Madeleine RENAUD
 Actrice française
Madeleine Renaud naît le 21 février 1900 à Paris. Elle appartient à une famille aisée mais son père décède alors qu'elle est encore en bas âge. Jeune fille alors qu'elle déclame avec talent lors d'une fête de bienfaisance, elle est encouragée à se présenter au concours d'entrée au conservatoire d'art dramatique de Paris. Après un premier prix de comédie, elle devient pensionnaire de la Comédie Française en 1921 puis sociétaire en 1928. Elle épouse en 1922, un comédien du Français de dix-huit ans son aîné, Charles Granval, dont elle aura un fils, Jean-Pierre, futur acteur et metteur en scène.
Théâtre et cinéma
Elle débute au cinéma en 1922 dans Molière, sa vie, son œuvre, un documentaire de Jacques de Féraudy. Puis elle part tourner Vent debout de René Leprince, sur l'île de Bréhat et à Paimpol, et La terre qui meurt, drame paysan vendéen, réalisé par Jean Choux d'après René Bazin. En 1931, Madeleine Renaud retrouve le cinéma devenu parlant en interprétant le principal rôle féminin dans Le serment d'Henri Fescourt, avec Josette Day, film tourné en même temps par Gustav Molander dans sa version suédoise En natt. La même année, elle est Marceline dans l'adaptation de Jean de la Lune de Marcel Achard, avec Jean-Pierre Aumont. Au théâtre comme au cinéma, elle incarne les coquettes et les ingénues. Sur les planches elle est Rosette dans Musset, Angélique dans Molière, Rosine dans Beaumarchais. Petite femme qui cache sous un physique quelconque, un caractère bien trempé, Madeleine devient la vedette de près d'une vingtaine de film durant les années trente. Elle a notamment pour partenaires Pierre Blanchar dans La Couturière de Lunéville et La Belle Marinière, Victor Francen dans Le Voleur, Raimu en épouse compréhensive dans L'Étrange Monsieur Victor, mais aussi Jean Gabin dans Le Tunnel de Kurt Bernhardt, Maria Chapdelaine de Julien Duvivier, d'après Louis Hémon, et Remorques filmé par Jean Grémillon, l'un de ses réalisateurs favoris à l'époque.
La compagnie Renaud-Barrault
Après une courte union avec un autre comédien du Français, Pierre Bertin, et un divorce en 1939, Madeleine Renaud épouse à l'automne 1940 un tout nouveau pensionnaire de l'Illustre Maison, Jean-Louis Barrault, de dix ans son cadet, rencontré lors du tournage d'Hélène de Jean Benoît-Lévy et Marie Epstein. Sans délaisser les planches, la comédienne fait trois films durant la guerre. Elle retrouve par deux fois Jean Grémillon pour Lumière d'été où elle fait preuve d'une belle perversité et Le Ciel est à vous en petite bourgeoise dévorée par sa passion de l'aviation que son mari, Charles Vanel va aider à parvenir à son but avant de donner la réplique à Pierre Fresnay dans L'escalier sans fin de Georges Lacombe. Elle quitte la Comédie Française, en 1945, et créé avec son mari sa propre compagnie théâtrale la compagnie Renaud-Barrault qui va s'installer un temps à la gare d'Orsay désaffectée, avant sa transformation en musée. Leur répertoire très varié évoluera des classiques aux œuvres d'avant-garde de Genet, Ionesco et Samuel Beckett. La compagnie se produit dans le monde entier. En 1946, la comédienne témoigne courageusement avec son mari, Pierre Renoir et Fernand Ledoux pour éviter la peine capitale à Robert Le Vigan.
Mamie enjouée
Par la suite, très prise par le théâtre, elle ne retrouve que très épisodiquement le cinéma avec notamment les rôles de Madame Tellier dans Le Plaisir de Max Ophüls, d'après Maupassant, de la prieure du Dialogue des carmélites d'après Georges Bernanos, avec Alida Valli, la châtelaine malicieuse du Diable par la Queue de Philippe de Broca et de Mémé Boul pour La mandarine d'Édouard Molinaro avec Philippe Noiret et Annie Girardot. Elle travaille un peu à la télévision et tourne un dernier film La Lumière du Lac en 1988 sous la direction de Francesca Comencini, fille de Luigi Comencini. Madeleine Renaud, grande dame du théâtre et du cinéma, disparaît presque centenaire le 23 septembre 1994, soit sept mois après le décès de Jean-Louis Barrault et cinquante quatre ans d'un mariage sur les planches comme à la ville.


FILMOGRAPHIE :

Avec Samuel Beckett
1923 : Vent debout de René Leprince
1926 : La terre qui meurt de Jean Choux
1931 : Serments d'Henri Fescourt
1931 : Jean de la Lune de Jean Choux
1931 : Mistigri d'Harry Lachman
1932 : La couturière de Lunéville d'Harry Lachman
1932 : La belle marinière d'Harry Lachman
1933 : Le tunnel de Curtis Bernhardt
1933 : Primerose de René Guissart
1933 : La maternelle de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein
1933 : Boubouroche d'André Hugon
1934 : Le voleur de Maurice Tourneur
1934 : Maria Chapdelaine de Julien Duvivier
1934 : La marche nuptiale de Mario Bonnard
1935 : Les demi vierges de Pierre Caron
1935 : Cour de gueux (Cuor di vagabondo) de Jean Epstein
1936 : Les petites alliées de Jean Dréville
1936 : Hélène de Jean Benoît-Lévy & Marie Epstein
1937 : L'étrange Monsieur Victor de Jean Grémillon
1939 : Remorques de Jean Grémillon
1942 : Lumière d'été de Jean Grémillon
1943 : L'escalier sans fin de Georges Lacombe
1943 : Le ciel est à vous de Jean Grémillon
1951 : Le plaisir, « La maison Tellier » de Max Ophüls
1959 : Le dialogue des carmélites de Philippe Agostini
1962 : Le jour le plus long (The longest day) d'Andrew Marton
1964 : La confidence fausse de Jacques-Gérard Cornu (tv)
1968 : Le diable par la queue de Philippe de Broca
1971 : L'humeur vagabonde d'Edouard Luntz
1972 : La mandarine d'Édouard Molinaro
1976 : Christophe Colomb de Jean-Paul Carrère (tv)
1976 : Des journées entières dans les arbres de Marguerite Duras
1978 : Harold et Maude de Jean-Paul Carrère (tv)
1982 : Le soulier de satin d'Alexandre Tarta (tv)
1984 : Lettres d'une mère à son fils de Georges Bensoussan (tv)
1985 : C'était comment déjà ? d'Hervé Baslé (tv)
1988 : La lumière du lac de Francesca Comencini
1990 : Oh, les beaux jours d'Alexandre Tarta (tv)


Filmographie de Madeleine RENAUD
 
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