Hugues QUESTER
 Acteur français
Le visage austère, taxé souvent d'intellectualisme, Hugues Quester traîne une réputation d'acteur difficile et distant. Pourtant selon ses proches, il est de ces acteurs qui, sortis de la scène, oublient leurs paillettes pour venir, aussi simplement qu'humainement, à la rencontre du public. Il se plie de bonne grâce au jeu et raconte son parcours hors du commun. C'est pourquoi, l'ancien administrateur de la Comédie-Française, Jacques Lassalle a déclaré : « Hugues Quester possède un des plus beaux parcours d'acteur du Théâtre français ».
De son vrai nom Questerbert, Hugues Quester est né à Echemiré en Anjou. Il a une sœur aînée Marie-Christine Questerbert qui deviendra une proche collaboratrice de Luc Moullet et réalisatrice. Passionné d'automobile, il dévie de sa vocation de pilote pour épouser le métier de comédien. À sa sortie d'un lycée technique, à dix-sept ans, tout en réparant des contracteurs de métro, il répond à un formulaire publicitaire pour suivre un cours d'art dramatique animé par Guy Kayat le soir. Repéré en 1969 par Roger Blin, il débute dans Richard II de Shakespeare, mis en scène par le jeune Patrice Chéreau. L'année suivante, il donne la réplique à Maria Casarès dans Early Morning d'Edward Bond au festival d'Avignon.
Un des piliers des Amandiers
Il débute au cinéma dans le premier long métrage de Yannick Bellon, Quelque part quelqu'un, retrouve Patrice Chéreau dans son premier film La Chair de l'orchidée au côté de Charlotte Rampling, et devient l'ami de Joe Dallessandro dans Je t'aime moi non, encore un premier film signé Serge Gainsbourg. Mais c'est surtout le théâtre qui l'attire. Auprès de Patrice Chéreau, il joue dans le spectacle mythique La Dispute de Marivaux et reçoit le prix Gérard Philipe pour Treplev de Tchekhov, mis en scène par Lucian Pintilie. Le jeune comédien déclare : «j'ai toujours espéré d'un metteur en scène qu'il cultive ma capacité d'étonnement, qu'il m'ouvre des espaces imaginaires. Ces rencontres m'ont donné le goût du théâtre aussi exigeant que populaire.». Très éclectique, il passe de Tankred Dorst (Toller) à Shakespeare (Le songe d'une nuit d'été), puis de Cocteau (L'Aigle à deux têtes) à Corneille (L'Illusion comique). Il quitte les Amandiers à la fin des années soixante-dix pour travailler avec Giogio Strehler, Jacques Lassalle puis Emmanuel Demarcy-Mota au théâtre de la ville dont il est le responsable depuis 2004.
Des rôles secondaires pour de grands auteurs de cinéma
En comparaison, son activité à l'écran paraît très dispersée. On retrouve de grands auteurs internationaux comme Raul Ruiz (La Ville des pirates), Alain Tanner (No Man's land), Peter Fleischmann (Un Dieu rebelle), Krzysztof Kieslowski (Trois couleurs, bleu) ou João Cesar Monteiro (Le Bassin de J.W.), de solides réalisateurs comme Jean-Charles Tacchella (Escalier C), Tony Gatlif (Rue du départ), Jacques Bral (Polar, Mauvais Garçon) ou la canadienne Léa Pool (Anne Trister) et de talentueuses débutantes comme Martine Dugowson (Mina Tannenbaum), Sophie Fillières (Grande Petite) ou sa sœur Marie-Christine (La chambre obscure). Mais le plus souvent, l'acteur se contente de rôles fugitifs. Il obtient son rôle le plus marquant en 1989 sous la direction d'Éric Rohmer, celui d'Igor tombé sous le charme d'une jeune prof de philo incarnée par Anne Teyssèdre dans Conte de Printemps.
Une filmographie dispersée pour le petit écran
Pour la télévision, il joue dans des épisodes de Maigret avec Jean Richard, Les cinq dernières minutes avec Jacques Debary et Julien Fontanes, magistrat avec Jacques Morel. Il fait partie des personnages extravagants du Mystérieux Docteur Cornélius que Maurice Frydland adapte de Gustave Le Rouge et rejoint la distribution du Chevalier de Pardaillan version Josée Dayan. Il assure le rôle principal d'Antoine Durand dans Lycée alpin, un feuilleton franco-suisse. Quelque soit le genre, il se montre toujours crédible et performant. Hugues Quester, tout en discrétion poursuit une carrière exemplaire. Il a répondu à un journaliste en affirmant : «J'aime profondément mon métier. Mon rapport avec lui est une éternelle illusion. Je sens qu'il y a une révélation, un code secret dont je chercherai la combinaison toute ma vie.»


FILMOGRAPHIE :

Avec Jane Birkin,
Joe Dallessandro,
et Serge Gainsbourg
1969 : Mister Freedom de William Klein
1970 : L'Étrangleur de Paul Vecchiali
1971 : Rendez-vous à Bray d'André Delvaux
1972 : Quelque part quelqu'un de Yannick Bellon
1972 : La Rose de fer de Jean Rollin
1973 : George qui ? de Michèle Rosier
1974 : La Chair de l'orchidée de Patrice Chéreau
1975 : Le Refus de Jean-Michel Carré (cm)
1975 : Je t'aime, moi non plus de Serge Gainsbourg
1976 : Ne pas déranger de Jean Cayrol
1977 : L'Honorable Société d'Anielle Weinberger
1978 : L'Adolescente de Jeanne Moreau
1981 : La Nuit de Varennes (Il mondo nuovo) d'Ettore Scola
1982 : Une pierre dans la bouche de Jean-Louis Leconte
1982 : Un été nommé désir de Frédéric de Foucaud (cm)
1983 : La Ville des pirates de Raoul Ruiz
1983 : Polar de Jacques Bral
1984 : No Man's Land d'Alain Tanner
1985 : Escalier C de Jean-Charles Tacchella
1985 : Parking de Jacques Demy
1985 : Visage de chien de Jacek Gasiorowski
1985 : Hôtel Paradis de Jana Bokova
1986 : Rue du départ de Tony Gatlif
1986 : Anne Trister de Léa Pool
1987 : Les Matins chagrins de Jean-Pierre Gallepe
1987 : Un Dieu rebelle (Hard to be a God) de Peter Fleischmann
1988 : Una notte, un sogno de Massimo Manuelli
1989 : Conte de printemps d'Éric Rohmer
1991 : Mauvais garçon de Jacques Bral
1992 : Trois Couleurs : Bleu de Krzysztof Kieslowki
1993 : Grande petite de Sophie Fillières
1993 : Bartleby ou les Hommes au rebut de Véronique Tacquin (cm)
1993 : Les Petits Objets d'amour de Pascale Risterucci (cm)
1993 : Mina Tannenbaum de Martine Dugowson
1995 : La Malaimée de Jean-Paul Scarpitta
1996 : Le Bassin de J.W. de João César Monteiro
1998 : Souvenir de Michael Shamberg
1999 : Vie et Mort d'un instant d'ivresse de Lydia Veerecke (cm)
2000 : La Chambre obscure de Marie-Christine Questerbert
2002 : Si cinq rois valaient cette dame de Pierre-Alain Lods (cm)

Télévision :
1970 : Un matin de juin 1940 de Claude-Jean Bonnardot
1972 : Sauvés de Claude Regy
1973 : L'étrange histoire d'une aboyeuse d'Aldo Altit
1974 : Piano Forte de Josée Dayan
1977 : En attendant la lumière de Jean-Pierre Alessandrini
1978 : Maigret et le tueur de Marcel Cravenne
1978 : La Guerre des trois Henri de Marcel Cravenne
1981 : Dickie-roi de Guy Lefranc
1982 : Le château de l'Amaryllis d'Henri Colipi
1984 : Le Mystérieux Docteur Cornélius de Maurice Frydland
1984 : Noces de soufre de Raymond Vouillamoz
1985 : La Reverdie de Philippe Condroyer
1986 : Le salon du prêt à saigner de Joël Séria
1988 : Le chevalier de Pardaillan de Josée Dayan
1989 : Gueule d'arnaque de Joël Séria
1990 : Sniper (Sniper) de Klaus Biedermann
1990 : SOS Disparus de Pierre Boutron et Maurice Frydland
1991 : Vous êtes folle, Imogène de Paul Vecchiali
1991 : Des cornichons au chocolat de Magali Clément
1992 : Lycée alpin de Bernard Dubois et Laurent Lévy
2000 : À propos de Bérénice de Jean-Daniel Verhaeghe
2003 : Un goût de sel d'Hélène Martini
2004 : Six personnages en quête d'auteur de Laurent Preyale


Filmographie d'Hugues QUESTER
 
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