Marguerite PIERRY | ||
Actrice française | ||
Grande comique, Marguerite Pierry excellait dans le théâtre de boulevard. Le physique long et maigre, dotée d'une diction aux modulations étonnantes et d'un humour au vitriol, Marguerite Pierry devient, avec l'avènement du cinéma parlant, un des personnages les plus excentriques du cinéma français. Mais cette superbe comédienne a su également camper des personnages inquiétants, voire émouvants. À l'image de ces autres dames aux chapeaux verts, Marguerite Pierry a toujours conservé l'admiration et la tendresse du public. Marguerite Pierry vient au monde le 26 décembre 1887 à Paris. Pendant ses études pour être institutrice, elle prend des cours de chant. Jamais elle ne sera enseignante. En effet, elle n'a pas encore vingt ans quand elle commence sa carrière de comédienne et de chanteuse sur les scènes des cabarets parisiens et des cafés concerts. Dès de début des années vingt, Marguerite Pierry est déjà une vedette comique. Sa voix aux intonations si particulières, déclenche des fusées de rire. Marguerite Pierry mène une carrière théâtrale de premier plan, se faisant l'interprète tant du répertoire classique que du boulevard. Comique de boulevard En 1921, elle est la partenaire d'Harry Baur dans Le caducée pièce d'André Pascal jouée au Théâtre de la Renaissance puis au Gymnase. Elle est de la distribution des comédies La fleur d'oranger d'André Birabeau et Georges Dolley et Le trou dans le mur d'Yves Mirande, on la voit également dans la revue de Rip et Briquet Où allons-nous?, mais aussi dans les opérettes J'te veux, Divin mensonge, Pochette surprise ou dans Françoise. Plus tard, elle sera mise en scène, entre autres, par Louis Jouvet dans Madeleine ou la pâtissière du village d'Alfred Savoir, par Jean Wall dans La galette des rois de Roger Ferdinand et par Jean Meyer dans L'avare de Molière où la comédienne de boulevard se frotte au classique sans effort apparent par la qualité de son jeu sublime et inquiétant pour incarner Frosine. De Renoir à Guitry Jean Renoir lui offre son premier rôle dans On purge bébé en 1931 où elle campe avec truculence Julie Follavoine, femme en bigoudis et peignoir, colérique et têtue, qui dédaigne son mari. Elle impose aussitôt son allure sèche et autoritaire et entame une carrière riche en rôles de femme du monde, de petite-bourgeoise ou de concierge. Actrice fétiche des réalisateurs de farces et de vaudevilles, elle trouve ses meilleurs rôles grâce à Sacha Guitry, un ami proche qui l'admire et l'engage dans sa pièce Châteaux en Espagne en 1933. Il lui offre ses meilleures compositions, notamment dans Donne-moi tes yeux, Le comédien, La vie d'un honnête homme et Assassins et voleurs. Les scènes en compagnie de Saturnin Fabre dans Ils étaient neuf célibataires sont autant de morceaux d'anthologie. Elle incarne des personnages farfelus dans plus de quatre-vingts films. Un registre étendu Marguerite Pierry sait aussi se montrer émouvante comme dans Le Bal de Wilhelm Thiele avec la débutante Danielle Darrieux, Le Rosier de Mme Husson de Bernard-Deschamps avec Fernandel. Elle est aussi la femme légère et repentante de Raimu dans Monsieur Bretonneau d'Alexandre Esway sur un scénario de Marcel Pagnol, ou dans Mam'zelle Bonaparte de Maurice Tourneur avec Edwige Feuillère, la tante Marthe dans Les Condamnés de Georges Lacombe, la vieille folle du Gang des tractions-arrière de Jean Loubignac, Lady Braconfield dans Adhémar ou le jouet de la fatalité de et avec Fernandel et l'entremetteuse de Nana de Christian-Jaque. À la fin de sa carrière, elle tient la vedette dans des rôles de femmes originales pour deux comédies d'Émile Couzinet Un trou dans le mur et Le don d'Adèle. Avec Marcel Simon Marguerite Pierry fut de longues années la compagne du comédien Marcel Simon qui était l'intime de Georges Feydeau et souvent son interprète. Ils formaient un couple atypique aux allures sèches et filiformes dans bon nombre de pièces et de films. Pendant l'occupation, Marguerite protège et cache Marcel forcé de porter l'étoile jaune afin d'éviter la déportation. Après la mort du comédien le 16 octobre 1958, malgré la douleur, elle ne cessera jamais de travailler. Marguerite Pierry s'éteint à son tour le 20 janvier 1963 à Paris. Elle repose désormais auprès de Marcel Simon au cimetière de Bagneux. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Michel Simon et Sacha Guitry |
1931 : On purge bébé de Jean Renoir 1931 : Le rosier de Madame Husson de Bernard-Deschamps 1931 : Le bal de Wilhelm Thiele 1933 : Le couché de la mariée de Roger Lion 1935 : La sonnette d'alarme de Christian-Jaque 1935 : Adémaï au moyen âge de Jean de Marguenat 1935 : Paris Camargue de Jack Forrester 1936 : Les deux gosses de Fernand Rivers 1936 : Courrier sud de Pierre Billon 1936 : J'arrose mes galons de René Pujol 1936 : Ça, c'est du sport de René Pujol 1936 : Le nouveau testament de Sacha Guitry & Alexandre Ryder 1936 : Trois artilleurs au pensionnat de René Pujol 1937 : Prison sans barreaux de Léonide Moguy 1937 : Titin des Martigues de René Pujol 1937 : La citadelle du silence de Marcel L'Herbier 1937 : Monsieur Breloque a disparu de Robert Péguy 1938 : Trois artilleurs en vadrouille de René Pujol 1938 : Les otages de Raymond Bernard 1938 : La goualeuse de Fernand Rivers 1939 : Conflit de Léonide Moguy 1939 : Monsieur Brotonneau d'Alexander Esway 1939 : Tourbillon de Paris d'Henri Diamant-Berger 1939 : Ils étaient neuf célibataires de Sacha Guitry 1939 : Miquette et sa mère de Jean Boyer 1939 : Face au destin d'Henri Fescourt 1939 : Fausse alerte de Jacques de Baroncelli 1940 : Parade en sept nuits de Marc Allégret 1940 : Paris-New York d'Yves Mirande 1940 : L'empreinte de dieu de Léonide Moguy 1940 : Faut ce qu'il faut / Monsieur Bibi de René Pujol 1941 : Mam'zelle Bonaparte de Maurice Tourneur 1941 : Fromont jeune et Risler aîné de Léon Mathot 1941 : Chèque au porteur de Jean Boyer 1942 : Des jeunes filles dans la nuit de René Le Hénaff 1942 : La femme perdue de Jean Choux 1942 : Madame et le mort de Louis Daquin 1943 : Le baron fantôme de Serge de Poligny 1943 : Donne-moi tes yeux de Sacha Guitry 1943 : La rabouilleuse de Fernand Rivers 1944 : La boite aux rêves d'Yves Allégret & Jean Choux 1946 : Contre-enquête de Jean Faurez 1946 : Le château de la dernière chance de Jean-Paul Paulin 1947 : Le comédien de Sacha Guitry 1947 : Les condamnés de Georges Lacombe 1947 : Les maris de Léontine de René Le Hénaff 1948 : Toute la famille était là de Jean de Marguenat 1948 : Ces dames aux chapeaux verts de Fernand Rivers 1949 : Un trou dans le mur de Émile Couzinet 1949 : Dernière heure, édition spéciale de Maurice de Canonge 1949 : Aux Deux Colombes de Sacha Guitry 1950 : Le gang des tractions-arrière de Jean Loubignac 1950 : Knock de Guy Lefranc 1950 : Le don d'Adèle de Émile Couzinet 1951 : Adhémar ou le jouet de la fatalité / Adhémar de Fernandel 1951 : Monsieur Octave de Maurice Téboul 1952 : La vie d'un honnête homme de Sacha Guitry 1953 : J'y suis, j'y reste de Maurice Labro 1954 : Madame du Barry de Christian-Jaque 1954 : Nana de Christian-Jaque 1954 : Napoléon de Sacha Guitry 1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry 1955 : Villa Sans Souci de Maurice Labro 1955 : Ces sacrées vacances de Robert Vernay 1956 : Assassins et voleurs de Sacha Guitry 1957 : Les œufs de l'autruche de Denys de La Patellière 1958 : Tant d'amour perdu de Léo Joannon 1959 : Les frangines de Jean Gourguet 1963 : Seul... à corps perdu de Raymond Bailly & Jean Maley Filmographie de Marguerite PIERRY | |
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