Hélène PERDRIÈRE | ||
Actrice française | ||
Jeune première aimable et effacée, Hélène Perdrière est devenue avec l'âge et un long séjour à la Comédie Française, une femme distinguée au jeu varié et délié. Elle n'a fait qu'effleurer le cinéma, lui préférant de beaucoup la scène mais a dessiné de jolie portraits de femmes comme la troublant Mathilde Stangerson dans le diptyque consacré à Rouletabille, le perspicace détective inventé par Gaston Leroux. Hélène Perdrière naît le 17 avril 1910, à Asnières-sur-Seine dans un milieu cossu, son père étant industriel. Elle découvre le théâtre à quatorze ans lorsqu'une amie de la famille l'emmène pour la première fois voir une représentation. C'est la révélation et la jeune fille décide de tout faire pour devenir actrice. Malgré la réticence de ses parents, elle prend des cours de diction chez le comédien Charles-Louis Siblot puis entre aux Cours Simon. Elle n'a que dix-sept ans quand elle entre au Conservatoire de Paris. Neuf mois plus tard, elle décroche un premier prix de comédie et se fait engager quelques semaines plus tard à la Comédie-Française pour jouer les ingénues. Elle y reste trois ans puis continue son parcours théâtral sur les Boulevards. Le cinéma comme passe-temps entre deux pièces Entre temps, Hélène Perdrière débute au cinéma en 1930, dans Le roi des resquilleurs de Pierre Colombier où elle partage la vedette avec Georges Milton. Elle donne la réplique à Noël-Noël dans Mon cour balance, Harry Baur en directeur de prison dans Criminel de Jack Forrester, version française du Code criminel d'Howard Hawks, puis à Jean Gabin dans La Foule hurle, autre version française d'un film de Hawks. Si elle obtient de gros succès sur scène dans Florence et N'écoutez pas mesdames, deux pièces de Sacha Guitry, Virage dangereux de J.P. Priestley, Le Cœur d'Henri Bernstein, Hyménée d'Édouard Bourdet, L'âge de Juliette de Jacques Deval, elle ne fait que quelques apparitions sympathiques au cinéma dans des rôles attachants comme la jeune fille invalide et miraculeusement guérie dans La merveilleuse tragédie de Lourdes avec Jean-Pierre Aumont, la sœur de Jean Mercanton, amoureuse de Jean Chevrier dans Trois de Saint-Cyr de Jean-Paul Paulin, la fille Ninette de Pierre Larquey dans La Marmaille et la promise de Pierre Brasseur dans Le père Lebonnard de Jean de Limur qui finit par lui préférer Madeleine Sologne. Elle ne tourne qu'un film pendant l'occupation, Nuit d'Alertes en serveuse de bar qui permet au résistant Roger Pigaut de fuir vers l'Angleterre mais cette œuvre de Léon Mathot portée par Joséphine Baker est aussitôt interdite et ne sera présentée qu'en 1945. La dame en noir Après guerre, ses rôles ont plus d'épaisseur et apporte une ambiguïté inédite. Elle est ainsi la jeune pianiste virtuose dans Route sans issue de Jean Stelli, la riche et généreuse Elsa Kastner qui aide Henri Dunant, incarné par Jean-Louis Barrault, pour la fondation de la Croix-Rouge dans D'homme à hommes de Christian-Jaque, la fiancée éconduite par Jean Chevrier dans Le Maître des Forges, la femme d'Albert Préjean dans Les nouveaux maîtres de Paul Nivoix, l'intrigante Mathilde Stangerson dans Le Mystère de la Chambre jaune et Le Parfum de la dame en noir auprès de Rouletabille (Serge Reggiani), l'Index partenaire du Pouce (René Dary) et le Majeur (Pierre Destailles) dans le trio de gangsters d'Un certain monsieur d'Yves Ciampi, la pulpeuse Suzy Courtois qui entraîne Fernandel dans des combines louches dans Topaze de Marcel Pagnol et l'aide généreuse du jeune radioamateur Jean-Louis Trintignant dans Si tous les gars du monde de Christian-Jaque. Elle accumule les succès théâtraux avec des pièces de Colette (La Seconde), Henry Bernstein (Le Secret) ou dans Dix petits Nègres adapté d'Agatha Christie. Retour dans la Grande Maison En 1952, Hélène Perdrière réintègre la Comédie-Française. Nommée sociétaire trois ans plus tard, elle revisite les principaux classiques du répertoire et fait de la mise en scène, notamment pour des pièces de Marivaux. Elle quitte définitivement le Français en 1973. Certaines de ses prestations feront l'objet d'adaptations télévisées. En 1974, à la demande de Luis Buñuel, elle revient au cinéma pour un ultime rôle, celui d'une vieille femme qui tente de séduire son neveu dans Le fantôme de la liberté. Elle fait encore un peu de télévision, dont une adaptation de Jean Anouilh La belle vie aux côtés de Jean Le Poulain et Jacques François. Hélène Perdrière a été mariée successivement avec l'écrivain Serge Veber et Jean Mochot dirigeant chez Air-France. La Grande Dame du théâtre tire sa révérence et s'éteint le 27 août 1992, à Boulogne-Billancourt, après une carrière exemplaire au service des plus grands auteurs. Elle avait quatre-vingt-deux ans. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec André Luguet |
1930 : Le roi des resquilleurs de Pierre Colombier 1931 : Criminel de Jack Forrester 1931 : Route Nationale N° 13 de Pierre Billon (cm) 1932 : Mon cœur balance de René Guissart 1932 : La foule hurle de Jean Daumery & Howard Hawks 1933 : La merveilleuse tragédie de Lourdes d'Henri Fabert 1934 : Jeanne de Georges Marret 1934 : Le médecin malgré lui de Pierre Weill (cm) 1935 : Gangster malgré lui d'André Hugon 1935 : Le bébé de l'escadron de René Sti 1935 : La marmaille de Bernard-Deschamps 1938 : Trois de Saint-Cyr de Jean-Paul Paulin 1938 : Le père Lebonnard de Jean de Limur 1941 : Nuits d'alerte de Léon Mathot 1945 : Le couple idéal de Bernard-Roland & Raymond Rouleau 1945 : Jeux de femmes de Maurice Cloche 1946 : Le maître de forges de Fernand Rivers 1947 : Route sans issue de Jean Stelli 1948 : D'homme à hommes de Christian-Jaque 1948 : Le mystère de la chambre jaune d'Henri Aisner 1949 : Le parfum de la dame en noir de Louis Daquin 1949 : Un certain monsieur d'Yves Ciampi 1949 : Rome Express de Christian Stengel 1949 : Les nouveaux maîtres de Paul Nivoix 1950 : Mystère à Shanghai de Roger Blanc 1950 : Topaze de Marcel Pagnol 1954 : Le jeu de l'amour et du hasard de Marcel L'Herbier (tv) 1955 : Si tous les gars du monde de Christian-Jaque 1958 : Le mystérieux Enlèvement du sénateur Clément de Ris de Stellio Lorenzi (tv) 1963 : Un Voyageur de Georges Folgoas (tv) 1964 : Une visite de noces de Claude Dagues (tv) 1973 : La fille bien gardée de Jean Pignol (tv) 1974 : Le fantôme de la liberté de Luis Buñuel 1976 : De Grey, un récit romanesque de Claude Chabrol (tv) 1979 : La Belle Vie de Lazare Iglesis (tv) Filmographie d'Hélène PERDRIÈRE | |
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs PQ > Contact |