![]() | Pierre RICHARD-WILLM | |
Acteur français | ||
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Le regard clair, la chevelure blonde ondulée, les traits fortement dessinés marqués par un nez d'aigle, Pierre Richard-Willm possédait une prestance impérieuse, impériale même qui lui fit plus qu'à son tour revêtir l'uniforme galonné ou les atours romantiques qu'il portait avec une élégance si naturelle qu'on éprouva quelque mal à l'accepter autrement. Pierre Richard-Willm, de son vrai nom Alexandre-Pierre Richard est né à Bayonne, le 3 novembre 1895. Il est élevé par sa grand-mère maternelle après le décès de sa mère Élisabeth-Fanny Willm à 31 ans. Il fréquente l'école des Beaux-Arts de Nantes mais doit interrompre ses activités pour combattre pendant la première guerre mondiale. Artiste pluridisciplinaire Devenu sculpteur par la suite, il débute en 1921 au Théâtre du peuple de Maurice Pottecher à Bussang, dans les Vosges. En 1924, il participe au concours de sculpture pour illustrer des thèmes sportifs en vue des Jeux Olympiques de Paris. L'année suivante, il est Armand Duval auprès d'Ida Rubinstein dans La Dame aux camélias. En 1930, Alberto de Calvalcanti l'engage pour tourner Vacances du Diable et Toute sa vie. Pierre Richard-Willm épouse très vite le style aristocratique des films de Marcel L'Herbier tels que L'Épervier, adapté d'une pièce de Francis de Croisset, avec Charles Boyer et Victor Francen, ou Entente cordiale, hymne à l'alliance avec l'Angleterre. C'est sa prestation pour le héros déchu dans Le Grand Jeu de Jacques Feyder qui fait de lui une star. En dépit d'une certaine emphase, il réussit à assumer avec délicatesse ce premier rôle de dimension. Le héros ténébreux Influencé par la littérature dite d'évasion, le cinéma populaire des années 1930 fait endosser l'uniforme à des comédiens d'une certaine prestance, à la diction grave qui correspondent à une certaine idée du héros romantique. L'acteur Pierre Richard-Willm s'est prêté de bonne grâce à ce « jeu de masques ». Plébiscité par le public, il devait tenir cet emploi durant une quinzaine d'années. L'uniforme lui sied à ravir, et après avoir incarné un aviateur dans Courrier Sud de Pierre Billon, il se transforme en officier, français dans Un soir, au front, d'Alexandre Ryder, britannique dans La Route impériale de Marcel L'Herbier ou russe dans Les Nuits moscovites d'Alexis Granowsky, avant de devenir le mythique légionnaire du Prince Jean de Jean de Marguénat. Avec Edwige Feuillère, Pierre Richard-Willm forme un couple d'une harmonie parfaite. Ils évoluent ensemble à de nombreuses reprises dans des coproductions internationales comme Barcarolle de Gerhard Lamprecht et Roger Le Bon, Stradivarius de Geza von Bolvary et Albert Valentin, La Dame de Malacca de Marc Allégret. Il signe sa meilleure prestation dans Le Roman de Werther de Max Ophüls (qui l'avait dirigé dans le très bon mais méconnu Yoshiwara) et fixe le rôle bien que jugé à l'époque trop âgé pour incarner le jeune homme tourmenté de Goethe. Il se distingue encore dans Carnet de bal de Julien Duvivier et dans La Piste du Nord où Feyder en fait un fugitif que Michèle Morgan accompagne dans le nord du Canada. Classique et romantique Pendant l'occupation, il donne la réplique à Josette Day dans La Croisée des Chemins d'André Berthomieu, à Michèle Alfa dans Le Comte de Monte-Cristo, en formidable Edmond Dantès dans l'excellente adaptation du roman de Dumas par Robert Vernay et à Jany Holt dans le conte fantastique La Fiancée des Ténèbres de Serge de Poligny. Il retrouve Edwige Feuillère dans La Duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli adapté par Jean Giraudoux de l'œuvre de Balzac. Le comédien y affine son jeu et l'infléchit dans le sens de la composition, sans toutefois perdre cette aura romantique qui finit par le limiter. Retour dans les Vosges Malgré tous ces succès, il cesse de paraître à l'écran après la Seconde Guerre mondiale après les tournages du Beau Voyage de Louis Cuny où pianiste tourmenté, il séduit Simone Renant et Rêves d'amour où il incarne le pianiste Frantz Liszt. Sans doute juge-t-il qu'à cinquante ans, il est temps de tourner la page et cesser d'incarner les jeunes hommes romantiques. Il revient dans les Vosges où il occupe les emplois d'interprète, de metteur en scène, de costumier et de décorateur dans le théâtre du Peuple de ses débuts. Il fait paraître en 1957 sa biographie d'acteur sous le titre Loin des étoiles et consacre son temps libre au piano et à la sculpture. Il meurt le 12 avril 1983 à Paris et repose dans la bourgade vosgienne de Bussang. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Edwige Feuillère |
1930 : Toute sa vie d'Alberto Cavalcanti 1931 : Les Vacances du diable d'Alberto Cavalcanti 1931 : Un soir, au front d'Alexandre Ryder 1931 : Autour d'une enquête de Robert Siodmak 1932 : Le Petit écart de Reinhold Schünzel et Henri Chomette 1932 : Kiki de Pierre Billon et Carl Lamac 1932 : Baby de Pierre Billon et Carl Lamac 1932 : Les Amours de Pergolèse de Guido Brignone 1932 : Sous le casque de cuir d'Albert de Courville 1933 : Pour être aimé de Jacques Tourneur 1933 : La Fille du régiment de Pierre Billon et Carl Lamac 1933 : L'Épervier de Marcel L'Herbier 1934 : Le Prince Jean de Jean de Marguenat 1934 : La Maison dans la dune de Pierre Billon 1934 : Le Grand Jeu de Jacques Feyder 1934 : Fanatisme de Gaston Ravel et Tony Lekain 1934 : Les Nuits moscovites de Alexis Granowsky 1935 : Stradivarius de Géza von Bolváry et Albert Valentin 1935 : Barcarolle de Gerhard Lamprecht et Roger Le Bon 1935 : La Route impériale de Marcel L'Herbier 1936 : Anne-Marie de Raymond Bernard 1936 : L'Argent de Pierre Billon 1937 : Courrier Sud de Pierre Billon 1937 : Un carnet de bal de Julien Duvivier 1937 : La Dame de Malacca de Marc Allégret 1937 : Yoshiwara de Max Ophüls 1937 : Au service du tsar de Pierre Billon 1938 : Le Roman de Werther de Max Ophüls 1938 : La Tragédie impériale de Marcel L'Herbier 1938 : Tarakanowa (La Principessa Tarakanova) de Fédor Ozep 1939 : La Loi du nord de Jacques Feyder 1939 : Entente cordiale de Marcel L'Herbier 1941 : Les Jours heureux de Jean de Marguenat 1942 : La Duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli 1942 : La Croisée des chemins d'André Berthomieu 1943 : Le Comte de Monte-Cristo de Robert Vernay 1945 : La Fiancée des ténèbres de Serge de Poligny 1947 : Rêves d'amour de Christian Stengel 1947 : Le Beau Voyage de Louis Cuny Filmographie de Pierre RICHARDWILLM | |
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