Daniel PRÉVOST
 Acteur français
Avec son oil rigolard et ses cheveux frisés, son sourire forcé pour appuyer les réflexions les plus absurdes, ses déguisements extravagants, Daniel Prévost est le boute-en-train qu'on inviterait volontiers à sa table. Mais lorsque le comique jovial devient sérieux, il peut glisser vers des personnages inquiétants à la démesure comparable aux plus grands excentriques du cinéma.
Daniel Prévost est né à Garches, en banlieue parisienne, le 20 octobre 1939, il est issu d'un milieu ouvrier, élevé par sa Louise Drancourt d'origine normande. Il apprendra bien plus tard l'identité de son père Mohand Ait Salem comme il le relatera dans une autobiographie intitulée Le Passé sous silence. Enfant farceur, il intègre l'école dramatique de la rue Blanche dont il ressort en 1964 avec un premier prix de comédie. Il débute au théâtre dans Un certain M. Blot, aux côtés de Michel Serrault. Il côtoie deux amis avec lesquels il va pouvoir cultiver son humour décapant, Bobby Lapointe, avec lequel il écume les cabarets et Jean Yanne, dont il deviendra l'un des acteurs fétiches.
Le pitre facétieux
Habitué des émissions comiques de la télévision, il apparaît dès les années soixante chez Jean-Christophe Averty pour Les Raisins verts et Douches écossaises, puis dans des séries comme Les Saintes chéries et des émissions comme La Caméra invisible. Dans le même temps, il joue les gugusses au cinéma dans Erotissimo de Gérard Pirès qu'il retrouve pour Elle court, elle court la banlieue, Laisse aller c'est une valse de Georges Lautner, Elle cause plus, elle flingue et Comment réussir quand on est con et pleurnichard de Michel Audiard et surtout Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Moi y'en a vouloir des sous et Les Chinois à Paris de Jean Yanne qui lui réserve toujours un rôle dans ses réalisations suivantes.
Le petit rapporteur de Montcuq
Au milieu des années soixante-dix, Daniel Prévost acquiert une grande popularité à la télévision grâce au tandem d'enquêteurs qu'il forme avec Pierre Desproges dans Le Petit rapporteur de Jacques Martin puis les sketches loufoques écrits par Gébé et Topor dans Merci Bernard de Jean-Michel Ribes. En 1985, il anime le jeu Anagram en remplacement de Michel Constantin où ses facéties ont plus d'intérêt que le jeu lui-même. Peu regardant au cinéma, il multiplie les comédies de bas étages dont il devient un habitué auprès de Darry Cowl, Michel Galabru ou Paul Préboist. C'est le bon temps des heureux nanars La situation est grave mais pas désespérée, Ne me touchez pas, Sacrés gendarmes, Voulez-vous un bébé Nobel, Ça va pas être triste ou Mon curé chez les ThaÏlandaises. Ses participations au théâtre sont du même acabit avec On dînera au lit, La Galipette ou Drôle de Couple, y compris son one-man-show Déconnage immédiat.
Changement de statut
Le statut de comédien de Daniel Prévost change quand Claude Berri lui confie un personnage de cheminot communiste pleutre, souffre-douleur de Gérard Depardieu dans Uranus d'après Marcel Aymé. Sa nomination pour le meilleur second rôle masculin change la perception des autres cinéastes. Il devient un brigadier junkie dans Ville à vendre de Jean-Pierre Mocky et un prêtre qui tente de réveiller ses ouailles endormies dans L'Oil qui ment de Raul Ruiz. Ce registre étrange, propre aux deux cinéastes, est idéal pour Daniel Prévost, sans cesse en proie au comique de l'absurde. Le comédien trouve alors des seconds rôles à sa démesure dans Le Colonel Chabert d'Yves Angelo, Le Plus beau métier du monde de Gérard Lauzier, Tenue correcte exigée de Philippe Lioret et les incontournables succès, Le Dîner de cons de Francis Veber pour lequel il obtient le César du meilleur second rôle pour son personnage de percepteur, Astérix et Obélix contre César de Claude Zidi en Prolix et La Vérite si je mens ! 2 de Thomas Gilou en patron d'hypermarché sans scrupules. Les années 2000 le retrouvent auprès de grands cinéastes comme Jean Becker dans Un Crime au paradis et Alain Resnais dans Pas sur la bouche et d'apparaître chez des nouveaux venus comme Guillaume Canet pour Mon Idole, Dany Boon pour La Maison du bonheur. Il est un saisissant et ignoble René Bousquet pour Laurent Heynemann. Il accompagne Jean-Paul Belmondo dans Un homme et son chien et occupe un des premiers rôles dans Les Petits ruisseaux de Pascal Rabaté. À plus de 80 ans, il continue à faire ses apparitions farfelues. Marié depuis les années soixante avec la danoise Jette Bertelsen, il a trois enfants, Soren, Erling et Christophe, tous trois prêts à reprendre le flambeau comme comédiens. Son épouse meurt en 2007 à Lille pendant la promotion de Monsieur Joseph. Sa fille Janic Prévost d'une précédente liaison s'est lancée dans la chanson.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jean Rochefort
1968 : Erotissimo de Gérard Pirès
1969 : La Fête des mères de Gérard Pirès (cm)
1970 : Les voisins n'aiment pas la musique de Jacques Fansten
1970 : Caméléon de René Couderc
1971 : Laisse aller, c'est une valse de Georges Lautner
1972 : Elle court, elle court la banlieue de Gérard Pirès
1972 : Elle cause plus... elle flingue de Michel Audiard
1972 : Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil de Jean Yanne
1972 : La Belle Affaire de Jacques Besnard
1972 : L'An 01 de Jacques Doillon
1973 : Moi y'en a vouloir des sous de Jean Yanne
1973 : Je sais rien, mais je dirai tout de Pierre Richard
1973 : Le Concierge de Jean Girault
1973 : La Dernière bourrée à Paris de Raoul André
1973 : Juliette et Juliette de Remo Forlani
1973 : Le Permis de conduire de Jean Girault
1974 : Comment réussir quand on est con et pleurnichard de Michel Audiard
1974 : La Bonne Nouvelle d'André Weinfeld (cm)
1974 : Les Chinois à Paris de Jean Yanne
1974 : La Gueule de l'emploi de Jacques Rouland
1974 : Y'a un os dans la moulinette de Raoul André
1975 : Trop c'est trop de Didier Kaminka
1976 : La situation est grave... mais pas désespérée de Jacques Besnard
1976 : Un mari, c'est un mari de Serge Friedman
1976 : Cours après moi que je t'attrape de Robert Pouret
1977 : Ne me touchez pas... ou Arrête ton cinéma de Richard Guillon
1978 : Rien ne va plus de Jean-Michel Ribes
1979 : Je te tiens, tu me tiens par la barbichette de Jean Yanne
1979 : L'Associé de René Gainville
1980 : Sacrés gendarmes de Bernard Launois
1980 : Voulez-vous un bébé Nobel ? de Robert Pouret
1980 : Fais gaffe à la gaffe ! de Paul Boujenah
1983 : Prends ton passe-montagne, on va à la plage d'Eddy Matalon
1983 : Ça va pas être triste de Pierre Sisser
1983 : Mon curé chez les Thaïlandaises de Robert Thomas
1983 : Adieu foulards de Christian Lara
1985 : Liberté, égalité, choucroute de Jean Yanne
1985 : Vive le fric ! de Raphaël Delpard
1985 : Tranches de vie de François Leterrier
1990 : Uranus de Claude Berri
1992 : Ville à vendre de Jean-Pierre Mocky
1992 : Room service de Georges Lautner
1993 : Une journée chez ma mère de Dominique Cheminal
1993 : L'Oil qui ment de Raoul Ruiz
1994 : Le Colonel Chabert d'Yves Angelo
1994 : Les Faussaires de Frédéric Blum
1994 : La faute de Karel Prokop (cm)
1995 : Ma femme me quitte de Didier Kaminka
1996 : Le Plus Beau Métier du monde de Gérard Lauzier
1997 : Tenue correcte exigée de Philippe Lioret
1997 : Violetta, la reine de la moto de Guy Jacques
1997 : Droit dans le mur de Pierre Richard
1997 : Le Comédien de Christian de Chalonge
1997 : Le commando des pièces à trous de Pierrot de Heusch (cm)
1998 : Un grand cri d'amour de Josiane Balasko
1998 : Le Dîner de cons de Francis Veber
1998 : Astérix et Obélix contre César de Claude Zidi
1999 : Les Insaisissables de Christian Gion
2000 : Vive nous ! de Camille de Casabianca
2000 : La Vérité si je mens ! 2 de Thomas Gilou
2000 : Uppercut de Patrice Jourdan et Sören Prévost (cm)
2001 : Le Soleil au-dessus des nuages d'Éric Le Roch
2001 : Un crime au Paradis de Jean Becker
2002 : Mon idole de Guillaume Canet
2002 : Raisons économiques de Patrice Jourdan et Sören Prévost (cm)
2002 : Coup franc indirect de Youcef Hamidi (cm)
2003 : Pas sur la bouche d'Alain Resnais
2006 : La Maison du bonheur de Dany Boon
2006 : Curriculum d'Alexandre Moix (cm)
2008 : Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes
2008 : Home Sweet Home de Didier Le Pêcheur
2008 : Le Bal des finissantes de Sören Prévost (cm)
2009 : Un homme et son chien de Francis Huster
2009 : Le Petit Nicolas de Laurent Tirard
2009 : Lucky Luke de James Huth
2010 : Les Petits Ruisseaux de Pascal Rabaté
2013 : Les Invincibles de Frédéric Berthe
2014 : Du goudron et des plumes de Pascal Rabaté
2014 : Les Vacances du Petit Nicolas de Laurent Tirard
2015 : Sardine de Christel Delahaye (tv)
2017 : Mission Pays basque de Ludovic Bernard
2020 : Lucky d'Olivier Van Hoofstadt
2020 : Les Blagues de Toto de Pascal Bourdiaux
2022 : Maison de retraite de Thomas Gilou
2022 : Adieu Paris d'Édouard Baer

Télévision :
1970 : Les Saintes Chéries de Jean Becker
1972 : Aujourd'hui à Paris de Pierre Tchernia
1977 : Les Folies Offenbach de Michel Boisrond
1978 : Les grandes conjurations, Le tumulte d'Amboise de Serge Friedman
1991 : L'Huissier de Pierre Tchernia
1991 : Dis-moi qui tu hais de Jean-Pierre Mocky
1992 : Bienvenue à Bellefontaine de Gérard Louvin
1992 : Pognon sur rue de Jean-Louis Bertuccelli
1993 : La Guerre des privés de Jean-Pierre Prévost et Josée Dayan
1995 : Le Combat des reines de Pierre-Antoine Hiroz
1995 : Les hommes et les femmes sont faits pour vivre heureux... de Ph. de Broca
1996 : La rançon du chien de Peter Kassovitz
1997 : Faussaires et assassins de Peter Kassovitz
2000 : Charmants voisins de Claudio Tonetti
2004 : Volpone de Frédéric Auburtin
2004 : Sodome et Virginie de Laurent Preyale
2005 : Galilée ou l'Amour de Dieu de Jean-Daniel Verhaeghe
2006 : Je hais les parents de Didier Bivel
2006 : René Bousquet ou le grand arrangement de Laurent Heynemann
2007 : Monsieur Joseph d'Olivier Langlois
2008 : 2 Schuss de Soren Prévost
2009 : Un souvenir de Jacques Renard
2013 : Les Mauvaises Têtes de Pierre Isoard
2016 : La Loi de Simon de Didier Le Pêcheur
2020 : Draculi & Gandolfi de Guillaume Sanjorge


Filmographie de Daniel PRÉVOST
 
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