RELLYS
 Acteur français
Rellys possédait un pouvoir de sympathie immédiat. Comique-troupier, serviteur de l'opérette provençale, personnage confondant de naturel dans des comédies souvent médiocres, il restera pour l'éternité Ugolin, le paysan simplet et pathétique, amoureux fou jusqu'à en mourir de la petite Manon des Sources.
Fils d'un contremaître employé dans une entreprise de plomberie, Henry Marius Roger Bourrelly voit le jour le 15 décembre 1905 à Marseille. Après une scolarité quelque peu chaotique, il devient apprenti pâtissier. Parallèlement, il fait du théâtre en amateur et se produit dans plusieurs représentations de chansonniers, déguisé en comique troupier. En 1925, il remporte même un concours à l'Alcazar de Marseille.
Provençal authentique
Après son service militaire, il décroche un contrat à l'Alcazar, participe à des tournées dans le sud de la France et dans les départements et territoires d'Afrique du Nord, sous le nom de Rellys. En 1933, il est engagé par Henri Alibert pour jouer dans sa pièce Au pays du soleil, une opérette filmée la même année par Robert Péguy et qui marque ses premiers pas au cinéma. Dès lors, Rellys ne va cesser de tourner. Au cours des années trente, il joue dans plusieurs comédies marseillaises comme Trois de la Marine avec Alibert et Le Cantinier de la Coloniale avec Bach. Il rencontre Marcel Pagnol qui lui offre des rôles secondaires dans Merlusse auprès d'Henri Poupon et dans César où il est l'employé de Fernand Charpin, alias Panisse, mari d'Orane Demazis en Fanny et ami de Raimu dans le rôle-titre. Il enchaîne avec des films-opérettes comme Un de la Canebière où l'on entend le fameux petit cabanon pas plus grand qu'un mouchoir de poche ou Titin des Martigues.
Vedette avec Narcisse
En 1939, Rellys devient une vedette très populaire lorsque Ayres d'Aguiar le dirige dans Narcisse, une comédie burlesque sur les aventures d'un jeune homme, enrôlé involontaire dans l'armée de l'air. Le film est un succès mais la guerre éclate et Rellys n'a pas le temps de savourer son succès, il est mobilisé. Après la capitulation de la France, il revient à l'écran en 1940 dans Tobie est un ange avec Pierre Brasseur et Frédérica avec Elvire Popesco et Charles Trénet. Devenu un personnage familier du cinéma français, Rellys va encore jouer dans une quarantaine de films jusqu'à la fin des années soixante-dix. Il donne la réplique à Fernandel à sept reprises, tourne sous la direction des bons cinéastes de son époque, tels que Jean Devaivre pour Le roi des resquilleurs, André Cayatte pour Roger la Honte et La revanche de Roger la honte, Gilles Grangier pour Amédée, Le voyage à Biarritz et L'âge ingrat, Abel Gance pour La tour de Nesle, Jean Gourguet pour Les premiers outrages, Les promesses dangereuses et La traversée de la Loire, Jean Becker pour Pas de caviar pour tante Olga, Jean-Paul Le Chanois pour Le jardinier d'Argenteuil.
Virage dramatique
Mais Rellys n'est pas qu'un artiste comique, il sait donner dans l'émotion et prouve ainsi qu'il est un grand acteur aux multiples talents. Il le confirme dans le rôle d'Ugolin pour Manon des sources de Marcel Pagnol et devient un mémorable Père Gaucher dans Les Lettres de mon moulin. Puis vient Crésus, la seule réalisation de Jean Giono avec Fernandel, Un soir sur la plage de Michel Boisrond avec Martin Carol et Heureux qui comme Ulysse d'Henri Colpi avec Fernandel dans son dernier film. Il se produit également dans de nombreuses opérettes, pièces de théâtre, dont Freddy avec Fernandel, et participe a plusieurs émissions radiophoniques ou feuilletons télévisés, parmi lesquels Maurin des Maures de Jean Canolle avec Jean Gaven, Nans le berger de Rolland-Bernard avec Michel Robbe et Madame le juge avec Simone Signoret. En 1978, Rellys, grand second rôle du cinéma français, fait une dernière apparition à l'écran, dans L'ange gardien une production franco-canadienne de Jacques Fournier. Marié depuis 1938 avec Angèle Darty qu'il surnommait Loulou, père de trois enfants, Henri fils, Michelle et Annie, cet acteur gentil, modeste et cultivé se retire dans sa ville natale. Il meurt à quatre-vingt-six ans, le 20 juillet 1991, à l'hôpital marseillais de Sainte-Marguerite. Il repose dans le cimetière Saint-Pierre auprès de ses amis Vincent Scotto et Alibert.


FILMOGRAPHIE :

Avec Vincent Scotto
1933 : Au pays du soleil de Robert Péguy
1934 : Trois de la marine de Charles Barrois
1935 : Arènes joyeuses de Karl Anton
1935 : Le cantinier de la coloniale d'Henry Wulschleger
1935 : Merlusse de Marcel Pagnol
1936 : César de Marcel Pagnol
1937 : Un de la Canebière de René Pujol
1937 : Titin des Martigues de René Pujol
1938 : Ça. c'est du sport de René Pujol
1939 : Narcisse d'Ayres d'Aguiar
1940 : Tobie est un ange d'Yves Allégret
1941 : Frédérica de Jean Boyer
1943 : Feu Nicolas de Jacques Houssin
1945 : Le roi des resquilleurs de Jean Devaivre
1945 : Roger la Honte d'André Cayatte
1946 : La revanche de Roger la Honte d'André Cayatte
1946 : Les trois cousines de Jacques Daniel-Norman
1947 : Les aventures des Pieds Nickelés de Marcel Aboulker
1948 : Tabusse de Jean Gehret
1948 : Amédée de Gilles Grangier
1949 : Vient de paraître de Jacques Houssin
1949 : Le quatre-vingt-quatre prend des vacances de Léo Joannon
1949 : L'atomique monsieur Placido de Robert Hennion
1949 : Le trésor des Pieds Nickelés de Marcel Aboulker
1949 : À la culotte de zouave d'Henri Verneuil (cm)
1950 : Les mémoires de la vache Yolande d'Ernest Neubach
1950 : Le tampon du capiston de Maurice Labro
1950 : La vie est un jeu de Raymond Leboursier
1952 : Manon des sources de Marcel Pagnol
1953 : Boum sur Paris de Maurice de Canonge
1954 : Les lettres de mon moulin de Marcel Pagnol
1954 : La tour de Nesle d'Abel Gance
1955 : Les premiers outrages de Jean Gourguet
1955 : Honoré de Marseille de Maurice Regamey
1956 : Les promesses dangereuses de Jean Gourguet
1956 : Nuit blanche et rouge à lèvres de Robert Vernay
1956 : Adorables démons de Maurice Cloche
1957 : Le chômeur de Clochemerle de Jean Boyer
1957 : Arènes joyeuses de Maurice de Canonge
1960 : Cocagne de Maurice Cloche
1960 : Crésus de Jean Giono
1961 : Un soir sur la plage de Michel Boisrond
1961 : La traversée de la Loire de Jean Gourguet
1962 : La salamandre d'or de Maurice Régamey
1962 : Le voyage à Biarritz de Gilles Grangier
1964 : L'âge ingrat de Gilles Grangier
1964 : La chance et l'amour, « Les fiancés de la chance » d'Éric Schlumberger
1964 : La Caravane Pacouli de Louis Soulanes (tv)
1964 : La bonne occase de Michel Drach
1964 : Le petit monstre de Jean-Paul Sassy
1965 : Pas de caviar pour tante Olga de Jean Becker
1965 : Dis-moi qui tuer ? d'Etienne Périer
1966 : Le jardinier d'Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois
1969 : Heureux qui comme Ulysse d'Henri Colpi
1969 : Kisss. / L'argent de l'amour de Jean Levite
1969 : La honte de la famille de Richard Balducci
1971 : Aubrac-City de Jean Pignol (tv)
1974 : Nans le Berger de Roland-Bernard (tv)
1978 : L'ange gardien de Jacques Fournier
1978 : Madame le juge d'Édouard Molinaro (tv)


Filmographie de RELLYS
 
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