André ROANNE
 Acteur français
André Roanne a connu son heure de gloire pendant la période du cinéma muet en incarnant un aimable séducteur avec un beau physique de jeune premier dans de nombreuses comédies aujourd’hui bien désuètes. Malheureusement, le parlant lui sera fatal bien qu’il ait poursuivi sa carrière jusqu’à la fin des années cinquante dans des emplois de fêtards un peu frippés et de charmeurs sur le retour.
André Albert Loui Rahou voit le jour à Paris, le 22 septembre 1896. Trop jeune pour porter l’uniforme, il débute dans la vie active en 1914 comme employé de banque. Un de ses amis René Lorsay qui travaille comme figurant lui permet de pénétrer dans les studios de Gaumont. La providentielle rencontre avec Gaston Ravel l’oriente d’emblée vers la comédie. Sans n’avoir jamais joué au théâtre, le débutant qui vient de prendre le pseudonyme d’André Roanne est engagé pour Autour d’une bague avec Nelly Palmer et son mari René Navarre. Il tourne à Amboise, travesti en femme face à Jacques Feyder, alors jeune comédien.
Un grand séducteur du muet
En dépit de sa gaucherie, André Roanne gravit les échelons du succès dans des petits rôles de films légers ou comique, toujours sous la direction de Ravel. La guerre passée, l’acteur retrouve Jacques Feyder pour le rôle du lieutenant Massard enlevé par les Touaregs dans L’Atlantide. Sa prestation est assez fade mais séduit sa partenaire Marie-Louise Iribe qui devient sa compagne et lui donne un fils. Il devient une vedette populaire au cours des années 20 où il tourne quantités de comédies légères, en France et en Allemagne, séduisant les ingénues grâce à son physique élégant et sa fine moustache de conquérant. C’est d’abord Raquel Meller, la séduisante vedette de Violettes Impériales et la belle Violettera de La Terre promise avec qui il s’installe à Saint-Cloud. Gaston Ravel fait beaucoup pour la renommée comique d’André Roanne grâce à Chouchou poids plume tandis qu’il donne la réplique à Carmen Boni dans Ne sois pas jalouse, Betty Balfour dans La petite bonne du Palace, Constance Talmadge dans Vénus, Anny Ondra dans Anny de Montparnasse. Il trouve sa partenaire favorite en la personne de Dolly Davis, pin-up pimpante des années folles dans Le fauteuil 47, La petite Chocolatière, Dolly ou La femme du Voisin. En 1929, il apparait dans le chef-d’œuvre de Georg Wilhelm Pabst Journal d’une fille perdue aux côtés de la charismatique Louise Brooks.
Le déclin au parlant
À l’avènement du parlant, André Roanne continue à jouer les dans des comédies à succès comme Cendrillon de Paris avec Colette Darfeuil, Ma cousine de Varsovie avec Elvire Popesco, Grains de beauté avec Simone Cerdan, Le voyage de monsieur Perrichon avec Arletty. Il devient le faire-valoir de Fernandel dans Nuit de Follies, Le coq du régiment et Les cinq sous de Lavarède. En 1937, il retrouve le talentueux Jacques Feyder pour un rôle de lieutenant de gendarmerie ridicule dans Les gens du voyage. Comme son étoile pâlit, André Roanne change de registre. Il revêt un nouveau costume de personnages prétentieux et stupides dans Quelle drôle de Gosse de Léo Joannon avec Danielle Darrieux, Le Chasseur de chez Maxim’s qu’il coadapte avec Maurice Cammage en noceur décadent, Café de Paris où il rivalise de loufoquerie avec Jules Berry.
Des rôles de fêtards et de vieux beaux
Sans véritablement marquer de son empreinte les comédies qu’il tourne après guerre, il donne la réplique à Paul Meurisse et Simone Signoret dans Macadam de Marcel Blistène, supervisé par son ami Jacques Feyder et trouve des emplois de vieux beaux et de majordomes dans des comédies poussives de Raoul André (Les Pépées font la loi, Les Clandestines, Les Indiscrètes). Il fait sa dernière apparition en commissaire de police dans Une Manche et la Belle d’Henri Verneuil auprès de Mylène Demongeot et Henri Vidal. Comme d’autres comédiens de sa génération, André Roanne aura été un acteur très demandé avec une filmographie de plus de cent titres mais n’ayant pas tourné dans des films suffisamment importants, il n’aura pas pu passer l’épreuve du temps. Il meurt dans la solitude et l’oubli du public le 4 septembre 1959, à Cannes. Il reste cependant le symbole d’une époque souriante et désinvolte.


FILMOGRAPHIE :

Avec Constance Talmadge
1914 : Autour d’une bague de Gaston Ravel
1914 : Le même sang de Gaston Ravel
1914 : Le fils de la Divette de Gaston Ravel
1914 : En musique de Gaston Ravel
1915 : Madame Fleur de Neige de Gaston Ravel
1915 : Le consentement de la marquise de Gaston Ravel
1915 : Monsieur Pinson, policier de Gaston Ravel & Jacques Feyder
1915 : Tête de femme, femme de tête de Jacques Feyder
1916 : Le pied qui étreint de Jacques Feyder
1917 : Les cœurs de six petites françaises d’Édouard Emile Violet
1920 : L’Atlantide de Jacques Feyder
1920 : L’ombre déchirée de Léon Poirier
1921 : Les ailes s’ouvrent de Guy du Fresnay
1921 : Hantise de Jean Kemm
1921 : L’évasion de Georges Champavert
1922 : Les opprimés d’Henry Roussel
1922 : Maman Pierre de Maurice Chaillot
1922 : Tote de Camille de Morlhon
1923 : Violettes impériales d’Henry Roussel
1924 : La terre promise d’Henry Roussel
1924 : Monsieur de directeur de Robert Saindreau
1925 : Le berceau de dieu de Fred Leroy-Granville
1925 : Chouchou poids plume de Gaston Ravel
1926 : Le fauteuil quarante-sept de Gaston Ravel
1926 : La petite fonctionnaire de Roger Goupillières
1926 : La petite bonne du palace de Louis Mercanton
1926 : Mademoiselle Josette ma femme de Gaston Ravel
1926 : La duchesse des Follies (Die Königin vom Moulin Rouge) de Robert Wiene
1926 : Cinder de Louis Mercanton
1927 : Tote et sa chance (Der Spring ins Gluck) d’Augusto Genina
1927 : La petite chocolatière de René Hervil
1927 : L’abîme d’or (Der goldene Abgrund) de Mario Bonnard
1927 : Rapa-Nui de Mario Bonnard
1927 : Le chauffeur de mademoiselle d’Henri Chaumette
1927 : Caprice de femme de Guido Brignone
1928 : Dolly de Pierre Colombier
1928 : Le danseur inconnu de René Barberis
1928 : La femme du voisin de Jacques de Baroncelli
1928 : La merveilleuse journée de René Barberis
1929 : Le croisé de Raymond Bernard & Dimitri Kirsanoff
1929 : Journal d’une fille perdue (Das Tagebuch einer verlorenen) de George Wilhelm Pabst
1929 : Vénus (Venus) de Louis Mercanton
1929 : Quand nous étions deux de Léonce Perret
1929 : Femmes perdues (Frauen am Abgrund) de Georg Jacoby
1929 : Anny de Montparnasse (Sündig und Süß) de Carl Lamac
1929 : Princesse Caviar (Die Kaviarprinzessin) de Carl Lamac
1930 : La lettre de Louis Mercanton
1930 : Le joker d’Erick Waschneck
1930 : Accusée levez-vous ! / Un crime au music-hall de Maurice Tourneur
1930 : Cendrillon de Paris de Jean Hémard
1930 : Ma cousine de Varsovie de Carmine Gallone
1930 : Tout s’arrange d’Henri Diamant-Berger
1931 : La chanson des nations de Maurice Gleize
1931 : Calais-Douvres de Jean Boyer
1931 : Grains de beauté de Pierre Caron
1931 : Gloria d’Hans Behrendt & Yvan Noé
1931 : Nicole et sa vertu de René Hervil
1932 : L’amour en vitesse de Johannes Guter & Claude Heyman
1932 : Les amoureux de Colette d’André Pellenc
1932 : Ne sois pas jalouse d’Augusto Genina
1932 : Cognasse de Louis Mercanton
1932 : Baby de Carl Lamac & Pierre Billon
1932 : Mon curé chez les riches de Donatien
1932 : Le triangle de feu de Johannes Guter & Edmond T. Gréville
1933 : Le coq du régiment de Maurice Cammage
1933 : Paris Deauville de Jean Delannoy
1933 : Le voyage de monsieur Perrichon de Jean Tarride
1933 : L’affaire Sternberg de Robert Péguy (cm)
1934 : Le mystère Imberger de Jacques Séverac
1934 : Une nuit de folies de Maurice Cammage
1934 : L’aristo d’André Berthomieu
1934 : Quelle drôle de gosse ! de Léo Joannon
1934 : Le cavalier Lafleur de Pierre-Jean Ducis
1935 : Un soir de bombe de Maurice Cammage
1935 : L’école des vierges de Pierre Weill
1935 : La mariée du régiment de Maurice Cammage
1935 : Gigolette d’Yvan Noé
1936 : Les demi-vierges de Pierre Caron
1936 : Le club des aristocrates de Pierre Colombier
1936 : Jeunes filles de Paris de Claude Vermorel
1936 : Ne tuez pas Dolly de Jean Delannoy (cm) –
1937 : Mon député et sa femme de Maurice Cammage
1937 : Police mondaine de Christian Chamborant & Michel Bernheim
1937 : Les gens du voyage de Jacques Feyder
1938 : Gibraltar de Fédor Ozep
1938 : Petite peste de Jean de Limur
1938 : Café de Paris de Georges Lacombe & Yves Mirande
1938 : Les cinq sous de Lavarède de Maurice Cammage
1938 : Entente cordiale de Marcel L’Herbier
1939 : Le chasseur de chez Maxim’s de Maurice Cammage
1939 : Pièges de Robert Siodmak
1943 : Finance noire de Félix Gandéra
1946 : Macadam de Marcel Blistène
1950 : Boniface somnambule de Maurice Labro
1952 : C’est arrivé à Paris d’Henri Lavorel
1953 : La fille perdue de Jean Gourguet
1953 : Les clandestines de Raoul André
1954 : Mam’zelle Nitouche d’Yves Allégret
1954 : Les pépées font la loi de Raoul André
1954 : Napoléon de Sacha Guitry
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1955 : Les indiscrètes de Raoul André
1957 : Une manche et la belle d'Henri Verneuil


Filmographie d'André ROANNE
 
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