Jacques RISPAL
 Acteur français
Acteur, tour à tour, dur, sympathique, caustique, dramatique ou drôle, Jacques Rispal a été un des meilleurs troisièmes couteaux du cinéma dont chaque apparition aussi bien au cinéma qu’à la télévision ont laissé une marque durable dans la mémoire collective.
Jacques Rispal voit le jour à Belvès, petit village de Dordogne, le 1er août 1923. Il passe son enfance et son adolescence dans le Périgord. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il prend part avec son père Gabriel et sa mère Hélène à la Résistance. Ils hébergent des juifs et les aident à fuir le régime nazi en franchissant la fameuse ligne de démarcation. Après la Libération, le jeune Jacques Rispal monte à Paris où il suit les cours d’Art Dramatique de Pierre Renoir et de Charles Dullin.
Ex-résistant et militant
Lorsqu’André Barsacq prend la succession de Charles Dullin au Théâtre de l’Atelier, il fait appel régulièrement à Jacques Rispal pour interpréter des auteurs contemporains tels que Jean Anouilh (Colombe), Marcel Aymé (Les quatre vérités, Les oiseaux de lune) ou René de Obaldia (Le Satyre de la Villette). En 1952, Jacques Rispal fait sa première apparition au cinéma dans Le Rideau rouge, l’unique film réalisé pour le cinéma par André Barsacq avec Michel Simon et Pierre Brasseur en tête d’affiche sur un scénario de Jean Anouilh. Mais ces débuts s’avèrent sans lendemain et l’acteur se consacre à la scène, notamment dans L’Année du Bac que son auteur José-André Lacour adapte lui-même au cinéma en 1963. C’est l’occasion pour Jacques Rispal de revenir sur les plateaux. À la fin des années cinquante, l’acteur adhère au Parti Communiste dont il est exclu en raison de ses activités au sein du réseau Jeanson, groupe de soutien au FLN. Après le démantèlement du réseau, Jacques Rispal est jugé et condamné à trois ans de prison de 1960 à 1962 à la prison de la Santé, incarcération qu’il relatera dans son livre, De la DST à Fresnes ou Trente et un mois de prison.
Des personnages pittoresques pas toujours sympathiques
Après sa libération, Jacques Rispal est dirigé par Claude Régy, assistant d’André Barsacq dans Cet animal étrange de Gabriel Arout ou Le retour d’Harold Pinter. Il devient une figure familière l’écran souvent cantonné dans des troisièmes rôles pas forcément sympathiques. Il est sollicité régulièrement pour le cinéma politique d’Alain Resnais (La guerre est finie), Costa-Gavras (L’Aveu, Section spéciale) ou Michel Mitrani (Les Guichets du Louvre). Bertrand Blier l’engage dans Si j’étais un espion, Les valseuses, Calmos et Beau-père. Il est remarqué en médecin dans Le Chat de Pierre Granier-Deferre avec Jean Gabin et Simone Signoret, en forcené violent dans Adieu Poulet du même Granier-Deferre, en chauffeur routier dans La menace d’Alain Corneau avec Yves Montand, en témoin dans L’Affaire Dominici de Claude Bernard-Aubert avec Jean Gabin. François Truffaut le dirige dans la saga Antoine Doinel, Baisers volés et Domicile conjugal dans deux personnages différents. Il figure aux génériques de films commerciaux de Robert Enrico (Les Caïds), José Giovanni (La Scoumoune, Le Gitan, Comme un Boomerang) ou Henri Verneuil (Peur sur la ville) où il est souvent confronté à Alain Delon, Jean-Paul Belmondo ou Lino Ventura.
Figure familière du petit écran
À partir des années soixante-dix, Jacques Rispal multiplie les compositions à la télévision, campant des personnages remarquables dans Le Prussien de Jean L’Hôte, La Maison des autres de Jean-Pierre Marchand, Sans Famille de Jacques Ertaud ou Anthelme Collet de Jean-Paul Carrère. Il est dirigé au cinéma par de jeunes réalisateurs comme Frank Cassenti dans L’Affiche Rouge, Coline Serreau dans Diabolo Menthe, Gérard Mordillat dans Vive la Sociale, Joël Séria dans Comme la Lune ou Bernard Revon dans Les Turlupins. Il campe l’inquiétant professeur Bachhoffer dans Pour la peau d’un flic et tourne son dernier film en 1983 Le thé à la menthe d’Abdelkrim Bahloul où il compose un clochard raciste. Homme de cœur et de conviction, ardent défenseur des Droits de l’homme, l’acteur décède brutalement à l’âge de 62 ans, foudroyé par un infarctus le 9 février 1986 à Suresnes.


FILMOGRAPHIE :

Avec José Giovanni,
M. Chaumette, A. Delon
1952 : Le rideau rouge d’André Barsacq
1961 : Un nommé la Rocca de Jean Becker
1962 : Le couteau dans la plaie (Five miles to midnight) d’Anatole Litvak
1963 : L’année du bac de José-André Lacour & Maurice Delbez
1963 : Aimez-vous les femmes ? de Jean Léon
1964 : L’âge ingrat de Gilles Grangier
1965 : La guerre est finie d’Alain Resnais
1966 : Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? de William Klein
1966 : Si j’étais un espion de Bertrand Blier
1967 : L’écume des jours de Charles Belmont
1967 : Tante Zita de Robert Enrico
1968 : La voie lactée de Luis Buñuel
1968 : Baisers volés de François Truffaut
1969 : La nuit bulgare de Michel Mitrani
1969 : L’invitée (L’Invitata) de Vittorio De Seta
1969 : Le portrait de Marianne de Daniel Goldenberg
1969 : L’aveu de Costa-Gavras
1970 : Ils de Jean-Daniel Simon
1970 : Domicile conjugal de François Truffaut
1971 : Le chat de Pierre Granier-Deferre
1971 : Le soldat Laforêt de Guy Cavagnac
1971 : La scoumoune de José Giovanni
1972 : Les caïds de Robert Enrico
1972 : L’affaire Dominici de Claude Bernard-Aubert
1972 : Le charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel
1972 : L’invitation de Claude Goretta
1973 : Le mataf de Serge Leroy
1973 : Les guichets du Louvre de Michel Mitrani
1973 : Lacombe Lucien de Louis Malle
1973 : Deux hommes dans la ville de José Giovanni
1973 : Par le sang des autres de Marc Simenon
1973 : Le train de Pierre Granier-Deferre
1973 : Un nuage entre les dents de Marco Pico
1973 : Les valseuses de Bertrand Blier
1973 : On s’est trompé d’histoire d’amour de Jean-Louis Bertucelli
1974 : France société anonyme d’Alain Corneau
1974 : L’agression de Gérard Pirés
1974 : Ce cher Victor de Robin Davis
1974 : L’arrestation de Raphaël Rebido
1974 : Section spéciale de Costa-Gavras
1974 : La face nord de Charles Némès (cm)
1975 : Peur sur la ville d’Henri Verneuil
1975 : Adieu poulet de Pierre Granier-Deferre
1975 : Calmos de Bertrand Blier
1975 : Le gitan de José Giovanni
1975 : Il faut vivre dangereusement de Claude Makovski
1975 : Le chant du départ de Pascal Aubier
1976 : Comme un boomerang de José Giovanni
1976 : L’affiche rouge de Frank Cassenti
1976 : Les ambassadeurs de Naceur Ktari
1977 : Comme la lune de Joël Séria
1977 : La menace d’Alain Corneau
1977 : Le mille-pattes fait des claquettes de Jean Girault
1977 : Diabolo menthe de Diane Kurys
1977 : Pourquoi pas ? de Coline Serreau
1977 : L’adolescente de Jeanne Moreau
1978 : Le recours de la méthode (Viva el presidente!) de Miguel Littin
1978 : Ville à prendre de Patrick Brunie
1979 : French Postcards (French Postcards) de William Huyck
1979 : Mon oncle d’Amérique d’Alain Resnais
1979 : Les turlupins de Bernard Revon
1981 : Beau-père de Bertrand Blier
1981 : Pour la peau d’un flic d’Alain Delon
1982 : Interdit au moins de treize ans de Jean-Louis Bertucelli
1982 : Les arcanes du jeu de Chantal Picault (cm)
1982 : Vive la sociale ! de Gérard Mordillat
1983 : Le thé à la menthe d’Abdelkrim Bahloul

Télévision :
1958 : La Fille de la Pluie de Jean Prat
1964 : Alerte à Orly de Jacques R. Villa
1964 : Carlota de Georges Folgoas
1965 : Mon Royaume pour un lapin de Jacques R. Villa
1966 : Cécilia médecin de campagne d’André Michel
1966 : Beaumarchais ou 60000 Fusils de Marcel Bluwal
1967 : Vidocq de Marcel Bluwal
1967 : L’Affaire Lourdes de Marcel Bluwal
1968 : Le Crime de Lord Arthur Saville d’André Michel
1968 : L'Orgue fantastique de Jacques Trébouta et Robert Valey
1969 : Sainte Jeanne de Claude Loursais
1969 : Les Frères Karamazov de Marcel Bluwal
1971 : Yvette de Jean-Pierre Marchand
1971 : Le Prussien de Jean L'Hôte
1971 : La Duchesse de Berry de Jacques Trébouta
1971 : le 16 à Kerbriant de Michel Wyn
1972 : Les Six Hommes en question d’Abder Isker
1972 : L’Orchestre rouge (Die Geschäfte des Grand Chef) de Franz Peter Wirth
1972 : La Tête à l’envers de Jean-Pierre Marchand
1972 : Les Thibault d’André Michel
1973 : L’Inconnu de Youri
1973 : La Ligne de Démarcation de Jacques Ertaud
1974 : Les trois Sœurs de Jean Prat
1974 : Ardéchois Cœur Fidèle de Jean-Pierre Gallo
1975 : Plus amer que la mort de Michel Wyn
1976 : Hôtel Baltimore d’Arcady
1976 : La Vie de Marianne de Pierre Cardinal
1976 : L’Assassinat de Concino Concini de Gérard Vergez et Jean Chatenet
1977 : Ne le dites pas avec des fleurs de Gilles Grangier
1977 : L'Enlèvement du régent ou Le chevalier d'Harmental de Gérard Vergez
1977 : Désiré Lafarge et les rois du désert de Jean-Pierre Gallo
1977 : La Maison des autres de Jean-Pierre Marchand
1978 : Lundi la fête de Jacques Duhen
1978 : Le vent sur la maison de Franck Appréderis
1979 : La Lumière des Justes de Yannick Andréi
1980 : Vincendon de Franck Appréderis
1980 : L’Épreuve d’Alain Dhouailly
1980 : La Falaise aux Corneilles de Franck Appréderis
1981 : Rioda de Sylvain Joubert
1981 : Gaston Lapouge de Franck Appréderis
1981 : Anthelme Collet ou le Brigand gentillhomme de Jean-Paul Carrère
1981 : L’Homme des Rivages d’Henri Helman
1981 : Le Loup de Youri
1981 : Sans Famille de Jacques Ertaud
1982 : L’Été ne reviendra plus de Robert Valey
1982 : Le Bourrier de Roger Boussinot
1982 : Paris Saint-Lazare de Marco Pico
1982 : Ralentir école d’Alain Dhouailly
1982 : Marion de Jean Pignol
1982 : Le Pouvoir d’inertie de Jean-François Delassus
1982 : La Déchirure de Franck Appréderis
1983 : Les beaux Quartiers de Jean Kerchbron
1983 : Fabien de la Drôme de Michel Wyn
1983 : La Lanterne des Morts de Francis Fehr
1983 : Dorothée, danseuse de corde de Jacques Fansten
1984 : Rubis de Daniel Moosmann
1984 : Maigret se défend de Georges Ferraro
1985 : Le Ravi de Maurice Failevic
1985 : Bachou d’Alain Dhouailly
1985 : Maigret au « Picratt's de Philippe Laïk
1985 : Adieu la Vie de Maurice Dugowson
1986 : Tout est dans la fin de Jean Delannoy


Filmographie de Jacques RISPAL
 
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