Fernand RAYNAUD
 Acteur et humoriste français
Le cinéma n’a jamais su exploiter la puissance comique des grands humoristes dès qu’il devient un peu trop agressif. Ainsi, Fernand Raynaud, incontestable numéro un de la scène n’a jamais eu la chance de trouver les réalisateurs et les sujets capables de mettre en valeur son personnage de naïf explorant les petits travers des Français moyens. Il garde cependant la sympathie d’un public sensible à ses sketches inoubliables.
Fernand Raynaud voit le jour le 19 mai 1926, à Clermont-Ferrand. Fils cadet d’un contremaître de l’usine Michelin, il suit des études de très loin et quitte l’école à 15 ans. Il exerce de multiples petits boulots comme bobineur, commis d’architecte, projectionniste ou terrassier. Conscient de l’impact produit par ses pitreries, il monte à Paris à vélo en pleine Occupation et se produit dans des spectacles de rue et à la terrasse des brasseries.
L'ascension au music-hall
Fernand Raynaud décroche un emploi de mime dans un cabaret. Sa rencontre au début des années cinquante avec Jean Nohain, célèbre parolier de chansons avec Mireille et animateur de variétés va s'avérer déterminante. Le comique s’invente un personnage de benêt avec sa gabardine éculée et son chapeau informe. Il participe à l’émission 36 chandelles où il rencontre une joyeuse bande composée de Roger Pierre, Jean-Marc Thibault, Darry-Cowk, Poiret et Serrault, Jean Richard ou Raymond Devos. Il s’inspire de l’homme de la rue rencontré dans son quartier de Genevilliers pour des sketches symboliques de l’époque comme le 22 à Asnières, le Tailleur, C’est étudié pour, Bourreau d’enfants, Allo… Tonton, Ça eut payé, Avec deux croissants, Les œufs cassés s’inventant une famille croquignolesque dans En vacances avec ma sœur et le personnage de Madame Lelonbec. Il démontre ses qualités de mime lors de son Défilé militaire.
Des personnages de naïfs prénommés Fernand
Fernand Raynaud débute sur grand écran en 1955 dans La Bande à Papa de Guy Lefranc auprès du patriarche de la famille Noël Roquevert. L’année suivante, il participe à sa manière à la conquête de l’Ouest américain dans Fernand Cow-Boy avec Dora Doll. S’il atteint des sommets de popularité au music-hall, il est réduit au même personnage de naïf éberlué portant son propre prénom dans une série de films sans grand intérêt et qui peinent à être drôle. Il devient ainsi Fernand clochard, Fernand de Chalamont dans Arènes Joyeuses de Maurice de Canonge, Fernand Castel dans Le Mouton, le prisonnier marié à la charmante Danièle Lebrun et sous la tyrannie de son maton, Raymond Souplex, le couturier Fernand dans Le Sicilien, une parodie de films de gangsters, Fernand Martin dans Houla-Houla, pitrerie lamentable tourné en Polynésie. Mais Guy Lefranc et Pierre Chevalier, ses réalisateurs attitrés sont des tâcherons sans talent et ses films sont de plus en plus poussifs. Il reprend le rôle qu’il a créé dans Auguste, toujours de Pierre Chevalier dont l’auteur Raymond Castans signe les dialogues. Jean Boyer lui propose un double rôle dans C’est pas moi, c’est l’autre où le comique de situation est dévoilé dans le titre.
Monsieur Jourdain et Sganarelle
Pendant ce temps, Fernand Raynaud triomphe sur les planches dans son spectacle Fernand Raynaud chaud, le premier seul en scène qui s’exporte dans toute la planète francophone puis le spectacle Une heure sans paroles entièrement mimé. Il interprète des pièces classiques comme Le Bourgeois gentilhomme en Monsieur Jourdain et Don Juan en Sganarelle auprès de Georges Descrières, une belle revanche pour cet artiste élevé à l’école de la rue. Il fait quelques apparitions dans La Belle Américaine ou Nous irons à Deauville et termine son parcours au cinéma dans deux films de Guy Lefranc, le vaudeville Salut Berthe ! et L’Auvergnat et l’Autobus. L’humoriste perfectionniste décide de prendre du recul par rapport à un métier qu’il exerce déjà depuis trente ans. Il souhaite s’installer en Nouvelle Calédonie pour échapper au fisc. Alors qu’il rejoint sa ville natale pour y faire ses adieux dans un spectacle gratuit dans une maison de retraite, sa puissante Citrën percute un mur près de Riom, le 28 septembre 1973. Il laisse sa femme la chanteuse Renée Caron, épousée en 1955 et ses deux enfants, Pascal et Françoise. En 2004, Jean Rochefort lui rend hommage en proposant un spectacle basé sur ses sketches.


FILMOGRAPHIE :

Avec Renée Caron
et leurs enfants
1955 : La bande à Papa de Guy Lefranc
1955 : 33 tours et puis s’en vont d’Henri Champetier (cm)
1956 : Fernand cow-boy de Guy Lefranc
1956 : Assassins et voleurs de Sacha Guitry
1957 : Fernand clochard de Pierre Chevalier
1957 : C’est arrivé à trente-six chandelles d’Henri Diamant-Berger
1957 : Arènes joyeuses de Maurice de Canonge
1958 : La Clé des Champs de François Chatel (tv)
1958 : Houla-houla ! de Robert Darène
1958 : Le sicilien de Pierre Chevalier
1958 : Minute papillon ! de Jean Lefèvre
1959 : La marraine de Charley de Pierre Chevalier
1960 : Le mouton de Pierre Chevalier
1961 : La belle Américaine de Robert Dhéry et Pierre Tchernia (apparition)
1961 : Auguste de Pierre Chevalier
1962 : Nous irons à Deauville de Francis Rigaud (apparition)
1962 : C’est pas moi, c’est l’autre de Jean Boyer
1968 : Salut Berthe ! de Guy Lefranc
1969 : L’Auvergnat et l’autobus de Guy Lefranc


Filmographie de Fernand RAYNAUD
 
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