Simone RENANT
 Actrice française
Simone Renant a mis au point un personnage de coquette, habillée à ravir, fine, parfois cruelle et pouvant à l'occasion revêtir des robes de style pour y déployer toute la séduction d'un charme rayonnant à la française. Et cerise sur le gâteau, elle jouait la comédie avec une superbe aisance.
Fille d'un employé des Chemins de Fer et d'une patronne de bar-tabac, Simone Renant naît Georgette Buigny le 19 mars 1911 à Amiens. Très tôt elle rêve de devenir actrice et fait ses premiers pas sur scène à douze ans pour un spectacle scolaire. Adolescente, elle persiste dans sa passion et entre au conservatoire de sa ville natale d'où elle sortira avec un premier prix. Convaincue qu'elle à trouvé sa voie, à seize ans, elle poursuit sa formation au Conservatoire de Paris. Pendant trois ans, elle apprend avec ferveur son métier, récompensée par un second prix, insuffisant pour signer un engagement à la Comédie-Française. C'est André Luguet qui lui donne sa première grande chance professionnelle en lui faisant jouer des pièces de boulevard. Elle est ensuite engagée par René Rocher au théâtre du Vieux Colombier pour interpréter les classiques. En 1932, elle fait ses débuts au cinéma dans La folle nuit, une petite comédie réalisée par Robert Bibal et supervisée par Léon Poirier, et épouse le journaliste Charles Gombault en 1933. Ils divorceront quatre ans plus tard.
Charme et élégance
Simone Renant est belle, élégante et son charme naturel attire de plus en plus les professionnels du Septième Art. Très accaparée par la scène, la comédienne rencontre le cinéaste Christian-Jaque, son mari de 1938 à 1940 et finit par accepter les propositions cinématographique dès la seconde moitié des années trente. Le réalisateur offre à Simone des rôles de premier plan dans L'école des journalistes avec Armand Bernard et dans Les pirates du rail auprès de Charles Vanel et Erich von Stroheim. Elle est également Madame Du Barry dans Les perles de la couronne coréalisé par Christian-Jaque et Sacha Guitry. Jusqu'en 1980, le nom de Simone Renant est à l'affiche d'une quarantaine de films. Elle travaille, entres-autres, pour Georges Lacombe dans Elles étaient douze femmes, Jacques de Baroncelli dans La duchesse de Langeais avec Edwige Feuillère, Maurice Tourneur dans Mam'zelle Bonaparte et Après l'Amour avec Pierre Blanchar et Claude Autant-Lara dans Lettres d'amour avec Odette Joyeux et François Périer. Elle retrouve Christian-Jaque pour Voyage sans espoir avec Jean Marais et joue son meilleur rôle en 1947, celui de la photographe Dora Monier, dans Quai des Orfèvres aux côtés de Louis Jouvet, Suzy Delair, Bernard Blier, superbement mis en scène par Henri-Georges Clouzot.
Une grande dame du Boulevard
Sa carrière théâtrale est couronnée de succès comme Les Vignes du Seigneur, Le Voyage d'Henry Bernstein, Papate de Marcel Achard, Treize à Table de Marc-Gilbert Sauvageon et Les Œufs de l'Autruche d'André Roussin. Elle fait une incursion dans le cinéma italien dans Le fils de Lagardère avec Rossano Brazzi et tourne pour la MGM dans Boulevard de Paris de Mitchell Leisen. Par la suite, Simone Renant apparaît dans les fresques historiques de Sacha Guitry Napoléon et Si Paris nous était conté et elle donne notamment la réplique à Pierre Fresnay dans Les œufs de l'autruche, Paul Meurisse dans Échec au porteur, Gérard Philipe dans Les liaisons dangereuses, Alain Delon dans Faibles Femmes et Jean-Paul Belmondo dans L'homme de Rio. Elle fait la joie du public à la télévision en reprenant ses succès comme Le Système Ribadier de Georges Feydeau dans l'émission Au Théâtre ce soir.
Une fin difficile
Mariée depuis 1975, au producteur Alexandre Mnouchkine, Simone Renant achève sa carrière cinématographie en interprétant la mère d'Alain Delon dans Trois hommes à abattre en 1980 après avoir été la tante d'Annie Girardot dans Tendre Poulet. Elle se produit encore sur scène avant de s'éloigner définitivement. Atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis une dizaine d'années, celle qui en son temps incarna la quintessence de la grâce et de l'élégance à la Française, disparaît le 29 mars 2004, dans une maison médicalisée de Garches, en région parisienne.


FILMOGRAPHIE :

Avec Pierre Duc
et Marcel Achard
1932 : La folle nuit de Robert Bibal
1935 : L'escale de Louis Valray
1936 : On ne roule pas Antoinette de Paul Madeux
1936 : La mystérieuse lady de Robert Péguy
1936 : L'ange du foyer de Léon Mathot
1936 : L'école des journalistes de Christian-Jaque
1937 : Les perles de la couronne de Sacha Guitry & Christian-Jaque
1937 : Les pirates du rail de Christian-Jaque
1940 : Elles étaient douze femmes de Georges Lacombe
1941 : La duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli
1941 : Mam'zelle Bonaparte de Maurice Tourneur
1942 : Lettres d'amour de Claude Autant-Lara
1942 : Romance à trois de Roger Richebé
1943 : Domino de Roger Richebé
1943 : Voyage sans espoir de Christian-Jaque
1945 : L'ange qu'on m'a donné de Jean Choux
1945 : La tentation de Barbizon de Jean Stelli
1946 : Le mystérieux monsieur Sylvain de Jean Stelli
1947 : Quai des Orfèvres d'Henri-Georges Clouzot
1947 : Après l'amour de Maurice Tourneur
1948 : Bal Cupidon de Marc-Gilbert Sauvageon
1950 : Pas de pitié pour les femmes de Christian Stengel
1950 : L'homme de joie de Gilles Grangier
1951 : Tapage nocturne de Marc-Gilbert Sauvageon
1951 : Le fils de Lagardère (Il figlio di Lagardere) de Fernando Cerchio
1953 : La nuit est à nous de Jean Stelli
1953 : Boulevards de Paris (Bedevilled) de Mitchell Leisen
1954 : Escale à Orly (Zwischenlandung in Paris) de Jean Dréville
1954 : Napoléon de Sacha Guitry
1954 : Nous irons à Valparaiso de Claude Barma (tv)
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1956 : Les œufs de l'autruche de Denys de La Patellière
1957 : Échec au porteur de Gilles Grangier
1957 : Sans famille d'André Michel
1958 : Faibles femmes de Michel Boisrond
1959 : Les liaisons dangereuses de Roger Vadim
1960 : La Française et l'amour, « La femme seule » de Jean-Paul Le Chanois
1960 : Vive Henri IV. vive l'amour ! de Claude Autant-Lara
1961 : Les parents terribles de Jean-Paul Carrère (tv)
1961 : Cadavres en vacances de Jacqueline Audry
1963 : Asmodée de Roger Iglesis (tv)
1963 : L'homme de Rio de Philippe de Broca
1965 : Quelle famille ! de Roger Pradines (tv)
1969 : Un homme qui me plaît de Claude Lelouch
1975 : Aurore et Victorien de Jean-Paul Carrère (tv)
1977 : Tendre poulet de Philippe de Broca
1979 : La Belette de Georges Ferraro (tv)
1980 : Trois hommes à abattre de Jacques Deray
1983 : Liberté-Liberté d'Alain Dhouailly (tv


Filmographie de Simone RENANT
 
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