Henri POUPON
 Acteur et chansonnier français
Brillant représentant de l’école marseillaise, Henri Poupon a imprégné la première décennie du cinéma sonore de sa malice bourrue et de son cœur d’or. Souvent comparé à son ami Raimu, il a évidemment trouvé son meilleur terrain de jeu dans les œuvres méridionales de Marcel Pagnol.
Henri Poupon voit le 14 juillet 1884 à Marseille. D’abord auteur satirique, il devient parolier de chansons dont une bonne vingtaine seront des succès comme Pieux souvenirs, Ah ! que l’amour, Je sais que vous êtes jolie. Il épouse en 1913 Blanche Allard, une chanteuse d’opérette qui se produira sous le nom de Blanche Poupon et sera son partenaire au théâtre et ensuite au cinéma. Le couple se produit dans des opérettes et des numéros de chansonniers. Juste après la Première Guerre mondiale, il passe en vedette dans les cabarets marseillais, notamment aux côtés de Saint-Granier, avant de diriger son propre établissement, Chez Poupon. Sa femme Blanche Poupon accompagne les artistes au piano pour des titres comme En fumant la cigarette, Belle Andalouse, C’est la valse du faubourg ou Au pays des chrysanthèmes. Il écrit de nombreuses opérettes et revues, parmi lesquelles Roseline, Mon neveu de Chicago ou Allez va! fada!, ainsi que des sketches qu’il interprète avec son ami Raimu, dont le célèbre Les deux sourds en 1932.
Un héros de Pagnol
C’est à l’avènement du parlant et dans le costume d’un brigadier qu’Henri Poupon fait ses débuts au cinéma pour Cendrillon de Paris de Jean Hémard auprès de Colette Darfeuil et André Roanne. Trois ans plus tard, Vincent Scotto propose à Marcel Pagnol d’engager l’acteur pour être son partenaire dans Jofroi, l’adaptation d’un roman de Jean Giono. Pagnol accepte et reste très impressionné par la performance d’Henri Poupon dans le rôle du malicieux Fonse Durbec et voit en lui l’égal de leur ami commun Raimu. En 1932, quelques-unes de ses compositions musicales sont utilisées dans Le crime du Bouif d’André Berthomieu avec Félicien Tramel dans le son rôle récurrent du Bouif. Acteur représentatif de l’école marseillaise, Henri Poupon devient un des acteurs fétiches de Marcel Pagnol. En 1934, il est le père bourru d’Orane Demazis dans Angèle puis l’instituteur épouvantail Merlusse, l’aigrefin coupable de grivellerie dans Cigalon et l’escroc qui engage Topaze, tous deux avec Arnaudy, Lamoureux, l’ami de Panturle dans Regain, l’acteur ringard et mégalo qui se prend pour Napoléon dans Le Schpountz avec Fernandel. En 1938, Pagnol qui vient de se brouiller avec Raimu pense à lui pour être le boulanger cocu dans La femme du boulanger, mais les deux hommes finissent par se réconcilier et le film se fera sans Poupon. Sans que cela entache leur amitié, cet événement ouvre malgré tout une parenthèse dans leur parcours professionnel commun.
Des personnages bourrus au grand cœur
Hors des productions Pagnol, Poupon tourne une trentaine de films, le plus souvent dans des rôles épisodiques mais marquants. Il donne la réplique à Jean Gabin dans deux chefs-d’œuvre de Jean Grémillon, Gueule d’amour en bistrotier et Remorques en armateur. Il retrouve Fernandel dans Hercule et Simplet. Pendant la guerre, il tourne dans Le révolté de Léon Mathot en père d'un matelot, Cap au large de Jean-Paul Paulin et Jeannou de Léon Poirier, œuvre pétainiste qui prône le retour à la terre. Après la guerre, Henri Poupon retrouve Marcel Pagnol pour Naïs que réalise Raymond Leboursier avec Fernandel. Gilles Grangier lui offre un petit rôle dans L’Aventure de Cabassou avec Fernandel et Georges Lacombe dans Martin Roumagnac auprès du couple Jean Gabin - Marlene Dietrich. On le retrouve en examinateur du certificat d’études dans L’école buissonnière de Jean-Paul Le Chanois ou en vieux lad dans Premières armes de René Wheeler. Il tourne une dernière fois pour Marcel Pagnol un incarnant le Papet, patriarche égrotant dans Manon des Sources. Après le tournage de La caraque blonde de Jacqueline Audry, Henri Poupon fatigué, rentre chez lui à Toulon. Il y meurt le 16 février 1953, victime d’une crise cardiaque. Sa veuve Blanche Poupon le rejoint à 91 ans le 24 juin 1981. Marcel Pagnol disait de lui: «Il a manqué une très brillante carrière de comédien, mais il n’a pas manqué sa vie. Aimé par tous ceux et celles qui l’ont connu, il a vécu selon ses goûts, et ce fut un homme parfaitement heureux».


FILMOGRAPHIE :

Avec Blanche Poupon
1930 : Cendrillon de Paris de Jean Hémard
1931 : Aux urnes, citoyens ! / Tu seras député de Jean Hémard
1931 : La fortune de Jean Hémard
1933 : Jofroi de Marcel Pagnol
1934 : Angèle de Marcel Pagnol
1934 : Tartarin de Tarascon de Raymond Bernard
1934 : J’ai une idée de Roger Richebé
1935 : Merlusse de Marcel Pagnol
1935 : Cigalon de Marcel Pagnol
1936 : Topaze de Marcel Pagnol
1936 : Si tu reviens de Jacques Daniel-Norman
1936 : Blanchette de Pierre Caron
1937 : Gueule d’amour de Jean Grémillon
1937 : Regain de Marcel Pagnol
1937 : Hercule d’Alexander Esway & Carlo Rim
1937 : L’homme à abattre de Léon Mathot
1938 : Le Schpountz de Marcel Pagnol
1938 : Le révolté de Léon Mathot
1939 : L’embuscade de Fernand Rivers
1940 : Remorques de Jean Grémillon
1941 : L’Arlésienne de Marc Allégret
1942 : Cap au large de Jean-Paul Paulin
1942 : Simplet de Fernandel & Carlo Rim
1943 : La chèvre d’or de René Barberis
1943 : Arlette et l’amour de Robert Vernay
1943 : Jeannou de Léon Poirier
1945 : Naïs de Raymond Leboursier
1946 : Martin Roumagnac de Georges Lacombe
1946 : L’aventure de Cabassou de Gilles Grangier
1946 : Miroir de Raymond Lamy
1947 : Vire-vent de Jean Faurez
1948 : Bagarres d’Henri Calef
1948 : L’école buissonnière de Jean-Paul Le Chanois
1948 : L’amour (L’amore) de Roberto Rossellini & Marcello Pagliero
1949 : Premières armes de René Wheeler
1949 : Les aventuriers de l’air de René Jayet
1950 : Bouquet de joie de Maurice Cam
1952 : Manon des sources de Marcel Pagnol
1952 : La caraque blonde de Jacqueline Audry


Filmographie d'Henri POUPON
 
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