| Albert RÉMY | ||
| Acteur français | ||
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Acteur aux talents multiples, Albert Rémy n’a été reconnu que tardivement grâce à François Truffaut qui en fait le beau-père d’Antoine Doinel alias Jean-Pierre Léaud dans Les 400 coups. Mais cet excellent comédien de composition s’est illustré dans un registre très large et rencontré de grands cinéastes. Albert Rémy est né le 9 avril 1915 à Sèvres, près de la capitale. Il développe très tôt une attirance pour le monde du spectacle. Homme de cirque, il est formé à cette difficile et exigeante école où il fait ses classes de manière assidue. Il adopte progressivement un style qui lui est propre, mélange d'homme goguenard, tour à tour amusé, simplet, colérique ou brutal. Mais le plus souvent attachant... Homme multi-fonctions, il travaille avec Gilles Margaritis et comme décorateur au théâtre. Il épouse en 1940 Yliane Labaudt à Paris. Un solide acteur de composition Il a tout juste vingt-trois ans quand il fait sa première apparition au cinéma pour une figuration dans Hôtel du Nord. Sa carrure lui permet de jouer des rôles très divers et des compositions originales et sans cesse renouvelées. Ses véritables débuts se font dans Le Voyageur de la Toussaint de Louis Daquin en ivrogne invétéré. Sacristain dans Douce, acteur dans Les Enfants du Paradis, il est surtout Jeandu, le valet de ferme un peu demeuré de Goupi Mains-rouges de Jacques Becker. Le rôle consacre l'acteur consciencieux qui va fournir dès lors maints exemples d'une douceur si touchante qu'elle devient écœurante, d'une bonté si chaleureuse qu'elle devient visqueuse. Il a la chance de paraître tout de suite dans des films importants, apprécié par de grands réalisateurs comme André Cayatte (Avant le déluge, Le passage du Rhin), Henri Decoin (Razzia sur la Chnouf avec Jean Gabin et Lino Ventura, L’affaire des Poisons), Jean Renoir (French Cancan, Éléna et les hommes), Jean Delannoy (La Part de l’ombre, Notre-Dame de Paris). Le beau-père d'Antoine Doinel Gagnant peu à peu ses galons au cinéma, il poursuit parallèlement sa carrière au théâtre dans La Puce à l’oreille de Feydeau, Bouboute et sélection de Robert Dhéry, Le voyage en calèche de Jean Giono. Il réalise deux courts métrages, Achille le victorieux et Ali en est baba où il déploie son humour pince-sans-rire. Et puis vient enfin le grand succès international qu’il attendait depuis deux décennies avec le rôle de Julien, le beau-père d’Antoine Doinel un personnage toute en compassion, bien moins sévère que la propre mère d’Antoine, intraitable, égoïste et mal aimante dans Les quatre cents coups de François Truffaut. Même si le film recueille moins de succès que La Vache et le Prisonnier d’Henri Verneuil sorti la même année, il asseoit durablement la réputation du comédien. Il retrouve François Truffaut pour Tirez sur le pianiste où il est l’ami de Charles Aznavour. Il devient prisonnier en Allemagne dans Le Passage du Rhin d’André Cayatte, l’agent Battistini volant au secours du lituanien Pantalaskas dans le film de Paul Paviot, juré d’assises dans Le septième Juré de Georges Lautner, le maire du village d’Un roi sans divertissement de François Leterrier, le soldat coincé sur une plage pour Un week-end à Zuydcoote, le père de l’espionne dans Mata-Hari, agent H21 de Jean-Louis Richard, en truand dans Cent briques et des tuiles de Pierre Grimblat et en agent des chemins de fer dans Bébert et l’omnibus d’Yves Robert. Une activité internationale Il campe quelques français moyens dans des productions étrangères comme Gigot le clochard de Belleville de Gene Kelly, Et vint le jour de la vengeance de Fred Zinnemann, Le couteau dans la plaie d’Anatole Litvak et surtout le cheminot dans Le Train de John Frankenheimer auprès de Burt Lancaster. Si les situations comiques restent son domaine de jeu favori, il est tout aussi performant dans le drame. L’acteur au phrasé unique et à la belle présence succombe à une crise cardiaque le 26 janvier 1967 à l'âge de 51 ans après un long combat contre le cancer. Il venait d’achever trois films, La 25e heure d’Henri Verneuil, Un Homme de trop de Costa-Gavras et le sketch Mademoiselle Mimi dans Le plus vieux métier du monde. Olivier Barrot soulignait : «Quoi de plus mal aisé que de mettre sur pied des êtres falots et fades. Il faut y employer beaucoup de talent. François Truffaut a évalué celui d'Albert Rémy en lui confiant, en 1958, le rôle tout en nuances du beau père des Quatre cent coups.» FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec François Truffaut, Jean-Pierre Léaud et Claire Maurier |
1938 : Hôtel du Nord de Marcel Carné (figuration) 1942 : Le Voyageur de la Toussaint de Louis Daquin 1943 : Goupi Mains Rouges de Jacques Becker 1943 : Madame et le Mort de Louis Daquin 1943 : Adieu Léonard de Pierre Prévert 1943 : Douce de Claude Autant-Lara 1943 : Le ciel est à vous de Jean Grémillon 1944 : Les Enfants du paradis de Marcel Carné 1945 : Le Cavalier noir de Gilles Grangier 1945 : La Boîte aux rêves d’Yves Allégret 1945 : François Villon d’André Zwobada 1945 : Transports rapides de Pierre Montazel (cm) 1945 : La Part de l'ombre de Jean Delannoy 1945 : La Fille du diable (La vie d’un autre) d’Henri Decoin 1946 : Le Diable au corps de Claude Autant-Lara 1947 : Le Village perdu de Christian Stengel 1947 : Achille le victorieux d’Albert Rémy (cm) 1947 : Les Amants du pont Saint-Jean d’Henri Decoin 1948 : Parade du rire de Roger Verdier 1948 : Un séducteur de Claude Barma (cm) 1948 : L'Impeccable Henri de Charles-Félix Tavano 1948 : Croisière pour l'inconnu de Pierre Montazel 1949 : Tous les chemins mènent à Rome de Jean Boyer 1949 : Ronde de nuit de François Campaux 1950 : Maître après Dieu de Louis Daquin 1950 : Deux cœurs sur la route de Jean Perdrix (cm) 1950 : Rumeur publique de Jean Perdrix (cm) 1951 : Seul dans Paris d’Hervé Bromberger 1951 : Jep, le traboucaire de Jean Faurez (inachevé) 1951 : Rome Paris Rome (Signori in carrozza) de Luigi Zampa 1952 : Le Hasard mène l'enquête de Jean Perdrix (cm) 1952 : Une fille dans le soleil de Maurice Cam 1953 : Les Amours finissent à l'aube d’Henri Calef 1953 : Au diable la vertu de Jean Laviron 1953 : Légère et court vêtue de Jean Laviron 1953 : Virgile de Carlo Rim 1953 : Avant le déluge d’André Cayatte 1953 : Les Fruits sauvages d’Hervé Bromberger 1954 : Minuit... Champs-Élysées de Roger Blanc 1954 : La Belle Otero de Richard Pottier 1954 : Razzia sur la chnouf d’Henri Decoin 1955 : French Cancan de Jean Renoir 1955 : Je suis un sentimental de John Berry 1955 : L'Affaire des poisons d’Henri Decoin 1955 : Les Hussards d’Alex Joffé 1955 : Les Truands de Carlo Rim 1956 : Éléna et les Hommes de Jean Renoir 1956 : Paris, Palace Hôtel d’Henri Verneuil 1956 : Crime et châtiment de Georges Lampin 1956 : Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy 1956 : Que les hommes sont bêtes de Roger Richebé 1957 : Escapade de Ralph Habib 1957 : Rafles sur la ville de Pierre Chenal 1958 : Police judiciaire de Maurice de Canonge 1958 : Miss Pigalle de Maurice Cam 1958 : En cas de malheur de Claude Autant-Lara 1958 : Cigarettes, whisky et p'tites pépées de Maurice Regamey 1958 : Les Quatre Cents Coups de François Truffaut 1959 : La Vache et le Prisonnier d’Henri Verneuil 1960 : Pantalaskas de Paul Paviot 1960 : Le Dialogue des carmélites de Philippe Agostini et Raymond Leopold Bruckberger 1960 : Le Passage du Rhin d’André Cayatte 1960 : Tirez sur le pianiste de François Truffaut 1960 : Le Caïd de Bernard Borderie 1960 : La Fayette de Jean Dréville 1960 : Le Monocle noir de Georges Lautner 1961 : Le Septième Juré de Georges Lautner 1961 : La Ligne droite de Jacques Gaillard 1962 : Portrait-robot de Paul Paviot 1962 : Les 4 Cavaliers de l'Apocalypse (The four Horsemen of the Apocalypse) de V. Minnelli 1961 : Le Couteau dans la plaie (Five miles to midnight) d’Anatol Litvak 1962 : Gigot, le clochard de Belleville (Gigot) de Gene Kelly 1962 : Mandrin, bandit gentilhomme de Jean-Paul Le Chanois 1963 : Un roi sans divertissement de François Leterrier 1963 : Bébert et l'Omnibus d’Yves Robert 1963 : La Foire aux cancres de Louis Daquin 1964 : Et vint le jour de la vengeance (Behold a Pale Horse) de Fred Zinnemann 1964 : Le Train de John Frankenheimer 1964 : Week-end à Zuydcoote d’Henri Verneuil 1964 : Mata Hari de Jean-Louis Richard 1965 : Cent briques et des tuiles de Pierre Grimblat 1965 : Les Bons Vivants de Gilles Grangier et Georges Lautner 1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément 1966 : Grand Prix de John Frankenheimer 1966 : Un idiot à Paris de Serge Korber 1967 : La Vingt-cinquième Heure d’Henri Verneuil 1967 : Un homme de trop de Costa-Gavras 1967 : Le Plus Vieux Métier du monde, « Mademoiselle Mimi » de Claude Autant-Lara Télévision : 1954 : Sylvie et le Fantôme de Stellio Lorenzi 1954 : La Nuit d’Austerlitz de Stellio Lorenzi 1956 : La Puce à l'oreille de Stellio Lorenzi 1958 : L'exécution du duc d’Enghien de Stellio Lorenzi 1958 : L'Alcade de Zalamea de Marcel Bluwal 1959 : Les loups de Marcel Bluwal 1960 : Arden de Faversham de Marcel Bluwal 1962 : Oliver Twist de Jean-Paul Carrère 1963 : Monsieur Laplanche de Bertrand Dunoyer 1963 : Le Canari de Roger Kahane 1963 : La Route de Pierre Cardinal 1963 : Un coup dans l'aile de Claude Barma 1964 : Le Commandant Watrin de Jacques Rutman 1965 : La Guêpe de François Leterrier 1965 : La Queue du diable d’André Leroux 1967 : Les aventures de Huckleberry Finn de Marcel Cravenne Filmographie d'Albert RÉMY | |
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