Suzy PRIM | ||
Actrice française | ||
Suzy Prim appartient à une dynastie de comédiens, l'un de ses ancêtres aurait même fait partie de la troupe de Molière. Au cours de ses 75 ans de carrière, elle prouve qu'elle peut tout jouer passant de la femme du peuple à la grande manipulatrice et en incarnant les princesses ou les aventurières. Suzy Prim naît Suzanne Mariette Arduini le 11 octobre 1895, à Paris. Comédienne issue du sérail, la "petite Arduini" suit très tôt les traces de ses parents et grands-parents en débutant sur scène à onze mois et au cinéma à 14 ans sous la direction de Louis Feuillade (Poèmes antiques). Léonce Perret (Cour d'enfant) et Henri Pouctal (En détresse). Entre 1910 et 1921, elle tourne une vingtaine de films voués à l'oubli. On aimerait pourtant la découvrir dans Le petit Poucet aux côtés de Bébé Abélard, le futur René Dary ou en vedette de mélodrames tournés en Italie comme L'Aiglonne en 1921. À vingt-cinq ans, devenue Suzy Prim, elle délaisse le cinéma pour se consacrer au théâtre où Lugné-Poe et Gabriel Signoret seront ses brillants metteurs en scène. Elle interprète tous les auteurs de Feydeau à Ibsen en passant par les classiques et elle se fera même chanteuse et meneuse de revue. Baccara en 1927 ou Banco en 1929 en font l'une des reines du boulevard aux côtés de Jules Berry dont elle est alors la compagne. À la création de Bluff en 1932, la critique encense ce couple moderne et fantaisiste et réserve un bel éloge à Suzy, «exquise de sensibilité et de délicatesse». Avec Jules Berry Comment le cinéma parlant n'aurait-il pas fait les yeux doux à ce duo tapageur ? Mon cour et ses millions en 1931 réunit les deux vedettes pour la première fois. Suivront sept films en commun et leur rencontre fera souvent des étincelles, en particulier dans Arsène Lupin détective où nos anciens tourtereaux s'amusent encore à badiner avec l'amour. En revanche, Le chemin de Rio, 27, rue de la Paix et Carrefour lui réservent un sort funeste puisqu'elle y meurt assassinée par son ex quand elle ne se suicide pas après l'avoir tué ! En 1936, devenue une grande vedette de l'écran, elle tourne dix films d'affilée sans craindre d'affronter quelques monstres sacrés comme Raimu qu'elle tyrannise dans Les jumeaux de Brighton ou Harry Baur dont elle incarne la maîtresse délaissée dans Samson et Le patriote. Pour Jean Renoir, elle donne le meilleur d'elle-même dans Les bas-fonds où elle campe l'impérieuse Vassilissa, maîtresse de Jean Gabin, jalouse de sa sœur, la tendre Natacha (Junie Astor) qu'elle bat comme plâtre dans un très grand numéro. Spécialiste des femmes coquettes et légères, elle séduit Fernandel sous le soleil d'Un de la légion avant de roucouler en comtesse russe froufroutante dans Mayerling et de camper une Catherine II inattendue dans Tarakanova. Des femmes sans cour Mieux vaut retrouver cette parisienne gouailleuse à l'affiche de L'étrange Suzy, comédie écrite pour elle par Yves Mirande, ou en mélancolique entraîneuse dans L'homme de Londres. Servante arriviste dans La Rabouilleuse d'après Balzac ou grande bourgeoise jalouse dans Au bonheur des dames d'après Zola, elle convainc davantage qu'en dame patronnesse dans Le bienfaiteur avec Raimu. Elle regrettait pourtant d'avoir interprété trop de «femmes sans cour ni âme», trop de «monstres de méchanceté». Reine du mélodrame sur les planches où elle connaît de beaux succès dans La dame aux camélias ou Back Street, elle a moins de chance dans le cinéma d'après-guerre. Écriture et production À l'exception d'un rôle de vieille fille sadique dans Au royaume des cieux, on la voit surtout en prostituée sur le retour dans des séries B comme Les compagnes de la nuit ou Les mémoires d'un flic, à moins que sa mort suspecte ne lance l'intrigue du film comme dans Les caves du Majestic. Elle espère des jours meilleurs en devenant productrice pour Douze heures d'horloge ou scénariste pour La Fayette de Jean Dréville. Presque oubliée, elle amorce à 76 ans un bref retour à l'écran dans Profession : aventuriers. Dans les années soixante, elle apparaît dans un téléfilm (Valentin, le désossé), et écrit des scénarios pour Pierre Bourdon ou Jacques Deray. En 1975, dirigée par Henri Verneuil, elle joue son 81e et dernier rôle au cinéma dans Le corps de mon ennemi, un bel hommage de Jean-Paul Belmondo, grand admirateur de Jules Berry. Cette grande artiste au tempérament bien trempé décède presque centenaire le 7 juillet 1991 à Boulogne-Billancourt en région parisienne. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Louis Jouvet |
1910 : Petits poèmes antiques de Louis Feuillade 1910 : Le Noël de grand-mère de Léonce Perret 1910 : Le Crime de grand-père de Léonce Perret 1911 : Cour d'enfant de Léonce Perret 1912 : Le Petit Poucet de Georges-André Lacroix 1913 : Jeux d'enfants d'Henri Fescourt 1913 : Le Faux départ, une production Pathé 1914 : Carmen de Giovanni Doria et Augusto Turqui 1917 : Les écrits restent de Georges-André Lacroix 1917 : Haine de Georges-André Lacroix 1918 : Le Marchand de bonheur de Georges-André Lacroix 1918 : Le Noël d'Yveline de Georges-André Lacroix 1918 : En détresse d'Henri Pouctal 1918 : Il suo destino de Georges-André Lacroix 1919 : Les Deux Roses de Camillo de Rossi 1919 : Passionnément de Georges-André Lacroix 1920 : La Vengeance de Mallet de Georges-André Lacroix 1921 : L'Aiglonne d'Emile Keppens 1921 : Reine-Lumière de Lino Manzoni 1921 : Un drame d'amour de Rose Pansani 1931 : Mon cour et ses millions d'André Berthomieu 1935 : Le Bébé de l'escadron de René Sti 1935 : Marie des Angoisses de Michel Bernheim 1935 : Mayerling d'Anatolel Litvak 1936 : Samson de Maurice Tourneur 1936 : Au service du tsar de Pierre Billon 1936 : Les Bas-fonds de Jean Renoir 1936 : Le Chemin de Rio ou Cargaison blanche de Robert Siodmak 1936 : Les Jumeaux de Brighton de Claude Heymann 1936 : Moutonnet de René Sti 1936 : La Peur ou Vertige d'un soir de Victor Tourjansky 1936 : La Reine des resquilleuses de Max Glass et Marco de Gastyne 1936 : Un de la légion de Christian-Jaque 1936 : 27 rue de la Paix de Richard Pottier 1937 : Alexis gentleman chauffeur de Max de Vaucorbeil 1937 : Les Anges noirs de Willy Rozier 1937 : L'Appel de la vie de Georges Neveux 1937 : Arsène Lupin détective d'Henri Diamant-Berger 1937 : Les Pirates du rail de Christian-Jaque 1938 : Êtes-vous jalouse ? d'Henri Chomette 1938 : Tarakanowa de Fédor Ozep 1938 : Carrefour de Kurt Bernhardt 1938 : Farinet ou L'Or dans la montagne de Max Haufler 1938 : Le Patriote de Maurice Tourneur 1939 : Berlingot et Compagnie de Fernand Rivers 1939 : Cas > de conscience de Walter Kapps 1940 : Untel Père et Fils de Julien Duvivier 1941 : L'Étrange Suzy de Pierre-Jean Ducis 1941 : Les Petits Riens de Raymond Leboursier 1942 : Le Bienfaiteur d'Henri Decoin 1943 : Après l'orage de Pierre-Jean Ducis 1943 : Au bonheur des dames d'André Cayatte 1943 : La Collection Ménard de Bernard Roland 1943 : L'Homme de Londres d'Henri Decoin 1943 : La Malibran de Sacha Guitry 1944 : La Rabouilleuse de Fernand Rivers 1945 : Les Caves du Majestic de Richard Pottier 1946 : Quartier chinois de René Sti 1946 : Le Cabaret du grand large de René Jayet 1946 : Triple enquête de Claude Orval 1949 : Au revoir Monsieur Grock de Pierre Billon 1949 : Au royaume des cieux de Julien Duvivier 1949 : Le Cas du docteur Galloy de Maurice Téboul 1950 : Trafic sur les dunes de Jean Gourguet 1951 : Les Deux Gamines de Maurice de Canonge 1952 : Suivez cet homme de Georges Lampin 1953 : Les Compagnes de la nuit de Ralph Habib 1954 : Le Feu dans la peau de Marcel Blistène 1954 : Les pépées font la loi de Raoul André 1955 : Mémoires d'un flic de Pierre Foucaud 1956 : Lorsque l'enfant paraît de Michel Boisrond 1957 : Un chapeau de paille d'Italie de Stellio Lorenzi (tv) 1958 : Douze heures d'horloge de Géza von Radványi 1959 : Les Lionceaux de Jacques Bourdon 1964 : Valentin le désossé de François Gir (tv) 1966 : L'Homme de Marrakech de Jacques Deray 1972 : Profession : Aventurier de Claude Mulot 1976 : Le Corps de mon ennemi d'Henri Verneuil Filmographie de Suzy PRIM | |
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