Marc POREL
 Acteur français
Derrière son charme et sa drôlerie dans la vie, Marc Porel, jeune premier à l'avenir prometteur a caché en fait un être fragile, torturé et surtout auto-destructeur. Le suicide de son frère Jean-Pierre à 23 ans va lui asséner le coup fatal. Marc ne se remettra jamais de cette tragédie. Il va lentement plonger dans l'univers de l'héroïne jusqu'à l'issue fatale à 34 ans.
De son vrai nom Marc Michel Marrier de Lagatinerie, Marc Porel voit le jour à Lausanne, le 3 janvier 1949. Fils du comédien prolifique Gérard Landry et de la comédienne Jacqueline Porel (elle-même descendante de Réjane), il a un demi-frère, le célèbre photographe Jean-Marie Périer et une demi-sœur la journaliste Anne-Marie Périer, tous deux issus du premier mariage de Jacqueline Porel avec l'acteur François Périer.
Un départ fulgurant auprès de Delon et Gabin
Très tôt, il joue dans des pièces de théâtre et trouve son premier rôle au cinéma en 1967 dans Un homme de trop de Costa-Gavras, un drame de guerre adapté d'un roman de Jean-Pierre Chabrol. Dès lors, sa carrière est lancée et il interprète l'année suivante un personnage secondaire dans la comédie Des garçons et des filles d'Étienne Périer. A la fin des années 1960, le jeune homme au physique avantageux est choisi pour rejoindre le casting d'un film de mafieux qui s'apprête à devenir culte, Le Clan des Siciliens d'Henri Verneuil où il incarne Sergio Manalese le jeune frère d'Alain Delon et un des fils de Jean Gabin. Il retrouve Jean Gabin dans La Horse de Pierre-Granier-Deferre dans lequel il campe son petit-fils mêlé à une affaire de drogue puis Alain Delon dans Les Grands Fusils, un film italien de Duccio Tessari. Son physique avantageux lui permet de tourner les amants romantiques dans La Route de Salina, un thriller érotique de Claude Chabrol avec Mimsy Farmer, Tumuc Humac de son frangin Jean-Marie Périer avec Dani, Les aveux les plus doux d'Édouard Molinaro où il subit les chantages odieux de Roger Hanin et Philippe Noiret afin de retrouver sa petite amie Caroline Cellier et Un peu de soleil dans l'eau froide de Jacques Deray, aux côtés de Claudine Auger. Malheureusement, Marc Porel tombe dans le piège de la drogue, ce qui se ressent sur sa carrière.
Du bon et du moins bon en Italie
Le comédien décide de poursuivre sa carrière en Italie. Il joue par deux fois sous la direction du grand Luchino Visconti dans Ludwig, le Crépuscule des Dieux et L'Innocent. Il livre une solide interprétation de bourgeois oisif dans Caresses bourgeoises d'Eriprando Visconti, le neveu de Luchino. Mais pour le reste, il ne se voit confier que des petits rôles de marginaux dans des giallos. Sur l'un d'eux, Difficile morire, il donne la réplique à Barbara Magnolfi. Il l'épouse la superbe actrice en 1977 et tourne deux autres films La sœur d'Ursula et Coup de gueule, des polars typiquement transalpins qui oscillent entre violence et sexe sans apporter une grande contribution au cinéma. Le couple a deux filles, Camille et Bérangère. Cette dernière, née en 1968 s'est illustrée dans Trocadéro bleu-citron mais meurt à 23 ans en 1991. Au début des années 1980, l'acteur semble avoir définitivement renoncé à sa carrière. Ses dernières prestations italiennes ne laissent pas un grand souvenir. Il fait cependant un retour remarqué en 1981 dans Je vais craquer une comédie de Gérard Lauzier adapté de sa bande dessinée La Course du Rat avec Christian Clavier, pour la première fois en tête d'affiche. L'année suivante, il donne la réplique à Alberto Sordi dans Le Marquis s'amuse réalisé par Mario Monicelli. Rattrapé par ses excès, Marc Porel meurt à Casablanca, le 15 août 1983, à 34 ans, d'une méningite provoquée par sa consommation masive de drogues. Il est enterré aux côtés de sa fille au cimetière de Passy.


FILMOGRAPHIE :

Avec Sidney Chaplin
et Henri Verneuil
1967 : Un homme de trop de Costa-Gavras
1968 : L'Éventail de Séville de René Wheeler (tv)
1968 : Des garçons et des filles d'Étienne Périer
1969 : Une fille nommée Amour (Una ragazza chiamata Amore) de Sergio Gobbi
1969 : La Promesse (Secret World) de Paul Feyder et Robert Freeman
1969 : Le Clan des Siciliens, d'Henri Verneuil
1970 : Tumuc Humac de Jean-Marie Périer
1970 : La Horse de Pierre Granier-Deferre
1970 : Le Dernier Saut d'Édouard Luntz
1970 : La Route de Salina (Road to Salina) de Georges Lautner
1971 : Les Aveux les plus doux d'Édouard Molinaro
1971 : Un peu de soleil dans l'eau froide de Jacques Deray
1972 : La Longue Nuit de l'exorcisme (Non si sevizia un paperino) de Lucio Fulci
1972 : Ludwig ou le Crépuscule des dieux (Ludwig), de Luchino Visconti
1973 : Un officier de police sans importance, de Jean Larriaga
1973 : Les Grands Fusils (Tony Arzenta) de Duccio Tessari
1974 : Un parfum d'amour (Virilità) de Paolo Cavara
1974 : Nipoti miei diletti de Franco Rossetti
1974 : Die Ameisen kommen de Jochen Richter
1975 : La Grande Bagarre (Il soldato di ventura), de Pasquale Festa Campanile
1975 : Quand la ville s'éveille de Pierre Grasset
1975 : Ursula l'anti-gang (Colpo in canna) de Fernando Di Leo
1976 : Le Marseillais (Il Marsigliese) de Giacomo Battiato (tv)
1976 : Uomini si nasce poliziotti si muore de Ruggero Deodato
1976 : L'Innocent (L'innocente) de Luchino Visconti
1977 : Difficile morire d'Umberto Silva
1977 : L'Emmurée vivante (Sette note in nero), de Lucio Fulci
1978 : La Sœur d'Ursula (La sorella di Ursula) d'Enzo Milioni
1978 : Coup gueule (Milano... difendersi o morire) de Gianni Martucci
1978 : Caresses bourgeoises (Una spirale di nebbia) d'Eriprando Visconti
1979 : Porci con la P.38 de Gianfranco Pagani
1979 : L'albero della maldicenza de Giacinto Bonacquisti
1979 : La venere d'Ille de Lamberto et Mario Bava (tv)
1980 : La pagella de Ninì Grassia
1980 : Je vais craquer de François Leterrier
1981 : La Désobéissance (La disubbidienza) d'Aldo Lado
1981 : La Chartreuse de Parme (La Certosa di Parma) de Mauro Bolognini (tv)
1981 : Le Marquis s'amuse (Il marchese del Grillo) de Mario Monicelli
1983 : Delitto carnale de Cesare Canevari


Filmographie de Marc POREL
 
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