Benoît RÉGENT
 Acteur français
La vie de Benoît Régent, acteur attachant et énigmatique a été courte mais bien remplie. Son seul territoire était les plateaux de cinéma et les scènes les plus prestigieuses d'Europe. Voués aux personnages étranges et écorchés vif, il a laissé quelques belles histoires de théâtre et une filmographie avec les meilleurs réalisateurs de son époque.
Benoît Régent voit le jour à Nantes, le 19 décembre 1953. Attiré très tôt par le théâtre, il s'installe à Paris où il suit les cours de Jean Périmony avant d'intégrer le Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Ses professeurs sont Antione Vitez et Jean-Paul Roussillon.
Un grand acteur de théâtre
Il fait ses débuts dans Tête d'or de Paul Claudel et rejoint la troupe du jeune metteur en scène américain Stuart Seide. Auprès de débutants comme Christophe Malavoy ou Thierry Fortineau, il se produit dans Troïlus et Cressida de Shakespeare et Dommage que tu sois une putain de John Ford (le dramaturge anglais pas le cinéaste). Il connaît la consécration aux Amandiers où il joue Peer Gynt d'Ibsen et Les Paravents de Jean Genet, tous deux sous la direction de Patrice Chéreau. Acteur confirmé, il montre son attirance pour les textes difficiles et les personnages tourmentés à l'image de l'adaptation d'Edouard II de Marlowe par Jean-Hugues Anglade rebaptisé Great Britain. Benoît Régent passe plusieurs saisons dans la compagnie de Jean Jourdheuil et Jean-François Peyret qui le dirigent dans Le Cas Müller d'Heiner Muller qui remporte un beau succès au Festival d'Avignon en 1992. Il compose un fils brisé de Jean-Marc Bory, capitaine d'industrie de la terrible Compagnie des hommes d'Edward Bond mis en scène par Alain Françon.
Des personnages violents au cinéma
Cet acteur profond et un brin marginal ne peut pas laisser le cinéma insensible à son univers. Exigent, il sert de grands auteurs réputés difficiles comme Pierre Zucca dans Rouge-gorge en agent de change crapuleux, Richard Dembo dans La diagonale du fou où il endosse le court rôle d'adversaire de Michel Piccoli, Jacques Rivette dans La Bande des Quatre, description d'un quatuor de banlieue, Jacques Doillon dans Du fond du cour où il campe un saisissant Benjamin Constant, et surtout Philippe Garrel dans J'entends plus la guitare où il compose avec Johanna ter Stegge un couple torturé confronté à la drogue. Mais Benoît Régent ne renonce pas à un cinéma plus populaire où il interprète des personnages plus physiques et parfois violents. Il est ainsi un des agresseurs racistes de Train d'Enfer, un délinquant descendu par Jean Rochefort dans Un dimanche de flic, un homme de main dans Spécial Police ou le pensionnaire de La Maison de Jeanne. Mais ce sont les personnages secrets, entre ombre et lumière qui ont la préférence de ce tourmenté. Il est ainsi le partenaire de Juliette Binoche dans Trois couleurs : Bleu de Kieslowski, un personnage que l'on retrouve dans le troisième volet Rouge, Stavisky dans Jean Galmot aventurier et l'éternel déraciné de . À la campagne de Manuel Poirier, son plus gros succès personnel au cinéma pour terminer avec l'inquiétant Docteur Wahl dans Noir comme le souvenir de Jean-Pierre Mocky.
Avec Marilyne Canto
Rarement en tête d'affiche, mais toujours remarquable, Benoît Régent crée des personnages qui lui ressemblent. Il trouve le bonheur auprès de l'actrice Maryline Canto avec qui il a un garçon prénommé Ferdinand. L'acteur succombe à une rupture d'anévrisme à 40 ans à Zurich, le 22 octobre 1994. Son fils Ferdinand après des études d'architecture se destine comme ses parents à la comédie. Maryline Canto lui a rendu hommage dans le film Le Sens de l'humour, une évocation pudique et un message d'une grande vitalité. Le personnage de Benoît est campé par Antoine Chappey, le deuxième mari de la réalisatrice. Touche-à-tout, fin lettré et acteur passionné, Benoît Régent laisse une empreinte indélébile dans l'histoire du cinéma des années 90.


FILMOGRAPHIE :

Avec Juliette Binoche
1980 : La Femme intégrale de Claudine Guilmain (tv)
1980 : La Peau de chagrin de Michel Favart (tv)
1981 : Peer Gynt de Bernard Sobel (tv)
1982 : L'Indiscrétion de Pierre Lary
1983 : La Java des ombres de Romain Goupil
1983 : Un dimanche de flic de Michel Vianey
1983 : Stella de Laurent Heynemann
1984 : Mon ami Washington de Helvio Soto
1984 : Train d'enfer de Roger Hanin
1984 : La Diagonale du fou de Richard Dembo
1985 : Rouge-gorge de Pierre Zucca
1985 : L'Été prochain de Nadine Trintignant
1985 : Subway de Luc Besson
1985 : Spécial police de Michel Vianey
1986 : L'Iguane de Serge Meynard (c m)
1986 : La Maison de fer de Gilbert Kelner (cm)
1986 : Adieu la vie de Maurice Dugowson (tv)
1986 : Bleu comme l'enfer d'Yves Boisset
1986 : Un homme et une femme, vingt ans déjà de Claude Lelouch
1986 : Autour de minuit ('Round Midnight) de Bertrand Tavernier
1986 : Noir et Blanc de Claire Devers
1987 : Nouilles de Marilyne Canto (cm)
1987 : Une flamme dans mon cour d'Alain Tanner
1988 : La Bande des quatre de Jacques Rivette
1988 : L'Île aux oiseaux de Geoffroy Larcher
1988 : Accord parfait d'Arsène Floquet
1988 : La Maison de Jeanne de Magali Clément
1988 : A Soldier's Tale de Larry Parr
1988 : Savannah, la ballade de Marco Pico
1989 : Bunker Palace Hôtel d'Enki Bilal
1990 : Dr M de Claude Chabrol
1990 : Jean Galmot, aventurier d'Alain Maline
1991 : J'entends plus la guitare de Philippe Garrel
1991 : Pierre qui roule de Marion Vernoux (tv)
1992 : Épiderme de Jean-Luc Blanchet (cm)
1993 : Attendre le navire d'Alain Raoussi
1993 : Trois Couleurs : Bleu de Krzysztof Kieslowski
1993 : Grand Bonheur d'Hervé Le Roux
1993 : Jeux d'enfants de Michel Léviant (tv)
1993 : Trois couleurs : Rouge de Krzysztof Kieslowski
1994 : Du fond du cour de Jacques Doillon
1995 : En mai, fais ce qu'il te plaît de Pierre Grange
1995 : ...à la campagne de Manuel Poirier
1995 : Noir comme le souvenir de Jean-Pierre Mocky


Filmographie de Benoît RÉGENT
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs R > Contact