Suisse, prend la nationalité helvétique, dispense des cours de théâtre et écrit ses mémoires, Les Canards majuscules en 1978. Elle meurt le 1er août 2004 à Lausanne à l'âge de 86 ans. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Robert Darène |
1934 : Tartarin de Tarascon de Raymond Bernard 1935 : Promesses de René Delacroix 1935 : Les Beaux Jours de Marc Allegret 1935 : La Fille de madame Angot de Jean Bernard-Derosne 1936 : Le Mioche de Léonide Moguy 1936 : L'Assaut de Pierre-Jean Ducis 1937 : Nuits de feu de Marcel L'Herbier 1937 : L'Homme à abattre de Léon Mathot 1937 : L'Innocent de Maurice Cammage 1938 : Gosse de riche de Maurice de Canonge 1938 : Le Capitaine Benoît de Maurice de Canonge 1938 : Tempête sur l'Asie de Richard Oswald 1938 : Grisou de Maurice de Canonge 1938 : La Cité des lumières de Jean de Limur 1940 : La Nuit merveilleuse de Jean-Paul Paulin 1942 : Promesse à l'inconnue d'André Berthomieu 1942 : La Croisée des chemins d'André Berthomieu 1943 : Douce de Claude Autant-Lara 1943 : Lumière d'été de Jean Grémillon 1945 : Sortilèges de Christian-Jaque 1947 : Les Chouans d'Henri Calef 1947 : Le Fugitif de Robert Bibal 1947 : La Grande Maguet de Roger Richebé 1948 : Le Cavalier de Croix-Mort (Une aventure de Vidocq) de Lucien Ganier-Raymond 1948 : Les Frères Bouquinquant de Louis Daquin 1948 : Entre onze heures et minuit d'Henri Decoin 1948 : Une si jolie petite plage d'Yves Allégret 1949 : Le Mystère Barton de Charles Spaak 1949 : On ne triche pas avec la vie de René Delacroix & Paul Vandenberghe 1949 : Vedettes en liberté de Jacques Guillon (cm) 1950 : L'Invité du mardi de Jacques Deval 1950 : Dieu a besoin des hommes de Jean Delannoy 1951 : Le Garçon sauvage de Jean Delannoy 1952 : L'Homme de ma vie de Guy Lefranc 1952 : Seuls au monde de René Chanas 1953 : Je suis un mouchard de René Chanas 1953 : Leur dernière nuit de Georges Lacombe 1953 : Minuit quai de Bercy de Christian Stengel 1954 : L'Affaire Maurizius de Julien Duvivier 1955 : Le Couteau sous la gorge de Jacques Séverac 1955 : Les Chiffonniers d'Emmaüs de Robert Darène 1956 : Les Possédées de Charles Brabant 1956 : Mannequins de Paris d'André Hunebelle 1957 : Les Louves de Luis Saslavsky 1958 : La Bonne Tisane d'Hervé Bromberger 1959 : Péché de jeunesse de Louis Duchesne & René Thévenet 1959 : À double tour de Claude Chabrol 1960 : Les Arrivistes ou La Rabouilleuse de Louis Daquin 1961 : Jour après jour (Giorno per giorno disperatamente) d'Alfredo Giannetti 1961 : Le Goût de la violence de Robert Hossein 1962 : La Croix des vivants d'Ivan Govar 1962 : Leviathan de Léonard Keigel 1962 : Le Gentleman d'Epsom de Gilles Grangier 1962 : Le Diable et les Dix Commandements, film à sketches de Julien Duvivier 1962 : Le Procès (The trial) d'Orson Welles 1962 : La Salamandre d'or de Maurice Régamey 1963 : Couple interdit (El juego de la verdad) de José María Forqué 1964 : Voir Venise et crever (Agent spécial à Venise) d'André Versini 1964 : Un gosse de la butte (Rue des Cascades) de Maurice Delbez 1965 : Piège pour Cendrillon d'André Cayatte 1966 : Un monde nouveau de Vittorio de Sica 1966 : Le Voyage du père de Denys de La Patellière 1970 : Le Cour fou de Jean-Gabriel Albicocco 1971 : Le Petit Matin de Jean-Gabriel Albicocco 1971 : Aussi loin que l'amour de Frédéric Rossif 1978 : On peut le dire sans se fâcher (La Belle Emmerdeuse) de Roger Coggio 1978 : L'Amant de poche de Bernard Queysanne 1978 : Une histoire simple de Claude Sautet 1979 : Corps à cour de Paul Vecchiali 1979 : Les Sept Jours en janvier (Siete días de enero) de Juan Antonio Bardem 1982 : J'ai épousé une ombre de Robin Davis 1985 : Hors-la-loi de Robin Davis 1988 : Les Tisserands du pouvoir de Claude Fournier 1988 : Camille Claudel de Bruno Nuytten 1994 : L'Ours en peluche de Jacques Deray Télévision : 1962 : Chéri de François Chatel 1971 : Le Sixième Sens de Louis Grospierre 1971 : Un soir chez Norris de Pierre Matteuzzi 1974 : La Voix humaine de Jean Marais 1980 : La Fortune des Rougon d'Yves-André Hubert 1980 : Les Dames de cour de Paul Siegrist 1980 : L'Homme aux chiens de Bruno Gantillon 1981 : Cinq-Mars de Jean-Claude Brialy 1982 : Les Longuelune de Jean-Daniel Verhaeghe 1982 : La Tendresse de Bernard Queysanne 1982 : Mozart de Marcel Bluwal 1982 : Les Dames à la licorne de Lazare Iglesis 1983 : Un adolescent d'autrefois d'André Michel 1983 : La Métamorphose de Jean-Daniel Verhaeghe 1984 : Le Dialogue des Carmélites de Pierre Cardinal 1985 : La Mule de corbillard de Claude Vajda 1985 : La Sorcière de Couflens de Gérard Guillaume 1988 : Les Tisserands du pouvoir de Claude Fournier 1989 : Le Repos de Bacchus d'Hervé Baslé 1991 : Un été alsacien de Maurice Frydland 1992 : Mes coquins de Jean-Daniel Verhaeghe 1992 : Pour le meilleur et pour le pire (Terror Stalks the Class Reunion) de Clive Donner 1993 : L'Affaire Seznec d'Yves Boisset 1994 : La Rage au cour de Robin Davis 1994 : La Récréation de Nicolas Ribowski 1995 : L'Enfant en héritage de Josée Dayan Filmographie de Madeleine ROBINSON | |
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