Gérard PHILIPE
 Acteur et réalisateur français
De 1943 jusqu'à sa mort prématurée, Gérard Philipe est resté une des figures les plus marquantes du cinéma d'après-guerre. Le public garde de lui une image juvénile et romantique qui en a fait l'une des grandes icônes du cinéma français et un prince du théâtre à Avignon. Gérard Philipe naît Gérard Albert Philip, le 4 décembre 1922 à Cannes. Il grandit dans une famille aisée composée de Marcel, riche hôtelier, de Marie dite Minou et d'un frère aîné Jean. La famille déménage à Grasse où le jeune homme est remarquée par le cinéaste Marc Allégret, venu suivre une séance de spiritisme pratiqué par sa mère.
Des débuts remarqués
Il fait ses débuts au théâtre en jouant à Nice, fin 1942, Une grande fille toute simple d'André Roussin. Mais les Alliés ont débarqué en Afrique du Nord, les Allemands envahissent le Sud de la France et les Italiens occupent l'ancien comté de Nice. En 1943, l'apprenti comédien est figurant aux studios niçois de la Victorine pour Les petites du quai aux fleurs et La boîte aux rêves. Ces deux films sortiront respectivement en 1944 et 1945. Toujours en 1943, Gérard joue à Paris, la pièce de Jean Giraudoux Sodome et Gomorrhe. Fin 1944, le père du jeune comédien, Marcel Philip, membre actif du Parti Populaire Français antibolchévique et collaborationniste, notoirement compromis avec les occupants, est arrêté et encourt la peine de mort. Il réussit à s'enfuir et gagner l'Espagne. Gérard Philipe triomphe sur scène en 1945 dans Caligula d'Albert Camus et participe à des courts métrages de son voisin à Paris, Alain Resnais. Côté cinéma, il devient une grande vedette, dès 1946, grâce à son interprétation du Prince Muichkine, dans L'idiot, avec Edwige Feuillère. Les succès tant théâtraux que cinématographiques vont désormais se succéder.
Un prince en Avignon
En 1947, il est le jeune amant de Micheline Presle dans Le diable au corps adapté du roman sulfureux de Raymond Radiguet par Claude Autant-Lara. En 1948 il campe Fabrice del Dongo dans La Chartreuse de Parme avec Maria Casarès, d'après l'œuvre de Stendhal. Auteur qu'il retrouvera, en 1954, pour Le rouge et le Noir avec Danielle Darrieux. En 1949, il tourne dans le Cotentin Une si jolie petite plage, un film sombre et pessimiste d'Yves Allégret avec Madeleine Robinson. L'année suivante, c'est La beauté du Diable de René Clair, auprès de Michel Simon d'après la légende de Faust et La ronde de Max Ophüls. En 1951, au festival d'Avignon créé par Jean Vilar, Gérard est extraordinaire dans Le Cid de Corneille, interprété avec la troupe du Théâtre National Populaire. Cette année est aussi celle de son mariage avec Nicole Fourcade, qui écrira des romans sous le nom d'Anne Philipe. Ils auront deux enfants, Anne-Marie, future comédienne et Olivier. Les succès avec Jean Vilar s'enchaînent avec Lorenzaccio, Ruy Blas et Le Prince de Hombourg. Mais Gérard est aussi un acteur engagé. Sympathisant communiste, il signe l'appel de Stockholm contre les armes nucléaires.
L'éternel ado romantique
En 1951, l'acteur acquiert une notoriété internationale en devenant le héros bondissant d'un film de cape et d'épée Fanfan La Tulipe de Christian-Jaque avec Gina Lollobrigida et Noël Roquevert. Mais Gérard Philipe est surtout remarquable dans Les orgueilleux, en médecin français cynique qui se rachète, lors d'une épidémie au Mexique en gagnant l'amour de Michèle Morgan. Amour qu'il va perdre dans Les grandes manœuvres, chef d'œuvre de René Clair. En 1956, Gérard Philipe s'essaie à la mise en scène avec le cinéaste hollandais Joris Ivens et reconstitue les Flandres espagnoles pour Les aventures de Till l'Espiègle. L'acteur séduit autant les grands cinéastes classiques comme René Clément (Monsieur Ripois), René Clair (Belles de Nuit) ou Julien Duvivier (Pot-Bouille) que la jeune génération comme Roger Vadim (Les liaisons dangereuses).
L'envol de l'ange
En 1959, le comédien tourne sous la direction de Luis Buñuel La fièvre monte à El Pao, avec Maria Félix, qui a pour cadre un pays imaginaire d'Amérique latine soumis à une dictature. Ce sera la dernière apparition à l'écran de celui qui est devenu en moins en quinze ans, grâce à des œuvres aussi belles que fascinantes, le héros romantique par excellence. Et ce, avant que n'arrivent la Nouvelle Vague et sa façon diamétralement opposée de concevoir le cinéma à la française. En effet, Gérard Philipe, souffrant d'un cancer, s'éteint à Paris le 25 novembre 1959, à l'âge de trente- six ans. Un ange est passé...


FILMOGRAPHIE :

Avec René Clair
et Martine Carol
1943 : La boîte aux rêves d'Yves Allégret
1943 : Les petites du quai aux fleurs de Marc Allégret
1946 : Le pays sans étoiles de Georges Lacombe
1946 : L'idiot de Georges Lampin
1947 : Le diable au corps de Claude Autant-Lara
1948 : La chartreuse de Parme de Christian-Jaque
1949 : Une si jolie petite plage d'Yves Allégret
1949 : Tous les chemins mènent à Rome de Jean Boyer
1949 : La beauté du diable de René Clair
1950 : La ronde de Max Ophüls
1951 : Souvenirs perdus de Christian-Jaque
1951 : Juliette ou la clé des songes de Marcel Carné
1951 : Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque
1951 : Les sept péchés capitaux, « Le huitième péché « de Georges Lacombe
1952 : Les belles de nuit de René Clair
1953 : Les orgueilleux d'Yves Allégret
1953 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry
1953 : Les amants de la Villa Borghese (Villa Borghese) de Gianni Franciolini
1954 : Monsieur Ripois de René Clément
1954 : Le rouge et le noir de Claude Autant-Lara
1955 : Les grandes manœuvres de René Clair
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1955 : La meilleure part d'Yves Allégret
1956 : Les aventures de Till l'Espiègle de Gérard Philipe & Joris Ivens
1957 : Montparnasse 19 de Jacques Becker
1957 : Pot-Bouille de Julien Duvivier
1958 : La vie à deux de Clément Duhour
1958 : Le joueur de Claude Autant-Lara
1959 : Les liaisons dangereuses de Roger Vadim
1959 : La fièvre monte à El Pao (Los ambiciosos) de Luis Buñuel


Filmographie de Gérard PHILIPE
 
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