Wojciech PSZONIAK
 Acteur polonais
L'acteur polonais Wojciech Pszoniak avait choisi la France mais n'a jamais renié sa Pologne natale Il avait livré : « Mes parents m'ont élevé dans la conviction que la Pologne est le meilleur et le plus beau pays. Grâce à mes voyages autour du monde, j'ai réalisé qu'il existe des pays plus beaux et plus riches. Mais l'amour pour la patrie est comme l'amour pour une mère. Elle doit être aimée et respectée. Plus elle est pauvre et tourmentée, plus elle a besoin d'amour. »
Wojciech Pszoniak est né le 2 mai 1942 à Lwów en Pologne occupée, ville devenue aujourd'hui Lviv en Ukraine. Alors que sa famille s'installe à Gliwice dans le sud de la Pologne avec ses deux frères aînés Jerzy et Antoni, il apprend à jouer du violon, de la clarinette et du hautbois à l'école secondaire de Bytom puis dans l'orchestre militaire. Il joue avec des troupes de théâtre amateur et se produit dans des cabarets. Il suit les cours de l'École nationale supérieure de théâtre Ludwik-Solski de Cracovie.
L'acteur fétiche de Wajda
En 1965, il apparaît pour la première fois dans une série policière bulgare. Diplômé en 1968, il joue dans les théâtres nationaux en interprétant les pièces du répertoire notamment sous la direction d'Andrzej Wajda. Dès 1972, il devient professeur à la Faculté de mise en scène de l'École nationale supérieure de Théâtre de Varsovie. Au cinéma, Wojciech Pszoniak débute au début des années 70. En 1972, il partage l'affiche avec Leszek Teleszynski dans Le diable, un brulôt d'Andrzej Zulawski qui demeure censuré en Pologne jusqu'en 1988. Dirigé par Andrzej Wajda, il obtient des rôles de journaliste dans Les noces et dans La ligne d'ombre. Toujours sous la direction du réalisateur, il décroche le Prix du meilleur acteur au Festival de Gdynia pour La terre de la grande promesse où il incarne Moryc Welt un ouvrier juif du textile. Cette reconnaissance lui vaut d'être sollicité par Claude Régy dans Les gens déraisonnables sont en voie de disparition au théâtre ou par Volker Schlöndorff dans Le tambour au cinéma.
Contraint à l'exil
Alors qu'il fuit la Pologne dirigée par le Général Jaruzelski qui lutte contre le syndicat Solidarnosc de Lech Walesa, il s'installe en France. En 1982, il interprète le rôle de Robespierre dans Danton d'Andrzej Wajda avec Gérard Depardieu dans le rôle-titre. Cette composition lui vaut le Prix du meilleur acteur au Festival des films du monde de Montréal. On le voit aussi dans La diagonale du fou de Richard Dembo ou Je hais les acteurs de Gérard Krawczyk. Parallèlement, il interprète Dostoievski, Peter Handke, Alfred Jarry et Hanoch Levin au théâtre. Il rejoint Jerzy Kawalerowicz pour faire partie de la communauté d'Austeria et Agnieska Holland pour Amère récolte tourné en Allemagne. À la télévision française, il joue dans le feuilleton Music-Hall avec Simone Signoret, Louis-Charles mon amour avec Michel Piccoli dans la collection Sueurs froides, Stradivarius ou la série Maigret avec Jean Richard.
Carrière franco-polonaise
En 1987, il décroche le premier rôle du film Les années sandwiches de Pierre Boutron où il compose un brocanteur d'origine juive qui se lie d'amitié avec un jeune garçon dont les parents ont été déportés. Il apparaît dans Le complot d'Agnieszka Holland avec Christophe Lambert en prêtre polonais tué par la police secrète ou Deux de Claude Zidi avec Gérard Depardieu et Maruschka Detmers. En 1989, il fait une composition remarquée dans Korczak d'Andrzej Wajda. Ce film évoque la vie du médecin Janusz Korczak qui refusa d'abandonner les enfants juifs dont il avait la charge dans le Ghetto de Varsovie et fut déporté à Treblinka avec eux. Par la suite, il tourne sous la direction d'Yves Robert (Le bal des casse-pieds), Robert Enrico (Vent d'est), Coline Serreau (Chaos), Pierre Schoendoerffer (Là haut) ou Philippe de Broca (Vipère au poing). En 2001, il joue avec succès dans l'adaptation théâtrale de La boutique au coin de la rue, tiré du film d'Ernst Lubitsch par Miklos Laszlo, dans une mise en scène de Jean-Jacques Zilbermann.
Retour au pays
À la fin de sa carrière, Wojciech Pszoniak tourne essentiellement avec des cinéastes de son pays natal comme Rafael Lewandowski dans La Dette ou Jacek Lusinski dans Carte Blanche. Pour la télévision, Il apparaît dans la saison 3 de Braquo avec Jean-Hugues Anglade ou dans un remake de Rosemary's baby par Agnieszka Holland. Pour son dernier rôle, il est le partenaire de Gael Garcia Bernal et Marine Vatch dans Si tu voyais son cœur de Joan Chemla en 2016. Marié depuis les années 80 avec Barbara Halina Lasocka, auteure de publications scientifiques sur l'histoire du théâtre et disparue le 14 octobre 2007, Wojciech Pszoniak décède le 19 octobre 2020 à Varsovie, emporté par un cancer généralisé.


FILMOGRAPHIE :

Avec Andrzej Wajda
et Daniel Olbrychski
1970 : Le visage d'un ange (Twarz aniola) de Zbigniew Chmielewski
1972 : Le diable (Diabel) d'Andrzej Zulawski
1972 : Les noces (Wesele) d'Andrzej Wajda
1973 : Le nid (Gniazdo) de Jan Rybkowski
1974 : La terre de la grande promesse (Ziemia obiecana) d'Andrzej Wajda
1975 : Le condamné (Skazany) d'Andrzej Trzos-Rastawiecki
1975 : Images de la vie (Obrazki z zycia) d'Agnieszka Holland
1975 : La ligne d'ombre (Smuga cienia) d'Andrzej Wajda
1976 : Je suis un papillon (Motylem jestem, czyli romans czterdziestolatka) de Jerzy Gruza
1977 : L'affaire Gorgone (Sprawa Gorgonowej) de Janusz Majewski
1977 : Souvenirs (Rekolekcje) de Witold Leszczynski
1978 : L'hôpital de la transfiguration (Szpital przemienienia) d'E Zebrowski
1979 : Le tambour (Die Blechtommel) de Volker Schlöndorff
1979 : Aria pour un athlète (Aria dla atlety) de Filip Bajon
1979 : Golem (Golem) de Piotr Szulkin
1980 : Olympiades 40 (Olimpiada 40) d'Andrzej Kotkowski
1981 : Le consul (Limuzyna Daimler-Benz) de Filip Bajon
1981 : Spokojne lata d'Andrzej Kotkowski
1982 : Austeria (Austeria) de Jerzy Kawalerowicz
1982 : Przeprowadzka de Jerzy Gruza
1982 : Danton d'Andrzej Wajda
1983 : Okno de Wojciech Wójcik
1983 : La diagonale du fou de Richard Dumbo
1984 : Amère récolte (Bittere ernte) d'Agnieszka Holland
1985 : L'été du samouraï (Der Sommer des Samurai) d'Hans-Christoph Blumenberg
1986 : Je hais les acteurs de Gérard Krawczyk
1987 : Le testament du poète juif assassiné de Frank Cassenti
1987 : Les années sandwiches de Pierre Boutron
1987 : Le complot (To kill a priest) d'Agnieszka Holland
1988 : Deux de Claude Zidi
1988 : Coupe franche de Jean-Pierre Sauné
1988 : Rouge Venise d'Etienne Périer
1989 : Monsieur de Jean-Philippe Toussaint
1989 : Korczak d'Andrzej Wajda
1990 : Gawin d'Arnaud Sélignac
1991 : Le bal des casse-pieds d'Yves Robert
1991 : Vent d'est (East wind) de Robert Enrico
1992 : Coupable d'innocence (Gdy rozum spi) de Marcin Ziebinski
1993 : Le regard d'Ulysse (To vlemma tou Odyssea) de Theo Angelopoulos (apparition)
1994 : La semaine sainte (Wielki tydzien) d'Andrzej Wajda
1995 : La chica de Bruno Gantillon
1996 : Our god's brother de Krzysztof Zanussi
1997 : L'amour fou de Michel Rodde
2000 : Deuxième vie de Patrick Braoudé
2000 : Bajland d'Henryk Dederko
2000 : Chaos de Coline Serreau
2002 : Le pacte du silence de Graham Guit
2003 : Là-haut, un roi au-dessus des nuages de Pierre Schoendoerffer
2003 : Vipère au poing de Philippe de Broca
2005 : L'héroïne de Gdansk (Strajk, die Heldin von Danzig) de Volker Schlöndorff
2006 : Nadège (Nadzieja) de Stanislaw Mucha
2007 : L'Arche de Babel de Philippe Carrèse
2008 : Le moindre Mal (Mniejsze zlo) de Janusz Morgenstern
2009 : Mystification (Mistyfikacja) de Jacek Koprowicz
2009 : Robert Mitchum est mort d'Olivier Babinet & Fred Kihn
2009 : Mala matura 1947 de Janusz Majewski
2010 : Nie ten czlowiek de Pawel Wendorff
2010 : The winner (Wygrany) de Wieslaw Saniewski
2010 : La dette / Le père (Kret) de Rafael Lewandowski
2011 : Black thursday (Czarny czwartek) d'Antoni Krauze
2011 : Cassos de Philippe Carrèse
2013 : À la vie de Jean-Jacques Zilbermann
2014 : Carte blanche de Jacek Lusinski
2014 : Excentrycy, czyli po slonecznej stronie ulicy de Janusz Majewski
2016 : Si tu voyais son cœur de Joan Chemla


Filmographie de Wojciech PSZONIAK
 
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